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Derniers messages des forums


Une action en hommage à Zouhair Yahyaoui
18 juillet 2014, par jectk79

Mon amie ne sait pas rediger un com sur un article. Du coup il voulais souligner par ce commentaire qu’il est ravi du contenu de ce blog internet.


Pourquoi aller tracer partout pour faire établir des évaluations de d’assurances familiales alors qu’existent des portails tels que Sherpa-mutuelle.fr proposant de rapprocher les propositions avec un comparateur mutuelle sophistiqué en restant votre demeure ? site => mutuelle obligatoire


Abderrazek Bourguiba condamné à 25 mois de prison
15 novembre 2011, par Bourguiba

je vous remercie
bourguiba abderrazak



Quelques points marquant contre l’environnement en Tunisie
6 novembre 2011, par xZNRpEkXvbSPvAf

I like to party, not look articles up online. You made it hpaepn.



Et puis y a eu la Révolution :)
1er novembre 2011, par liliopatra

On est mardi 1er novembre 2011, déjà neuf mois que ben ali s’est enfui et il est caché, comme un rat, en Arabie Saudite. Son collègue Gaddafi a été tué.
Après la lecture de cette lettre, tout cela parait être comme un cauchemar pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu personnellement. Cependant, le mal a sévi longtemps, beaucoup trop longtemps en Tunisie. Il est temps que ça change.
Tout un système policier qui s’effondre, la justice vient de renaître, certes encore fragile mais sera équitable insh’Allah.



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

Oui il a un fils qui est mon meilleur ami et croyez moi, même si son père et loin de lui sa ne fait pas de lui un mauvais père il s’occupe très bien de lui et Selim va le voir de temps en temps. Je suis au cœur de cette affaire et je peux donc savoir les ressentis de chacun...



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

ةcoutez quand on ne connait pas la personne on ne juge pas ! Je connais personnellement Monsieur Tebourski et je sais que c’est un homme bon, et je pense que si il a demander a rester en France c’est surtout pour son Fils !
Ne le jugez pas car vous ne le connaissez pas comme je le connais ! Je suis la meilleure amie de son fils Selim. Je sais qu’Adel est un homme bon alors arrêtez tous vos blabla et essayer donc de comprendre le fond de la chose. Merci et bonne soirée



