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Derniers messages des forums


Une action en hommage à Zouhair Yahyaoui
18 juillet 2014, par jectk79

Mon amie ne sait pas rediger un com sur un article. Du coup il voulais souligner par ce commentaire qu’il est ravi du contenu de ce blog internet.


Pourquoi aller tracer partout pour faire établir des évaluations de d’assurances familiales alors qu’existent des portails tels que Sherpa-mutuelle.fr proposant de rapprocher les propositions avec un comparateur mutuelle sophistiqué en restant votre demeure ? site => mutuelle obligatoire


Abderrazek Bourguiba condamné à 25 mois de prison
15 novembre 2011, par Bourguiba

je vous remercie
bourguiba abderrazak



Quelques points marquant contre l’environnement en Tunisie
6 novembre 2011, par xZNRpEkXvbSPvAf

I like to party, not look articles up online. You made it hpaepn.



Et puis y a eu la Révolution :)
1er novembre 2011, par liliopatra

On est mardi 1er novembre 2011, déjà neuf mois que ben ali s’est enfui et il est caché, comme un rat, en Arabie Saudite. Son collègue Gaddafi a été tué.
Après la lecture de cette lettre, tout cela parait être comme un cauchemar pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu personnellement. Cependant, le mal a sévi longtemps, beaucoup trop longtemps en Tunisie. Il est temps que ça change.
Tout un système policier qui s’effondre, la justice vient de renaître, certes encore fragile mais sera équitable insh’Allah.



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

Oui il a un fils qui est mon meilleur ami et croyez moi, même si son père et loin de lui sa ne fait pas de lui un mauvais père il s’occupe très bien de lui et Selim va le voir de temps en temps. Je suis au cœur de cette affaire et je peux donc savoir les ressentis de chacun...



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

ةcoutez quand on ne connait pas la personne on ne juge pas ! Je connais personnellement Monsieur Tebourski et je sais que c’est un homme bon, et je pense que si il a demander a rester en France c’est surtout pour son Fils !
Ne le jugez pas car vous ne le connaissez pas comme je le connais ! Je suis la meilleure amie de son fils Selim. Je sais qu’Adel est un homme bon alors arrêtez tous vos blabla et essayer donc de comprendre le fond de la chose. Merci et bonne soirée



