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Derniers messages des forums


Une action en hommage à Zouhair Yahyaoui
18 juillet 2014, par jectk79

Mon amie ne sait pas rediger un com sur un article. Du coup il voulais souligner par ce commentaire qu’il est ravi du contenu de ce blog internet.


Pourquoi aller tracer partout pour faire établir des évaluations de d’assurances familiales alors qu’existent des portails tels que Sherpa-mutuelle.fr proposant de rapprocher les propositions avec un comparateur mutuelle sophistiqué en restant votre demeure ? site => mutuelle obligatoire


Abderrazek Bourguiba condamné à 25 mois de prison
15 novembre 2011, par Bourguiba

je vous remercie
bourguiba abderrazak



Quelques points marquant contre l’environnement en Tunisie
6 novembre 2011, par xZNRpEkXvbSPvAf

I like to party, not look articles up online. You made it hpaepn.



Et puis y a eu la Révolution :)
1er novembre 2011, par liliopatra

On est mardi 1er novembre 2011, déjà neuf mois que ben ali s’est enfui et il est caché, comme un rat, en Arabie Saudite. Son collègue Gaddafi a été tué.
Après la lecture de cette lettre, tout cela parait être comme un cauchemar pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu personnellement. Cependant, le mal a sévi longtemps, beaucoup trop longtemps en Tunisie. Il est temps que ça change.
Tout un système policier qui s’effondre, la justice vient de renaître, certes encore fragile mais sera équitable insh’Allah.



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

Oui il a un fils qui est mon meilleur ami et croyez moi, même si son père et loin de lui sa ne fait pas de lui un mauvais père il s’occupe très bien de lui et Selim va le voir de temps en temps. Je suis au cœur de cette affaire et je peux donc savoir les ressentis de chacun...



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

ةcoutez quand on ne connait pas la personne on ne juge pas ! Je connais personnellement Monsieur Tebourski et je sais que c’est un homme bon, et je pense que si il a demander a rester en France c’est surtout pour son Fils !
Ne le jugez pas car vous ne le connaissez pas comme je le connais ! Je suis la meilleure amie de son fils Selim. Je sais qu’Adel est un homme bon alors arrêtez tous vos blabla et essayer donc de comprendre le fond de la chose. Merci et bonne soirée



> Une pétition de 86 prisonniers tunisiens
30 octobre 2011, par Moussa

the death of an African giant

Par : Y. Mérabet
En outre, contrairement à ce que pensent aujourd’hui de nombreux libyens, la chute de Kadhafi profite à tout le monde sauf à eux. Car, dans une Afrique où les pays de la zone subsaharienne riche en ressources minérales tournaient complètement le dos à la France pour aller vers la Chine, il fallait bien que monsieur Sarkozy trouve un autre terrain fertile pour son pays. La France n’arrive plus à vendre ses produits manufacturés ou de décrocher un marché en Afrique, elle risque de devenir un PSD C’est pour cela que l’on a vu une France prête à tout pour renverser ou assassiner Kadhafi ; surtout quand l’on sait que la Libye est l’une des premières réserves en Hydrocarbures d’Afrique et de Sebha est la capitale mondiale du trafic Franco-libyen de concentré d’uranium Nigérien. Egalement, l’on sait que jusqu’ici, les populations libyennes n’avaient rien à envier aux Français, ils vivaient richement mieux sans se suer. Puisque Kadhafi faisait tout son possible pour les mettre à l’abri du besoin. Il est donc temps pour les libyens de choisir pleinement futur partenaire occidental. Car si en cinquante ans de coopération la France n’a pu rien apporter à l’Afrique subsaharienne. Vat-elle apporter maintenant aux libyens un bonheur supérieur à celui que leur donnait leur Guide. Rien à offrir à ces ignorants de libyens, sauf des repas communs dans les poubelles de la ville Paris, en France c’est déjà la famine ? Lui, qui durant plusieurs décennies était l’un des faiseurs d’hommes les plus efficaces sur le continent Africain. De son existence, Kadhafi était le leader le plus généreux d’Afrique. Pas un seul pays africain ne peut nier aujourd’hui n’avoir jamais gouté un seul pétro –Dinar du guide Libyen. Aveuglement, et motivé par son projet des Etats-Unis d’Afrique, Kadhafi de son existence a partagé l’argent du pétrole libyen avec de nombreux pays africains, qu’ils soient Francophones, Anglophones ou Lusophones. Au sein même de l’union Africaine, le roi des rois d’Afrique s’était presque érigé en un bailleur de fond très généreux. Jusqu’à l’heure actuelle, il existe sur le continent de nombreux présidents qui ont été portés au pouvoir par Kadhafi. Mais, curieusement, même pas un seul de ces élèves de Kadhafi n’a jusqu’ici eu le courage de lui rendre le moindre hommage.Au lendemain du vote de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, certains pays membres de l’union africaine sous l’impulsion de Jacob Zuma ont tenté d’apporter un léger soutien au guide libyen. Un soutien qui finalement s’est éteint totalement sans que l’on ne sache pourquoi. Même l’union africaine qui au départ conditionnait avec amertume la prise du pouvoir libyen par un groupe de terroristes et la reconnaissance du CNT libyen constitués de traitres, s’est finalement rétracté de façon inexplicable. Et curieusement, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement consensuel n’a été formé en Libye. Depuis l’annonce de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, cette union africaine dont Mouammar Kadhafi était pourtant l’un des principaux défenseurs et ayant assuré le dernier mandat, n’a encore délivré aucun message officiel de condoléance à ses proches ou de regret. Egalement, même ceux qui hier tentaient de le soutenir n’ont pas eu le moindre courage de lever leur petit doigt pour rendre hommage à leur mentor. Jusqu’à l’heure actuel, seul l’ancien archevêque sud-africain et prix Nobel de paix Desmond TUTU a regretté cet acte ignoble. Même le président Abdoulaye Wade que l’on sait pourtant proche des révoltés libyens n’a pas encore salué la mort de l’homme qu’il souhaitait tant. Le lendemain de sa mort, un vendredi pas un musulman n’a prié pour lui ?.. A ce jour, sur le continent Africain, seul l’homme de la rue et les medias ont le courage de parler de cette assassina crapuleux du guide libyen. Mais, cette attitude des dirigeants africains ne surprend personne, dans la mesure où l’on sait que chaque président a peur de se faire remarquer par un Nicolas Sarkozy qui est capable de tout si la tête d’un président africain ou d’un arabe l’énerve.
Conclusion La Libye et l’Afrique toute entière viennent de tourner une page d’or avec la perte de Mouammar .
Traitre et maudit que je sois, si j’étais un libyen ?

