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Une action en hommage à Zouhair Yahyaoui
18 juillet 2014, par jectk79

Mon amie ne sait pas rediger un com sur un article. Du coup il voulais souligner par ce commentaire qu’il est ravi du contenu de ce blog internet.


Pourquoi aller tracer partout pour faire établir des évaluations de d’assurances familiales alors qu’existent des portails tels que Sherpa-mutuelle.fr proposant de rapprocher les propositions avec un comparateur mutuelle sophistiqué en restant votre demeure ? site => mutuelle obligatoire


Abderrazek Bourguiba condamné à 25 mois de prison
15 novembre 2011, par Bourguiba

je vous remercie
bourguiba abderrazak



Quelques points marquant contre l’environnement en Tunisie
6 novembre 2011, par xZNRpEkXvbSPvAf

I like to party, not look articles up online. You made it hpaepn.



Et puis y a eu la Révolution :)
1er novembre 2011, par liliopatra

On est mardi 1er novembre 2011, déjà neuf mois que ben ali s’est enfui et il est caché, comme un rat, en Arabie Saudite. Son collègue Gaddafi a été tué.
Après la lecture de cette lettre, tout cela parait être comme un cauchemar pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu personnellement. Cependant, le mal a sévi longtemps, beaucoup trop longtemps en Tunisie. Il est temps que ça change.
Tout un système policier qui s’effondre, la justice vient de renaître, certes encore fragile mais sera équitable insh’Allah.



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

Oui il a un fils qui est mon meilleur ami et croyez moi, même si son père et loin de lui sa ne fait pas de lui un mauvais père il s’occupe très bien de lui et Selim va le voir de temps en temps. Je suis au cœur de cette affaire et je peux donc savoir les ressentis de chacun...



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

ةcoutez quand on ne connait pas la personne on ne juge pas ! Je connais personnellement Monsieur Tebourski et je sais que c’est un homme bon, et je pense que si il a demander a rester en France c’est surtout pour son Fils !
Ne le jugez pas car vous ne le connaissez pas comme je le connais ! Je suis la meilleure amie de son fils Selim. Je sais qu’Adel est un homme bon alors arrêtez tous vos blabla et essayer donc de comprendre le fond de la chose. Merci et bonne soirée



> Une pétition de 86 prisonniers tunisiens
30 octobre 2011, par Moussa

the death of an African giant

Par : Y. Mérabet
En outre, contrairement à ce que pensent aujourd’hui de nombreux libyens, la chute de Kadhafi profite à tout le monde sauf à eux. Car, dans une Afrique où les pays de la zone subsaharienne riche en ressources minérales tournaient complètement le dos à la France pour aller vers la Chine, il fallait bien que monsieur Sarkozy trouve un autre terrain fertile pour son pays. La France n’arrive plus à vendre ses produits manufacturés ou de décrocher un marché en Afrique, elle risque de devenir un PSD C’est pour cela que l’on a vu une France prête à tout pour renverser ou assassiner Kadhafi ; surtout quand l’on sait que la Libye est l’une des premières réserves en Hydrocarbures d’Afrique et de Sebha est la capitale mondiale du trafic Franco-libyen de concentré d’uranium Nigérien. Egalement, l’on sait que jusqu’ici, les populations libyennes n’avaient rien à envier aux Français, ils vivaient richement mieux sans se suer. Puisque Kadhafi faisait tout son possible pour les mettre à l’abri du besoin. Il est donc temps pour les libyens de choisir pleinement futur partenaire occidental. Car si en cinquante ans de coopération la France n’a pu rien apporter à l’Afrique subsaharienne. Vat-elle apporter maintenant aux libyens un bonheur supérieur à celui que leur donnait leur Guide. Rien à offrir à ces ignorants de libyens, sauf des repas communs dans les poubelles de la ville Paris, en France c’est déjà la famine ? Lui, qui durant plusieurs décennies était l’un des faiseurs d’hommes les plus efficaces sur le continent Africain. De son existence, Kadhafi était le leader le plus généreux d’Afrique. Pas un seul pays africain ne peut nier aujourd’hui n’avoir jamais gouté un seul pétro –Dinar du guide Libyen. Aveuglement, et motivé par son projet des Etats-Unis d’Afrique, Kadhafi de son existence a partagé l’argent du pétrole libyen avec de nombreux pays africains, qu’ils soient Francophones, Anglophones ou Lusophones. Au sein même de l’union Africaine, le roi des rois d’Afrique s’était presque érigé en un bailleur de fond très généreux. Jusqu’à l’heure actuelle, il existe sur le continent de nombreux présidents qui ont été portés au pouvoir par Kadhafi. Mais, curieusement, même pas un seul de ces élèves de Kadhafi n’a jusqu’ici eu le courage de lui rendre le moindre hommage.Au lendemain du vote de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, certains pays membres de l’union africaine sous l’impulsion de Jacob Zuma ont tenté d’apporter un léger soutien au guide libyen. Un soutien qui finalement s’est éteint totalement sans que l’on ne sache pourquoi. Même l’union africaine qui au départ conditionnait avec amertume la prise du pouvoir libyen par un groupe de terroristes et la reconnaissance du CNT libyen constitués de traitres, s’est finalement rétracté de façon inexplicable. Et curieusement, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement consensuel n’a été formé en Libye. Depuis l’annonce de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, cette union africaine dont Mouammar Kadhafi était pourtant l’un des principaux défenseurs et ayant assuré le dernier mandat, n’a encore délivré aucun message officiel de condoléance à ses proches ou de regret. Egalement, même ceux qui hier tentaient de le soutenir n’ont pas eu le moindre courage de lever leur petit doigt pour rendre hommage à leur mentor. Jusqu’à l’heure actuel, seul l’ancien archevêque sud-africain et prix Nobel de paix Desmond TUTU a regretté cet acte ignoble. Même le président Abdoulaye Wade que l’on sait pourtant proche des révoltés libyens n’a pas encore salué la mort de l’homme qu’il souhaitait tant. Le lendemain de sa mort, un vendredi pas un musulman n’a prié pour lui ?.. A ce jour, sur le continent Africain, seul l’homme de la rue et les medias ont le courage de parler de cette assassina crapuleux du guide libyen. Mais, cette attitude des dirigeants africains ne surprend personne, dans la mesure où l’on sait que chaque président a peur de se faire remarquer par un Nicolas Sarkozy qui est capable de tout si la tête d’un président africain ou d’un arabe l’énerve.
Conclusion La Libye et l’Afrique toute entière viennent de tourner une page d’or avec la perte de Mouammar .
Traitre et maudit que je sois, si j’étais un libyen ?

Journaliste indépendant (Algérian Society for International Relations)
119, Rue Didouche Mourad
Alger centre



Liberté pour le Docteur Sadok Chourou
29 octobre 2011, par Dr. Jamel Tazarki

J’ai écrit un livre qui mérite d’être lu :
TOUT EST POSSIBLE - L’AVENIR DE LA TUNISIE
Vous pouvez télécharger le livre sur mon site Internet :
http://www.go4tunisia.de
Dr. Jamel Tazarki
Allemagne



DECES D’OMAR CHLENDI
28 octobre 2011, par bourguiba

Ma mére Térésa oui notre mére je suis abderrazak bourguiba le frére de mon meilleur ami Farouk .
vous peut etre me connait mais je pense pas que nous avont eu l’occasion de vous voir .

je suis désolé pour ce qui a passé pour mon frére Farouk .
Omar etait un homme exeptionnel un vrai homme j’ai passé avec lui 6 mois dans le prison nous étions plus que deux fréres.

soyez fiére de Farouk
et que la paradi soit pour lui



Projet libéral pour une nouvelle monarchie démocratique et laïque en Tunisie
22 octobre 2011, par Victor Escroignard

La Monarchie Constitutionnelle est l’avenir est la garantie des droits et libertés pour la Tunisie, la Libye et toute l’Afrique du Nord. Le Roi est l’âme du peuple, Il est porteur du sentiment d’unité nationale et du patrimoine historique du peuple. LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE EST LE PLUS SUR MOYEN POUR EVITER QU’UN PRESIDENT FINISSE UN JOUR EN DICTATEUR (voyez le cas du roi d’Espagne, sauveur des libertés après le Franquisme).



