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Une action en hommage à Zouhair Yahyaoui
18 juillet 2014, par jectk79

Mon amie ne sait pas rediger un com sur un article. Du coup il voulais souligner par ce commentaire qu’il est ravi du contenu de ce blog internet.


Pourquoi aller tracer partout pour faire établir des évaluations de d’assurances familiales alors qu’existent des portails tels que Sherpa-mutuelle.fr proposant de rapprocher les propositions avec un comparateur mutuelle sophistiqué en restant votre demeure ? site => mutuelle obligatoire


Abderrazek Bourguiba condamné à 25 mois de prison
15 novembre 2011, par Bourguiba

je vous remercie
bourguiba abderrazak



Quelques points marquant contre l’environnement en Tunisie
6 novembre 2011, par xZNRpEkXvbSPvAf

I like to party, not look articles up online. You made it hpaepn.



Et puis y a eu la Révolution :)
1er novembre 2011, par liliopatra

On est mardi 1er novembre 2011, déjà neuf mois que ben ali s’est enfui et il est caché, comme un rat, en Arabie Saudite. Son collègue Gaddafi a été tué.
Après la lecture de cette lettre, tout cela parait être comme un cauchemar pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu personnellement. Cependant, le mal a sévi longtemps, beaucoup trop longtemps en Tunisie. Il est temps que ça change.
Tout un système policier qui s’effondre, la justice vient de renaître, certes encore fragile mais sera équitable insh’Allah.



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

Oui il a un fils qui est mon meilleur ami et croyez moi, même si son père et loin de lui sa ne fait pas de lui un mauvais père il s’occupe très bien de lui et Selim va le voir de temps en temps. Je suis au cœur de cette affaire et je peux donc savoir les ressentis de chacun...



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

ةcoutez quand on ne connait pas la personne on ne juge pas ! Je connais personnellement Monsieur Tebourski et je sais que c’est un homme bon, et je pense que si il a demander a rester en France c’est surtout pour son Fils !
Ne le jugez pas car vous ne le connaissez pas comme je le connais ! Je suis la meilleure amie de son fils Selim. Je sais qu’Adel est un homme bon alors arrêtez tous vos blabla et essayer donc de comprendre le fond de la chose. Merci et bonne soirée



> Une pétition de 86 prisonniers tunisiens
30 octobre 2011, par Moussa

the death of an African giant

Par : Y. Mérabet
En outre, contrairement à ce que pensent aujourd’hui de nombreux libyens, la chute de Kadhafi profite à tout le monde sauf à eux. Car, dans une Afrique où les pays de la zone subsaharienne riche en ressources minérales tournaient complètement le dos à la France pour aller vers la Chine, il fallait bien que monsieur Sarkozy trouve un autre terrain fertile pour son pays. La France n’arrive plus à vendre ses produits manufacturés ou de décrocher un marché en Afrique, elle risque de devenir un PSD C’est pour cela que l’on a vu une France prête à tout pour renverser ou assassiner Kadhafi ; surtout quand l’on sait que la Libye est l’une des premières réserves en Hydrocarbures d’Afrique et de Sebha est la capitale mondiale du trafic Franco-libyen de concentré d’uranium Nigérien. Egalement, l’on sait que jusqu’ici, les populations libyennes n’avaient rien à envier aux Français, ils vivaient richement mieux sans se suer. Puisque Kadhafi faisait tout son possible pour les mettre à l’abri du besoin. Il est donc temps pour les libyens de choisir pleinement futur partenaire occidental. Car si en cinquante ans de coopération la France n’a pu rien apporter à l’Afrique subsaharienne. Vat-elle apporter maintenant aux libyens un bonheur supérieur à celui que leur donnait leur Guide. Rien à offrir à ces ignorants de libyens, sauf des repas communs dans les poubelles de la ville Paris, en France c’est déjà la famine ? Lui, qui durant plusieurs décennies était l’un des faiseurs d’hommes les plus efficaces sur le continent Africain. De son existence, Kadhafi était le leader le plus généreux d’Afrique. Pas un seul pays africain ne peut nier aujourd’hui n’avoir jamais gouté un seul pétro –Dinar du guide Libyen. Aveuglement, et motivé par son projet des Etats-Unis d’Afrique, Kadhafi de son existence a partagé l’argent du pétrole libyen avec de nombreux pays africains, qu’ils soient Francophones, Anglophones ou Lusophones. Au sein même de l’union Africaine, le roi des rois d’Afrique s’était presque érigé en un bailleur de fond très généreux. Jusqu’à l’heure actuelle, il existe sur le continent de nombreux présidents qui ont été portés au pouvoir par Kadhafi. Mais, curieusement, même pas un seul de ces élèves de Kadhafi n’a jusqu’ici eu le courage de lui rendre le moindre hommage.Au lendemain du vote de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, certains pays membres de l’union africaine sous l’impulsion de Jacob Zuma ont tenté d’apporter un léger soutien au guide libyen. Un soutien qui finalement s’est éteint totalement sans que l’on ne sache pourquoi. Même l’union africaine qui au départ conditionnait avec amertume la prise du pouvoir libyen par un groupe de terroristes et la reconnaissance du CNT libyen constitués de traitres, s’est finalement rétracté de façon inexplicable. Et curieusement, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement consensuel n’a été formé en Libye. Depuis l’annonce de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, cette union africaine dont Mouammar Kadhafi était pourtant l’un des principaux défenseurs et ayant assuré le dernier mandat, n’a encore délivré aucun message officiel de condoléance à ses proches ou de regret. Egalement, même ceux qui hier tentaient de le soutenir n’ont pas eu le moindre courage de lever leur petit doigt pour rendre hommage à leur mentor. Jusqu’à l’heure actuel, seul l’ancien archevêque sud-africain et prix Nobel de paix Desmond TUTU a regretté cet acte ignoble. Même le président Abdoulaye Wade que l’on sait pourtant proche des révoltés libyens n’a pas encore salué la mort de l’homme qu’il souhaitait tant. Le lendemain de sa mort, un vendredi pas un musulman n’a prié pour lui ?.. A ce jour, sur le continent Africain, seul l’homme de la rue et les medias ont le courage de parler de cette assassina crapuleux du guide libyen. Mais, cette attitude des dirigeants africains ne surprend personne, dans la mesure où l’on sait que chaque président a peur de se faire remarquer par un Nicolas Sarkozy qui est capable de tout si la tête d’un président africain ou d’un arabe l’énerve.
Conclusion La Libye et l’Afrique toute entière viennent de tourner une page d’or avec la perte de Mouammar .
Traitre et maudit que je sois, si j’étais un libyen ?