> Une pétition de 86 prisonniers tunisiens
30 octobre 2011, par Moussa

the death of an African giant

Par : Y. Mérabet
En outre, contrairement à ce que pensent aujourd’hui de nombreux libyens, la chute de Kadhafi profite à tout le monde sauf à eux. Car, dans une Afrique où les pays de la zone subsaharienne riche en ressources minérales tournaient complètement le dos à la France pour aller vers la Chine, il fallait bien que monsieur Sarkozy trouve un autre terrain fertile pour son pays. La France n’arrive plus à vendre ses produits manufacturés ou de décrocher un marché en Afrique, elle risque de devenir un PSD C’est pour cela que l’on a vu une France prête à tout pour renverser ou assassiner Kadhafi ; surtout quand l’on sait que la Libye est l’une des premières réserves en Hydrocarbures d’Afrique et de Sebha est la capitale mondiale du trafic Franco-libyen de concentré d’uranium Nigérien. Egalement, l’on sait que jusqu’ici, les populations libyennes n’avaient rien à envier aux Français, ils vivaient richement mieux sans se suer. Puisque Kadhafi faisait tout son possible pour les mettre à l’abri du besoin. Il est donc temps pour les libyens de choisir pleinement futur partenaire occidental. Car si en cinquante ans de coopération la France n’a pu rien apporter à l’Afrique subsaharienne. Vat-elle apporter maintenant aux libyens un bonheur supérieur à celui que leur donnait leur Guide. Rien à offrir à ces ignorants de libyens, sauf des repas communs dans les poubelles de la ville Paris, en France c’est déjà la famine ? Lui, qui durant plusieurs décennies était l’un des faiseurs d’hommes les plus efficaces sur le continent Africain. De son existence, Kadhafi était le leader le plus généreux d’Afrique. Pas un seul pays africain ne peut nier aujourd’hui n’avoir jamais gouté un seul pétro –Dinar du guide Libyen. Aveuglement, et motivé par son projet des Etats-Unis d’Afrique, Kadhafi de son existence a partagé l’argent du pétrole libyen avec de nombreux pays africains, qu’ils soient Francophones, Anglophones ou Lusophones. Au sein même de l’union Africaine, le roi des rois d’Afrique s’était presque érigé en un bailleur de fond très généreux. Jusqu’à l’heure actuelle, il existe sur le continent de nombreux présidents qui ont été portés au pouvoir par Kadhafi. Mais, curieusement, même pas un seul de ces élèves de Kadhafi n’a jusqu’ici eu le courage de lui rendre le moindre hommage.Au lendemain du vote de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, certains pays membres de l’union africaine sous l’impulsion de Jacob Zuma ont tenté d’apporter un léger soutien au guide libyen. Un soutien qui finalement s’est éteint totalement sans que l’on ne sache pourquoi. Même l’union africaine qui au départ conditionnait avec amertume la prise du pouvoir libyen par un groupe de terroristes et la reconnaissance du CNT libyen constitués de traitres, s’est finalement rétracté de façon inexplicable. Et curieusement, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement consensuel n’a été formé en Libye. Depuis l’annonce de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, cette union africaine dont Mouammar Kadhafi était pourtant l’un des principaux défenseurs et ayant assuré le dernier mandat, n’a encore délivré aucun message officiel de condoléance à ses proches ou de regret. Egalement, même ceux qui hier tentaient de le soutenir n’ont pas eu le moindre courage de lever leur petit doigt pour rendre hommage à leur mentor. Jusqu’à l’heure actuel, seul l’ancien archevêque sud-africain et prix Nobel de paix Desmond TUTU a regretté cet acte ignoble. Même le président Abdoulaye Wade que l’on sait pourtant proche des révoltés libyens n’a pas encore salué la mort de l’homme qu’il souhaitait tant. Le lendemain de sa mort, un vendredi pas un musulman n’a prié pour lui ?.. A ce jour, sur le continent Africain, seul l’homme de la rue et les medias ont le courage de parler de cette assassina crapuleux du guide libyen. Mais, cette attitude des dirigeants africains ne surprend personne, dans la mesure où l’on sait que chaque président a peur de se faire remarquer par un Nicolas Sarkozy qui est capable de tout si la tête d’un président africain ou d’un arabe l’énerve.
Conclusion La Libye et l’Afrique toute entière viennent de tourner une page d’or avec la perte de Mouammar .
Traitre et maudit que je sois, si j’étais un libyen ?

Journaliste indépendant (Algérian Society for International Relations)
119, Rue Didouche Mourad
Alger centre



Liberté pour le Docteur Sadok Chourou
29 octobre 2011, par Dr. Jamel Tazarki

J’ai écrit un livre qui mérite d’être lu :
TOUT EST POSSIBLE - L’AVENIR DE LA TUNISIE
Vous pouvez télécharger le livre sur mon site Internet :
http://www.go4tunisia.de
Dr. Jamel Tazarki
Allemagne



DECES D’OMAR CHLENDI
28 octobre 2011, par bourguiba

Ma mére Térésa oui notre mére je suis abderrazak bourguiba le frére de mon meilleur ami Farouk .
vous peut etre me connait mais je pense pas que nous avont eu l’occasion de vous voir .

je suis désolé pour ce qui a passé pour mon frére Farouk .
Omar etait un homme exeptionnel un vrai homme j’ai passé avec lui 6 mois dans le prison nous étions plus que deux fréres.

soyez fiére de Farouk
et que la paradi soit pour lui



Projet libéral pour une nouvelle monarchie démocratique et laïque en Tunisie
22 octobre 2011, par Victor Escroignard

La Monarchie Constitutionnelle est l’avenir est la garantie des droits et libertés pour la Tunisie, la Libye et toute l’Afrique du Nord. Le Roi est l’âme du peuple, Il est porteur du sentiment d’unité nationale et du patrimoine historique du peuple. LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE EST LE PLUS SUR MOYEN POUR EVITER QU’UN PRESIDENT FINISSE UN JOUR EN DICTATEUR (voyez le cas du roi d’Espagne, sauveur des libertés après le Franquisme).