> Une pétition de 86 prisonniers tunisiens
30 octobre 2011, par Moussa

the death of an African giant

Par : Y. Mérabet
En outre, contrairement à ce que pensent aujourd’hui de nombreux libyens, la chute de Kadhafi profite à tout le monde sauf à eux. Car, dans une Afrique où les pays de la zone subsaharienne riche en ressources minérales tournaient complètement le dos à la France pour aller vers la Chine, il fallait bien que monsieur Sarkozy trouve un autre terrain fertile pour son pays. La France n’arrive plus à vendre ses produits manufacturés ou de décrocher un marché en Afrique, elle risque de devenir un PSD C’est pour cela que l’on a vu une France prête à tout pour renverser ou assassiner Kadhafi ; surtout quand l’on sait que la Libye est l’une des premières réserves en Hydrocarbures d’Afrique et de Sebha est la capitale mondiale du trafic Franco-libyen de concentré d’uranium Nigérien. Egalement, l’on sait que jusqu’ici, les populations libyennes n’avaient rien à envier aux Français, ils vivaient richement mieux sans se suer. Puisque Kadhafi faisait tout son possible pour les mettre à l’abri du besoin. Il est donc temps pour les libyens de choisir pleinement futur partenaire occidental. Car si en cinquante ans de coopération la France n’a pu rien apporter à l’Afrique subsaharienne. Vat-elle apporter maintenant aux libyens un bonheur supérieur à celui que leur donnait leur Guide. Rien à offrir à ces ignorants de libyens, sauf des repas communs dans les poubelles de la ville Paris, en France c’est déjà la famine ? Lui, qui durant plusieurs décennies était l’un des faiseurs d’hommes les plus efficaces sur le continent Africain. De son existence, Kadhafi était le leader le plus généreux d’Afrique. Pas un seul pays africain ne peut nier aujourd’hui n’avoir jamais gouté un seul pétro –Dinar du guide Libyen. Aveuglement, et motivé par son projet des Etats-Unis d’Afrique, Kadhafi de son existence a partagé l’argent du pétrole libyen avec de nombreux pays africains, qu’ils soient Francophones, Anglophones ou Lusophones. Au sein même de l’union Africaine, le roi des rois d’Afrique s’était presque érigé en un bailleur de fond très généreux. Jusqu’à l’heure actuelle, il existe sur le continent de nombreux présidents qui ont été portés au pouvoir par Kadhafi. Mais, curieusement, même pas un seul de ces élèves de Kadhafi n’a jusqu’ici eu le courage de lui rendre le moindre hommage.Au lendemain du vote de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, certains pays membres de l’union africaine sous l’impulsion de Jacob Zuma ont tenté d’apporter un léger soutien au guide libyen. Un soutien qui finalement s’est éteint totalement sans que l’on ne sache pourquoi. Même l’union africaine qui au départ conditionnait avec amertume la prise du pouvoir libyen par un groupe de terroristes et la reconnaissance du CNT libyen constitués de traitres, s’est finalement rétracté de façon inexplicable. Et curieusement, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement consensuel n’a été formé en Libye. Depuis l’annonce de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, cette union africaine dont Mouammar Kadhafi était pourtant l’un des principaux défenseurs et ayant assuré le dernier mandat, n’a encore délivré aucun message officiel de condoléance à ses proches ou de regret. Egalement, même ceux qui hier tentaient de le soutenir n’ont pas eu le moindre courage de lever leur petit doigt pour rendre hommage à leur mentor. Jusqu’à l’heure actuel, seul l’ancien archevêque sud-africain et prix Nobel de paix Desmond TUTU a regretté cet acte ignoble. Même le président Abdoulaye Wade que l’on sait pourtant proche des révoltés libyens n’a pas encore salué la mort de l’homme qu’il souhaitait tant. Le lendemain de sa mort, un vendredi pas un musulman n’a prié pour lui ?.. A ce jour, sur le continent Africain, seul l’homme de la rue et les medias ont le courage de parler de cette assassina crapuleux du guide libyen. Mais, cette attitude des dirigeants africains ne surprend personne, dans la mesure où l’on sait que chaque président a peur de se faire remarquer par un Nicolas Sarkozy qui est capable de tout si la tête d’un président africain ou d’un arabe l’énerve.
Conclusion La Libye et l’Afrique toute entière viennent de tourner une page d’or avec la perte de Mouammar .
Traitre et maudit que je sois, si j’étais un libyen ?

Journaliste indépendant (Algérian Society for International Relations)
119, Rue Didouche Mourad
Alger centre



Liberté pour le Docteur Sadok Chourou
29 octobre 2011, par Dr. Jamel Tazarki

J’ai écrit un livre qui mérite d’être lu :
TOUT EST POSSIBLE - L’AVENIR DE LA TUNISIE
Vous pouvez télécharger le livre sur mon site Internet :
http://www.go4tunisia.de
Dr. Jamel Tazarki
Allemagne



DECES D’OMAR CHLENDI
28 octobre 2011, par bourguiba

Ma mére Térésa oui notre mére je suis abderrazak bourguiba le frére de mon meilleur ami Farouk .
vous peut etre me connait mais je pense pas que nous avont eu l’occasion de vous voir .

je suis désolé pour ce qui a passé pour mon frére Farouk .
Omar etait un homme exeptionnel un vrai homme j’ai passé avec lui 6 mois dans le prison nous étions plus que deux fréres.

soyez fiére de Farouk
et que la paradi soit pour lui



Projet libéral pour une nouvelle monarchie démocratique et laïque en Tunisie
22 octobre 2011, par Victor Escroignard

La Monarchie Constitutionnelle est l’avenir est la garantie des droits et libertés pour la Tunisie, la Libye et toute l’Afrique du Nord. Le Roi est l’âme du peuple, Il est porteur du sentiment d’unité nationale et du patrimoine historique du peuple. LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE EST LE PLUS SUR MOYEN POUR EVITER QU’UN PRESIDENT FINISSE UN JOUR EN DICTATEUR (voyez le cas du roi d’Espagne, sauveur des libertés après le Franquisme).