Journaliste indépendant (Algérian Society for International Relations)
119, Rue Didouche Mourad
Alger centre



Liberté pour le Docteur Sadok Chourou
29 octobre 2011, par Dr. Jamel Tazarki

J’ai écrit un livre qui mérite d’être lu :
TOUT EST POSSIBLE - L’AVENIR DE LA TUNISIE
Vous pouvez télécharger le livre sur mon site Internet :
http://www.go4tunisia.de
Dr. Jamel Tazarki
Allemagne



DECES D’OMAR CHLENDI
28 octobre 2011, par bourguiba

Ma mére Térésa oui notre mére je suis abderrazak bourguiba le frére de mon meilleur ami Farouk .
vous peut etre me connait mais je pense pas que nous avont eu l’occasion de vous voir .

je suis désolé pour ce qui a passé pour mon frére Farouk .
Omar etait un homme exeptionnel un vrai homme j’ai passé avec lui 6 mois dans le prison nous étions plus que deux fréres.

soyez fiére de Farouk
et que la paradi soit pour lui



Projet libéral pour une nouvelle monarchie démocratique et laïque en Tunisie
22 octobre 2011, par Victor Escroignard

La Monarchie Constitutionnelle est l’avenir est la garantie des droits et libertés pour la Tunisie, la Libye et toute l’Afrique du Nord. Le Roi est l’âme du peuple, Il est porteur du sentiment d’unité nationale et du patrimoine historique du peuple. LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE EST LE PLUS SUR MOYEN POUR EVITER QU’UN PRESIDENT FINISSE UN JOUR EN DICTATEUR (voyez le cas du roi d’Espagne, sauveur des libertés après le Franquisme).



> Lotfi Hamdi, une Barbouze qui se voit ministrable
4 octobre 2011, par Anti Lotfi Hamdi

Bonjour Mesdames, Messieurs,

Je souhaite attirer votre attention sur le faite que ce Barbouze comme vous le dites, a retourné sa veste à l’instant où il s’est assuré du départ définitif du ZABA plus exactement le 18 Janvier 2011.

Mais encore ce dernier qui détient pas un seul titre comme auprès du RCD mais aussi faison parti de plusieurs association et surout la chambre Franco-Tunisienne de marseille ou il a volé récemment le portfolio pour se faire une nouvelle peau et une nouvelle virginité auprès de la Tunisie, avec un pseudo symposium tenue au pôle technologique sis à la Gazelle (Ariana).

Rappel du passé : Khaled Néji représentant de l’office de l’huile près du consulat générale de Tunisie à Marseille a été victime de sa (Stoufida).
Monsieur Kahled Néji a été limogé de son poste, radié de ses fonctions, décédés suite à une attaque cardiaque après avoir visité les prisons Tunisiennes

Je souhaite que cette personne n’intervienne plus sur le sol Tunisien afin de crée des réseaux encore pire qu’avant et revenir au pouvoir par la fenêtre.

Aidez moi à dire la vérité sur ce malheureux de la Sbikha (kairouan) qui fout la honte à son peuple.

Ce Virus, qui trompe sa femme sans scrupule ni honte. A trahit ce que nos ancêtres ont essayé de bâtir, bravour, fraternité dévouement, sincérité.

Il est et il sera toujours à l’antipode des Tunisiens , lèches botes et au plurielles

Vive la Tunisie sans hypocrites



Blog dédié à la défense du prisonnier politique Abderrahmane TLILI
4 octobre 2011, par bechim

bonjour je suis tres heureuse que mr tlili soit libere mais je n arrive pas avoir de nouvelles precises je tiens a dire que c est un MONSIEUR exceptionnel et qu il ne merite vraiment pas ce qu il a endure j aimerai pouvoir lui exprimer tte ma sympathie



> Tunisie, l’agression abjecte sur Samia Abbou par les voyous de Ben Ali
26 septembre 2011, par Liliopatra

Voilà quatre ans se sont écoulés et votre combat a porté ses fruits. J’aurais pas osé signer ces quelques mots par mon nom réel si vous n’avez pas milité pour ’ma’ liberté. Reconnaissante et le mot ne peut résumer ce que je ressens et tout le respect que je vous porte.

Merci...