> Lotfi Hamdi, une Barbouze qui se voit ministrable
4 octobre 2011, par Anti Lotfi Hamdi

Bonjour Mesdames, Messieurs,

Je souhaite attirer votre attention sur le faite que ce Barbouze comme vous le dites, a retourné sa veste à l’instant où il s’est assuré du départ définitif du ZABA plus exactement le 18 Janvier 2011.

Mais encore ce dernier qui détient pas un seul titre comme auprès du RCD mais aussi faison parti de plusieurs association et surout la chambre Franco-Tunisienne de marseille ou il a volé récemment le portfolio pour se faire une nouvelle peau et une nouvelle virginité auprès de la Tunisie, avec un pseudo symposium tenue au pôle technologique sis à la Gazelle (Ariana).

Rappel du passé : Khaled Néji représentant de l’office de l’huile près du consulat générale de Tunisie à Marseille a été victime de sa (Stoufida).
Monsieur Kahled Néji a été limogé de son poste, radié de ses fonctions, décédés suite à une attaque cardiaque après avoir visité les prisons Tunisiennes

Je souhaite que cette personne n’intervienne plus sur le sol Tunisien afin de crée des réseaux encore pire qu’avant et revenir au pouvoir par la fenêtre.

Aidez moi à dire la vérité sur ce malheureux de la Sbikha (kairouan) qui fout la honte à son peuple.

Ce Virus, qui trompe sa femme sans scrupule ni honte. A trahit ce que nos ancêtres ont essayé de bâtir, bravour, fraternité dévouement, sincérité.

Il est et il sera toujours à l’antipode des Tunisiens , lèches botes et au plurielles

Vive la Tunisie sans hypocrites



Blog dédié à la défense du prisonnier politique Abderrahmane TLILI
4 octobre 2011, par bechim

bonjour je suis tres heureuse que mr tlili soit libere mais je n arrive pas avoir de nouvelles precises je tiens a dire que c est un MONSIEUR exceptionnel et qu il ne merite vraiment pas ce qu il a endure j aimerai pouvoir lui exprimer tte ma sympathie



> Tunisie, l’agression abjecte sur Samia Abbou par les voyous de Ben Ali
26 septembre 2011, par Liliopatra

Voilà quatre ans se sont écoulés et votre combat a porté ses fruits. J’aurais pas osé signer ces quelques mots par mon nom réel si vous n’avez pas milité pour ’ma’ liberté. Reconnaissante et le mot ne peut résumer ce que je ressens et tout le respect que je vous porte.

Merci...

Lilia Weslaty



> Les procès de l’ignorance et les progrés de l’Homme
24 septembre 2011, par a posteriori, l’auteur Nino Mucci

Les petits cons s’amusent à faire leurs graffitis imbéciles même sur les statues couvertes de prestige et d’histoire de Carthage ; on en a maintenant fini avec Ben Ali, avec la censure et l’étouffement des idées et de coeur opéré par son régime. Mais on en finira jamais avec l’idiotie des fondamentalistes islamiques qui promenent leurs femmes en burka, parce que c’est la seule façon par laquelle savent voir une femme : comme une bête dangeureuse. On en finira pas facilement, terrible dictature, avec ceux qui demandent maintenant de couper les mains, les jambes et les bras, suivant l’obsolète loi coranique, sans se faire aucun souci de l’Homme. Jésus, le Christ en est le plus grand champion, le Rédempteur de l’humanité, Lui qui a porté la Croix pour nous TOUS ; quant à la mafia et à al-Capone, nous les plaçerons comme un héritage historique de cet islam que tant s’acharnent à défendre par l’ignorance (mafia vient de l’arabe dialectal anciene "mafiah", c’est-à-dire "protection", la mafia est nait et c’est culturellement radiquée dans une ancienne terre d’islam, la Sicile)



que dieu te glorifie.
23 août 2011, par adyl

j’ai aimé ce que vous pensé . suis de ton coté. tu me trouvera a l’appui



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PRESIDENTIELLE EN TUNISIE
Khemaies Chammari, le Kissinger tunisien
par Rédaction de reveiltunisien.org
13 octobre 2009