> Lotfi Hamdi, une Barbouze qui se voit ministrable
4 octobre 2011, par Anti Lotfi Hamdi

Bonjour Mesdames, Messieurs,

Je souhaite attirer votre attention sur le faite que ce Barbouze comme vous le dites, a retourné sa veste à l’instant où il s’est assuré du départ définitif du ZABA plus exactement le 18 Janvier 2011.

Mais encore ce dernier qui détient pas un seul titre comme auprès du RCD mais aussi faison parti de plusieurs association et surout la chambre Franco-Tunisienne de marseille ou il a volé récemment le portfolio pour se faire une nouvelle peau et une nouvelle virginité auprès de la Tunisie, avec un pseudo symposium tenue au pôle technologique sis à la Gazelle (Ariana).

Rappel du passé : Khaled Néji représentant de l’office de l’huile près du consulat générale de Tunisie à Marseille a été victime de sa (Stoufida).
Monsieur Kahled Néji a été limogé de son poste, radié de ses fonctions, décédés suite à une attaque cardiaque après avoir visité les prisons Tunisiennes

Je souhaite que cette personne n’intervienne plus sur le sol Tunisien afin de crée des réseaux encore pire qu’avant et revenir au pouvoir par la fenêtre.

Aidez moi à dire la vérité sur ce malheureux de la Sbikha (kairouan) qui fout la honte à son peuple.

Ce Virus, qui trompe sa femme sans scrupule ni honte. A trahit ce que nos ancêtres ont essayé de bâtir, bravour, fraternité dévouement, sincérité.

Il est et il sera toujours à l’antipode des Tunisiens , lèches botes et au plurielles

Vive la Tunisie sans hypocrites



Blog dédié à la défense du prisonnier politique Abderrahmane TLILI
4 octobre 2011, par bechim

bonjour je suis tres heureuse que mr tlili soit libere mais je n arrive pas avoir de nouvelles precises je tiens a dire que c est un MONSIEUR exceptionnel et qu il ne merite vraiment pas ce qu il a endure j aimerai pouvoir lui exprimer tte ma sympathie



> Tunisie, l’agression abjecte sur Samia Abbou par les voyous de Ben Ali
26 septembre 2011, par Liliopatra

Voilà quatre ans se sont écoulés et votre combat a porté ses fruits. J’aurais pas osé signer ces quelques mots par mon nom réel si vous n’avez pas milité pour ’ma’ liberté. Reconnaissante et le mot ne peut résumer ce que je ressens et tout le respect que je vous porte.

Merci...

Lilia Weslaty



> Les procès de l’ignorance et les progrés de l’Homme
24 septembre 2011, par a posteriori, l’auteur Nino Mucci

Les petits cons s’amusent à faire leurs graffitis imbéciles même sur les statues couvertes de prestige et d’histoire de Carthage ; on en a maintenant fini avec Ben Ali, avec la censure et l’étouffement des idées et de coeur opéré par son régime. Mais on en finira jamais avec l’idiotie des fondamentalistes islamiques qui promenent leurs femmes en burka, parce que c’est la seule façon par laquelle savent voir une femme : comme une bête dangeureuse. On en finira pas facilement, terrible dictature, avec ceux qui demandent maintenant de couper les mains, les jambes et les bras, suivant l’obsolète loi coranique, sans se faire aucun souci de l’Homme. Jésus, le Christ en est le plus grand champion, le Rédempteur de l’humanité, Lui qui a porté la Croix pour nous TOUS ; quant à la mafia et à al-Capone, nous les plaçerons comme un héritage historique de cet islam que tant s’acharnent à défendre par l’ignorance (mafia vient de l’arabe dialectal anciene "mafiah", c’est-à-dire "protection", la mafia est nait et c’est culturellement radiquée dans une ancienne terre d’islam, la Sicile)



que dieu te glorifie.
23 août 2011, par adyl

j’ai aimé ce que vous pensé . suis de ton coté. tu me trouvera a l’appui



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Bibliothèque > Revue de presse
Le report du sommet de la ligue arabe
recueil de faire-part de presse
par hasni
31 mars 2004

Les dépêches et articles sont tirées des agences de presse et de journaux. Classés par ordre chronologique décroissant, ils nous permettent de saisir les cafouillages dans la communication sur la position réelle du gouvernement tunisien quant à cette annulation et de l’opacité qui a entouré cette décision.

Les documents de presse sont précédés d’une présentation succinte de la Ligue Arabe.

La Ligue arabe

Les membres fondateurs en 1945 :

Arabie saoudite, Bahreïn, Egypte, Emirats arabes unis, Irak, Jordanie, Koweït, Liban Syrie, Yémen.

Les autres membres et leur année d’adhésion

Algérie (1962), Djibouti (1977), Libye (1953), Maroc (1958), Mauritanie (1973), Oman (1971), Qatar (1971), Somalie (1974), Tunisie (1958), Soudan (1956), et OLP (1976)

Secrétaire général : Amr Moussa (2001)

Lorsqu’en 1941, Anthony Eden, favorable à une union des pays arabes du Moyen-Orient déclarait que le "gouvernement de sa Majesté donnerait l’appui le plus complet à tout plan qui recevrait une approbation générale", Winston Churchill faillit se séparer de son ministre des Affaires étrangères. Il faut toutefois attendre la fin de la guerre pour que les hachémites tentent de fédérer en un Etat du Croissant fertile, la Jordanie, l’Irak, la Syrie et la Palestine. Craignant la constitution au Levant d’un ensemble susceptible de contrecarrer son influence, l’Egypte devait alors convoquer en mars 1945 à Alexandrie une réunion des Etats de la région, au cours de laquelle la Ligue arabe était créée.

Le projet était ambitieux puisqu’il devait coordonner par l’intermédiaire de ses comités permanents la politique des Etats membres ainsi que leur économie et leur vie culturelle. Un Conseil de Défense composé des ministres des Affaires étrangères et de la Défense des pays membres ainsi qu’un Conseil économique devaient se réunir régulièrement. A un niveau moins élevé, des institutions spécialisées destinées à promouvoir la coopération technique et économique des Etats membres étaient mises en place : Union postale, Organisation arabe du travail, Union des télécommunication, installée à Riyad, qui devait assurer en 1985 le lancement de deux satellites de communication.

Les résultats de la Ligue arabe ont été plus décevants sur le plan politique. L’Egypte en a été exclu après les accords de Camp David de 1978 et le traité de paix avec Israël en 1979 ; le siège a été transféré du Caire à Tunis et l’Egypte n’a réintégré la Ligue qu’en 1989. Des divergences ont opposé les membres lors du conflit Iran - Irak, conduisant à l’ajournement du sommet de Riyad de novembre 1983. Il en est de même en 1990 - 1991 lorsque l’Irak a envahi le Koweït, la Ligue arabe impuissante s’en remettant à la communauté internationale pour régler la crise.

Pas davantage, les membres de la Ligue ne s’accordent quant à la levée de l’embargo sur l’Irak. Seule la question palestinienne semble avoir emporté un consensus chez les membres de l’organisation qui ont reconnu l’OLP en 1973 et adopté le plan de Fès en 1982.

Cependant, chaque pays - Syrie, Jordanie - Egypte en particulier - nourrit ses propres arrières pensées quant à la Centrale palestinienne.

La Ligue n’aura donc pas concrétisé les aspirations à l’unité de la Nation arabe. Elle reste néanmoins un instrument utile dans la mesure où elle institutionnalise les contacts entre les pays membres.

