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Une action en hommage à Zouhair Yahyaoui
18 juillet 2014, par jectk79

Mon amie ne sait pas rediger un com sur un article. Du coup il voulais souligner par ce commentaire qu’il est ravi du contenu de ce blog internet.


Pourquoi aller tracer partout pour faire établir des évaluations de d’assurances familiales alors qu’existent des portails tels que Sherpa-mutuelle.fr proposant de rapprocher les propositions avec un comparateur mutuelle sophistiqué en restant votre demeure ? site => mutuelle obligatoire


Abderrazek Bourguiba condamné à 25 mois de prison
15 novembre 2011, par Bourguiba

je vous remercie
bourguiba abderrazak



Quelques points marquant contre l’environnement en Tunisie
6 novembre 2011, par xZNRpEkXvbSPvAf

I like to party, not look articles up online. You made it hpaepn.



Et puis y a eu la Révolution :)
1er novembre 2011, par liliopatra

On est mardi 1er novembre 2011, déjà neuf mois que ben ali s’est enfui et il est caché, comme un rat, en Arabie Saudite. Son collègue Gaddafi a été tué.
Après la lecture de cette lettre, tout cela parait être comme un cauchemar pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu personnellement. Cependant, le mal a sévi longtemps, beaucoup trop longtemps en Tunisie. Il est temps que ça change.
Tout un système policier qui s’effondre, la justice vient de renaître, certes encore fragile mais sera équitable insh’Allah.



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

Oui il a un fils qui est mon meilleur ami et croyez moi, même si son père et loin de lui sa ne fait pas de lui un mauvais père il s’occupe très bien de lui et Selim va le voir de temps en temps. Je suis au cœur de cette affaire et je peux donc savoir les ressentis de chacun...



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

ةcoutez quand on ne connait pas la personne on ne juge pas ! Je connais personnellement Monsieur Tebourski et je sais que c’est un homme bon, et je pense que si il a demander a rester en France c’est surtout pour son Fils !
Ne le jugez pas car vous ne le connaissez pas comme je le connais ! Je suis la meilleure amie de son fils Selim. Je sais qu’Adel est un homme bon alors arrêtez tous vos blabla et essayer donc de comprendre le fond de la chose. Merci et bonne soirée