Journaliste indépendant (Algérian Society for International Relations)
119, Rue Didouche Mourad
Alger centre



Liberté pour le Docteur Sadok Chourou
29 octobre 2011, par Dr. Jamel Tazarki

J’ai écrit un livre qui mérite d’être lu :
TOUT EST POSSIBLE - L’AVENIR DE LA TUNISIE
Vous pouvez télécharger le livre sur mon site Internet :
http://www.go4tunisia.de
Dr. Jamel Tazarki
Allemagne



DECES D’OMAR CHLENDI
28 octobre 2011, par bourguiba

Ma mére Térésa oui notre mére je suis abderrazak bourguiba le frére de mon meilleur ami Farouk .
vous peut etre me connait mais je pense pas que nous avont eu l’occasion de vous voir .

je suis désolé pour ce qui a passé pour mon frére Farouk .
Omar etait un homme exeptionnel un vrai homme j’ai passé avec lui 6 mois dans le prison nous étions plus que deux fréres.

soyez fiére de Farouk
et que la paradi soit pour lui



Projet libéral pour une nouvelle monarchie démocratique et laïque en Tunisie
22 octobre 2011, par Victor Escroignard

La Monarchie Constitutionnelle est l’avenir est la garantie des droits et libertés pour la Tunisie, la Libye et toute l’Afrique du Nord. Le Roi est l’âme du peuple, Il est porteur du sentiment d’unité nationale et du patrimoine historique du peuple. LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE EST LE PLUS SUR MOYEN POUR EVITER QU’UN PRESIDENT FINISSE UN JOUR EN DICTATEUR (voyez le cas du roi d’Espagne, sauveur des libertés après le Franquisme).



> Lotfi Hamdi, une Barbouze qui se voit ministrable
4 octobre 2011, par Anti Lotfi Hamdi

Bonjour Mesdames, Messieurs,

Je souhaite attirer votre attention sur le faite que ce Barbouze comme vous le dites, a retourné sa veste à l’instant où il s’est assuré du départ définitif du ZABA plus exactement le 18 Janvier 2011.

Mais encore ce dernier qui détient pas un seul titre comme auprès du RCD mais aussi faison parti de plusieurs association et surout la chambre Franco-Tunisienne de marseille ou il a volé récemment le portfolio pour se faire une nouvelle peau et une nouvelle virginité auprès de la Tunisie, avec un pseudo symposium tenue au pôle technologique sis à la Gazelle (Ariana).

Rappel du passé : Khaled Néji représentant de l’office de l’huile près du consulat générale de Tunisie à Marseille a été victime de sa (Stoufida).
Monsieur Kahled Néji a été limogé de son poste, radié de ses fonctions, décédés suite à une attaque cardiaque après avoir visité les prisons Tunisiennes

Je souhaite que cette personne n’intervienne plus sur le sol Tunisien afin de crée des réseaux encore pire qu’avant et revenir au pouvoir par la fenêtre.

Aidez moi à dire la vérité sur ce malheureux de la Sbikha (kairouan) qui fout la honte à son peuple.

Ce Virus, qui trompe sa femme sans scrupule ni honte. A trahit ce que nos ancêtres ont essayé de bâtir, bravour, fraternité dévouement, sincérité.

Il est et il sera toujours à l’antipode des Tunisiens , lèches botes et au plurielles

Vive la Tunisie sans hypocrites



Blog dédié à la défense du prisonnier politique Abderrahmane TLILI
4 octobre 2011, par bechim

bonjour je suis tres heureuse que mr tlili soit libere mais je n arrive pas avoir de nouvelles precises je tiens a dire que c est un MONSIEUR exceptionnel et qu il ne merite vraiment pas ce qu il a endure j aimerai pouvoir lui exprimer tte ma sympathie



> Tunisie, l’agression abjecte sur Samia Abbou par les voyous de Ben Ali
26 septembre 2011, par Liliopatra

Voilà quatre ans se sont écoulés et votre combat a porté ses fruits. J’aurais pas osé signer ces quelques mots par mon nom réel si vous n’avez pas milité pour ’ma’ liberté. Reconnaissante et le mot ne peut résumer ce que je ressens et tout le respect que je vous porte.

Merci...

Lilia Weslaty



> Les procès de l’ignorance et les progrés de l’Homme
24 septembre 2011, par a posteriori, l’auteur Nino Mucci

Les petits cons s’amusent à faire leurs graffitis imbéciles même sur les statues couvertes de prestige et d’histoire de Carthage ; on en a maintenant fini avec Ben Ali, avec la censure et l’étouffement des idées et de coeur opéré par son régime. Mais on en finira jamais avec l’idiotie des fondamentalistes islamiques qui promenent leurs femmes en burka, parce que c’est la seule façon par laquelle savent voir une femme : comme une bête dangeureuse. On en finira pas facilement, terrible dictature, avec ceux qui demandent maintenant de couper les mains, les jambes et les bras, suivant l’obsolète loi coranique, sans se faire aucun souci de l’Homme. Jésus, le Christ en est le plus grand champion, le Rédempteur de l’humanité, Lui qui a porté la Croix pour nous TOUS ; quant à la mafia et à al-Capone, nous les plaçerons comme un héritage historique de cet islam que tant s’acharnent à défendre par l’ignorance (mafia vient de l’arabe dialectal anciene "mafiah", c’est-à-dire "protection", la mafia est nait et c’est culturellement radiquée dans une ancienne terre d’islam, la Sicile)



que dieu te glorifie.
23 août 2011, par adyl

j’ai aimé ce que vous pensé . suis de ton coté. tu me trouvera a l’appui



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par Rédaction de reveiltunisien.org
Source Tunisnews La campagne officielle pour (...)

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Flash Infos
par Rédaction de reveiltunisien.org
Association Internationale de Soutien aux (...)

4 juillet 2007

Tunisie : les avocats élisent un opposant à la tête de
par Rédaction de reveiltunisien.org
AFP, lundi 2 juillet 2007 TUNIS - L’avocat (...)

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Agora > Politique
LE MULTIPARTISME D’ةTAT EN TUNISIE : LA DةBآCLE. (suite II)
par Mohammed Ali Ben Mehdi
11 décembre 2002
Deuxième partie — (Première partie)
==

LE MULTIPARTISME D'ÉTAT
EN TUNISIE : LA DÉBÂCLE.