Amr Moussa a été élu au sommet d’Amman en 2001 en remplacement de Esmet Abdel Meguid

source medintelligence

lundi 29 mars 2004, 17h52

L’Egypte souhaite la tenue d’un un nouveau sommet de la Ligue arabe dans les trois semaines

LE CAIRE (AP) - Le président égyptien Hosni Moubarak a souhaité dans une interview diffusée lundi la tenue dans les trois semaines d’un nouveau sommet de la Ligue arabe, critiquant le report sine die par la Tunisie de la rencontre initialement prévue à Tunis. "Il n’y a pas de justification pour différer le sommet, et pour une partie d’imposer ses vues unilatéralement sans consulter les autres", a expliqué M. Moubarak à la chaîne de télévision par satellite saoudienne Orbit. Le chef de l’Etat égyptien doit rencontrer lundi au Caire le roi du Bahreïn, qui assure la présidence tournante de la Ligue arabe. "Tenir un sommet dans les deux ou trois semaines ne pose pas de problèmes. Chacun attend ce sommet", a souligné M. Moubarak dans l’interview dont la presse égyptienne a publié lundi la transcription. Une date a été proposée, le 16 avril, mais rien n’est confirmé pour le moment, selon le gouvernement jordanien. L’Egypte a proposé dimanche d’organiser un sommet dès qu’une date aura été choisie. Le report de la rencontre, prévue lundi et mardi, a été annoncé samedi soir par la Tunisie, qui a fait état de "profondes divergences" au sein de l’organisation lors des réunions préparatoires au niveau ministériel. Il est rare que le président égyptien critique en public un gouvernement arabe, mais M. Moubarak n’épargne pas la Tunisie dans son interview à Orbit. "Je n’ai pas pu croire qu’un sommet pouvait être tout simplement annulé, sans consultations avec les autres. Cela m’a choqué", a-t-il réaffirmé. Le secrétaire général de la Ligue, Amr Moussa, a lui assuré dimanche que le sommet n’était pas annulé. Il a déclaré être en contact avec les principaux dirigeants arabes au sujet de la suite à donner à ce report et a souligné qu’il était trop tôt pour appeler à un nouveau sommet. La Tunisie a de son côté réitéré lundi son souhait d’accueillir à nouveau le sommet, lors d’une entrevue entre le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali et son ministre des affaires étrangères, Habib Ben Yahya. "Le président (tunisien) a souligné que le report ne signifie pas que la Tunisie se désiste de sa présidence du sommet arabe, ni ne constitue un changement quant à son engagement à l’accueillir", a déclaré à l’issue de la rencontre le ministre tunisien des affaires étrangères, cité par l’agence tunisienne TAP. Tunis suggère cependant que le conseil de la ligue arabe tienne auparavant une réunion au siège de l’organisation au Caire pour "préparer au mieux les dossiers du sommet et le contenu de ses documents en vue de parvenir à une position unifiée, eu égard à la conjoncture délicate". Depuis le report du sommet annoncé samedi dernier, des responsables tunisiens, dont le secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, Hatem Ben Salem, ont fait valoir qu’une telle décision était préférable, plutôt que de tenir un "sommet symbolique et complaisant, comme les précédents, qui se terminerait par des embrassades, sans décisions concrètes". AP

AFP, le 29.03.2004 à 14h35

Sommet arabe reporté : la Tunisie ne renoncera pas à l’accueillir (Ben Ali)

TUNIS, 29 mars (AFP) - Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a affirmé lundi que "le report du sommet arabe ne veut pas dire que la Tunisie renonce à sa présidence ni à son engagement de l’accueillir", a-t-on appris de source officielle à Tunis. Le président Ben Ali a fait cette déclaration lors d’une entrevue avec son ministre des Affaires étrangères Habib Ben Yahia, indique l’agence tunisienne TAP (officielle). Il s’agit de la première réaction du chef de l’Etat tunisien après la décision de son pays de reporter le sommet. La Tunisie avait annoncé samedi soir le report sine die du sommet arabe qui devait s’ouvrir lundi à Tunis et l’Egypte s’est déclarée prête à l’accueillir. Tunis affirmait plus tard son "droit à organiser le sommet". Le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa a pour sa part affirmé lundi que le sommet arabe qui a été reporté à Tunis se tiendrait dans "trois à sept semaines" dans un lieu qui reste à définir. "Le sommet se tiendra dans trois à sept semaines", a déclaré M. Moussa à l’issue d’une rencontre avec le président égyptien Hosni Moubarak en présence des ministres des Affaires étrangères égyptien Ahmed Maher et saoudien Saoud al-Fayçal. Le secrétaire général de la Ligue a précisé qu’il entamerait "au début de la semaine prochaine une tournée d’une semaine au cours de laquelle il se rendra en Tunisie" pour des consultations sur le lieu et la date d’un tel sommet. Selon lui, la règle veut que le sommet se tienne au siège de la Ligue arabe, à moins qu’un pays ne demande à l’accueillir.

La presse arabe demande des réformes avant tout nouveau sommet

AFP, le 29.03.2004 à 14h35

DUBAI, 29 mars (AFP) - La presse arabe a critiqué lundi le report du sommet de la Ligue arabe à Tunis et accueilli avec scepticisme l’idée de sa tenue au Caire, soulignant que des réformes de cette organisation étaient nécessaires avant toute nouvelle réunion. "Après l’échec (du sommet de Tunis), nous avons besoin d’une révision globale (de la situation) et d’une action plus large que la préparation d’un autre sommet", écrit le quotidien saoudien Okaz. La Tunisie a expliqué le report du sommet par des divergences "profondes" sur les réformes démocratiques dans le monde arabe, à l’ordre du jour du sommet que l’Egypte a aussitôt offert d’accueillir. "Ce qui s’est passé à Tunis relève de la responsabilité de l’ensemble du système régional arabe, qu’il faut réviser pour remédier" à des situations pareilles dans l’avenir, note pour sa part le quotidien saoudien Al-Madina. La convocation d’un sommet au Caire "pourrait offrir une sortie de secours mais elle n’assurera aucune garantie tant que les Arabes n’auront pas prouvé qu’ils veulent sérieusement s’engager dans l’avenir, en procédant à une profonde révision des valeurs politiques en vigueur", ajoute le journal. Et de s’interroger : "Voulons-nous sérieusement nous engager dans l’avenir ou rester suspendus au passé ?" "Le report du sommet serait sage car il a empêché une nouvelle impasse ou de nouvelles divergences qui auraient compliqué la situation", estime le quotidien Al-Watan de Ryad, ajoutant que la Tunisie aurait dû exposer "franchement" les raisons du report pour informer l’opinion arabe. "Le choc" provoqué par la décision tunisienne "pourrait insuffler une nouvelle vie (...) à la Ligue arabe", fait remarquer le quotidien émirati Al-Ittihad. Au Koweit, l’éditorialiste du quotidien As-Siyassah dénonce "la thèse du complot" évoqué dans certains pays. "C’est le moyen le plus facile pour couvrir la faiblesse" des Arabes, écrit-il. Pour la presse libanaise, des pressions américaines seraient à l’origine du report. "Les pressions américaines ont sapé le sommet de Tunis", écrit le quotidien libéral An Nahar, ajoutant que les Etats-Unis étaient "indisposés par le document arabe sur des réformes alors qu’ils veulent leur imposer leur initiative pour +le Grand Moyen-Orient+". Pour ce journal à grand tirage qui affirme citer des ministres arabes des Affaires étrangères, "le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali n’a pas révélé les raisons réelles qui l’ont poussé à décider unilatéralement le report du sommet. En Syrie, le quotidien gouvernemental Techrine estime que le report du sommet "a suscité un choc et une très grande surprise", assurant que "les ministres s’approchaient d’un accord sur la mouture définitive du dossier des réformes". Techrine se demande si "la question des réformes n’était pas une bombe programmée (...) et si elle n’est pas la cause de l’échec du sommet". "La question des réformes est extrêmement importante mais elle ne peut pas être traitée au cours d’une réunion en un coup de baguette magique", assure le quotidien. Pour le quotidien jordanien Al-Doustour, "Tunis a annoncé la mort de la Ligue arabe et le sommet du Caire s’emploiera à embaumer sa dépouille à la manière pharaonique". "Ceci montre que le système arabe, représenté par la Ligue, est au bord de l’effondrement", a-t-il dit.