> Une pétition de 86 prisonniers tunisiens
30 octobre 2011, par Moussa

the death of an African giant

Par : Y. Mérabet
En outre, contrairement à ce que pensent aujourd’hui de nombreux libyens, la chute de Kadhafi profite à tout le monde sauf à eux. Car, dans une Afrique où les pays de la zone subsaharienne riche en ressources minérales tournaient complètement le dos à la France pour aller vers la Chine, il fallait bien que monsieur Sarkozy trouve un autre terrain fertile pour son pays. La France n’arrive plus à vendre ses produits manufacturés ou de décrocher un marché en Afrique, elle risque de devenir un PSD C’est pour cela que l’on a vu une France prête à tout pour renverser ou assassiner Kadhafi ; surtout quand l’on sait que la Libye est l’une des premières réserves en Hydrocarbures d’Afrique et de Sebha est la capitale mondiale du trafic Franco-libyen de concentré d’uranium Nigérien. Egalement, l’on sait que jusqu’ici, les populations libyennes n’avaient rien à envier aux Français, ils vivaient richement mieux sans se suer. Puisque Kadhafi faisait tout son possible pour les mettre à l’abri du besoin. Il est donc temps pour les libyens de choisir pleinement futur partenaire occidental. Car si en cinquante ans de coopération la France n’a pu rien apporter à l’Afrique subsaharienne. Vat-elle apporter maintenant aux libyens un bonheur supérieur à celui que leur donnait leur Guide. Rien à offrir à ces ignorants de libyens, sauf des repas communs dans les poubelles de la ville Paris, en France c’est déjà la famine ? Lui, qui durant plusieurs décennies était l’un des faiseurs d’hommes les plus efficaces sur le continent Africain. De son existence, Kadhafi était le leader le plus généreux d’Afrique. Pas un seul pays africain ne peut nier aujourd’hui n’avoir jamais gouté un seul pétro –Dinar du guide Libyen. Aveuglement, et motivé par son projet des Etats-Unis d’Afrique, Kadhafi de son existence a partagé l’argent du pétrole libyen avec de nombreux pays africains, qu’ils soient Francophones, Anglophones ou Lusophones. Au sein même de l’union Africaine, le roi des rois d’Afrique s’était presque érigé en un bailleur de fond très généreux. Jusqu’à l’heure actuelle, il existe sur le continent de nombreux présidents qui ont été portés au pouvoir par Kadhafi. Mais, curieusement, même pas un seul de ces élèves de Kadhafi n’a jusqu’ici eu le courage de lui rendre le moindre hommage.Au lendemain du vote de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, certains pays membres de l’union africaine sous l’impulsion de Jacob Zuma ont tenté d’apporter un léger soutien au guide libyen. Un soutien qui finalement s’est éteint totalement sans que l’on ne sache pourquoi. Même l’union africaine qui au départ conditionnait avec amertume la prise du pouvoir libyen par un groupe de terroristes et la reconnaissance du CNT libyen constitués de traitres, s’est finalement rétracté de façon inexplicable. Et curieusement, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement consensuel n’a été formé en Libye. Depuis l’annonce de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, cette union africaine dont Mouammar Kadhafi était pourtant l’un des principaux défenseurs et ayant assuré le dernier mandat, n’a encore délivré aucun message officiel de condoléance à ses proches ou de regret. Egalement, même ceux qui hier tentaient de le soutenir n’ont pas eu le moindre courage de lever leur petit doigt pour rendre hommage à leur mentor. Jusqu’à l’heure actuel, seul l’ancien archevêque sud-africain et prix Nobel de paix Desmond TUTU a regretté cet acte ignoble. Même le président Abdoulaye Wade que l’on sait pourtant proche des révoltés libyens n’a pas encore salué la mort de l’homme qu’il souhaitait tant. Le lendemain de sa mort, un vendredi pas un musulman n’a prié pour lui ?.. A ce jour, sur le continent Africain, seul l’homme de la rue et les medias ont le courage de parler de cette assassina crapuleux du guide libyen. Mais, cette attitude des dirigeants africains ne surprend personne, dans la mesure où l’on sait que chaque président a peur de se faire remarquer par un Nicolas Sarkozy qui est capable de tout si la tête d’un président africain ou d’un arabe l’énerve.
Conclusion La Libye et l’Afrique toute entière viennent de tourner une page d’or avec la perte de Mouammar .
Traitre et maudit que je sois, si j’étais un libyen ?

Journaliste indépendant (Algérian Society for International Relations)
119, Rue Didouche Mourad
Alger centre



Liberté pour le Docteur Sadok Chourou
29 octobre 2011, par Dr. Jamel Tazarki

J’ai écrit un livre qui mérite d’être lu :
TOUT EST POSSIBLE - L’AVENIR DE LA TUNISIE
Vous pouvez télécharger le livre sur mon site Internet :
http://www.go4tunisia.de
Dr. Jamel Tazarki
Allemagne



DECES D’OMAR CHLENDI
28 octobre 2011, par bourguiba

Ma mére Térésa oui notre mére je suis abderrazak bourguiba le frére de mon meilleur ami Farouk .
vous peut etre me connait mais je pense pas que nous avont eu l’occasion de vous voir .

je suis désolé pour ce qui a passé pour mon frére Farouk .
Omar etait un homme exeptionnel un vrai homme j’ai passé avec lui 6 mois dans le prison nous étions plus que deux fréres.

soyez fiére de Farouk
et que la paradi soit pour lui



Projet libéral pour une nouvelle monarchie démocratique et laïque en Tunisie
22 octobre 2011, par Victor Escroignard

La Monarchie Constitutionnelle est l’avenir est la garantie des droits et libertés pour la Tunisie, la Libye et toute l’Afrique du Nord. Le Roi est l’âme du peuple, Il est porteur du sentiment d’unité nationale et du patrimoine historique du peuple. LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE EST LE PLUS SUR MOYEN POUR EVITER QU’UN PRESIDENT FINISSE UN JOUR EN DICTATEUR (voyez le cas du roi d’Espagne, sauveur des libertés après le Franquisme).