Lilia Weslaty



> Les procès de l’ignorance et les progrés de l’Homme
24 septembre 2011, par a posteriori, l’auteur Nino Mucci

Les petits cons s’amusent à faire leurs graffitis imbéciles même sur les statues couvertes de prestige et d’histoire de Carthage ; on en a maintenant fini avec Ben Ali, avec la censure et l’étouffement des idées et de coeur opéré par son régime. Mais on en finira jamais avec l’idiotie des fondamentalistes islamiques qui promenent leurs femmes en burka, parce que c’est la seule façon par laquelle savent voir une femme : comme une bête dangeureuse. On en finira pas facilement, terrible dictature, avec ceux qui demandent maintenant de couper les mains, les jambes et les bras, suivant l’obsolète loi coranique, sans se faire aucun souci de l’Homme. Jésus, le Christ en est le plus grand champion, le Rédempteur de l’humanité, Lui qui a porté la Croix pour nous TOUS ; quant à la mafia et à al-Capone, nous les plaçerons comme un héritage historique de cet islam que tant s’acharnent à défendre par l’ignorance (mafia vient de l’arabe dialectal anciene "mafiah", c’est-à-dire "protection", la mafia est nait et c’est culturellement radiquée dans une ancienne terre d’islam, la Sicile)



que dieu te glorifie.
23 août 2011, par adyl

j’ai aimé ce que vous pensé . suis de ton coté. tu me trouvera a l’appui



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Aspects actuels du négationnisme en Tunisie
par Luiza Toscane
25 juin 2003

"Des pratiques pires qu’à Auschwitz" Une affirmation récente [1] sous la plume de l’un des vecteurs du révisionnisme tunisien, Mondher Sfar, mais aussi une affirmation éculée dans sa bouche comme dans celles des négationnistes, qui depuis la seconde guerre mondiale n’ont eu de cesse de relativiser le génocide des juifs. L’article qui suit ne prétend pas à l’exhaustivité sur le sujet, il se contentera de faire le point sur la nébuleuse négationniste/révisionniste tunisienne actuelle, en Tunisie comme en exil. Nous n’aborderons ici que le sujet du négationnisme du génocide des juifs ; les autres négationnismes, comme celui de l’Etat turc depuis près d’un siècle en ce qui concerne le génocide arménien ou d’autres négationnismes ne seront pas pris en compte ici.

Sur d’autres aspects historiques de cette question, notamment les liens douteux de certains éléments, et non des moindres, du parti unique au pouvoir en Tunisie avec les nazis, on se reportera utilement à une étude d’Adel Zitouni [2]. Quant à la question de l’antisémitisme, que cette nébuleuse s’est donnée pour mission de diffuser, elle mériterait à elle seule d’être développée dans un cadre spécifique.

Les courants négationnistes constitués dès la fin de la seconde guerre mondiale ont eu pour épicentre les nazis eux-mêmes qui ont tenté de détruire toutes les preuves de leurs crimes puis l’extrême droite européenne, et internationale. La doctrine de ces héritiers du national-socialisme varie peu depuis cinquante ans : les camps d’extermination seraient une invention des juifs, eux-mêmes responsables de la seconde guerre mondiale, les chambres à gaz n’auraient pas existé ou auraient eu un but « thérapeutique » ; elles seraient la preuve d’un complot juif contre l’Allemagne. Dès le lendemain de la défaite allemande, ces thèses allaient fleurir sous la plume de Maurice Bardèche, chef de file du néo-nazisme français. En parallèle, un ancien communiste passé à la SFIO en 1934, Maurice Rassinier, a permis de faire le pont entre l’extrême droite et l’extrême gauche, synthèse achevée avec les écrits de Robert Faurisson, un universitaire un temps soutenu par Noam Chomsky [3], qui parachève la jonction vers le milieu des années 80. L’aubaine fut ainsi pour les néo-nazis de voir leurs thèses reprises par des courants hétéroclites allant de la gauche (Roger Garaudy) à l’ultra gauche européenne [4] , comme Pierre Guillaume ou Serge Thion, puis internationale, dont nombre d’entre eux, Garaudy en tête, fusionneront avec diverses structures de l’extrême-droite et des courants néo-nazis [5] . A la faveur de la montée en puissance de la résistance palestinienne, des régimes nationalistes arabes et la République Islamique d’Iran feront leur cette rhétorique, dont se saisiront nombre de courants non étatiques dans les pays arabes et musulmans. Ce dernier né des vecteurs du négationnisme aura eu tôt fait de prendre langue avec les courants précités. A titre d’exemple, l’hébergement par le régime syrien de criminels nazis, les visites de Jorg Haïder à Kaddafi, l’invitation de Jean Marie Le Pen à l’Ambassade d’Iran à Paris, l’accueil officiel de Roger Garaudy par Ali Khameneï, la visite rendue par Frédéric Chatillon, responsable du GUD (actuel Union Droit) de la faculté d’Assas en 1994 au ministre de la Défense syrien ou le passage de Robert Faurisson lors d’une émission de chaîne privée qatariote El Jazira, la liste serait longue.

La nébuleuse tunisienne dont il s’agit ici se situe donc à l’interférence de ces trois mouvances. Elle est sur-représentée en exil, mais ceci ne doit pas occulter le fait que le négationnisme tunisien est d’abord le fait de l’Etat tunisien, qui nie les crimes contre l’humanité qu’il perpétue, la torture et le viol et, comme dans tout processus négationniste, et selon un schéma désormais rôdé, tente de se faire passer pour la victime (de crimes terroristes.)