Par Mohammed Ali Ben Mehdi
(source "Horizons Maghrébins" n° 46/2002)

III. - 1987-2000, le multipartisme victime de la radicalisation sécuritaire de l'ère Ben Ali

L'accession de Ben Ali au pouvoir ne sera pas, dans un premier temps sans engendrer une lune de miel entre la nouvelle administration et l'opposition ( A ). Cependant, la lune de miel, comme souvent dans les liaisons artificielles, ne tardera pas à tourner en une lune de fiel ( B ).

A. - La lune de miel de la « nouvelle ère »

L'échec des législatives de 1986, conjugué à la sénilité de Bourguiba - avec ce que cela suppose en terme de déliquescence de l'autorité étatique - précipite la Tunisie dans un climat de violence et de tensions jusqu'à lors, et nonobstant la crise de 1978, inconnue. Celui qui fut successivement directeur de la sûreté nationale, ministre de l'intérieur, dernier premier ministre du « combattant suprême » avant sa destitution et membre du Comité central du parti au pouvoir, savait mieux que quiconque ce qu'il décrivait : « […] le parti au pouvoir était réduit au rang d'une milice, du reste impuissante, l'Université vivait une terrible paralysie et des centaines d'étudiants étaient enrôlés dans l'armée; les syndicats étaient démantelés et des partis politiques reconnus en théorie vivotaient dans l'intimidation, la presse d'opposition ou tout simplement indépendante était souvent muselée et les droits de l'Homme bafoués […] » ([30]) ( pourtant… )

Avec la destitution de Bourguiba en vertu de l'ancien article 57 de la Constitution, la Tunisie connaît une trêve politique tombant à point nommé pour éviter le pire. L'ampleur de l'état de grâce qui s'en suit est telle que probablement pour la première fois dans l'histoire des pays arabes, « il n'y avait - selon les déclarations de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme - plus aucun prisonnier d'opinion en Tunisie » ([31]). Par vagues successives des milliers de détenues sont graciés par le nouveau président de la République. Ce dernier ne manque plus aucune occasion pour rappeler le début d'une « ère nouvelle » qui sera caractérisée par l'attachement de la Tunisie au respect des droits de l'Homme et aux principes démocratiques ([32]). Cette nouvelle lune de miel avait également abouti à ce que « pour la première fois dans l'histoire moderne de la Tunisie, une année entière est passée sans qu'un livre - affirmait Ben Ali - ne soit interdit, un journal saisi pour délit d'opinion ou un tunisien arrêté à cause de ses idées ou ses convictions. Pour la première fois aussi dans l'histoire moderne de la Tunisie une année entière est passée sans que soit exécutée une seule condamnation à la peine capitale » ([33]). Au demeurant, le jour même de cette déclaration, le président avait annoncé une proposition de loi visant la suppression des travaux forcés. Enfin, le 25 janvier 1989, l'ex-général, l'ex-directeur de la sûreté nationale, l'ex-ministre de l'intérieur et l'ex-premier ministre se retrouve propulsé sous les projecteurs de l'actualité internationale relative aux droits de l'Homme en devenant le lauréat du Prix Louise Michel « Démocratie et droit de l'Homme ». Une agréable brise de liberté enveloppe alors les rues de Tunis, et pour bien marquer ce « renouveau » démocratique, le P. S. D. mue en un Rassemblement Constitutionnel Démocratique et rebaptise son principal organe de presse, « L'Action », en « Le Renouveau » - non sans avoir supprimé au passage le nom de son fondateur, Habib Bourguiba.

S'agissant des réformes envisagées, Ben Ali, dans sa déclaration du 7 novembre 1987, annonce la proposition prochaine d' « […] un projet de loi sur les partis et un projet de loi sur la presse, susceptibles d'assurer une plus large participation à la construction de la Tunisie […] ». Et, le 3 mai 1988, effectivement, une loi organique relative aux partis politiques est promulguée ([34]), suivie, trois mois plus tard, d'un amendement, très en retrait, du Code de la presse de 1975. Enfin, des élections présidentielles et législatives sont également annoncées pour le 2 avril 1989.

Dans ce nouveau climat de détente, et afin de permettre à de nouvelles formations politiques de participer au scrutin prévu, la nouvelle administration a été assez prompte à accorder - sur la base de la nouvelle loi sur les partis politiques - le visa légal à trois nouveaux partis :

- Le Rassemblement Socialiste Progressiste ( R. S. P. ) ( demande de visa déposée le 19 novembre 1983 ; visa obtenu le 12 septembre 1988 ).

- Le Parti Social pour le Progrès ( P. S. P. ) ( demande de visa déposée le 26 juillet 1988 ; visa obtenu le 12 septembre 1988 ).

- L'Union Démocratique Unitaire ( U. D. U. ) ( demande de visa déposée le 15 novembre 1988 ;  visa obtenu le 26 novembre 1988 ).

- Quant au Mouvement de la Tendance Islamique ( M. T. I. ), le visa de légalisation lui a toujours été refusé. Cependant, et malgré le refus de sa reconnaissance, il participera aux élections sur des listes indépendantes.

Élections qui marqueront, quoi qu'il en soit, la fin de la lune de miel de l'ère nouvelle. Car le renouveau n'en aura que l'air de la chanson et le changement qu'il amorcera sera sans substance.

B. - La lune de fiel du « nouvel air »

Pour tous ceux qui avaient espéré observer un tournant majeur dans la vie politique tunisienne, les élections tant présidentielles que législatives du 2 avril 1989, laissent un arrière-goût amer qui ne tardera pas à s'amplifier ultérieurement.

S'agissant des élections présidentielles, le pluralisme est demeuré un vain slogan. En guise d'élection, on assiste à un plébiscite d'une monotonie totale. Ben Ali ayant été le seul candidat à se présenter auxdites élections, avec l'aval des autres formations politiques (!), obtient - en termes de suffrages exprimés - 100 % des voix, 2 121 704 voix sur 2 121 704 voix ([35]).

S'agissant des législatives qui se sont déroulées au scrutin majoritaire à un tour, le même sentiment d'amertume prévaudra à l'issue de la proclamation des résultats. Les sept partis de l'opposition participants aux élections ( le M. D. S., le P. U. P., le R. S. P., le P. S. P., le P. C. T. et le M. T. I ([36]) ) ne remportent aucun siège. Autant dire que, avec 80, 48% des voix et de nombreux incidents électoraux, l'ex-parti unique demeure encore l'unique parti siégeant à la Chambre des députés ([37]).