> Lotfi Hamdi, une Barbouze qui se voit ministrable
4 octobre 2011, par Anti Lotfi Hamdi

Bonjour Mesdames, Messieurs,

Je souhaite attirer votre attention sur le faite que ce Barbouze comme vous le dites, a retourné sa veste à l’instant où il s’est assuré du départ définitif du ZABA plus exactement le 18 Janvier 2011.

Mais encore ce dernier qui détient pas un seul titre comme auprès du RCD mais aussi faison parti de plusieurs association et surout la chambre Franco-Tunisienne de marseille ou il a volé récemment le portfolio pour se faire une nouvelle peau et une nouvelle virginité auprès de la Tunisie, avec un pseudo symposium tenue au pôle technologique sis à la Gazelle (Ariana).

Rappel du passé : Khaled Néji représentant de l’office de l’huile près du consulat générale de Tunisie à Marseille a été victime de sa (Stoufida).
Monsieur Kahled Néji a été limogé de son poste, radié de ses fonctions, décédés suite à une attaque cardiaque après avoir visité les prisons Tunisiennes

Je souhaite que cette personne n’intervienne plus sur le sol Tunisien afin de crée des réseaux encore pire qu’avant et revenir au pouvoir par la fenêtre.

Aidez moi à dire la vérité sur ce malheureux de la Sbikha (kairouan) qui fout la honte à son peuple.

Ce Virus, qui trompe sa femme sans scrupule ni honte. A trahit ce que nos ancêtres ont essayé de bâtir, bravour, fraternité dévouement, sincérité.

Il est et il sera toujours à l’antipode des Tunisiens , lèches botes et au plurielles

Vive la Tunisie sans hypocrites



Blog dédié à la défense du prisonnier politique Abderrahmane TLILI
4 octobre 2011, par bechim

bonjour je suis tres heureuse que mr tlili soit libere mais je n arrive pas avoir de nouvelles precises je tiens a dire que c est un MONSIEUR exceptionnel et qu il ne merite vraiment pas ce qu il a endure j aimerai pouvoir lui exprimer tte ma sympathie



> Tunisie, l’agression abjecte sur Samia Abbou par les voyous de Ben Ali
26 septembre 2011, par Liliopatra

Voilà quatre ans se sont écoulés et votre combat a porté ses fruits. J’aurais pas osé signer ces quelques mots par mon nom réel si vous n’avez pas milité pour ’ma’ liberté. Reconnaissante et le mot ne peut résumer ce que je ressens et tout le respect que je vous porte.

Merci...

Lilia Weslaty



> Les procès de l’ignorance et les progrés de l’Homme
24 septembre 2011, par a posteriori, l’auteur Nino Mucci

Les petits cons s’amusent à faire leurs graffitis imbéciles même sur les statues couvertes de prestige et d’histoire de Carthage ; on en a maintenant fini avec Ben Ali, avec la censure et l’étouffement des idées et de coeur opéré par son régime. Mais on en finira jamais avec l’idiotie des fondamentalistes islamiques qui promenent leurs femmes en burka, parce que c’est la seule façon par laquelle savent voir une femme : comme une bête dangeureuse. On en finira pas facilement, terrible dictature, avec ceux qui demandent maintenant de couper les mains, les jambes et les bras, suivant l’obsolète loi coranique, sans se faire aucun souci de l’Homme. Jésus, le Christ en est le plus grand champion, le Rédempteur de l’humanité, Lui qui a porté la Croix pour nous TOUS ; quant à la mafia et à al-Capone, nous les plaçerons comme un héritage historique de cet islam que tant s’acharnent à défendre par l’ignorance (mafia vient de l’arabe dialectal anciene "mafiah", c’est-à-dire "protection", la mafia est nait et c’est culturellement radiquée dans une ancienne terre d’islam, la Sicile)



que dieu te glorifie.
23 août 2011, par adyl

j’ai aimé ce que vous pensé . suis de ton coté. tu me trouvera a l’appui



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par Rédaction de reveiltunisien.org
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par Rédaction de reveiltunisien.org
Le frère de Leila Ben Ali, Belhassen Trabelsi, (...)