AFP

lundi 29 mars 2004, 9h38

Irak : la vague de violences s’amplifie BAGDAD (AFP)

…. l’exécutif irakien a regretté la décision de la Tunisie de reporter le sommet arabe au moment où le Proche-Orient traverse une période "délicate et dangereuse". "Nous regrettons ce report car le monde arabe passe par une phase délicate et dangereuse. Nous avons besoin d’un sommet arabe", a déclaré un membre de cet exécutif, Mouaffak al-Roubaï. Selon lui, les autorités intérimaires irakiennes plaçaient de grands espoirs dans ce sommet et elles ont envoyé "une délégation de haut rang pour informer les leaders arabes des détails du processus politique en Irak, notamment les élections et le transfert du pouvoir" de la coalition aux Irakiens.

dimanche 28 mars 2004, 21h09

Le report du sommet, un coup dur pour l’unité du monde arabe

TUNIS (AFP) - Le report sine die du sommet arabe de Tunis porte un coup dur aux efforts d’unité dans le monde arabe, réduits à néant à un moment où il est confronté à plusieurs situations de crise aiguë dans la région avec le conflit israélo-palestinien et l’occupation de l’Irak. "Ce report constitue une preuve de l’incapacité du monde arabe à s’entendre, même lorsque la situation au Proche-Orient, comme c’est le cas aujourd’hui, nécessite plus que jamais que l’unité se fasse dans les rangs", a déclaré dimanche un responsable arabe. Israëlne s’y est pas trompé, un haut responsable israélien estimant que ce report constituait un "signe positif" car il montre que le monde arabe est en train de changer. Le ministre palestinien chargé des négociations avec Israël, Saëb Erakat, a quant à lui exprimé son désarroi, affirmant craindre que le report "n’ait des conséquences dangereuses". Si sur la forme, la Tunisie, pays hôte, est responsable du report qu’elle a semble-t-il décidé unilatéralement, il reste que sur le fond, la responsabilité est générale, car le report résulte avant tout des profondes divergences entre les 22 membres de la Ligue arabe que les ministres des Affaires étrangères réunis à Tunis n’avaient pas réussi à aplanir, estiment les analystes. "Nous sommes tous responsables de cet échec, qui il est l’expression de l’incapacité du monde arabe à agir ensemble", a dit un autre responsable arabe. Les dissensions étaient apparues d’emblée lors des réunions préparatoires ministérielles du sommet, que des responsables arabes avaient qualifiées de "houleuses". Un responsable de la Ligue arabe a déclaré samedi, quelques heures avant l’annonce du report, qu’il n’avait "jamais vu des réunions aussi tendues". "Tout le monde s’attrape pour un oui ou pour un non. Les ministres se disputent et s’accusent entre eux et avec le secrétaire général de la Ligue arabe", Amr Moussa, avait-il ajouté. Des sources proches du gouvernement saoudien ont affirmé que les dissensions entre les ministres sur la question de la réforme de la Ligue arabe sont à la base de l’impasse. D’autres sources proches des réunions en Tunisie ont affirmé que les Saoudiens ne voulaient pas discuter d’un document concernant le plan de réformes dans le monde arabe. "Je suis éberlué par ce qui est arrivé en Tunisie. On dirait qu’il y a une main invisible" responsable de ce coup de théâtre, a déclaré un analyste politique à Doha (Qatar), M. Mohamed al-Mousfir. Au-delà des raisons de cet échec, la conséquence en est que "la crédibilité des dirigeants arabes est en mauvaise posture et ce report la rendra encore pire", a-t-il ajouté. "Cela va conduire les populations à revoir leur loyauté envers leurs gouvernements", a-t-il dit. "Le gouvernement tunisien porte la responsabilité de cet échec", a encore estimé cet analyste, soulignant que ce sommet a été préparé depuis des mois. La Tunisie était en fait dès l’origine réticente à accueillir ce sommet et aurait préféré qu’il ait lieu en Egypte. Ce sommet a été reporté parce que les Arabes "ne peuvent pas cacher leurs dissensions", a expliqué l’analyste politique saoudien Daoud al-Sheryan, pour qui, sur les réformes politiques dans le monde arabe, certains souhaitaient qu’elles soient entamées avant le règlement du conflit israélo-palestinien et d’autres après seulement. Des réactions recueillies a Amman résumaient le désarroi ambiant, mais aussi une certaine résignation. Ainsi pour Atef Faraj, 45 ans, un commerçant de la capitale jordanienne, "le sommet était un échec avant même qu’il ne soit reporté car il ne pouvait avoir aucune influence sur la cause palestinienne". "Les arabes ne sont bons que pour parler", estime-t-il, tandis que pour un autre commerçant jordanien, Safwat Ali, 38 ans, il est inutile d’attendre beaucoup de ces réunions car "de toute façon, les sommets arabes ne sont que des mots". "Nous sommes habitués à cela", ajoute-t-il.

dimanche 28 mars 2004, 20h54

Tunis reporte le sommet arabe, réaffirme son droit à l’organiser ultérieurement

TUNIS (AFP) - La Tunisie a tenté de justifier le bien-fondé du report du sommet arabe qu’elle a renvoyé sine die pour cause de divergences sur les réformes dans le monde arabe, un coup de théâtre sans précédent mettant en pleine lumière les dissensions profondes dans la région. Tunis a réclamé dimanche le "droit d’organiser le sommet" à nouveau et invité le Conseil de la Ligue à se réunir "dans les plus brefs délais". "Le problème n’est pas lié à l’endroit où se tient le sommet. Vouloir changer de lieu occulte les vraies raisons" du report, notait-on officiellement dimanche à Tunis. Des "divergences profondes sur des questions fondamentales et des choix d’avenir" ont motivé ce report du sommet dans la nuit de samedi à dimanche, selon Tunis, qui affirme que le différend a porté sur la réforme démocratique, les droits de l’Homme, le statut des femmes d’une part, et sur la restructuration de la Ligue arabe d’autre part. L’Egypte a rapidement réagi dimanche en se déclarant prête à accueillir le sommet au Caire au plus vite, une décision dont s’est félicité le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa. "L’Egypte estime qu’il est nécessaire de tenir au plus vite ce sommet (...) et elle est prête à l’accueillir en tant que pays abritant le siège de la Ligue arabe dans le délai le plus rapproché sur lequel il serait possible de s’entendre", selon un communiqué de la présidence. M. Moussa a favorablement accueilli cette annonce et assuré qu’il commençait ses consultations pour fixer la date et le lieu du sommet, prévu initialement lundi et mardi à Tunis. Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Marwan Moasher, s’est également déclaré favorable à la proposition de l’Egypte et a souhaité la tenue rapide du sommet. Le Maroc a proposé la tenue d’une réunion extraordinaire des ministres arabes des Affaires étrangères "dans les deux semaines", a indiqué le chef de la diplomatie marocaine Mohamed Benaïssa. La Tunisie a motivé sa décision par le fait que "des dissensions sont apparues dans les positions sur certains amendements qu’elle avait présentés et qu’elle considère essentiels, en ce qui concerne les réformes, le développement et la modernisation de notre monde arabe", avait annoncé à la presse le secrétaire d’Etat tunisien aux Affaires étrangères, Hatem ben Salem. "Nous regrettons la décision de reporter le sommet et nous ne voyons pas de raison plausible qui la motive", a estimé le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk al-Chareh, alors que son homologue libanais, Jean Obeid critiquait la décision tunisienne. Il s’agit d’un fait sans précédent dans les annales de la Ligue arabe, fondée en 1945. Malgré les divergences souvent nombreuses entre ses membres, jamais un sommet n’avait été reporté après le début des réunions ministérielles préparatoires, a indiqué à l’AFP un responsable de la Ligue. Plusieurs ministres ont affirmé à l’AFP que lorsqu’ils ont été informés samedi dans la nuit par leur homologue tunisien Habib Ben Yahia de la décision tunisienne de report, ils ont demandé à voir le président Zine El Abidine Ben Ali pour essayer de le dissuader. "M. Ben Yahia a répondu que la décision du président est définitive", ont-ils indiqué. "Nous sommes étonnés car non seulement il n’y avait pas de dissensions profondes, mais contrairement à ce que la Tunisie a prétendu, les remarques et les amendements qu’elle proposait avaient été inclus dans le document par la commission de rédaction", a déclaré un ministre à l’AFP. Un autre ministre arabe des Affaires étrangères s’est plaint de ce que la Tunisie "refuse de fournir les véritables raisons qui l’ont poussée à décider de cette annulation". "La Tunisie est le pays hôte. Elle ne veut plus du sommet et nous ne pouvons qu’obtempérer", a-t-il dit sous couvert de l’anonymat. Les Palestiniens ont regretté ce report, qui risque, selon leur ministre chargé des négociations avec Israël, Saëb Erakat, d’"encourager l’agression israélienne" contre les Palestiniens.