Après l'état de grâce induit par l'accession au pouvoir de Ben Ali et les espoirs qu'elle suscita, la déception du 2 avril 1989 marque le retour à la « normalité politique ». Le malaise qui s'en est suivi fut à l'origine du boycott, par l'opposition, des municipales de juin 1990. Avec l'année 1991 et la découverte d'une « tentative de complot des fondamentalistes religieux » ([38]), la violence institutionnelle revient au goût du jour tout en s'intensifiant. Il faut dire qu'avec ce qui se passait chez le voisin algérien, le pouvoir détenait un argument sérieux pour justifier la dure répression qu'il mène à l'encontre de l'opposition religieuse et pour les besoins de laquelle les libertés publiques sont très gravement restreintes. Car, sous couvert de lutte contre l'intégrisme, l'opposition légale ainsi que leurs organes d'expression sont également mis sous étroite surveillance et, ce, non sans essuyer des actions répressives dès que leurs voix s'élevaient. Ainsi « […] des milliers de sympathisants [de diverses formations de gauche] - écrit Ignacio Ramonet - sont arrêtés et condamnés à de lourdes peines […]. Désormais d'où qu'elle vienne la critique est considérée comme un délit politique » ([39]) Le successeur de Bourguiba, bien ancré au pouvoir, ne tolère plus ses contradicteurs. Du reste, au terme des élections présidentielles du 20 mars 1994, Ben Ali, lauréat du Prix Louise Michel « Démocratie et droit de l'Homme », incarcère Moncef Marzouki, pour avoir voulu se mesurer démocratiquement à lui ([40]). Et, de nouveau, le candidat unique est élu avec 99,91 % des votants.

Quant aux secondes législatives de l'ère Ben Ali, celles-ci, à peine ont-elles permis, le 20 mars 1994, de dégager à l'aide d'un mode de scrutin mixte - destiné à sauvegarder les apparences ([41])-, 19 sièges pour l'opposition ( 10 sièges pour le M. D. S., 4 sièges pour le Parti de la Rénovation ex-P. C.T ([42]), 3 sièges pour l'U. D. U et 2 sièges pour le P. U. P. ). Le Rassemblement Constitutionnel Démocratique, remporte, avec 97, 73% des suffrages, les 144 sièges restants.

La poignée de députés de l'opposition, leurs sympathisants, les partis dont ils sont issus et leurs organes de presses auront tous les droits sauf ceux qui sont de nature à faire reculer le titanesque R. C. D. Car faut-il préciser, dès l'année 1989 et jusqu'au début de 1991, avec les saisies, les suspensions administratives, les suspensions judiciaires et les condamnations aux lourdes amendes ([43]), tour à tour de nombreux organes de presse des partis politiques avaient disparu. Les difficultés financières induites par ces mesures étaient telles que les journaux comme « El Fajr »  (organe du Parti Ennahdha, non reconnu.), « El Badil » (P. O. C. T), « El Watan » ( U. D. U ), « El Mawqaf » ( R. S. P ), « El Mostaqbal » ( M. D. S), « Et-Tarik El Jadid » ( P. C. T ) et « El Wahda » ( P. U. P ) -sans compter les journaux indépendants-, cessent de paraître dès le mois d'avril 1991 ([44]). Le pluralisme politique fut littéralement muselé au sens propre du terme. Les autorités tunisiennes se résignent alors, afin de sauver les apparences vis-à-vis de l'opinion publique internationale, à consentir des aides aux partis de l'opposition « parmi lesquelles l'octroi pour chacun d'entre eux d'une enveloppe de 80 000 dinars, dont 30 000 dinars [([45])] consacrés à la parution d'un journal » ([46]). On était loin de la période bourguibienne où malgré toutes les difficultés que connaissait la presse, certains auteurs pouvaient légitimement parler de « La renaissance de la presse périodique d'opposition en Tunisie » ([47]).

Enfin, depuis 1993 et 1994, outre les suspensions, la censure et les saisies, le harcèlement des différentes personnalités du monde journalistique et politique achève de réduire au silence les plus déterminés à s'exprimer. Dans ces conditions, et tel que l'indique le rapport du « Comité pour la protection des journalistes » de 1996, la grande sévérité des mesures tunisiennes parvient, par sa portée dissuasive, à institutionnaliser avec succès la meilleure forme de censure qui soit : l'autocensure.

Aujourd'hui en Tunisie, la situation est devenue telle que : partis politiques, leurs organes de presse, journalistes, hommes politiques et tous ceux, militants des droits de l'Homme compris, qui s'activent pour l'instauration d'une vraie démocratie sont muselés comme jamais cela n'aurait pu être imaginé même pendant les heures les plus sombres du régime de Habib Bourguiba.

Nous l'avons évoqué plus haut, lorsqu'un régime procède à des réformes politiques destinées à autoriser le multipartisme sans pour autant que la volonté de ses dirigeants ne se mette en diapason des réformes introduites, la répression politique est amenée à s'amplifier pour neutraliser toute éventuelle recomposition des forces politiques. Tant que le système politique est en mesure de supporter les tensions qu'induit cette répression et tant que les dirigeants sont à même de gérer avec plus ou moins de succès ces tensions, il est alors quasiment impensable que les détenteurs du pouvoir, ainsi que le parti dont ils sont issus, fassent la courte échelle à leurs rivaux potentiels. La règle, aussi cynique soit-elle, « pourquoi partager tant que l'on a l'assurance de pouvoir tout garder » prend tout son sens en politique où les bons sentiments n'ont pas leurs raisons d'être. De ce point de vue, le régime de Ben Ali semble maîtriser les moyens lui permettant de gouverner à sa manière, et, ce, en réprimant tous ceux qui sont susceptibles de menacer sa mainmise totale ainsi que celle de son parti sur le pouvoir. À ce jour, la maîtrise de Ben Ali est telle que même les personnalités les plus connues tant sur le plan national qu'international ne sont plus en mesure d'échapper aux persécutions. Le pouvoir de « l'artisan du renouveau » a suffisamment de ressources pour faire fi de toutes les dénonciations aussi importantes soient-elles relatives à « la dérive autoritaire et policière actuelle du régime tunisien […] » ([48]).