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Balade dans les coins obscurs de « la raison des Lumières ».
par Sami Ben Gharbia alias Chamseddine
7 mai 2003

Une armée à la pointe des dernières innovations, qui maîtrise chaque millimètre du ciel et de la terre est-elle incapable de protéger le musée de Bagdad, d’empêcher le pillage des administrations et des établissements étatiques, d’épargner les centrales électriques, l’eau et les populations civiles ? Une armée aussi sophistiquée que celle des Etats-Unis, aux ordres d’une « administration impériale » est-elle incapable de faire respecter la loi ? Pourquoi donc a-t-elle laissé faire saccager et piller ? Pourquoi avait-on eu l’impression qu’elle profitait des scènes de destruction, d’anarchie et de pillage passées en boucle, de Bagdad, par les chaînes de télévision du monde entier ?

Le but de la guerre, celui affiché par les « alliés », d’amener une démocratie est-il réalisable dans ce pays lorsque ses trésors culturels, millénaires, lui sont dérobés, ses puits de pétroles razziés et sa population affamée et assoiffée ?

Pour trouver des éléments de réponses à de telles questions difficiles, il est désormais impératif de creuser la raison du conquérant à la recherche de cette invariable logique qui caractérise son comportement à l’égard des peuples colonisés, non-occidentaux. La raison occidentale, tout au long de sa tumultueuse formation, avait construit une image de l’Autre et ce afin de valider moralement et idéologiquement les éventuelles barbaries et cruautés que perpétra ses conquérants, ses mercantiles et ses missionnaires dans les quatre coins du monde non-européen.

Les plus brillants esprits occidentaux, même parmi ceux qui ont forgé « l’esprit des lumières » et ceux qui se disaient combattre pour la liberté, la justice et le droit, ont tous ou presque développé une vision égocentrique basée sur le principe de la supériorité de la race blanche. Nietzsche, Marx, Engels, Tocqueville, Pascal, Camus… etc. ont tous cru à une certaine mission civilisatrice, donc coloniale de l’homme blanc. Certains d’entre eux avaient soutenu les conquêtes coloniales, d’autres avaient déshumanisé les non-européens et d’autres encore avaient même appelé à ravager tout ce que « les indigènes » possédaient comme bien moraux et matériaux.

Une simple balade à travers ce que plusieurs penseurs, politiciens et historiens avaient laissé permet de se faire une image sur les raisons de ce que Edward Said appelle : « l’incapacité de la conscience occidentale à remettre en cause le principe de la domination coloniale »(1) L’humanisme occidental, du moins dans son côté officiel, n’est selon Sartre qu’une« idéologie menteuse, l’exquise justification du pillage ; ses tendresses et sa préciosité cautionnaient nos agressions. »(2) Toujours selon les termes de Sartre, cet humanisme n’est en fait qu’un « spectacle (…) le strip-tease de notre humanisme. »

Déjà, le concepteur de la politique de domination, Machiavel, que le poète pakistanais, Mohammed Iqbal, qualifia de « messager de Satan »(3) avait théorisé qu’ « Un prince doit comprendre, s’il veut garder son pouvoir, qu’il lui faut souvent agir contre la foi, contre la charité, contre l’humanité et contre la religion »(4)