> Lotfi Hamdi, une Barbouze qui se voit ministrable
4 octobre 2011, par Anti Lotfi Hamdi

Bonjour Mesdames, Messieurs,

Je souhaite attirer votre attention sur le faite que ce Barbouze comme vous le dites, a retourné sa veste à l’instant où il s’est assuré du départ définitif du ZABA plus exactement le 18 Janvier 2011.

Mais encore ce dernier qui détient pas un seul titre comme auprès du RCD mais aussi faison parti de plusieurs association et surout la chambre Franco-Tunisienne de marseille ou il a volé récemment le portfolio pour se faire une nouvelle peau et une nouvelle virginité auprès de la Tunisie, avec un pseudo symposium tenue au pôle technologique sis à la Gazelle (Ariana).

Rappel du passé : Khaled Néji représentant de l’office de l’huile près du consulat générale de Tunisie à Marseille a été victime de sa (Stoufida).
Monsieur Kahled Néji a été limogé de son poste, radié de ses fonctions, décédés suite à une attaque cardiaque après avoir visité les prisons Tunisiennes

Je souhaite que cette personne n’intervienne plus sur le sol Tunisien afin de crée des réseaux encore pire qu’avant et revenir au pouvoir par la fenêtre.

Aidez moi à dire la vérité sur ce malheureux de la Sbikha (kairouan) qui fout la honte à son peuple.

Ce Virus, qui trompe sa femme sans scrupule ni honte. A trahit ce que nos ancêtres ont essayé de bâtir, bravour, fraternité dévouement, sincérité.

Il est et il sera toujours à l’antipode des Tunisiens , lèches botes et au plurielles

Vive la Tunisie sans hypocrites



Blog dédié à la défense du prisonnier politique Abderrahmane TLILI
4 octobre 2011, par bechim

bonjour je suis tres heureuse que mr tlili soit libere mais je n arrive pas avoir de nouvelles precises je tiens a dire que c est un MONSIEUR exceptionnel et qu il ne merite vraiment pas ce qu il a endure j aimerai pouvoir lui exprimer tte ma sympathie



> Tunisie, l’agression abjecte sur Samia Abbou par les voyous de Ben Ali
26 septembre 2011, par Liliopatra

Voilà quatre ans se sont écoulés et votre combat a porté ses fruits. J’aurais pas osé signer ces quelques mots par mon nom réel si vous n’avez pas milité pour ’ma’ liberté. Reconnaissante et le mot ne peut résumer ce que je ressens et tout le respect que je vous porte.

Merci...

Lilia Weslaty



> Les procès de l’ignorance et les progrés de l’Homme
24 septembre 2011, par a posteriori, l’auteur Nino Mucci

Les petits cons s’amusent à faire leurs graffitis imbéciles même sur les statues couvertes de prestige et d’histoire de Carthage ; on en a maintenant fini avec Ben Ali, avec la censure et l’étouffement des idées et de coeur opéré par son régime. Mais on en finira jamais avec l’idiotie des fondamentalistes islamiques qui promenent leurs femmes en burka, parce que c’est la seule façon par laquelle savent voir une femme : comme une bête dangeureuse. On en finira pas facilement, terrible dictature, avec ceux qui demandent maintenant de couper les mains, les jambes et les bras, suivant l’obsolète loi coranique, sans se faire aucun souci de l’Homme. Jésus, le Christ en est le plus grand champion, le Rédempteur de l’humanité, Lui qui a porté la Croix pour nous TOUS ; quant à la mafia et à al-Capone, nous les plaçerons comme un héritage historique de cet islam que tant s’acharnent à défendre par l’ignorance (mafia vient de l’arabe dialectal anciene "mafiah", c’est-à-dire "protection", la mafia est nait et c’est culturellement radiquée dans une ancienne terre d’islam, la Sicile)



que dieu te glorifie.
23 août 2011, par adyl

j’ai aimé ce que vous pensé . suis de ton coté. tu me trouvera a l’appui



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ROSA
par Adel
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-1-