Conclusion

La facilité avec laquelle le multipartisme fut démantelé dans les trois pays du Maghreb, tout juste après l'indépendance, montre à l'évidence l'inexistence, à l'époque, des besoins de la société maghrébine à l'égard d'un mode de fonctionnement et d'organisation des pouvoirs qui s'appuie sur la démocratie. Par ailleurs, les enjeux au sortir de la décolonisation ne se situaient pas encore au niveau des alternances des équipes gouvernementales, mais au niveau des alternances des régimes politiques.

Les sociétés maghrébines, comme toute société, évoluent ; leurs besoins également, notamment en terme de libertés fondamentales et d'aspiration à une vie matérielle meilleure. Et ce sont ces mêmes besoins qui ont été à l'origine des revendications de plus en plus pressantes pour l'instauration d'une vraie démocratie. Mais, ces mêmes besoins demeurent, sans aucun doute, encore insuffisants pour engendrer un exercice normal du multipartisme au sein d'un ordre politique fondamental consensuel. Le processus engagé semble irréversible malgré sa lenteur. Cette lenteur, au passage, est essentiellement inhérente à la même lenteur du développement économique, lequel joue un rôle capital dans la « normalisation » des comportements au sein d'un modèle de société homogène.

De même, si la pratique du multipartisme dépend du contexte idéologique libéral et surtout de la stabilité et du consensus autour de l'ordre politique fondamental, il reste que des nuances doivent être apportées. Car, il existe divers degrés de ce qui peut être considéré comme pacifié et libéral. Le multipartisme dans ce cas, sert aussi à asseoir et à raffermir le libéralisme politique et contribue grandement, par les débats politiques qu'il instaure, à la formation des consensus nationaux. Aussi, faut-il envisager le multipartisme non pas comme étant simplement la conséquence de facteurs préconditionnels, mais comme étant par ailleurs lui-même un de ces facteurs nécessaires au développement de l'ensemble des éléments du système politique dans le sens libéral. Autrement dit, même si le développement des institutions politiques des pays maghrébins et leurs ordres politiques fondamentaux ne permettent pas encore une démocratie politique similaire à celles des pays occidentaux, cela ne signifie pas pour autant qu'il faille tout faire pour ne pas favoriser son développement. Or, c'est le cas hélas actuellement au Maghreb et plus particulièrement en Tunisie, où l'on observe à la fois un cadre juridique du multipartisme contraignant et restrictif et, dans l'ensemble, un environnement institutionnel répressif du fait pluraliste. Tant est si bien qu'il n'est pas exagéré de dire que toute personne désireuse d'étudier le droit pénal de la Tunisie, plutôt que d'ouvrir le code pénal, il lui serait nettement plus avantageux d'aborder la législation relative aux libertés publiques. Elle y découvrirait une panoplie impressionnante de crimes, de délits, des peines de prison, des peines d'amendes et des interdictions de toute nature. Pire encore, car pour autant que ces textes soient répressifs, nous sommes à même d'affirmer que leur étude n'est pas en mesure de permettre une description fidèle de la réalité, tant celle-ci les dépasse.

L'ensemble des textes juridiques répressifs et l'étroitesse de l'accès des partis politiques aux médias n'incarnent pas les éléments dont souffre le plus gravement les partis politiques. Ils ne sont que la manifestation d'un élément plus important : la place, le rôle et la légitimité des partis politiques au sein du système institutionnel des nouveaux États maghrébins. Car quelles que soient les critiques que nous pouvons formuler à l'égard de toutes les entorses à la démocratie politique que nous pouvons constater, le multipartisme, tel que pratiqué au Maghreb n'est pourtant que le produit de la société dans son ensemble. L'état actuel de la pratique du multipartisme va, certes, évoluer, mais il ne tient qu'à la société civile elle-même d'en faire accélérer le processus ; et ce, en étant nettement plus exigeante avec elle-même avant de l'être avec ses gouvernants. Encore une fois, nous pouvons formuler une quantité infinie de reproches à l'égard des équipes gouvernantes, tant ces dernières usent et abusent de leurs monopoles politiques. Mais quels que fussent ces reproches, il n'en est pas moins vrai que ces régimes « fonctionnent  » en raison de la collaboration à la fois active et passive de la société civile avec des gouvernants aux pouvoirs insatiables. Il faut, en effet, bien garder à l'esprit que la majorité des cadres grâce auxquels ces régimes fonctionnent -et particulièrement ceux recrutés ces quinze dernières années- avaient eux-mêmes, en leurs temps, été tellement prolixes en termes de critiques relatives aux fonctionnements autocratiques des régimes de leur pays. Nombreux sont ceux qui, hier encore dans les campus universitaires ou les syndicats, étaient les porte-voix des contestataires politiques et que nous voyons aujourd'hui avoir si bien réussit leur conversion dans les différents cercles du pouvoir. Nombreux également sont ceux qui ont laissé sur les rayons des bibliothèques universitaires de magnifiques thèses académiques sur la démocratie, l'État de droit et le multipartisme et que l'on retrouve aujourd'hui sur la liste des ministres ou des ambassadeurs maghrébins. Les anciens autocrates maghrébins ont cédé la place à une nouvelle race de dirigeants formée dans les meilleures universités, notamment occidentales pétrissant leurs auditeurs non seulement de savoir scientifique mais également de démocratie et des droits de l'Homme. Ce sont les mêmes que l'on retrouve aujourd'hui faire partie de gouvernements toujours aussi autocratiques. Y a-t-il paradoxe ? Non…. Il s'agit simplement d'un constat : Quels que soient les hommes à la tête de l'appareil gouvernant, celui-ci n'est guère qu'à l'image de la société qu'il gouverne.

Si une seule règle ne connaît point d'exception, c'est bien celle qui consisterait à affirmer que la démocratie authentique et viable ne se concède pas par les gouvernants. Aucun exemple dans l'histoire de l'humanité ne l'a encore contredite. La démocratie ne se concède pas parce que, en aucun cas, elle n'est un choix des gouvernants. Elle ne peut être qu'une exigence des gouvernés. Aucun chef d'État, passé ou présent, des démocraties occidentales n'a eu à concéder quoi que ce soit aux gouvernés. Au contraire même, car, tous, sans exception, et dans la mesure de leurs possibilités et des tolérances que permet le système politique, cherchent à utiliser leurs pouvoirs bien au-delà de ses contours légaux. Et, en affirmant cela, nous ne songeons pas tant à des agissements illégaux commis par certains chefs d'État, à l'image de ceux qui donnent lieu, de temps à autre, à des scandales ( Watergate, Irangate, écoutes téléphoniques, scandales financiers ([49])), mais à tous ceux, non moins graves, qui ne suscitent pas d'indignation particulière des gouvernés. Au sein des démocraties occidentales, lorsque le peuple tolère, pour quelque raison que ce soit, il n'est pas exceptionnel d'observer des actes dans la plus pure tradition patrimonialiste des « Républiques bananières » ([50]). C'est dire que la démocratie et le respect du droit qu'elle suppose ne sont pas à chercher du côté de ceux qui gouvernent, mais du côté de ceux pour qui l'on gouverne.