Ainsi le réseau tunisien ne fait que reprendre au sujet des Juifs les méthodes d’un pouvoir qu’il a beau jeu de décrier et dont il tente de se faire passer pour « opposant » . Si les négationnistes tunisiens sont actifs sur le terrain où ils se posent en défenseurs des droits de l’homme ou des libertés, c’est pour mieux faire passer leur message et le décompte des victimes tunisiennes ne leur sert, comme celui des Peaux-Rouges [6] ou d’autres massacres (Irak) présentés comme autant de « génocides » [7] qu’à relativiser d’avantage le génocide des Juifs. L’instrumentalisation de la cause tunisienne est de ce point de vue, évidente. L’importance apportée aux victimes de la répression en Tunisie, de torture, de mort sous la torture, de viol, ne doit pas faire illusion. Il ne s’agit que de « grossir » leur importance pour mieux sous-estimer par des parallèles ou des comparaisons douteuses, le génocide des juifs. La complaisance envers d’autres régimes peu recommandables ou personnages issus du sérail d’autres pays, est une insulte aux crimes contre l’humanité perpétrés dans ces pays et donne par ailleurs la véritable mesure de leur disposition envers les victimes en général, abordées par eux par une approche à double vitesse. Enfin, on ne saurait s’étonner à la lecture des lignes qui suivent de la mansuétude ou de l’opportunisme dont ces révisionnistes font preuve face à nombre de personnages issus du pouvoir en Tunisie, et/ou retournés vers lui ou qui les soutiennent sans état d’âme.

L’un des précurseurs de ce courant est Abdelhamid Bdioui, un étudiant tunisien à l’université Jean Moulin de Lyon III (bastion du négationnisme à l’université) où il soutient sa thèse de doctorat de troisième cycle en octobre 1985, intitulée « L’image de l’Arabe et du Musulman dans la presse écrite en France », thèse antisémite qui se double d’une élogieuse citation du Protocole des Sages de Sion, un faux antisémite produit à l’instigation de la Russie tsariste, et remis en circulation par les nazis : « La réalité de la presse nous oblige à ne pas rejeter complètement et à ne pas nier l’existence d’un groupe de pression internationale qui manie les médias. (…) Apocryphe ou pas, ce qui est écrit dans les Protocoles des Sages de Sion paraît assez bien correspondre à la réalité des faits étudiés » [8] . Cet ouvrage imprimé en Tunisie aura miraculeusement échappé à la censure étatique. Abdelhamid Bdioui se présente en 1989 comme candidat indépendant aux élections législatives à Monastir, la légalisation du tout nouveau parti En Nahdha n’ayant pas été obtenue malgré le changement de nom préconisé par le régime lui-même. L’histoire d’Abdelhamid Bdioui nous est connue à travers la présentation élogieuse qu’en fait Ahmed Manaï, son colistier qui semble apprécier ce voisinage : « Mon premier colistier était Abdel Hamid Bédioui, un professeur de français, originaire de Monastir, la quarantaine passée. Il avait déjà une expérience du terrain, acquise lors de sa participation aux élections partielles de janvier 1988. Il s’était forgé à cette occasion une réputation de fin tacticien. Il connaissait par ailleurs les dédales et le personnel de l’administration régionale et locale, s’était initié à leurs ruses et manœuvres dilatoires et avait lié des relations utiles avec nombre de personnalités indépendantes de la région. Natif comme Bourguiba de Monastir, il apportait le poids électoral de ce chef-lieu de la circonscription (…) Nous avions fini par constituer notre liste. Elle comportait, outre Abdel Hamid Bédioui et moi-même, le docteur Lazhar Chemli, un chirurgien de Ksar Hellal, Frej Yahia, un économiste de Sahline, Salem Nouira, un industriel de Teboulba, et notre benjamin, le docteur Khelifa Limam, assistant à la faculté de médecine de Sousse (…) Chacun de nous pouvait se prévaloir, outre sa formation universitaire et ses compétences professionnelles, d’un profond ancrage dans sa réalité locale, d’un long passé d’opposant politique et d’une bonne culture arabe et française » [9].

La teneur de la thèse a été dénoncée dès 1989 par Article 31, une association de recherche anti-fasciste, puis par les revues Politis et Amnistia [10]. A chaque fois, Abdelhamid Bdioui est présenté comme un membre du parti islamiste tunisien, appartenance qui n’a jamais été démentie par ce dernier. Le parti islamiste tunisien En Nahdha n’a pas, à notre connaissance, été à l’origine de telles thèses, ne les pas non plus reprises ni diffusées, son champ de préoccupation étant tout autre. Pour autant, on ne sache qu’il ait jamais condamné, ni qu’il se soit démarqué officiellement des propos tenus par un de ses militants.

Largement organisée en exil, la nébuleuse révisionniste s’organise principalement autour de Mondher Sfar, Tawfik Mathlouthi, Mohamed Latrèche et Ginette Skandrani.