L’unique fenêtre de la minuscule pièce où je loge donne sur une ruelle imprécise, réputée pour ses coins malfamés. La nuit, impossible de trouver le sommeil. Il faut attendre les premières lueurs de l’auble, après que les rideaux des bars soient baissés en un craquement infernal, et que les chiens, apeurés par tout ce qui bouge, se soient épuisés à aboyer leurs supplications incongrues. Là encore, les voix saccadées des « mouadens » qui se relaient tremblotent pendant une demi-heure avant de s’éteindre en de longs et profonds soupirs. Je m’étonnerai toujours de la diversité des bruits spécifiques à la nuit des bas fonds. Les quintes de toux des clochards tuberculeux se confondent aux miaulements des chats qui se bagarrent la possession d’une femelle de passage. Et au loin, les murmures des vagues balayant les rochers du port, disent des chut indistincts, persuasifs. Encore un moment, et tout finit par se taire.

Voilà plus d’un mois que Rosa est partie. J’ai gardé le mouchoir que je lui ai pris l’autre nuit à Tala-Guilef, dans cet hôtel au pied du Djurdjura.

Le réceptionniste s’est courbé en deux. Ce n’est pas de l’obséquiosité, non. C’est toujours ainsi que ça se passe. Quand on la voit pour la première fois, on ressent une douleur agréable à la poitrine. On est tenté de tout laisser tomber et de la suivre au bout du monde. Et comme elle sourit tout le temps, sourire pourtant triste, le regard profondément limpide, on se résigne, on n’ose pas aller plus loin.

-2-

« Première étage, chambre seize », bafouilla le réceptionniste . Le balcon donne sur une piscine vide. La neige recouvre l’étendue du regard. Rosa éparpille sa veste et son chandail sur la moquette et se jette sur le grand lit. Nous avons fait le trajet Alger-Tala en quatre heures et demie. A cause de la route glissante et des barrages de gendarmerie.

Les cheveux mouillés, elle est plus belle que jamais. Et c’est toujours pour la première fois quand je la prends dans mes bras, lui défais son chignon, et nous nous aimons.

Je comprends qu’elle puisse coller des complexes aux autres filles. Elles doivent se sentir moches, tordues, superficielles, en sa présence. Chabha éprouve envers elle une animosité particulière. Elle la traite de salope, de traînée.

-3-

Quand j’ai connu Rosa, elle était encore à « El-Journal », quotidien à grand tirage. Elle s’occupait de publicité. Un jour où j’étais dans l’embarras, deux articles sur les bras à remettre pour le lendemain même, elle me proposa de me donner un coup de main. Et j’ai dû, ce soir-là, la raccompagner chez elle. Quelques temps plus tard, elle quitta le journal après avoir lancé un cendrier en verre à la tête du directeur. « Il se croit tout permis depuis qu’il m’a obtenu l’appartement. Et encore, un studio exigu dans un quartier pourri ! Je l’ai remercié comme il se doit, mais il n’arrête pas pour autant de m’enmerder. Il n’était jamais question que je couche avec lui ! ».

Depuis, elle n’a pas cessé de parcourir le monde. Les voyages, c’est sa grande passion. Aller plus loin, toujours plus loin. Je ne suis jamais resté sans nouvelles d’elle. Une fois, elle s’est absentée plus qu’elle ne l’avait envisagé. Cinq semaines, je l’ai attendue au studio. Ramdane venait me rendre visite les week-ends qu’il pouvait. Il était en pleine période d’examens. Il me racontait ses études et moi, le journal. Et on s’amusait à préparer le manger. La plupart du temps, des omelettes à l’oignon et au persil et des spaghetti à la sauce tomate. Les autres jours, je réchauffais les plats qu’elle m’avait laissés au congélateur.