Parce que, enfin, la démocratie prend vie en chacun, c'est à chaque citoyen maghrébin que revient le devoir de la faire triompher. Il est donc vain d'exiger des gouvernants d'être respectueux du droit et des règles démocratiques, alors que ceux qu'ils gouvernent ne sont toujours pas disposés à renoncer aux passe-droits pour satisfaire des besoins aussi légitimes soient-ils. Le jour où les peuples maghrébins cesseront globalement d'avoir recours aux « petits services » de leurs dirigeants autocratiques, petits ou grands ; ce jour-là, alors, la véritable démocratie aura des chances de s'installer.



([1]) - La création du Parti Tunisien aura lieu à l'issue de plusieurs réunions entre les membres de l'association « Jeunes Tunisien » dans le but de créer un parti pour revendiquer une application stricte du traité du protectorat. Le respect de ce traité étant de nature à permettre le rétablissement des droits, entre autres, politiques des Tunisiens. Les deux dernières réunions ayant abouti à la création de ce parti ont eu lieu au « café de France » à Tunis, entre une soixantaine de Tunisiens, composés de musulmans et d'israélites. On trouve les revendications et le programme politique du Parti Tunisien dans le pamphlet « Tunisie Martyre » rédigé par Thaâlbi, Sakka et plusieurs autres « Jeunes tunisiens ».

À propos du programme contenu dans cet ouvrage, voir : Ali Mahjoubi : Les origines du Mouvement national en Tunisie. Tunis, 1982, publication de l'Université de Tunis, Vol. XXV, p. 206 à 215.

([2]) - Dans le statut du parti on y lit « Le but de ce parti est de délivrer la Tunisie du joug de l'esclavage afin que le peuple tunisien puisse jouir des droits et libertés dont jouissent tous les peuples libres […] ». Aussi « il faudrait particulièrement s'efforcer de créer une Constitution qui garantira à la nation tunisienne l'autonomie conformément aux principes d'équité approuvés et suivis par toutes les nations civilisées ». Cité par Ali Mahjoubi : Les origines du Mouvement national en Tunisie. Op. cit., p. 223.

([3]) - Décrets du 6 mai 1933 et du 27 mai 1933 relatifs à la mise sous surveillance des nationalistes tunisiens et à l'instauration d'un régime répressif à l'égard de la presse. L'expression « décrets super-scélérats » est utilisée pour les distinguer des « décrets scélérats » du 29 janvier 1926 en vertu desquels le résident général pouvait restreindre discrétionnairement, sur le territoire tunisien, les libertés de presse, d'association et de réunions, aussi bien celles des autochtones que celles des Européens.

([4]) - Le même auteur rapporte à propos du Parti Néo-destourien de Habib Bourguiba : « Le néo-destour […] n'hésitait pas à recourir à la violence armée pour supprimer ses adversaires ». Dissimulant une « […] ambition totalitaire, alors bien répandue parmi tous les dirigeants nationalistes, les futurs néo-destouriens se lancèrent [en 1934] dans une compagne avec l'objectif de conquérir l'appareil du parti en faisant fi du statut et des usages de fonctionnement du parti ». En dehors de toute légalité - précisait-il - « ils réunirent le congrès de Ksar Hellal et prononcèrent l'exclusion collective de tous les membres de la commission exécutive. Poursuivant leurs objectifs, ils usèrent de la violence pour empêcher toute activité du vieux Destour […] »  Cf. Moustapha Kraiem : « Déstructuration socio-culturelle et émergence du pluralisme politique en tunisie pendant la période coloniale ». P. 113 et 114. In Pluralisme social, pluralisme politique et Démocratie. Tunis, C.E.R.P., éd. céres, série sociologie, n° 19, 1991, p. 107 à 124.

([5]) - Cette dissimulation, cependant, n'empêchait pas H. Bourguiba de semer les ferments de l'unanimisme. Ces ferments on les retrouve dans de nombreux discours relatif à la nation : « Nous sommes une nation unie, dont les membres - déclarait Bourguiba - se soutiennent comme les pierres d'un même édifice » (Discours, Téboulba, 4 juillet 1955, in Habib Bourguiba : Citations Choisies par l'Agence Tunis-Afrique-Presse. Tunis, Dar el 'Àmal, 1978, p. 47 ). Le même orateur précisait ultérieurement « ce que nous voudrions surtout inculquer, c'est un sentiment d'appartenance à la même famille qui puisse s'étendre à la nation toute entière et servir de ciment à l'unanimité » ( Discours, Tunis le 10 juillet 1958, in Habib Bourguiba : Citations ChoisiesOp. cit., même page ). C'est une nation dont le régime cherche à se caractériser par une stabilité résultant de « l'harmonie qui règne entre le peuple, ses dirigeants et ses cadres » (Discours, Makthar le 9 août 1957, Citations ChoisiesOp. cit., p. 79 )

([6]) - Habib Bourguiba : Discours à Tataouine le 18 juin 1956. Extrait reproduit dans Habib Bourguiba : Citations Choisies par l'Agence Tunis-Afrique-Presse. Tunis, Dar el 'Àmal, 1978, p. 187.

([7]) - Habib Bourguiba : Discours à Tunis le 1er avril 1960. Extrait reproduit dans Habib Bourguiba : Citations ChoisiesOp. cit., même p. 80.

([8]) - Loi n°59-154 du 7 novembre 1959. J. O. R. T, 1959, p. 1534 à 1536.

([9]) - Cf. Dali Jazi : Les rapports entre l'État et le citoyen dans la Tunisie indépendante : Le problème des libertés publiques. Thèse droit, Paris II, 1982, p. 344.

([10]) - En fait cette organisation provisoire des pouvoirs devait prendre fin le 1er juin 1959 date de la promulgation de la Constitution. S'il n'en fut pas ainsi c'est parce que la Constitution promulguée déférera sa propre entrée en vigueur jusqu'à cette date.