Alexis de Tocqueville, l’auteur de La démocratie en Amérique, l’un des grands esprits de la démocratie-coloniale et vieux fan du model américain, avait déclaré, lors de sa visite de l’Algérie en 1841 : « Je crois que le droit de la guerre nous autorise à ravager le pays et que nous devons le faire soit en détruisant les moissons à l’époque de la récolte, soit en dans tous les temps en faisant de ces incursions rapides qu’on nomme razzias et qui ont pour objectifs de s’emparer des hommes ou des troupeaux. »(5) Tocqueville va plus loin dans son esprit « démocratique » lorsqu’il dit : « J’ai souvent entendu en France des hommes que je respecte mais que je n’approuve pas trouver mauvais qu’on brûlât les moissons, qu’on vidât les silos et enfin qu’on s’emparât des hommes sans armes, des femmes et des enfants. Ce sont là, suivant moi, des nécessités fâcheuses, mais auxquelles tout peuple qui se voudra faire la guerre aux Arabes sera obligé de se soumettre. »(6) Malheureusement, le colon ne s’était pas limité seulement aux Arabes, tout non-Européen qui se dresse sur le chemin de la résistance au plan de l’hégémonie occidentale a été saccagé, toujours au nom d’une mission historique, et souvent divine de civilisation. Le besoin au recours à la barbarie a été toujours l’arme de l’Occident pour maintenir l’autre dans sa position de soumis. Et Nietzsche de dire : « On arrivera encore à découvrir quantité de ces succédanés de la guerre, mais peut-être, grâce à eux, se rendra-t-on de mieux en mieux compte qu’une humanité aussi supérieurement civilisée, et par suite aussi fatalement exténuée que celle des Européens d’aujourd’hui, a besoin non seulement de guerres, mais des plus grandes et des plus terribles qui soient (a besoin, donc, de rechutes momentanées dans la barbarie) pour éviter de se voir frustrée par les moyens de la civilisation de sa civilisation et de son existence même. » (7)

Jules Ferry, l’un des concepteurs de la politique coloniale française et ardent défenseur de la colonisation de la Tunisie - la localité de Menzel Bourguiba, dans les environs de Bizerte, avait pris son nom, et devenu durant toute la durée du « protectorat » : Ferry-ville - avait déclaré, le 29 juillet 1885, dans son célèbre discours devant la chambre des députés : « Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le droit de civiliser les races inférieures. » (8) Lorsque les races supérieures réclament ce droit, celle jugées inférieures n’ont même pas le droit à l’existence. Dans son livre La pensée allemande dans le monde, Paul Rohrbach, responsable de l’immigration allemande en Afrique du Sud-Ouest écrivit en 1912 : « Qu’il s’agisse de peuples ou d’individus, des êtres qui ne produisent rien de valeur ne peuvent émettre aucune revendication au droit à l’existence. » (9) Les dommages collatéraux, dans des guerres, même actuelles, qui opposent l’Occident aux autres, découlent de cette même vision des choses. « Le droit à l’existence » des êtres non-européens est soustrait lorsqu’il contraste avec « Le droit de la guerre » de l’homme occidental.

« Le droit international ne devient que des phrases si l’on veut également appliquer ses principes aux peuples barbares. Pour punir une tribu nègre, il faut brûler ses villages, on n’accomplira rien sans faire d’exemple de la sorte » (10) affirma de sa part à la fin du 19e siècle, Heinrich von Treischke, expert en politique internationale. On a vu l’étendu de ce principe actuellement avec la crise de l’Irak. Le droit international n’a aucune valeur lorsqu’il s’agit des peuples « barbares ». Le centre de détention de Guantanamo n’est-il pas l’expression emblématique de cette disparité dans le traitement des prisonniers de guerre ! cette idée de deux poids deux mesures n’est-elle pas si ancrée dans la structure mentale des élites occidentales ! Tocqueville n’avait-il pas franchement déclaré qu « Il doit donc y avoir deux législations très distinctes en Afrique parce qu’il s’y trouve deux sociétés très séparées. Rien n’empêche absolument, quand il s’agit des Européens, de les traiter comme s’ils étaient seuls, les règles qu’on fait pour eux ne devant jamais s’appliquer qu’à eux. » (11)

Aujourd’hui encore, en Irak de l’après Saddam, cette mission sacrée de l’occident, sous sa version américaine et britanique, est toujours de mise. « En voyant débarquer à Bagdad ce général Garner et son équipe de 450 administrateurs, on ne pouvait s’empêcher de penser que les Etats-Unis, en cette phase néo-impériale, reprenaient à leur charge ce que Rudyard Kipling a appelé « le fardeau de l’homme blanc ». Ou ce que les grandes puissances, dès 1918, qualifiaient de « mission sacrée de civilisation » en direction des peuples incapables(...) » (12)