Source Tunisnews

Je ne vois pas son égal. "Parce qu’il n’y a pas de géant tout autour ", dites-vous. Non ! Parce que, vraiment, il est à part. La seule vraie bête politique. Un Danton. Je ne le vois pas au 20ème siècle encore moins au 21ème. Il fait ça à l’ancienne : orateur, écrivain, partisan, séducteur. Une véritable bête de somme. Il s’informe et informe. Si j’étais un seigneur, j’en ferais mon éminence grise, mon Kissinger. Socio économiste et ancien journaliste, Khemaies Chammari a été Secrétaire Général puis vice-président de la Ligue Tunisienne de défense des Droits de l’Homme (1982-1994), Vice Président de la Fédération Internationale de défenses des Droits de l’Homme (1982-1992), député -"dépité"- comme il aime à le rappeler, au bout de dix huit mois. Membre fondateur de la Fondation Euro-Med de soutien aux défenseurs des Droits de l’Homme. Il milite en Tunisie au "Collectif du 18 Octobre pour les droits et les libertés" non reconnu.

A quoi riment ces présidentielles ?

- Avant de répondre à cette question, toute simple et si pertinente, je voudrais tout d’abord dire combien j’ai été surpris par la sollicitation pour cet entretien. "Le Sphinx qui renaît constamment de ses cendres" comme vous m’avez qualifié il y a deux semaines se trouve, face à cette échéance électorale à nouveau faussée, dans une position d’autant plus paradoxale que l’intervieweur, pour qui j’ai des "faiblesses coupables" malgré ses excès et ses déroutantes métaphores, est "le plus turbulent de nos écrivains journalistes". "Ce cheval fou aux sabots cassés" comme le décrit si bien Chawki Amari dans la préface du livre "Je ne partirai pas" (1). J’en profite pour dire, sans complaisance aucune, qu’il faut absolument avoir lu ce livre pour mieux comprendre l’optimisme-pessimisme (le "pepsimisme" du palestinien Emile Habib) où nous puisons la force de faire face au "Fellouja" de la pensée que l’Etat-RCD a imposé à notre société et à notre jeunesse.

Une position paradoxale, pourquoi ?

- J’y viens. Dans deux semaines, le 25 octobre, au terme d’un processus plébiscitaire conduit à marches forcées depuis plus de 18 mois en mobilisant tous les moyens de propagande de l’appareil d’Etat, le Président Ben Ali, ZABA comme vous dites, inaugurera son 5ème mandat de cinq ans avec, n’en doutons pas, plus de 95% des suffrages exprimés et un taux de participation qui ne saurait être en deçà des 85% du corps électoral. Il s’agira, bien entendu, de chiffres officiels dont la crédibilité est, pour le moins, sujette à caution. Cela ne sera, en fait, que la consécration d’un véritable rituel d’allégeance et une formalité qui s’inscrivent dans la logique de la réforme constitutionnelle imposée par le référendum du 26 Mai 2002. La disposition principale de cette réforme - la suppression du nombre de mandats présidentiels – a livré la plus haute charge de l’Etat au hasard de la biologie en en faisant, comme l’a relevé, en son temps, le politologue Hamadi R’dissi, une présidence à "espérance de vie" dans le cadre d’un système de "tyrannie formellement élective". En évoquant le référendum de 2002, il faut sans doute rappeler que 38 des 78 articles de la Constitution ont été amendés à cette occasion et que ce bouleversement constitutionnel a, entre autres dispositions, repoussé de 70 à 75 ans l’âge d’éligibilité du candidat à la présidence (mais ce seuil pourrait être à nouveau repoussé) et qu’il a institué également l’irresponsabilité pénale du Chef de l’Etat. Ce dernier bénéficie, depuis, d’une immunité juridictionnelle durant l’exercice de ses fonctions mais aussi après la fin de celles-ci. C’est dire si le référendum de 2002 et les échéances présidentielles et législatives de 2004 ont constitué des moments décisifs sur la voie du renforcement du despotisme et du système d’impunité qui en est l’un des principaux fondements. J’ajoute -et ce n’est pas la peine que je tente de faire du "couper-coller" avec l’interview que vous a accordée Neziha Rejiba (Oum Ziad) il y a quelques jours(2)- que je ne saurais dire avec autant de talent et d’audace qu’elle pourquoi ces élections constituent "un pied de nez fait à Dame Démocratie".