Précisions d’une source responsable au ministère des Affaires étrangères à propos du report du Sommet arabe

28/03/2004 Une source responsable au ministère tunisien des Affaires étrangères se déclare étonnée que certaines parties font mine d’ignorer les raisons véritables de la décision du report du Sommet arabe, décision due essentiellement à la divergence profonde des positions sur des questions fondamentales et des choix déterminants en étroite relation avec les aspirations du citoyen arabe et le devenir de la nation arabe. Certains de ces choix ont trait à la modernisation et à la réforme dans nos pays arabes en vue de renforcer le progrès démocratique, d’assurer la protection des droits de l’Homme, de consolider la place de la femme et de raffermir le rôle de la société civile. D’autres choix concernent la restructuration de la Ligue des Etats Arabes afin de lui permettre d’être plus efficiente dans son approche de l’action arabe commune. Par conséquent, la question n’a aucun rapport avec le lieu où se tient le sommet. De ce fait, changer ce lieu est une façon d’occulter les raisons véritables qui ont motivé la décision du report, décision qui a reçu l’appui d’un certain nombre d’Etats arabes. Tout en rappelant sa position ferme au sujet de la poursuite de la concertation avec les frères arabes pour rapprocher les vues sur les questions essentielles, la Tunisie réaffirme son attachement à son droit d’accueillir le sommet qui aura à examiner l’ensemble de ces questions. Elle appelle dans ce contexte le Conseil de la ligue arabe à se réunir dans les plus proches délais afin de poursuivre la coordination et de veiller à assurer au sommet les meilleures conditions de succès. La même source rappele les positions constantes et claires de la Tunisie au sujet de toutes les questions relatives à l’action arabe commune et en premier lieu la cause palestinienne et la question irakienne ainsi que les efforts qu’elle n’a cessé de déployer en vue de promouvoir cette action pour qu’elle réponde à l’attente du citoyen arabe et à ses aspirations et permette de faire face aux défis qui se posent.

Source : le site officiel www.infotunisie.com, le samedi 27 mars 2004

dimanche 28 mars 2004, 15h28

Coup de théatre de la Tunisie qui reporte un sommet arabe

TUNIS (AFP) - La Tunisie a décidé le report sine die du sommet arabe qui semblait mal parti en raison de divergences sur les réformes dans le monde arabe, un coup de théâtre qui met en plein lumière les dissensions profondes dans la région et une première dans les annales de la Ligue arabe. L’Egypte a rapidement réagi dimanche en se déclarant prête à accueillir le sommet au Caire au plus vite, une décision dont s’est félicitée le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa. "L’Egypte estime qu’il est nécessaire de tenir au plus vite ce sommet (...) et elle est prête à l’accueillir en tant que pays abritant le siège de la Ligue arabe dans le délai le plus rapproché sur lequel il serait possible de s’entendre", affirme un communiqué de la présidence diffusé par l’agence nationale Mena. M. Moussa a favorablement accueilli cette annonce et assuré qu’il commençait ses consultations pour fixer la date et le lieu du sommet, prévu initialement lundi et mardi à Tunis. Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Marwan Moasher, s’est également déclaré à Tunis favorable à la proposition de l’Egypte et a souhaité la tenue rapide du sommet. "Nous accueillons favorablement la proposition de l’Egypte, nous appelons à la tenue du sommet le plus rapidement possible et sommes d’accord pour qu’il se tienne au lieu que choisiront les dirigeants arabes et le secrétariat général de la Ligue", a déclaré M. Moasher. La Tunisie a motivé sa décision par le fait que "des dissensions sont apparues dans les positions sur certains amendements qu’avaient présentés la Tunisie et qu’elle considère essentiels, en ce qui concerne les réformes, le développement et la modernisation de notre monde arabe", avait annoncé à la presse le secrétaire d’Etat tunisien aux Affaires étrangères, Hatem ben Salem. "Nous regrettons la décision de reporter le sommet et nous ne voyons pas de raison plausible qui la motive", a déclaré à la presse le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk al-Chareh. Il s’agit d’un fait sans précédent dans les annales de la Ligue arabe, fondée en 1945. Malgré les divergences souvent nombreuses entre ses membres, jamais auparavant un sommet n’avait été reporté après le début des réunions ministérielles préparatoires, a indiqué à l’AFP un responsable de la Ligue. Plusieurs ministres ont affirmé à l’AFP que lorsqu’ils ont été informés samedi dans la nuit par leur homologue tunisien Habib ben Yahia de la décision tunisienne de report, ils ont demandé à voir le président Zine El Abidine Ben Ali pour essayer de le dissuader. "Nous avons demandé à notre collègue tunisien si le président Ben Ali a déjà informé les chefs d’Etats arabes de sa décision, et comme il nous disait non, nous avons alors proposé de le voir pour tenter de le faire changer d’avis", a déclaré un de ces ministres. "M. Ben Yahia a répondu que la décision du président est définitive", a-t-il ajouté. "Nous sommes étonnés car non seulement il n’y avait pas de dissensions profondes, mais contrairement à ce que la Tunisie a prétendu, les remarques et les amendements qu’elle proposait avaient été inclus dans le document par la commission de rédaction", a déclaré un ministre à l’AFP. Un autre ministre arabe des Affaires étrangères s’est plaint de ce que la Tunisie "refuse de fournir les véritables raisons qui l’ont poussée à décider de cette annulation". "La Tunisie est le pays hôte. Elle ne veut plus du sommet et nous ne pouvons qu’obtempérer", a-t-il dit sous couvert de l’anonymat. Les Palestiniens ont regretté ce report, qui risque, selon leur ministre chargé des négociations avec Israël, Saëb Erakat, d’"encourager l’agression israélienne" contre les Palestiniens. L’Irak, par la voix d’un membre du Conseil de gouvernement transitoire Mouaffak Roubaï, a lui aussi regretté ce report qui, a-t-il dit, intervient à un moment où le Proche-Orient traverse une phase "délicate et dangereuse".