Cette mission sacrée occidentale, celle qu’on nomme parfois de mission civilisatrice, d’autre de maintien de la paix, d’autre de démocratisation n’est elle pas une de ces éternelles fourberies destinées à entretenir le mythe de la supériorité des valeurs et du model occidentale ! la supériorité n’est-elle pas dans le domaine de l’armement et de la violence ? Même le théoricien du Choc des civilisations, Huntington l’admet : « L’occident a vaincu le monde non parce que ses idées, ses valeurs, sa religion étaient supérieures (rares ont été les membres d’autres civilisations à se convertir) mais plutôt par sa supériorité à utiliser la violence organisée. Les Occidentaux l’oublient souvent, mais les non-Occidentaux jamais. »(13) Pourquoi alors cette nouvelle chanson sur la démocratisation du monde arabe ? Ecoutons notre cher Mohammed Talbi : « Monsieur Hubert Védrine, ministre français des Affaires étrangères, me dit avec la superbe des convictions solidement établies que « la démocratie n’est pas du café instantané ». Je n’ai qu’à attendre ! Les Arabo-musulmans ne sont pas idiots au point de ne pas comprendre combien les gouvernants d’occident les méprisent. » (14)

Oui, ce que les gouvernants de l’Occident veulent réaliser ce n’est pas la démocratisation du monde arabe. C’est sa destruction. Ecoutons cette fois un des fameux de l’Irangate, Michael Ledeen lorsqu’il dit « La recherche de stabilité est indigne de l’Amérique. Notre pays est celui de la destruction créatrice. Nous ne voulons pas de stabilité en Iran, en Irak, en Syrie, au Liban, ni même en Arabie saoudite…La question est de savoir comment déstabiliser ces pays. Nous devons les détruire pour accomplir notre mission historique. » (15) Lorsque ce monsieur avait lancé cette phrase, il était difficile de savoir ce qu’il voulait dire par « pays ». S’agit-il du régime gouvernant le pays, le système politique, la population, la culture, la religion ou tout cela à la fois. Mais, quand le musée de Bagdad avait été pillé, quand les bombes n’épargnaient pas les civiles, quand on bombardait les centrales électriques et on privait d’eau les populations locales, sa phrase prenait son vrai sens.

« La violence coloniale ne se donne pas seulement le but de tenir en respect ces hommes asservis, elle cherche à les déshumaniser. Rien ne sera ménagé pour liquider leurs traditions, pour substituer nos langues aux leurs, pour détruire leur culture sans leur donner la nôtre ; on les abrutira de fatigue »(16) disait Sartre dans sa préface aux Damnés de la terre de Fanon. C’est l’humanité de l’autre qui est toujours niée lorsqu’il s’agit de conserver les intérêts économiques et politiques de « l’homme blanc ». La représentation dégradante de l’Autre a permis à l’Occident de jouer bien son rôle dans le spectacle de son « strip-tease humaniste ». Sinon qu’est ce qui a rendu possible de tels crimes contre l’humanité ? Cette constante contradiction de l’Occident officiel, celui des Etats, entre ses principes universels de libertés, de justice et de respects de la dignité humaine et son intolérable et infâme soutien aux dictateurs du monde arabe n’est elle pas le fruit de cette vision du monde, ancrée dans l’inconscient « blanc », celle qu’on appelle actuellement avec un raccourci aussi faussaire qu’insultant : « Deux poids, deux mesures » ?