A la fin de la guerre, il y eut une grave discorde au sein de la famille de Rosa. Son père, mort au maquis, sa mère voulait partir. La famille l’empêcha de prendre Rosa. « On veut pas que la p’tite devienne une roumia ». Et la mère est partie.

A dix sept ans, on décida de la retirer de l’école et de la marier à un riche cousin. Elle venait de rater son bac. Elle a pleuré des nuits entières avant que sa résignation ne cède à une espèce d’excitation fébrile. La fièvre des préparatifs fit qu’elle eut la vague sensation d’être heureuse. Ses tantes lui prodiguèrent les ultimes conseils, ceux que toute jeune vierge doit savoir par cœur. Puis vint le grand jour, l’été, la descente aux enfers

-4-

J’ai supporté les pires sévices pendant près d’un an. Et à dix huit ans, j’en avais cinquante ! C’est un déréglé. Il m’en a fait voir de toutes les couleurs. Et sa mère, une vraie sorcière qui prenait un plaisir fou à découvrir mes yeux au beurre noir et mes échymoses au visage. Il me faisait l’amour comme une bête. Le soir, il entrait ivre-mort, vomissant partout jusque sur le lit, puis exigeait que je l’embrasse sur la bouche. Pour lui prouver mon amour, qu’il disait. Et dire que j’aurai pu avoir un gosse de ce monstre ! Il passait son temps à me crier que je n’étais rien. Rien d’autre qu’une fille de « roumia ». Je lui rappelais alors que c’est mon père qui est mort, les armes à la main, brûlé vif par le napalm, alors que le sien se roulait les pouces aux frontières. Je lui disais cela en me protégeant le visage. Je n’avais plus peur des coups.

Hadj Benkbir, son père, homme d’affaire notoire, était réputé pour sa générosité. Il contribuait par ses dons à la construction des mosquées. A la fin de la prière du vendredi, assailli par les mendiants de la commune, là encore il se faisait le chantre de la charité. Il rentrait sa main droite dans la poche intérieur de son veston, sous sa gandoura immaculée, en sortait des pièces clinquantes et, sans compter, les distribuait à la foule indigeante qui, généreusement,, l’innondait de ses bénédictions. Juste retour des choses. Tous voyaient en Hadj Benkbir le symbole vivant de l’homme pieux, « Que Dieu le bénisse ! », sauf moi, bien entendu, qui savais que tout ceci n’était autre qu’une grande et vulgaire mascarade. « Regardez ce visage illuminé par le sceau de la foi ! », qu’ils disaient. Embelli par une barbe blanche méticuleusement entretenue, ce visage n’était autre que celui d’un auguste escroc.

Propriétaire d’une dizaine de magasins et d’immenses terres agricoles, ses revenus ne lui faisaient pas perdre la tête pour autant. Il avait gardé en mémoire les affres de la disette des années quarante. Il fit cependant deux légers écarts au cours de mon séjour chez eux : une Mercedes noire, pour lui, et une blanche pour son fils, l’heureux unique héritier. Ce dernier en était particulièrement fier. Fier aussi de tenir un hôtel et un restaurant à lui tout seul.

Son jeu favori était de me raconter l’histoire de la guerre alors qu’il me prenait. Il me donnait l’impression de faire là sa petite guerre contre les autres, contre le mauvais œil. Il érigeait en véritables héros les ralliés de la dernière minute, les dandys et les planqués, en fustigeant les purs et durs, les vrais gars ! Il récitait très bien ses leçons !. اa ne devait pas être vraiment de sa faute, lui qui ne voyait pas plus loin que sa caisse enregistreuse. Il se faisait l’échos de ses aînés engraissés par ces temps de prospérité brouillone. Orpheline, il me croyait incapable de songer à le quitter. Seulement voilà !. Comme je suis bien la fille de mon père, j’ai tout envoyé en l’air et je me suis installée chez une amie, étudiante, qui habitait la cité universitaire de « Bab El-Karma ». J’ai entamé une procédure de divorce, et j’ai attendu.