Mais où est le paradoxe dans tout cela ? L’issue du scrutin, si je vous comprends bien, est donc bel et bien annoncée par avance et, à nouveau, j’insiste : à quoi riment ces élections ?

- Paraphrasant le poète Jacques Prévert je vous réponds : "Ca rime à quoi, ça rime à rien !" (dans "L’amiral Larima"). Et pourtant je ne me résous pas à appeler au boycottage de ce scrutin. Pour les présidentielles, en tous cas, j’appelle à soutenir la candidature d’Ahmed Brahim qu’on ne peut bien évidemment pas assimiler, à l’instar des deux autres candidats confrontés au Chef de l’Etat, de "Tayyès"(3) comme Oum Ziad les qualifient avec une cinglante impertinence. Dès l’amorce de la campagne au printemps 2008 en faveur de la candidature de Nejib Chebbi, fondateur du PDP, j’avais estimé qu’il était indispensable de soutenir de façon active tous les candidats de l’opposition véritable –non ceux de "l’opposition de connivence" qui, dans ce scrutin à un seul tour, se présentent face au Président Ben Ali tout en estimant qu’il faut voter pour lui ! Tous les candidats, donc, qui désirent participer à cette bataille politique, certes faussée, mais dont l’enjeu est de contribuer à élargir le combat contre le système et le culture du parti unique, ainsi que contre toute forme de pensée unique. Les candidatures de Nejib Chebbi et celle de Mustapha Ben Jaafar (président du forum FDTL, membre de l’Internationale socialiste) s’inscrivaient dans ce cadre et l’une et l’autre ont été écartées par les dispositions à mes yeux anticonstitutionnelles de la loi "exceptionnelle" conçue sur mesure et amendant en Avril 2008 une nouvelle fois, "à titre provisoire", la Constitution. Officiellement pour élargir le champ des candidatures, mais en réalité pour éliminer tel ou tel prétendant dont l’envergure pourrait poser problème aux tenants de "l’Etat–Destour". Restait le candidat d’"At-Tajdid" et de l’"Initiative démocratique et progressiste". Premier secrétaire de son parti, élu par un Congrès "deux ans avant le dépôt de sa candidature", Ahmed Brahim, pouvait difficilement être formellement mis à l’écart comme l’ont été les deux autres candidats de l’opposition démocratique exclus de ce scrutin. Et d’entrée de jeu, Ahmed Brahim a dit nettement, de façon ferme et sobre, qu’il n’était pas un candidat de figuration et qu’il comptait "mener cette compétition d’égal à égal". Ce qui lui a valu d’essuyer les foudres du pouvoir. C’est pourquoi, j’ai décidé de lui apporter, à la veille du début de la campagne officielle, mon modeste soutien.

Vous marquez ainsi vos distances par rapport aux tenants de l’abstention et du boycottage du scrutin ?