Mondher Sfar apparaît largement comme l’un de ses théoriciens. Issu de la gauche tunisienne, il publie ses thèses dans la Revue d’histoire révisionniste, laquelle est dirigée par Henri Roques, ancien dirigeant du mouvement fasciste La Phalange, soutenu par Jean-Marie Le Pen dès 1986 [11] : « Quel étonnant destin que celui de la « chambre à gaz » ! D’un simple dispositif d’hygiène, la voici transformée en instrument de mise à mort, et qui plus est, de mort massive, se chiffrant par millions de personnes. L’exploit ne s’arrête pas là. La « chambre à gaz » est vite transformée en un enclos de régénération raciale, lieu saint, fétiche, où se déroule le mythe des origine raciales et adoré comme tel (…) » [12]. Mondher Sfar va tenter un ancrage au sein de l’opposition tunisienne pour y développer progressivement ses thèses : on le retrouve au cœur d’une myriade de groupes créés par lui ou avec lui : Comité pour la démission de Ben Ali, le Collectif de la Communauté Tunisienne en Europe (CCTE) dont le bureau est constitué de Abdelaziz Agoubi [13], Ahmed Manaï [14], feu Ali Saïdi [15] et lui-même, le Comité pour le boycott du tourisme en Tunisie, etc...

Il sera longtemps conseiller de rédaction d’un mensuel paraissant à Paris, l’Audace, dont le directeur de la rédaction fut jusqu’en 1996 un antisémite notoire : Mezri Haddad, actuellement rallié au régime, et qui disait de la grève de la faim du journaliste Taoufik Ben Brik en 2000 : « Elle n’était somme toute qu’un complot de la juiverie et de la franc-maçonnerie » [16]. Le journal L’Audace, qui couvrit sans commentaires le procès de Roger Garaudy sous la plume de Ginette Skandrani, qui ne dément pas son adhésion aux thèses de ce dernier, et mêla son keffieh aux crânes rasés venus soutenir Roger Garaudy au Palais de Justice de Paris, L’Audace, toujours, qui salua la « courageuse position » de l’Association des Journalistes Tunisiens (AJT) en soutien à Roger Garaudy, par un article non signé, l’AJT dont les victimes de la répression en Tunisie, tels Hamadi Jebali, Zouhaïer Yahiaoui, Abdallah Zouari, tous embastillés sous Ben Ali, n’ont jamais reçu le moindre soutien…. Le journal l’Audace, auquel auront contribué nombre de personnages évoqués plus loin dans cet article…(Mezri Haddad, Ginette Skandrani, Tawfik Mathlouthi, Ahmed Manaï…) Ainsi à l’origine d’une série de structures, Mondher Sfar va continuer son œuvre négationniste à travers une quantité d’articles ou de propos disséminés ça et là, ainsi à propos de William Perry, ex-secrétaire d’Etat à la Défense aux Etats-Unis : « Personne n’a osé proférer un tel défi, fut-il César, le Tsar, le Führer , (souligné par nous, LT) ou le Calife, sans parler du Dieu des Livres Célestes : Jamais une telle insulte n’a été prononcée à l’encontre du genre humain » [17]. (Si le sujet n’était pas si grave, nous pourrions en rire, car le même Sfar en appelait il y a peu à « un partenariat tuniso-américain » dans les colonnes de l’Audace, sans doute pour mieux mettre en accusation le partenariat tuniso-européen !)

On pourrait mentionner sa proximité avec Serge Thion, autre négationniste notoire, notamment du génocide cambodgien, viré récemment du CNRS pour négationnisme, et qui a créé en 1991 l’Association des Anciens Amateurs de Récits de Guerre et d’Holocauste (AAARGH). Mondher Sfar l’appelle « Serge » tout simplement lorsqu’il fait passer un des textes de ce dernier sur la liste de discussion du site internet Maghreb des Droits de l’Homme, ce qui lui valut une mise au point ferme qu’il interpréta à juste titre comme une fin de non-recevoir définitive. Il y eut bien sûr son article sur le site de l’AAARGH : « Les sionistes ont vainement cherché à justifier cette colonisation par le statut particulier des juifs dans le monde et leur soi-disant persécution dans le monde (souligné par nous L.T) (..) Ce sont là des prétextes fallacieux et trompeurs » [18]. On pourrait encore citer son affirmation sur les ondes de Radio Méditerranée en 2003 que « l’antisémitisme n’existe pas », mais qu’on a affaire à des réponses à une situation politique donnée…. Et bien sûr, le fameux « pires qu’à Auschwitz ». Sans compter que son livre « Le Coran, la Bible et l’Orient ancien » [19] est diffusé par La Vieille Taupe de Pierre Guillaume.

Isolé, Mondher Sfar ? Il s’est attiré des fins de non recevoir, notamment par le mensuel La Vie qui, à la suite d’une protestation du mensuel l’Arche, dût s’excuser auprès de ses lecteurs d’avoir fait la promotion de son ouvrage [20], et il s’est fait remettre en place par Hani Ramadan, le directeur du Centre islamique de Genève : « Laissons de côté les propos de l’ancien marxiste Mondher Sfar cité par Xavier Ternisien. Ce dernier avoue le passé (ou le présent) négationniste de l’universitaire tunisien, mais retient cependant que « son livre sur le Coran vaut mieux que ses élucubrations passées. » En d’autres termes, un révisionniste évoquant le « mythe des chambres à gaz » reste parfaitement crédible dans les énoncés de sa « critique historique du texte coranique » [21]. Néanmoins, il garde une aura auprès de compagnons qui ne cessent de lui répéter leur indéfectible soutien à travers des propos à la limite de l’adulation et de l’obséquiosité [22]. Plus grave, une formation politique tunisienne non-reconnue, Le Congrès pour la République, fondé par Moncef Marzouki, le compte parmi ses membres fondateurs. Cette formation se séparera de lui après une divergence occasionnée par la prise de position de Mondher Sfar en faveur du boycott du tourisme en Tunisie, et après avoir publié une mise au point. On y lit : « Force a été de constater la profondeur de leurs divergences sur cette question, ainsi que sur trois autres problèmes à savoir : 1 ) Charfi et son ralliement à l’opposition 2) Ben Laden tel que présenté par Mondher Sfar dans son livre « Le spectre du terrorisme » 3) L’histoire du judaïsme durant la 2ème guerre mondiale et ses conséquences sur le sort de la Palestine ». Notons que le livre de Mondher Sfar prétend répondre à une « question politiquement incorrecte » : « Oussama Ben Laden, terroriste ou résistant [23] ?