([11]) - À ce propos, le passage de la thèse de Dali Jazi mérite d'être cité in extenso : « En compulsant le Journal Officiel - écrit l'auteur - on découvre une série d'éléments surprenants :

- Le n° 57 du J. O. R. T des 17 et 20 novembre 1959 porte publication de quatre lois en date du 7 novembre 1959 ;

- Le n° 62 des 15 et 18 décembre 1959 publie une autre loi datée du 7 novembre 1959, réglementant la profession d'avocat ;

- Le n° 63 du 22 décembre 1959 a publié la loi relative aux associations.

Il est curieux de voir que toutes ces lois portant la date du 7 novembre 1959 n'aient pas été publiées en même temps, alors que le J. O. R. T est publié au moins une fois par semaine. Il ne saurait s'agir d'un simple problème d'exécution technique. En effet, les numéros du J. O. R. T., de 58 à 61, ont publié des textes de décrets et d'arrêtés correspondant à leurs dates respectives, c'est-à-dire ultérieurs à la loi sur les associations qui ne sera publiée que dans le numéro suivant. Plus même, le numéro 63 publie, outre la loi relative aux associations, des décrets et des arrêtés des 21 et 22 décembre 1959, c'est-à-dire des actes pris, théoriquement, quarante-cinq jours après ladite loi […]. Cette publication tardive - quarante-cinq jours - fait douter de l'authenticité de sa date.

Quoi qu'il en soit, et à supposer que cette date du 7 novembre soit réelle, le fait que le Président de la République ait prit cette loi in extremis, le dernier jour de l'organisation provisoire des pouvoirs publics, signifie qu'il a voulu faire échapper l'organisation de cette liberté publique importante aux débats de la nouvelle Assemblée Nationale qui allait être élue le lendemain. Sinon comment expliquer cette précipitation alors que l'assemblée allait tenir sa première réunion le 19 novembre 1959 ? Comment expliquer cette urgence qui ne peut attendre une douzaine de jours pour prendre une loi qui dispose en son article 33 qu'elle ne prendra effet qu'à compter du 1er juin 1960 ? » Dali Jazi, op. cit. p. 348 et 349.

([12]) Cf. Abdelfattah Amor : Le régime politique tunisien. Thèse droit, Paris II, 1973, p. 194. Cité par Michel Camau, Fadila Amrani et Rafaâ Ben Achour : Contrôle politique et régulations électorales en Tunisie. Tunis, C. E. R. P.,/C. R. E. S. M., Edisud/imprimerie Officielle de la République tunisienne, 1981, p. 144.

([13]) - Après la promulgation du décret du 24 juin 1969 le Cheikh devenant « omda » « […] sera nommé par arrêté du secrétaire d'État à l'Intérieur parmi les membres de comité de cellule du Parti socialiste destourien ».

Cf. Béchir TÉkari : Du cheik à l'omda. Institution locale traditionnelle et intégration partisane. Tunis, Imprimerie officielle, 1981, p. 36.

([14]) - Si bien qu'aux élections législatives du 1er novembre 1981, le P. S. D présentera des listes communes avec U. G. T. T.

([15]) - Cf. l'intégralité du discours in « Dialogue », hebdomadaire tunisien en langue française, n° 372 du 19 octobre 1981, p. 35 à 42.

([16]) - À propos de la pénible quête du MDS pour obtenir sa légalisation, voir M. Camau, F. Amrani et R. Ben Achour : Contrôle politique et régulations électorales en Tunisie. Tunis, op. cit, p. 145.

([17]) - Cf. Paul Balta, Le Monde du 4 novembre 1981, p. 4.

([18]) - Cf. Paul Balta et Michel Deuré in Le Monde du 3 novembre 1981, p. 3.

([19]) - Ibidem.

([20]) - Mohamed Mzali : Lettre ouverte à H. Bourguiba. Paris, éd. Alain Moreau, 1987.

([21]) - Idem, p. 27 et 28.

([22]) - Pour plus de chiffres relatifs à ces élections, voir Le Monde du jeudi 5 novembre 1981, p. 4.

([23]) - Ibidem.

([24]) - Cette manifestation n'avait aucune connotation de soutien politique au Colonel Kaddafi, surtout qu'à cette époque, les Tunisiens reprochaient au régime libyen d'avoir quelques mois plutôt expulsé 35 000 travailleurs tunisiens de Libye en violation des accords bilatéraux, et en leur confisquant tous leurs biens, leurs argents et leurs passeports. Pour les Tunisiens il y avait lieu de distinguer entre le régime Libyen et le peuple Libyen qui a subi le bombardement.

([25]) - Cf. M. Mzali, op. cit.

([26]) - Cf. Le Monde 23 octobre 1986, page 4.

([27]) - Cf. Michel Deuré et Jean de la Guerrivière in Le Monde du 1er novembre 1986, p. 4.

([28]) - Michel Deuré et Jean de la Guerrivière : Idem.

([29]) - Si bien qu'en 1988, le nombre des Tunisiens souhaitant le « départ de Bourguiba » atteindra les 87 %. Cf. le sondage effectué par la SOPRESS in : - Le Maghreb n° 126 du 11 novembre 1988 (hebdomadaire tunisien) ; ou encore : Le Renouveau du dimanche 6 novembre 1988 ( quotidien tunisien ), p. 6 et 7.

([30]) - Z. Ben Ali, interview accordée à André Fontaine, Jacques Amalaric et Michel Deuré, publiée par le journal Le Monde du 10 septembre 1988 et reprise par une publication du ministère de l'information, Tunis/S. A. G. E. P., 1988, p. 5.

([31]) - Cf. Jeune Afrique ( mensuel indépendant international ), n° 81, juin 1996, p. 43.

([32]) - Cf. :

Discours d'ouverture du Congrès du Salut du 29 juillet 1988, publication du ministère de l'information, Tunis/S. A. G. E. P., 1988, 42 pages ;

Discours de clôture du Congrès du Salut du 31 juillet 1988, publication du ministère de l'information, Tunis/S. A. G. E. P., 1988, 10 pages ;

Discours du premier anniversaire du 7 novembre 1988, le Bardo, le 7 novembre 1988, publication du ministère de l'information, Tunis/S. A. G. E. P., 1988, 18 pages ;

- Interview accordée à André Fontaine, Jacques Amalaric et Michel Deuré, op. cit

([33])- Cf. Discours du 1er anniversaire du 7 novembre 1987. Bardo, 7 novembre 1988. Op. cit., p. 5.