- Entendons-nous bien. J’estime que dans le contexte du processus de "plébiscisation" qui nous est une fois de plus imposé, les scrutins de 2009 constituent une nouvelle occasion manquée. La façon dont l’administration et le Conseil Constitutionnel ont "fait le ménage" au niveau des listes de l’opposition démocratique aux législatives, les rites d’allégeance auxquels nous assistons depuis près de deux ans, le monopole du RCD sur les médias et le verrouillage institutionnel auquel nous sommes confrontés, font que je refuse toute controverse et toute polémique avec les partisans du boycott dont je comprends l’argumentaire sur ce qui risque de n’être qu’un simulacre électoral et dont je saisis tout à fait la portée du choix qu’ils proposent. Mais, au terme de l’itinéraire politique qui est le mien, je ne me résous pas, comme je vous l’ai dit, face aux défis du despotisme, à appeler au boycottage. C’est une bataille politique qu’il faut mener pour montrer que si l’alternative ne peut être immédiate, elle n’est en tout cas pas aberrante. Et qu’il existe d’autres hommes et femmes patriotes et démocrates capables d’aspirer aux plus hautes charges de l’Etat. Des hommes et femmes qui dénoncent le "tout répressif", l’instrumentalisation de la justice et des médias, la corruption galopante, les mauvaises réponses apportées aux revendications sociales légitimes, notamment celles des habitants du bassin minier de Redeyef – Gafsa. Des hommes et des femmes attachés à l’Etat de droit, qui réclament la cessation de l’arbitraire policier, du recours à la torture et la promulgation d’une amnistie générale incluant le retour des exilés politiques. Des hommes et des femmes qui, après les dizaines d’amendements apportés à la Constitution, souhaitent une refonte démocratique de celle-ci qui suppose, entre autres exigences, une réforme en profondeur d’un code électoral injuste, la séparation des dates de l’élection présidentielle et des élections législatives, comme le rappelait pertinemment cette semaine le politologue Hamadi R’dissi, ainsi que la remise en cause des dispositions de la réforme constitutionnelle imposée par référendum en 2002 qui a ouvert, à nouveau la voie, à la présidence à vie. C’est entre autres ce que j’ai rappelé dans un entretien paru le Vendredi 01 Octobre dans le quotidien français "Le Monde" saisi en Tunisie.

Votre appel à soutenir la candidature de Ahmed Brahim ne concerne donc que le scrutin présidentiel ?

- Bien évidemment. D’autant que je suis, comme je viens de vous le dire, pour une séparation des deux échéances, présidentielles et législatives(4). Pour ces dernières, je pense que les dés sont malheureusement totalement pipés par le code électoral actuel. Non seulement celui-ci rend vaine toute observation sérieuse des élections, compte tenu du nombre excessif des bureaux de vote et du refus du pouvoir d’accepter de véritables observateurs nationaux et internationaux ; mais aussi parce qu’il bloque toue perspective de front électoral large entre les partis et les indépendants et qu’il se double d’une loi sur le financement public des élections et des partis dont la finalité est louable mais dont les modalités sont délibérément perverses.

Pourquoi en sommes nous arrivés là ?

- Comme le rappelle Oum Ziad "ce n’est pas génétique mais c’est l’aboutissement d’un cheminement historique mal négocié". Le "lâche soulagement" qui a été le notre, au lendemain de l’éviction du Président Bourguiba le 7 Novembre 1987, a conduit, au bout de neuf mois, à l’amorce d’une dérive qui a abouti à la situation actuelle en mêlant le "tout répressif", aux intrigues cyniques en passant par un habile et coûteux travail de communication et par des ouvertures–récupérations en trompe l’œil. J’ajoute que la quasi unanimité du soutien apporté au "changement du 7 Novembre" a concerné (relisez les trois pages de mini-interview parus dans "As-Sabah" au lendemain de l’avènement du Président Ben Ali !) les principales figures des oppositions même les plus radicales d’aujourd’hui. Cela n’atténue toutefois en rien la portée de l’analyse, critique et autocritique, qu’un certain nombre d’entre nous ont été amenés à faire lucidement, mais en en payant le prix. Toujours est-il que l’"Etat Destour", et les groupes d’intérêts autour du Palais de Carthage, sont parvenus, tels des rouleaux compresseurs, à faire main basse sur l’ensemble des institutions du pays. Ce n’est pas à vous que je rappellerai la montée des "Khoubzistes", et de la peur et des ressorts de cette "force de l’obéissance" qu’évoque Béatrice Hibou(5), qui ont, entre autres, contribué à élargir ce que vous avez qualifié "du monde des ex" : Ex-journalistes, ex-écrivains, ex-comédiens. Les anciens temples de la parole et de l’écriture, ont été brûlés en fumée de pétard. Les survivants de cette "Fellouja", ont vendu leur âme ou se sont exilés dans d’autres langues"(6).