Notons aussi « l’histoire du judaïsme durant la 2ème guerre mondiale » en lieu et place de l’extermination des juifs par les nazis, et l’on comprendra que les liens ne soient pas rompus : « Cette décision n’altère en rien les sentiments d’amitié et de respect mutuels (souligné par nous, LT) et ne change rien dans la volonté partagée de continuer à travailler ensemble sur les terrains d’entente dans la lutte contre la dictature. Il a été convenu d’organiser dans ce cadre qui reste à définir un débat d’idées sur ces questions. Signé : Moncef Marzouki, Mondher Sfar » [24]. Ces « divergences », dont on remarquera que celle sur « l’histoire du judaïsme » n’avait pas empêché la cooptation de Mondher Sfar en tant que membre fondateur n° 10 (sur une trentaine), n’empêcheront nullement là non plus Moncef Marzouki de l’inviter comme opposant lors d’une rencontre à l’Assemblée Nationale française, à l’initiative du groupe des Verts (voir plus loin).

Radio-Méditerranée, qui émet en France, est le second vecteur du négationnisme. Elle a été fondée par un militant tunisien qui soutint la dictature et ne rejoint que récemment la dissidence, Tawfik Mathlouthi. Ce dernier, qui fut le conseiller d’Omar Bongo à la présidentielle, est aussi le fondateur du Parti de la France Plurielle, en sommeil, celui de l’Observatoire National contre le Racisme et l’Antisémitisme à l’égard des Arabes et des Musulmans, le promoteur de Mecca-Cola [25] et le correspondant du mensuel l’Audace. Il est aussi à l’origine d’un projet de télévision « Télé-liberté » qui semble avoir tourné court, l’initiative de lancement, dans les locaux de l’école irakienne à Paris ayant notamment été interrompue par les agents de l’ambassade tunisienne. Tawfik Mathlouthi adopte la duplicité comme méthode. D’une part, il opère de laborieuses et ostentatoires distinctions entre antisémitisme et anti-sionisme, mais l’écoute régulière de sa station radiophonique ne laisse aucun doute sur ses véritables intentions. Lors de son émission hebdomadaire, France-Med politique, il invite certes, quelques défenseurs des droits de l’homme, de plus en plus rares au demeurant, mais il confie son antenne, en son absence, à Mondher Sfar ou Ginette Skandrani (voir plus loin) . Les noms de quelques invités sont révélateurs : Jean Brière, ancien porte-parole du parti des Verts dont il sera exclu pour anti-sémitisme, Alain Soral, qui dénonce « l’aristocratie internationale qui règne de New York à Tel Aviv » ou la « Shoah Buziness » [26], l’avocate Coutant Peyre, qui au-delà de son mariage avec Vladimir Illitch Sanchez, connu sous le nom de Carlos, dont elle fut l’avocate, restera surtout connue pour avoir défendu Garaudy, et avoir lors du procès de Mohammed Chalabi, comparé la « pratique des rafles » du GIGN à celles de la Gestapo « selon des méthodes dignes de la Gestapo et de la Milice, à toute heure du jour et de la nuit, contre des familles entière y compris des enfants » [27] : ce qui lui vaudra une plainte suivie d’un procès qu’elle perdra [28]. Elle est par ailleurs fondatrice de l’association Roger Garaudy. Elle est aussi directrice de rédaction de la revue A Contre Nuit, dont l’adresse personnelle est celle de Roger Garaudy, revue qui ne cache pas sa sympathie pour quelques dictateurs africains…. La secrétaire de rédaction de cette revue, Maria Poumier, professeur d’espagnol à Paris VIII, aurait témoigné en faveur de la librairie d’extrême droite [29] La librairie roumaine du savoir, lors d’un procès qui l’opposait à une étudiante accusant le libraire de l’avoir braquée avec une arme [30].

Israël Shamir, invité sur la station [31], est connu pour son antisémitisme qu’il diffuse en plusieurs langues. Il a été découvert en France récemment : « Les juifs de France ont acheté secrètement et subverti des médias français durant de nombreuses années afin de déformer le discours national et de précipiter une France qui n’y était pas préparée dans l’horrible et totalement inutile seconde guerre mondiale » [32]. Pour autant ses écrits ne datent pas d’hier, ainsi cet article diffusé par l’AAARGH et Zavtra (Demain), l’hebdomadaire du Parti Communiste de Russie, commentant élogieusement la thèse de Norman Finkelstein sous le titre « L’holocauste, un gesthنft très profitable » ou encore sa réévaluation du Protocole des Sages de Sion : « Si les Protocoles n’avaient aucun lien avec l’actualité, ils n’auraient pas la popularité qui est la leur. Les juifs sont suffisamment puissants pour rêver de domination, et certains le font (…) » [33]. On retiendra pourtant son « analyse » du score de Le Pen au premier tour des élections présidentielles de 2002 ; « En qualifiant le leader nationaliste Jean-Marie Le Pen pour le deuxième tour des élections présidentielles, le peuple français a envoyé au monde un message important (…) Le peuple de France a expérimenté la conquête nazie, dans les années quarante, et il ne veut pas goûter à l’occupation judéo-nazie. Tel est le message principal envoyé par l’électorat français (…) Le Pen, en effet, était pratiquement le seul homme politique français auquel les juifs étaient totalement opposés (…) » [34].