vendredi 26 mars 2004, 19h21

Les dirigeants arabes en sommet lundi à Tunis pour tenter d’amorcer des réformes

TUNIS (AP) - Impasse israélo-palestinienne, assassinat du dirigeant palestinien Ahmed Yassine, initiative diplomatique américaine du "Grand Moyen-Orient", rythme des réformes démocratiques et, bien sûr, crise irakienne seront au centre des débats du sommet de la Ligue arabe, lundi et mardi à Tunis. Après des rumeurs persistantes sur un possible report, alimentées notamment par le président algérien Abdelaziz Bouteflika, ce sommet regroupera dans la capitale tunisienne, placée sous très haute surveillance policière, une vingtaine de chefs d’Etat ou de gouvernement. Seule l’Arabie saoudite sera représentée par son ministre des Affaires étrangères, Saoud al-Fayçal. Confiné depuis 2002 par l’armée israélienne dans son QG de Ramallah, le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat s’adressera quant à lui à ses homologues arabes par voie satellitaire. Il a dépêché auparavant deux émissaires à Tunis pour demander au président tunisien Ben Ali de faire en sorte que la question palestinienne ait "la priorité" lors du sommet. L’ombre de Cheikh Yassine, fondateur et chef spirituel du mouvement palestinien Hamas, assassiné le 22 mars par l’armée israélienne, planera également sur la rencontre panarabe. La politique de liquidation des dirigeants islamistes par Israël a fait dire à l’Egyptien Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe, que "l’actuel gouvernement israélien n’est pas un partenaire pour la paix". Il a ajouté, en marge des travaux préparatoires du sommet, que "parler de paix maintenant avec un gouvernement qui pratique l’assassinat et le terrorisme d’Etat est peine perdue". Divisés sur de très nombreux sujets, les dirigeants arabes devraient profiter de la réunion de Tunis pour réaffirmer ensemble leur attachement à "un transfert dès que possible de la souveraineté irakienne au peuple frère irakien", actuellement sous tutelle militaire des Etats-Unis. Le projet américain d’un "remodelage vertueux" d’une région rongée par l’autocratie et le terrorisme, baptisée "initiative du Grand Moyen-Orient", sera également au centre des débats. Dénoncé par plusieurs dirigeants arabes (Egypte, Arabie saoudite, Jordanie), le projet de réformes démocratiques à marche forcée des pays arabes concocté par l’administration Bush devrait susciter une ou plusieurs contre-propositions. Le délégué du Yémen auprès de la Ligue arabe, Abdelwali Chamiri, rejoint par plusieurs diplomates arabes, rappelle ainsi que les "dirigeants arabes refusent que des réformes leur soient imposées de l’extérieur". "Aujourd’hui, chacun de par le monde présente une initiative de réforme pour la région du Moyen-Orient, comme s’il s’agissait d’un malade sur un lit de réanimation, et quiconque s’érige en médecin pour le rétablir", a regretté Chamiri. De son côté, l’Egyptien Amr Moussa a affirmé que le processus de "réformes globales" sera enclenché à Tunis. "Le monde arabe et le peuple arabe ont attendu longtemps que ce processus commence" a-t-il ajouté. "Ce sera un document qui émanera de la volonté arabe. Quant au projet (américain) ’from Marrakech to Pakistan’, ce serait plutôt un bon titre de film", a ironisé le secrétaire général de la Ligue arabe. Au menu du sommet figurent aussi des propositions économiques et sociales, jugées urgentes par le PNUD (programme des Nations-Unies pour le développement) qui vient de publier un rapport très sévère sur le monde arabe. Le Conseil économique et social arabe, réuni à Tunis au niveau des ministres de l’Economie, a adopté le principe de la mise en place à partir de 2005 d’une "grande zone arabe de libre-échange", une initiative chaudement soutenue par Washington. AP

Les autorités tunisiennes décident de reporter le sommet de la Ligue arabe

LE MONDE | 29.03.04 | 13h08 • MIS A JOUR LE 29.03.04 | 16h04

Des divergences de vues sont apparues entre les différents Etats arabes, concernant notamment la réforme de l’organisation panarabe et le conflit israélo-palestinien. Les Palestiniens affichent leur déception, estimant que des progrès avaient cependant été accomplis.

Tunis de notre envoyée spéciale

Quelques heures après l’annonce par la Tunisie du report du sommet arabe initialement prévu lundi 29 et mardi 30 mars, l’Egypte s’est déclarée disposée à accueillir, dans les délais les plus courts, la réunion annuelle des rois et chefs d’Etat arabes. Dès dimanche, les présidents yéménite et égyptien s’entendaient, par téléphone, pour réunir le sommet le 16 avril au Caire. Visiblement offensée, la Tunisie se dit disposée à les réunir chez elle, et entend entreprendre dès lundi des contacts à cette fin. Quelle que soit la décision qui sera prise, il s’agira de sauver la face d’un monde arabe dont les dirigeants s’étaient engagés, il y a deux ans, à se retrouver annuellement et à travailler de manière efficace. C’est samedi soir, un peu avant 23 heures, c’est-à-dire à quelques heures de l’arrivée des dirigeants arabes ou de leurs représentants, que la Tunisie a annoncé le report. Parce que, a déclaré le secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, Hatem Ben Salem, lors des discus-sions ministérielles préparatoires en cours, "des dissensions ont surgi à propos d’amendements et de propositions avancés par la Tunisie, relatifs aux réformes et à la modernisation du monde arabe".

"JUSTIFICATION IDةOLOGIQUE"

Quelques heures plus tard, l’agence officielle tunisienne Tunis-Afrique-Presse enfonçait le clou, en précisant que les amendements portaient sur le "renforcement" du respect des droits de l’homme, le refus "absolu" de l’extrémisme, du fanatisme, de la violence et du terrorisme, au profit des "valeurs de tolérance, d’entente et de dialogue entre les civilisations". Dimanche, un communiqué officiel revenait à la charge sur le même thème. "C’est faux, et c’est une justification idéologique a posteriori", commente un ministre qui souhaite garder l’anonymat pour ne pas envenimer les choses. "Les ministres avaient réussi à aplanir leurs divergences sur les réformes, lorsque Tunis a annoncé le report. Le texte qui devait être proposé pour approbation au sommet condamne le terrorisme, et engage les pays arabes dans la lutte contre le blanchiment d’argent, la drogue, le crime organisé..." Le plus surprenant de l’affaire, c’est que, huit heures seulement avant l’annonce du report, le chef de la diplomatie tunisienne, Habib Ben Yahya, et le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, avaient réaffirmé lors d’une conférence de presse que le sommet se tiendrait à la date prévue, malgré certaines absences annoncées de chefs d’Etat. La veille, le prince héritier saoudien, Abdallah Ben Abdel Aziz, et le roi de Bahreïn, Hamad Ben Issa Al-Khalifa, avaient fait savoir qu’ils s’absenteraient. Et, le jour même, le quotidien saoudien Al-Riyad avait prédit un sommet au rabais, un échec ou un report. Les pays arabes continueront de tourner dans un cercle vicieux et verbeux, écrivait en substance l’éditorialiste, tant il est vrai que, selon lui, chaque pays arabe entonne sa chanson, que les petits pays se prennent pour des grands et que le monde arabe manque d’"Etats dirigeants", comme le sont la France et l’Allemagne au sein de l’Union européenne. Quant aux différences de vues, qui faisaient l’objet de discussions - "parfois houleuses", comme l’a admis M. Moussa -, elles étaient présentées par M. Ben Yahya comme un signe de santé. La preuve que le sommet était bien préparé et que les ministres travaillent sérieusement. Les différences de vues, selon ce qui en transparaissait alors, portaient sur la question des réformes, le caractère central du conflit israélo-palestinien ou encore, sur un mode plus anecdotique, sur une demande libyenne d’inclusion dans le document du sommet d’un paragraphe saluant la décision libyenne de coopérer pleinement avec l’AIEA et les Etats-Unis concernant les programmes d’armes de destruction massive (ADM) de Tripoli. La Syrie, accusée par Washington de détenir des ADM, s’y serait le plus fermement opposée.