Comment s’en sortir ?

- Lors d’une réunion à Paris, il y a un mois, j’ai mis l’accent sur l’importance du "Day After", le 26 octobre. Il faudra en effet, au lendemain de ce scrutin sans surprise et de cette bataille politique, utile mais dont les ambiguïtés et les insuffisances sont évidentes, réfléchir aux conditions et aux modalités d’une refondation politique au niveau des oppositions véritables que le pouvoir veut à tout prix marginaliser en faisant la part belle aux oppositions du décor faussement pluraliste. Cela suppose au moins deux grands chantiers : Le premier concerne la conjugaison des efforts et des luttes pour consolider notre soutien aux instances légitimes de l’association des magistrats, du syndicat des journalistes et de la Ligue des Droits de l’Homme LTDH tout en renforçant l’action unitaire en faveur des populations du bassin minier, des syndicalistes et des militants réprimés et leurs familles. Ce bassin minier enclavé, éprouvé par l’épreuve sociale et politique et victime de l’incurie administrative lors des récentes inondations. Le second chantier concerne les discussions et les débats idéologiques et politiques de l’opposition démocratique enfermés dans des clivages personnels,-ce qui j’appelle "le tout à l’égo"- et politiques y compris la question de l’attitude à l’égard des divers courants islamistes. J’appelle au pragmatisme, au dialogue loyal et ouvert en dépassant les faux débats notamment autour de la démarche du "collectif du 18 Octobre pour les droits et les libertés"(7). Et sur cette question aussi, je reprends à mon compte la réponse que vous a faite Oum Zyed au sujet des islamistes. Je dis tout ceci, en affirmant clairement, que je n’ai, de ce point de vue et à mon âge, aucune ambition personnelle autre que celle de contribuer à une Tunisie meilleure qui prenne réellement en charge la détresse et l’indifférence à l’égard de la chose publique et de la politique, de la majorité de la population, et en particulier d’une jeunesse frappée de plein fouet par un chômage galopant et une absence de perspectives d’un changement véritable. Au-delà des constats de blocage et de la colère légitime suscitée par les manies répressives et les agressions du pouvoir (8) ainsi que les calomnies et la haine des thuriféraires et des plumitifs zélés de la presse de caniveau(9), il nous faut être résolument les"pepsissismistes/ optissismistes".

Y a–t-il une personne que vous auriez aimé élire, à part vous bien sûr ?

- Cela fait, je vous assure, plus de quinze ans que la question de me faire élire, à ce niveau de responsabilités, ne fait plus du tout partie de mes préoccupations. Moi aussi je ne crois pas que, au terme des cinq années qui viennent, à moins d’un imprévisible bouleversement, la Tunisie connaîtra de vraies élections démocratiques présidentielles et législatives mais soit- ou jamais !... Alors qui ? Les feux croisés des vieux prétendants de ma génération ne me gênent pas. Aussi je dis clairement que je me verrais bien, en 2014 ou 2020 si je suis encore en vie, soutenant la campagne d’un homme ou d’une femme de 45/50 ans aux convictions démocratiques et réformistes – radicales affirmées, initié(e) à l’action collective, cultivé(e), ouvert(e), sur le monde et les valeurs universelles et attaché(e ) aux principes de modernité et de sécularisation de l’Ecole et de l’Etat . Délibérément, je ne parle pas de "laïcité" concept qui renvoie à une expérience historique et géographique française bien spécifique. Et j’ai la faiblesse de croire que ce profil existe parmi les tunisiennes et les tunisiens aujourd’hui âgé (e)s de 30 à 35 ans et tenté(e)s par les refuges technocratiques. Des profils étouffés et occultés par les manies totalitaires de l’Etat –RCD … mais aussi, en partie, par notre incapacité, enfermés dans notre microcosme assiégé, de leur passer la main !