([34]) - Loi organique n° 82-32 du 3 mai 1988, J. O. R. T n ° 31 du 6 mai 1988, p. 703 à 705.

([35]) - Voici le tableau des résultats détaillés. Pour dresser le tableau suivant, nous avons utilisé la publication de la décision du conseil constitutionnel ( consultatif ) validant l'élection de Ben Ali, et reproduite en annexes de l'ouvrage de Zouhir Mdhaffar : Le Conseil Constitutionnel. ( en arabe ) Tunis, Imprimerie officielle, 1993, p. 209 et 210.

Inscrits :                                                                   2 806 386
votants :                                                                   2 137 216
Bulletins nuls :                                                      15 512
Suffrages exprimés :                                           2 121 704.

Candidat

suffrages obtenus

% des suffrages exprimés :

%  des électeurs inscrits :

Z. E. Ben Ali

2 121 704

100 %

99,27 %

 

([36]) - Le M. T. I non reconnu mais néanmoins toléré à cette époque, participera aux élections sous l'étiquette des indépendants.

([37]) - Pour le détail des résultats de ces élections, cf. Le Temps ( quotidien tunisien en langue française ) du 4 avril 1989, p. 2 et 3. À propos de la réaction des différents partis politiques et notamment à propos de la question relative aux irrégularités des opérations de vote voir :

Jeune Afrique n° 1474 du 5 avril 1989.
Jeune Afrique n° 1475 du 19 avril 1989.
Le Maghreb ( hebdomadaire tunisien bilingues ) n° 146 du 7 avril 1989.
Le Maghreb n° 146 du 7 avril 1989.
Réalités ( hebdomadaire tunisien bilingues ) n° 192 du 21 avril 1989.

([38]) - Ce complot a été dévoilé par le ministre de l'intérieur lors d'une conférence de presse en date du 22 mai 1991. Cf. tous les éléments de ce complot tels que dévoilés par les autorités tunisiennes in La Presse ( quotidien tunisien en langue française ) du 23 mai 1991, p. 4.

Voir également l'article de la livraison du 25 mai 1991 du même quotidien progouvernemental en p. 3 sous le titre « les aveux d'un officier félon ».

Pour les conditions de détention des accusés de ce complot, la nature des charges retenues contre eux, le déroulement du procès et la nature de la juridiction devant laquelle les accusés ont été jugés, voir le rapport de « Reporters sans frontières » ( « Le procès du "complot islamiste" » ) sur son site internet :

([39]) - Cf. Ignacio Ramonet : « Main de fer en Tunisie ». In Le Monde diplomatique, n° 508, juillet 1996, en première page.

([40]) -« Pour avoir simplement exprimé son intention de se présenter contre Ben Ali à l'élection présidentielle - écrit Ignacio Ramonet -, M. Moncef Marzouki, médecin de renom et président de la ligue tunisienne des droits de l'Homme […] a été arrêté arbitrairement et incarcéré pendant quatre mois. Les représailles se sont étendues à sa famille et à ses proches : son frère à été condamné à quinze mois d'emprisonnement, son neveu à trente mois, et l'un de ses défenseurs, M. Néjib Hosni a lui-même été condamné à huit ans de réclusion… ». Cf. Ignacio Ramonet : « Main de fer en Tunisie ». Le Monde diplomatique. Op. cit.

([41]) - Selon un système électoral mixte combinant :

- un scrutin majoritaire à listes bloquées pour 144 députés ( dans chacune des 25 circonscriptions, l'électeur choisit une liste de candidats sans remplacer les noms qui y figurent ). Tous les sièges de la circonscription sont attribués à la liste ayant obtenu le plus de voix.

- et un scrutin à la proportionnelle selon la méthode de la répartition à la plus forte moyenne pour les 19 sièges restants, attribués aux partis qui ont essuyé un échec dans les circonscriptions. Le siège est remporté par le candidat inscrit en tête de la liste concernée telle que présentée au moment du dépôt des candidatures.

([42]) - Le 23 avril 1993 le P. C. T devient le Parti Ettajdid ( Parti de la Rénovation ).

([43]) - cf. le recensement de tous ces cas ( entre 1990 et 1991 ) par Larbi Chouikha, Kamel Labidi et Hassen Jouini : « État de la liberté de la presse en Tunisie de janvier 1990 à mai 1991 ». Pages 95 à 101. in L'information au Maghreb. Collectif, sous la direction de Wolfgang S. Freud. Tunis, Cérès Productions, 1992, p. 94 à 106.

([44]) - Cf. Larbi Chouikha, Kamel Labidi et Hassen Jouini : Op. cit., p. 101 à 104

([45]) - Près de 160 000 FF, ce qui est dérisoire par rapport au prix que coûte une seule saisie.

([46]) - Cf. L. Chouikha, K. Labidi et H.  Jouini : Op. cit., p. 104.

([47]) - Cf. Zouheir Ben Hamed : La renaissance de la presse périodique d'opposition en Tunisie ( 1977-1983 ). Thèse de doctorat de troisième cycle, Paris II, 1985.

([48]) - Cf. Patrick Baudouin : « L'évolution récente de la situation des droits de l'homme en Tunisie ». Intervention du Président de la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l'Homme ( FIDH ) le 2 juillet 1996 devant la Sous-commission des droits de l'Homme du Parlement Européen. In La lettre Hebdomadaire de la Fédération internationale des Ligues Droits de l'Homme. N° 647-648, 11-18 juillet 1996, p. 8 et 9.

([49]) - En fait ces scandales sont un signe d'une démocratie en bonne santé, car montrent la détermination de la société à faire en sorte que les agissements incriminés ne soient plus en mesure de se reproduire.

([50]) - À cet égard nous pouvons mentionner un exemple français tout à fait significatif. François Mitterrand concéda en 1984 un pan entier du domaine public hertzien à « canal plus ». Cette concession a été faite dans des conditions troublantes au regard du droit. Le concessionnaire fut choisi discrétionnairement et sans aucun appel d'offre. La procédure suivie montre un président de la République disposant du domaine public tel que nombre de ses homologues africains ont coutume de le faire. Cette entorse française au Code des marchés publics fut parfaitement tolérée par l'opinion publique, étant donnée la nature immatérielle, pour le commun des citoyens, du bien public concédé.

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