J’ai fait la nurse à mi-temps chez une enseignate à la fac. Elle me payait trois mille dinars par mois. Heureusement que j’avais quelques bijoux sur moi. La banque m’en a donné la coquette somme de quatre millions. Mon avocat ne faisait pas de crédit. Il me répétait que les affaires de divorce durent généralement longtemps. Moi, je voulais en terminer au plus vite. Entre temps, l’amie qui m’hébergeait eut de sérieux problèmes à cause de moi. J’avais refusé les avances d’un des patrons de l’administration. Ils se sont alors souvenus d’une clause du règlement interdisant l’accès à la cité universitaire aux personnes étrangères.

J’ai attendu quelques jours et me suis présentée à nouveau chez mon avocat. Il m’a demandé de l’argent et m’a conseillé de ne pas perdre patience. « Il suffit que le mari accepte », qu’il m’a lancé. Je lui ai envoyé mon sac sur la gueule et je suis sortie en claquant la porte.

-5-

J’ai toujours éprouvé du plaisir à écouter parler Rosa. Je souris. Je ne dis rien. Cette nuit-là, à Tala-Guilef, nous nous sommes emmitouflés dans nos pull-overs et nous avons marché, l’un contre l’autre, en suivant les halos des lumières vacillantes des lampadaires en bordure du chemin de l’hôtel.

Nos pas crissent sur la neige qui continue de tomber. Nos souffles se transforment en buée qui s’évanouit aussitôt, happée par la nuit. Je veux que le jour n’apparaisse jamais, et Rosa contre moi qui entonne un air vieux de mille ans.

Gelés, tremblotants, le jeune réceptionniste de l’hôtel nous accueille avec son plus beau sourire. L’air chaud de la chambre nous revigore le corps. Rosa a les joues et le nez rouges. Elle s’essuie les cheveux avec un mouchoir qu’elle me jette à la figure.

- T’ai-je dit que Ramdane est venu me voir ?

- Il va mieux ?

- Des idées noires...la tête bourrée d’idées noires !

- A vouloir changer le monde...ça lui passera !

Elle saute du lit à la chaise, qui craque, puis de la chaise au lit, et ça fait grincer les ressorts.

- Ah, je te tiens !

La lune découpe dans le ciel un croissant qui suinte sur la fenêtre tandis que hurlent les loups dans le lointain obscur. Plus j’observe Rosa dormir, plus je me rends compte de la foutaise du destin et de la bêtise des hommes. Agitée de soubresauts, elle fait toujours le même rêve. Un cauchemar. Elle est poursuivie par des hommes, des haches à la main, accompagnés de femmes chauves, toutes griffes dehors. Au moment où elle s’apprête à franchir une ligne de chemin de fer, son pied s’accroche à un rail. Elle tombe. Elle n’arrive pas à se dégager. Au loin, le sifflement d’un train. Il arrive. Il fonce à toute vapeur. Le front de Rosa est perlé de grosses gouttes de sueur. Je l’éponge de ma main et je l’embrasse. Le train s’arrête. Essoufflée, la horde fait une halte, mais reviendra à la charge, plus tard, lorsque Rosa s’accrochera le pied à un autre rail et que sifflera à nouveau le train. Je sens son corps frémir sous les couvertures, et je pense à toutes les folies qu’elle a pu faire.

-6-

Une année s’était écoulée depuis que j’avais déposé ma demande de divorce, et rien n’avait encore filtré. Mon avocat m’envoya une note de frais supplémentaire, accompagnée d’une lettre dans laquelle il se disait profondément choqué par mon comportement négatif. Je m’étais dite qu’il espérait toujours. J’avais dû lui rester au travers de la gorge, l’affreux !. Mon amie l’étudiante m’avait parlé d’un cousin à elle, magistrat haut placé. « Va de ma part. Lui ne te demandera rien ! », qu’elle m’a dit. Je me suis faite belle et je suis partie le voir.