Propos recueillis par Taoufik Ben Brik

(1) "Je ne partirai pas" de T.B.B. Chihab Editions Alger (2) Le PDP a estimé en Septembre 2009 que la réforme du code électoral visait, d’abord et surtout son fondateur Me Nejib Chebbi. Sur cette base le PDP a décidé de se retirer du scrutin présidentiel. Le 10 Octobre, son Conseil National, a décidé de se retirer des législatives en constatant que ses listes et ses candidats ont été délibérément ciblés par "le ménage" de l’administration et du Conseil Constitutionnel et qu’ils font l’objet de tracasseries, d’agressions et de provocations systématiques. (3) "Tayyès" : Dans certaines pratiques musulmanes traditionnelles quand un mari répudiait sa femme "par trois fois", il ne pouvait se remarier avec elle qu’à la condition qu’elle ait contracté, dans l’intervalle, un "faux mariage", un leurre en quelque sorte. Un eunuque ou un enfant non pubère tenait ainsi lieu de mari fictif. (4) Pour les législatives au niveau des 26 circonspections, il y a un double mode de scrutin : un scrutin majoritaire à un tour dont les 163 sièges seront raflés par le RDC, le parti gouvernemental…. Et 53 sièges répartis à la proportionnelle entre les 156 autres listes en lice représentant les cinq partis de l’ "opposition de connivence", membres de la "majorité présidentielle" quelques listes indépendantes de "témoignage" dans la mesure où le mode de scrutin ne leur permet de totaliser les voix obtenues dans l’ensemble des circonscriptions où elles se présentent (pour parer à tout risque éventuel qu’avait représenté en 1989 les listes "indépendantes" islamistes "violettes" d’An-Nahdha, parti non reconnu et massivement réprimé en 1991-1993) ainsi que les listes des 3 partis ou coalition de l’opposition démocratique véritable : L’alliance At-Tajdid (ex PC). -L’initiative démocratique et progressiste, le PDP fondé par Me Nejib Chebbi et dirigé par Mme Maya Jribi, et le FDTC présidé par le Dr Mustapha Ben Jaafar - 65% des listes de ces trois partis ont été écartées avant le lancement de la compagne électorale officielle sous des motifs fallacieux par l’administration et le Conseil Constitutionnel. Le Parti Communiste des ouvriers de Tunisie (POCT) dont le porte parole est Hamma Hammami, le Congrès pour la République (CPR) présidé par le Dr Marzouki et le parti islamiste "An Nahdha" présidé par Me Rached Ghannouchi ne sont pas reconnus et appellent au boycott. (5) Beatrice Hibou : "La force de l’obéissance" (6) T.B.B "Je ne partirai pas" opt. Citée (7)Fondé au lendemain de la grève de la faim qui a précédé, en 2006, l’organisation du Sommet Mondial de l’Information. (8) Agressions dont furent l’objet, cette semaine, Hamma Hammami porte parole du POCT, Radhia Nasraoui son épouse présidente de l’ALTT et Me Raouf Ayadi, membre cofondateur du CNLT (dirigé par Sihem Ben Sedrine) et de l’association "Equité et Libertés" (présidée par Me Mohamed Nouri). (9)Notamment, les diatribes ignobles à l’ égard de Khémaies Chammari dans les hebdomadaires "Al Hadeth et Kol Ennass" !

(Source : NovelObs.com le 12 octobre 2009)



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