Le report du sommet a déçu de nombreux pays arabes. Les Palestiniens s’estiment néanmoins les plus touchés. Tout ou presque de ce qui était relatif à la Palestine avait déjà fait l’objet d’un accord, a déclaré au Monde Nabil Chaath, ministre palestinien de la coopération internationale. La seule question encore en suspens et pour laquelle une formulation était sur le point d’être trouvée, concernait la question du lien à établir entre l’initiative de paix arabe lancée à Beyrouth en mars 2002 et la "feuille de route", le dernier en date des plans de paix pour une solution du conflit israélo-palestinien. "Nous, Palestiniens, souhaitions un tel lien. Les Syriens s’y opposaient", a-t-il précisé. Tous les pays arabes avaient déjà approuvé, d’après M. Chaath, une demande palestinienne en quatre points, "qui vise à réduire les tensions en attendant l’élection présidentielle américaine, après quoi pourrait reprendre l’ensemble des efforts pour relancer le processus de paix. La demande prévoit un cessez-le-feu entre Israël et les Palestiniens, une protection internationale pour ces derniers, l’arrêt de la construction du mur en Cisjordanie et la fin du siège de l’Autorité palestinienne" à Ramallah. Un autre accord interarabe, toujours selon M. Chaath, prévoit, outre le versement des arriérés de l’aide financière au budget de l’Autorité palestinienne pour les deux dernières années, le versement mensuel, renouvelable tous les six mois à partir du 1er avril, de 50 millions de dollars à cette même autorité. Outre le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, qui devait assister à l’ouverture du sommet, plusieurs responsables européens, dont Javier Solana et Romano Prodi, avaient été invités à en faire autant, sur proposition des Palestiniens, selon M. Chaath, qui aurait souhaité que s’instaure ainsi un dialogue euro-arabe "efficace" et non éclaté entre les différents ensembles régionaux.

Mouna Naïm

Tunis redoutait que le sommet ne verse dans la diatribe antiaméricaine

LE MONDE | 29.03.04 | 13h06 • MIS A JOUR LE 29.03.04 | 16h30

Hostilité rampante envers les Etats-Unis, aggravée par le projet de "Grand Moyen-Orient".

Tunis de notre envoyée spéciale

C’est la loi du genre : l’ordre alphabétique (arabe) voulait que, après le royaume de Bahreïn en 2003, la Tunisie accueille le sommet arabe annuel. Loin d’en tirer une gloire, Tunis y était rétif, compte tenu de la situation régionale, tant pour ce qui est de la dégradation constante de la situation en Palestine que de l’état des lieux en Irak et de leur corollaire, l’hostilité rampante envers les Etats-Unis, aggravée par le projet de "Grand Moyen-Orient", perçu comme un diktat intolérable. Les autorités tunisiennes redoutaient que le sommet ne verse dans la diatribe antiaméricaine et que, vu les divergences interarabes, il ne soit qu’un sommet au rabais dont s’absenteraient plusieurs chefs d’Etat.

Que s’est-il donc passé pour justifier le report in extremis - une première dans les annales de la Ligue - de cette rencontre au sommet ? Les divergences interarabes sont apparues il y a une dizaine de jours, lors de premières réunions préparatoires, tenues au Caire par les chefs de la diplomatie. L’objet du litige : la restructuration de la Ligue arabe et les réformes inévitables qui doivent être apportées dans tous les pays arabes, l’un et l’autre remodelages étant forcément intimement liés. Le clivage opposait schématiquement les pays que certains qualifient de "poids légers", singulièrement le Qatar, le Koweït, le sultanat d’Oman et le Maroc, aux traditionnels "poids lourds" que sont l’Arabie saoudite, l’Egypte et la Syrie.

Les premiers ont littéralement fait voler en éclats un ambitieux projet de restructuration de la Ligue arabe, élaboré par son secrétaire général, Amr Moussa, sur la base d’une idée du prince héritier saoudien Abdallah Ben Abdel Aziz à laquelle Le Caire et Damas s’étaient associés en y apportant leur grain de sel. "Le projet de M. Moussa, qui embrassait l’économique, le politique et le social, explique un ministre arabe, visait à transformer la Ligue en une "Union arabe", un peu à l’image de l’Union européenne, dotée d’un Parlement, d’une Cour de justice, d’un Conseil de sécurité, et modification des modalités du vote -aujourd’hui exclusivement par consensus-."

"Ce projet avait peut-être quelque chance de succès avant les attentats antiaméricains du 11 septembre 2001, commente un ministre. Mais de nombreux pays arabes sont aujourd’hui beaucoup moins disposés à affronter les Etats-Unis." C’était en tout cas plus que ne pouvaient supporter les "petits" pays, qui ont leurs propres circuits avec les Etats-Unis et n’entendent pas se faire lier les mains par une institution soudain devenue rigoureuse. Ayant trouvé un appui circonstanciel auprès de pays tels que l’Algérie - qui, selon certains, prêtait à M. Moussa le projet de se bâtir un empire - et le Yémen - pour qui le projet était démesurément ambitieux -, les "petits" pays, drapés dans leur souveraineté, ont, dès les réunions du Caire, torpillé le projet de restructuration de la Ligue arabe, qui a été renvoyé au sommet de 2005. Non sans que ses détracteurs aient dans un premier temps tourné en ridicule une idée du prince héritier saoudien, qui consistait à imposer des sanctions sévères pouvant aller jusqu’à l’exclusion à tout pays contrevenant.

Les mêmes, ou presque, se sont retrouvés, d’après le même participant, des deux côtés du clivage à propos des réformes générales dans le monde arabe, et du projet américain de "Grand Moyen-Orient". Tandis que les "poids légers", auxquels s’était jointe la Jordanie, estimaient qu’il fallait faire leurs les idées incluses dans le projet américain, les autres mettaient en garde contre les risques réels, selon eux, d’ingérence américaine dans les affaires de chaque pays, d’une surenchère des exigences de Washington, voire de menaces de sanctions, comme c’est aujourd’hui le cas pour la Syrie. Ils ont aussi fait valoir que la situation en Palestine et les spécificités culturelles et religieuses régionales n’autorisaient pas ce qui pourrait être perçu comme une soumission aux Etats-Unis. Aussi ont-ils demandé de ramener la barre moins haut et, plutôt que de parler par exem-ple de démocratie, de s’engager à une plus grande participation populaire ; plutôt que de prôner l’égalité entre hommes et femmes, d’évoquer un rôle plus grand de la femme dans les affaires des pays. Et c’est bien, selon ce participant, à un accord total sur la question des réformes, tenant compte des spécificités régionales de tous ordres, que les ministres étaient parvenus samedi soir, en l’absence de leur homologue tunisien des affaires étrangères, Habib Ben Yahya, lorsque ce dernier est venu leur annoncer le report du sommet.

Pourquoi ? "Je pense, répond le ministre, que c’est parce qu’il avait été soumis quotidiennement à un compte rendu négatif des divergences et des discussions interministérielles que le président Ben Ali a pris sa décision. Il a sans doute également craint un "effet dominos" des désistements. Le choc éprouvé par tous les ministres arabes à l’annonce du report du sommet était en tout cas réel. C’est plutôt bon signe, puisque cela indique que même les protestataires ne visaient pas à détruire la Ligue arabe, mais à en contester les ambitions."

Mouna Naïm

Libération : le sommet arabe de Tunis reporté La Tunisie l’annule pour cause de divergences sur la violence et le terrorisme.