Autre invité de Radio Méditerranée : Jacques Cheminade qui « commente l’actualité » avec Taoufik Mathlouthi : Jacques Cheminade, du groupuscule d’extrême-droite, le Parti Ouvrier Européen, qui tenta d’être candidat à deux reprises aux élections présidentielles en France. Une simple visite sur son site de campagne est éloquente : il soutient Lyndon LaRouche, proche du Klu Klux Klan et est connu pour son antisémitisme, sa paranoïa de la City (mais pas de Wall Street…) etc. Quant aux autres invités de Radio Méditerranée : des ex-ambassadeurs de Saddam Hussein (Hassan Al Zaïdi) aux manifestants pro palestiniens assimilant l’étoile de David à la croix gammée, il n’y a qu’un pas que Tawfik Mathlouthi, qui se targue de ne pas être antisémite, s’empressa de franchir. Il va de soi que sur son antenne, on n’invite pas les manifestants pro-palestiniens qui ne font pas cet amalgame, mais on appelle par la voix de Ginette Skandrani à combattre « la gauche française » ou « l’extrême-gauche » dont le « sionisme » est dénoncé, quand ce n’est pas leur caractère de « supplétifs de la préfecture de police de Paris » Le cortège assimilant Etoile de David et croix gammée, auto-proclamé « pôle citoyen » par Radhouane, sur les ondes de Radio Méditerranée, a été viré de la manifestation du premier mai 2003 par la Coordination des Comités Palestine et le service d’ordre de la LCR.

Autre pièce maîtresse de ce dispositif, le Parti des Musulmans de France, fondé en 1997 par Mohammed Naceur Latrèche, qui avait organisé une manifestation à Strasbourg dénonçant le « génocide des Palestiniens programmé depuis un siècle par les sionistes », une autre manifestation d’où avaient fusé des slogans tels que « mort aux Juifs » [35]. Le PMF aurait protégé aussi une distribution de tracts des négationnistes de la Vieille Taupe, ce qui lui aurait valu les remerciements de Serge Thion, qui s’en explique dans Et Tajdid, journal islamiste marocain [36]. Mohamed Naceur Latrèche a tenté de se refaire une virginité médiatique en organisant une opération réussie (pas moins de 32 personnes ont décollé pour Damas) de boucliers humains pour l’Irak avant l’agression anglo-américaine du 22 février au 4 mars 2003 [37].

Exit les laborieuses précautions de mise sur son site internet établissant un distingo entre « juif » et « sioniste » : au sein de la délégation de soutien à l’Irak figurait Hervé Van Laethem, un des dirigeants du mouvement d’extrême droite belge « Nation » et ex dirigeant de l’ Assaut, groupuscule nostalgique de l’Allemagne nazie ! [38]

Ce tour d’horizon ne serait pas complet sans l’évocation de Ginette Skandrani, militante au moins jusqu’en 2000 du Parti des Verts, dont elle fut membre de la Commission Internationale. Connue pour ses allers et retours en Libye, Ginette Skandrani est aussi collaboratrice du centre d’études Euro-arabes et présidente de l’organisation pro palestinienne La Pierre et L’Olivier, créée en 1989, qui assimile lors des manifestations l’étoile de David et la Croix Gammée. Elle est à l’origine de la création de l’Alliance Zapatiste de Libération Sociale (AZLS), qui édite la revue Basta, dont elle a fondé le supplément tunisien Yekfi en 1997. Elle fut longtemps conseillère de rédaction de la revue L’Audace (déjà citée) et tient hebdomadairementl’antenne de Radio Méditerranée, comme on vient de le voir. Sur le plan politique, si elle fustige la gauche et l’extrême gauche, elle est par contre plus silencieuse sur la droite. Faut-il en chercher la raison du côté d’un ralliement à la Nouvelle droite, spécialisée dans les opérations impliquant des éléments de la gauche ? On serait tenté de le croire si l’on s’en tient à sa signature de la pétition initiée par cette dernière, en soutien à la droite nationaliste serbe, lors de l’agression de l’OTAN. Bien des signataires, qui avaient cru s’opposer de bonne foi à l’agression de l’OTAN, avaient retiré leur signature lorsque qu’ils avaient pris connaissance de l’initiateur de l’Appel. Ginette Skandrani persiste et signe, et participe au meeting : « Lorsque j’ai été contactée par les initiateurs du texte contre la guerre, Les Européens veulent la paix, j’ai lu le texte, j’ai pesé le pour et le contre (…) J’ai vu qu’il y avait des signatures de droite, de gauche, (…) et quelques personnes de la nouvelle droite. Ce n’était pas mon rôle d’aller trier là-dedans. Je l’ai signé tout en me doutant qu’il allait y avoir une levée de boucliers de la part des anti-impérialistes de gauche, honteux d’être devenus les larbins porteurs de valises de l’OTAN/US et nous criminalisant parce que nous avions signé à côté de gens de droite » [39].