En écoutant mon histoire, il a fait la moue et il a dit que la machine judiciaire est hélas trop lente, tombe parfois en panne, mais finit toujours par reprendre sa marche solennelle, pour aboutir inexorablement à la vérité. Ouf ! Il ne faut jamais désespérer ! Alors ? Et la solution ? Il ne peut vraiment rien faire. C’est une affaire banale qui suivra son cours imperturbable. Il n’avait pas arrêté de lorgner dans la direction de mon décolleté. Il s’entortillait sur sa confortable chaise en cuir marron. Respectable, ce vieux plein de graisse fraîche, et qui commençait à baver ! Et la solution ? Il y en a forcément une. J’ai dit d’accord. Il n’a pu s’empêcher d’ouvrir la gueule de satisfaction, laissant apparaître des dents noirâtres. J’ai jugé alors qu’il devait ingurgité sec des décalitres de Whisky et fumer de vrais gros Havanes.

Nous sommes allés dans une luxueuse villa au bord de la mer et il a fait des pieds et des mains pour être performant. Une semaine plus tard, j’obtins mon divorce. Mon amie l’étudiante était ravie pour moi. Serviable, son oncle ou son cousin, je ne sais plus.

-7-

Le matin, nous sommes montés, Rosa et moi, au plateau de Laïser, à environ trois kilomètres de l’hôtel, et nous avons poussé jusqu’au lac Agoulmine. Nous nous sommes amusés à rompre, par endroits, la mince couche de glace qui le recouvrait, en y lançant, faute de pierre, des morceaux de verglas aussi durs que du granit. Au dessus de nos têtes, les nuages étaient rares. La plupart, pris au piège des pics d’en bas ou emportés par le vent vers les plaines. Rosa s’est enduite les lèvres de beurre. C’est moi qui le lui ai conseillé. A cause des gerçures.

Je me suis étendu et elle s’amusait à me lancer des petites boules de neige. Deux à trois fois, elle a fait tomber son bonnet rouge, et sa chevelure s’est mise à tournoyer dans tous les sens. Elle est venue s’allonger près de moi, et nous avons croqué des morceaux de neige qui sentait la résine fraîche. Elle ne s’est pas laissée faire lorsque j’ai voulu lui ôter ses lunettes de soleil. Elle se débattait tout en remettant en place ses cheveux ébouriffés.

« Ton bonnet ! Où est ton bonnet ? ». Emporté par une bourrasque, il gisait au beau milieu du lac gelé. Un point rouge sur la blancheur cristalline. Pas question d’aller le chercher. La glace peut se rompre. S’il n’est pas recouvert par la neige ou emporté par le vent, des gens le découvriront et penseront peut-être qu’une petite fille s’est noyée dans le lac, ce printemps. Ils chercheront un trou dans la glace, et comme il n’y en aura pas, ils diront : « Un bonnet, ça ne prouve rien ! ». Le soleil avait décliné, le ciel s’était couvert, et quand je l’ai embrassée, sa bouche avait le goût de l’eau de source et du beurre pasteurisé. Nous sommes redescendus, en nous laissant glisser sur des pentes abruptes. Des toboggans enneigés.

Le jeune réceptionniste nous a cru égarés. Rosa lui a rendu ses lunettes de soleil, mais il a juré sur la tête de sa mère de ne pas les reprendre. Terminé le week-end. Il nous a longuement serré la main. Nous lui avons promis de revenir. Il s’appelle Akli et avait le visage boursouflé par des boutons d’acné turgescents. On voyait bien qu’il les tripotait sans cesse.

-8-

Je viens de recevoir une lettre de Rosa. Elle s’est installée au Liban. Elle dit qu’elle se débrouille assez bien. Je suis heureux pour elle. Vraiment. Ramdane, lui aussi, est parti. Ils sont partis ensemble. Il ne me reste plus qu’à rejoindre Chabha, ma femme. اa fait plus d’un mois qu’elle est chez ses parents. Ils me croient en mission. Un mois sans donner de mes nouvelles, c’est un peu long. Au fond, je l’aime bien, Chabha. Elle me manque. Et les gosses aussi.

Soleïman Adel Guémar



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