Par Jean-Pierre PERRIN

lundi 29 mars 2004

A l’image d’un monde arabe profondément déchiré, les sommets arabes se portent de mal en pis. Déjà, celui de Charm el-Cheikh (Egypte), en mars 2003, avait montré des dirigeants incapables de s’entendre. Celui de Tunis, au lendemain de l’assassinat du chef spirituel du Hamas palestinien, cheikh Ahmed Yassine, ne leur a même pas permis d’étaler leurs divergences. Prévu pour s’ouvrir aujourd’hui, il a été tout simplement reporté in extremis dans la nuit de samedi à dimanche par la Tunisie, en raison de graves désaccords interarabes. Selon Tunis, c’est la volonté de certains pays arabes d’occulter des questions fondamentales comme le refus de la violence et du terrorisme qui a provoqué ce renvoi. La décision tunisienne a suscité critiques et consternation dans les capitales arabes. Le Caire a promptement réagi en proposant d’accueillir « au plus vite » ce sommet axé sur le thème des réformes mais Tunis a maintenu son « droit à l’organiser ». Déception. Les Palestiniens ont été les plus dépités : ils espéraient qu’il soit l’occasion de pressions diplomatiques accentuées sur Israël. « Je crains les conséquences dangereuses de ce report, survenu après l’assassinat de cheikh Yassine, et le veto des Américains au conseil de sécurité de l’ONU » contre une résolution condamnant cet assassinat, a déclaré le ministre palestinien Saeb Erakat. Sans surprise, Israël s’est félicité de la décision tunisienne : « C’est un signe positif qui montre que le monde arabe change, et que l’hostilité envers Israël ne suffit plus pour constituer un dénominateur commun. L’union entre les Arabes a toujours favorisé les extrémistes », a déclaré un haut responsable, proche de Sharon. Ce report a suscité la colère des étudiants égyptiens qui ont défilé hier par milliers. « Cela montre bien que ces dirigeants arabes ne représentent pas leurs peuples. Ils sont complètement à genoux devant les Etats-Unis et Israël, et ce sont les peuples seuls qui se sentent concernés par les principales causes de la nation arabe », déclare un étudiant en droit du Caire, cité par l’AFP. Mais, par ce qu’il révèle des failles du monde arabe, le report d’un tel sommet offre plus d’intérêt que son éventuelle tenue, en général marquée par des consensus de pure forme.

La Presse du 28 mars 2004

Sommet arabe : Divergences fondamentales

Dans l’amendement qu’elle a proposé concernant le projet du « pacte de concorde et de solidarité arabes » qui représente le premier document en vertu duquel les dirigeants des pays arabes s’engagent devant Dieu et devant leurs peuples, la Tunisie s’est attachée à annoncer clairement sa volonté de poursuivre la réforme globale dans le monde arabe, dans tous les domaines politiques, sociaux, culturels et éducatifs. Il s’agit notamment du renforcement de la démocratie et de la liberté d’expression, de la consolidation du rôle de la société civile, de la protection des droits de l’homme et de l’affermissement du rôle de la femme arabe dans l’édification de la société, conformément à notre foi à nos valeurs civilisationnelles et à notre attachement aux nobles principes universels, ainsi qu’à la Déclaration des droits de l’homme et aux différents pactes internationaux. Bien que les propositions de la Tunisie aient été accueillies favorablement par certains pays arabes, d’autres ont, malheureusement, tout fait pour écarter ces questions fondamentales et stratégiques qui concernent la modernisation et la réforme des sociétés arabes. La Tunisie juge impératif d’inclure ces questions aux documents du sommet et de parvenir à un consensus les concernant. C’est d’ailleurs ce qui a caractérisé la position des pays ayant soutenu le projet tunisien.

Communiqué du ministre des Affaires étrangères Tunis - 28 mars 2004 - (TAP)

Voici le communiqué du ministre des Affaires étrangères au sujet du report du sommet arabe "Les ministres arabes des Affaires étrangères ont examiné, lors de la réunion préparatoire du sommet de Tunis, les 26 et 27 mars 2004, le projet de l’ordre du jour du sommet et les projets de résolutions qui devaient être soumis à ce sommet dont, en particulier, le "pacte de concorde et de solidarité arabes". Lors du débat engagé sur les différents documents soumis au sommet, des divergences sont apparues concernant certains amendements et propositions présentés par la Tunisie et relatifs à des questions qu’elle juge fondamentales et stratégiques pour le processus de réforme et de modernisation des pays arabes, propositions qui visent à accélérer le rythme de la démocratisation, à conforter les droits de l’Homme et à renforcer le statut de la femme et le rôle de la société civile. La Tunisie exprime ses profonds regrets pour le report de ce sommet sur lequel l’opinion publique arabe et internationale ont placé de grands espoirs, eu égard à la conjoncture critique que traverse la nation arabe et à l’impasse dans laquelle se trouve actuellement la cause palestinienne, après les développements tragiques de ces derniers jours. La Tunisie réaffirme son attachement à poursuivre la concertation avec les frères arabes en vue de rapprocher les points de vues sur ces questions fondamentales et de réunir les meilleures conditions pour le succès du sommet, dans le cadre de son souci constant de promouvoir l’action arabe commune ; au service des causes stratégiques de la nation arabe".

Le Sommet arabe de Tunis oeuvrera à consacrer la tradition de dialogue approfondi entre les pays arabes

Infotunisie.com

27/03/2004 M. Habib Ben Yahia, ministre des Affaires étrangères et président du Conseil de la Ligue des Etats Arabes, a, dans sa réunion préparatoire du sommet qui se tiendra à Tunis, les 29 et 30 mars, donné une conférence de presse, en compagnie de M. Amr Moussa, secrétaire général de la ligue. M. Ben Yahia a souligné, à cette occasion, que le Sommet de Tunis oeuvrera à consacrer la tradition de dialogue approfondi entre les pays arabes, soulignant que la poursuite de la concertation entre les dirigeants arabes constitue un élément positif et que les résolutions et recommandations du sommet seront bénéfiques pour l’ensemble des pays la région. Il a précisé que le sommet examinera toutes les questions à caractère politique, économique et social, dans la perspective de l’élaboration d’une stratégie d’action arabe commune. M. Ben Yahia a ajouté que dans le cadre de la réforme structurelle de la ligue, une attention particulière sera accordée au renforcement du rôle de la société civile dans l’action arabe commune. Concernant la question de la réforme de la situation dans le monde arabe, M. Moussa a fait remarquer que l’initiative arabe existe et que les efforts tendent actuellement à unifier les différentes propositions, dans le cadre d’une approche complémentaire. Il a, par ailleurs, précisé qu’aucun amendement ne sera apporté à l’initiative arabe de paix et que les débats portent plutôt sur la manière de la dynamiser et de la réactiver. Le secrétaire général de la ligue a fait observer que la réforme de la situation dans le monde arabe reste étroitement liée àl’évolution du processus de paix au Moyen-Orient, qui représente un facteur fondamental dans le développement du monde arabe, relevant qu’Israël ne peut être considéré comme un partenaire pour la paix. S’agissant de la situation en Irak, M. Amr Moussa a noté que ce pays n’est pas isolé de son environnement arabe et que les portes de la ligue restent ouvertes à tous les Irakiens.

27/03/2004 Au terme des travaux de la première journée du Conseil de la Ligue des Etats Arabes, plusieurs minisrtes arabes ont fait des déclarations à la presse sur les questions inscrites à l’ordre du jour du conseil. M. Habib Ben Yahia, ministre des Affaires étrangères, a qualifiéde ’’sereins’’ les travaux de la première journée, faisant part de son optimisme quant aux résolutions qui seront adoptées par le sommet. M. Farouk Charaa, ministre syrien des Affaires étrangères a déclaré que tous les projets de résolution concernant la cause palestinienne et le soutien à la résistance du peuple palestinien ont été approuvés à l’unanimité. Il a démenti l’existence d’un quelconque désaccord entre les pays arabes, soulignant que toutes les propositions qui ont été faites sont complémentaires. De son côté, M. Abdallah Aboubaker Qorbi, ministre yéménite des Affaires étrangères a indiqué qu’une commisssion spéciale a été constituée au sein du conseil pour étudier les propositions égyptienne, jordanienne et yéménite relatives à la réforme de la situation dans le monde arabe. Il a ajouté que toute réforme doit émaner de la réalité de la région, de la volonté des peuples arabes et de leurs gouvernements. M. Marouene Maâcher, ministre jordanien des Affaires étrangères a annoncé, de son côté, qu’une commission a été créée au sein du conseil en vue de synthétiser les différentes propositions des pays arabes concernant la réforme de la situation dans la région, dans la perspective d’une initiative unifiée. Il ajouté que la déclaration finale du sommet sera essentiellement axée sur la réforme de la situation dans le monde arabe et la restructuration de la ligue. M. Ahmed Maher, ministre égyptien des Affaires étrangères, a qualifié les débats de ’’francs et fructueux’’ soulignant que toutes les initiatives proposées visent, en définitive, à répondre aux aspirations et aux ambitions des peuples arabes.

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