On est forcé de le croire en découvrant sa collaboration à la Gazette du Golfe et des Banlieues, publiée par l’AAARGH, où s’exprime aussi Alain de Benoist, de la Nouvelle Droite [40].

Quant au Congrès pour la République, créé récemment par Moncef Marzouki en Tunisie, il a fait appel dès sa fondation on l’a vu au théoricien du négationnisme, Mondher Sfar. Moncef Marzouki a été reçu le 21 février dernier à l’Assemblée Nationale française pour évoquer la situation en Tunisie et le projet de sa formation politique. Cette séance eut lieu sous l’égide du Parti des Verts. Parmi les invités de Moncef Marzouki, Mondher Sfar, évidemment, mais certains ont pu s’étonner de la présence de Michel Lelong, prêtre responsable au sein de l’église catholique du dialogue avec l’Islam, connu pour son soutien indéfectible à Roger Garaudy, mais aussi pour sa mansuétude envers le régime tunisien. Il ne rougit guère de sa présence dans les réceptions organisée par l’ambassadrice de Tunisie !

Comme on l’a déjà vu les passerelles sont nombreuses entre ces groupes d’une part, et entre ces groupes et des mouvances de la droite extrême d’autre part. A de nombreuses occasions ils ont uni leurs signatures : Ce fut le cas lors de la sortie d’un opuscule antisémite « Le Manifeste judéo-nazi d’Ariel Sharon » [41], coédité par Le Parti des Musulmans de France, Le Parti de la France Plurielle, Le Collectif de la Communauté tunisienne en Europe, la Pierre et l’Olivier, et La Commission arabe des Droits de l’homme. Cette dernière structure est animée par Haythem Mannaï, opposant exilé syrien, qui fut vice-président de la FIDH, et elle a édité une dizaine d’ouvrages en langue arabe. A plusieurs reprises, Tawfik Mathlouthi a démenti avoir coédité l’ouvrage. Démenti bien dérisoire si l’on songe au tête à tête de sa radio, évoqué plus haut, avec ses mêmes personnages ou groupes !

Plus récemment, le 26 octobre 2002, le Parti des Musulmans de France organisa une réunion hostile à la politique américaine qui serait inspirée par « les organisations juives, américaines, L’Etat d’Israël et Ariel Sharon » . On retrouva côte à côte à la tribune Mohamed Latrèche, Serge Thion, Bernard Cornut, Bernard Fischer (tous les deux impliqués un moment dans la dénonciation de l’embargo en Irak), et Ginette Skandrani…

Sous l’impulsion d’Hassan Al Zaïdi, baathiste irakien, ex-diplomate, fut diffusé en 2003 un appel « Les revendications de la nation irakienne » [42], soutenu par … Mondher Sfar, Ginette Skandrani, Patrick Fromillon, Jean-François Poirier (voir plus loin). On retrouvera une partie non négligeable des noms cités dans un appel pour la liberté d’expression [43], autre thème récurrent chez les négationnistes [44] : au milieu de quelques signatures irréprochables : Mondher Sfar, Ginette Hess Skandrani, Maria Poumier, et Jean-François Poirier. Ce dernier est un philosophe français expulsé de Tunisie au lendemain du cambriolage de la maison d’éditions Aloes qu’il avait fondée en Tunisie avec Sihem Ben Sédrine. Il est également membre, avec Monseigneur Gaillot ou Gilles Perrault notamment, du Groupe de Travail sur la Tunisie (GTT). Il est par ailleurs l’auteur d’un pamphlet narquois, (aimablement mis à la disposition des internautes qui n’auraient pas eu la chance de le lire par l’indispensable Abdelwahab Hani), où il assimile ceux qui combattent l’antisémitisme à des nazis : « Aujourd’hui nous vivons dans une dictature un peu différente, le ministère de la Propagande a été privatisé et les parts ont été cédées aux journaux, aux radios et aux télévisions, la marque d’infamie a changé, ce n’est plus d’être juif maintenant, le péché impardonnable, c’est d’être antisémite, une accusation dont la Propagande fait un usage discrétionnaire (…) » [45].

La guerre est bel et bien déclarée. De notre part aussi, car notre combat pour les droits de l’homme et contre l’impunité en Tunisie s’est aussi forgé à travers les expériences et la mémoire de ce siècle. Il n’y a pas de comparaison qui tienne, de relativisme à opérer, de combat à double vitesse ou de victime de second plan. « Nul doute que nous faisons partie des victimes (…) Depuis une décennie, la pensée arabe connaît un net recul… Ce repli atteint aujourd’hui son paroxysme avec la campagne de soutien à Roger Garaudy. Il ne suffit pas que Roger Garaudy soit pro-arabe pour qu’il soit respectable… Il est inutile de s’aligner sur l’opinion qui voit dans les Protocoles des Sages de Sion la base du conflit israélo-arabe… L’intellectuel engagé se doit de dire que les six millions de victimes juives sont les martyrs d’un crime commis par l’occident, sans pour autant accepter qu’elles soient utilisées pour bafouer nos droits » [46],… ou le refus d’une autre instrumentalisation… La mémoire de l’humanité est une. En voulant en déformer ou en assassiner un pan entier, les négationnistes rendent un infini service à tous les dictateurs de ce monde.

Luiza Toscane [47]



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