Sihem Ben Serine avait-elle raison de dire : « Notre tentative de construire la démocratie doit s’appuyer sur votre [celui des occidentaux] modèle en vous considérant comme des exemples à suivre. »(17) Est-il sage d’être ce perpétuel bon élève de l’Occident en matière de projet politique ? Surtout lorsqu’on sait comment ont été fabriqués ces élèves. Rappelons-le pour ceux qui ont oublié l’historique de nos élites : « L’élite européenne entreprit de fabriquer un indigénat d’élite ; on sélectionnait des adolescents, on leur marquait sur le front, au fer rouge, les principes de la culture occidentale, on leur fourrait dans la bouche des bâillons sonores, grands mots pâteux qui collaient aux dents ; après un bref séjour en métropole, on les renvoyait chez eux, truqués. Ces mensonges vivants n’avaient plus rien à dire à leurs frères ; ils résonnaient ; de Paris, de Londres, d’Amsterdam nous lancions des mots « Parthénon ! Fraternité ! » et, quelque part en Afrique, en Asie, des lèvres s’ouvraient : « …thénon ! …nité ! » C’était l’âge d’or. » (18) L’objectif de cette élite, comme celle qui nous gouverne en Tunisie et ailleurs, mais aussi comme certaine voix de l’opposition, n’est pas la démocratisation du monde arabo-musulman, mais la continuation du pillage par d’autres moyens. « Le meilleur et le plus intelligent moyen d’ouvrir les marchés consistait à créer sur place une élite occidentalisée, assujettie au progrès économique et indifférente à ses conséquences sure la vie de ses compatriotes(…) Ces élites doivent, bien entendu, être armées, de façon à pouvoir imposer un type de développement qui, par nécessité, entraîne l’expropriation ou l’appauvrissement de la plupart des citoyens. Cela est resté l’un des buts principaux des programmes actuels d’aide : les deux tiers de l’aide que les Etats-Unis octroient aux pays du sud concernent l’assistance en matière de sécurité, et comprennent notamment un entraînement militaire et des transferts d’armes. » (19)

Une politique occidentale se basant sur une imagination militaire et un projet policier n’est pas digne d’être prise comme exemple à suivre. Quand-est ce que notre élite va comprendre qu’il vaut mieux s’adresser à la jeunesse tunisienne avec des mots simple non pompeux que de passer le reste de sa vie en invité des émissions télévisé pour traiter, entre deux séances publicitaires, de ce show inlassable qu’on nomme démocratie ou le « strip-tease humaniste ».


(1) Voir, Edward Said, l’Orientalisme, Editions du Seuil, Paris 1980.

(2) Jean-Paul Sartre, Préface aux Damnés de la terre, de Frantz Fanon, Paris, ةditions Maspero, 1961.

(3) « Alors arriva le messager de Satan / Le Florentin qui chérissait l’erreur / Et dont le collyre détruisit la vision des hommes. / Il écrivit un Traité pour les princes / Et ainsi sema dans notre argile la graine des conflits ; / Sa nature sombra dans les ténèbres, / Et sa plume, telle un glaive, coupa en morceaux la vérité. » Mohammed Iqbal, Les Mystères du Non-Moi ( Rumuz-e-Bikhudi), traduction du persan Djamchid Mortazavi et Eva de Vitray-Meyerovitch, Albin Michel, Paris,1989, p. 122.

(4) Machiavel, Le Prince, Le livre de poche, Paris, 1980, p.93.

(5) Alexis de Tocqueville, Travail sur l’Algérie. in Oeuvres complètes, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1991, p 752 cité in « Quand Tocqueville légitimait les boucheries », Par Olivier Le Cour Grandmaison, Le Monde diplomatique, juin 2001.

(6) Ibid.

(7) Humain. Trop humain, F. Nietzsche, Editions Gallimard, 1987, p.341.

(8) Inventer une mémoire commune, Alain Gresh, Manière de voir n؛58.

(9) Ibid.

(10) Ibid.

(11) Alexis de Tocqueville, Ibid.

(12) Néo-impérialisme, Ignacio Ramonet, Le Monde diplomatique, mai 2003.

(13) Samuel P. Huntington, Le Choc des civilisations, ةditions Odile Jacob, 1997 p.50.

(14) « Ben Laden : par lui-même, il n’est rien ! », Mohamed Talbi, Jeune Afrique l’Intelligent, numéro 2136, du 18 décembre 2001.

(15) « L’ordre américain coûte que coûte », par Ibrahim Warde, Le Monde diplomatique, avril 2003.

(16) Jean-Paul Sartre, Ibid.

(17) Démocraties à temps partiel, La restriction des droits en Occident joue en faveurs des dictateurs, par Francesco piccionni, Il Manifesto, 22 novembre 2001, traduit par Omar Khayyâm, « Tunisie, réveille-toi » 30 avril 2003.

(18) Jean-Paul Sartre, Ibid.

(19) Edward Goldsmith, « Seconde jeunesse pour les comptoirs coloniaux », Manière de Voir n.58.



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