Les articles publiés réflètent exclusivement les opinions des auteurs
Plan du site nous contacter joindre votre espace privé inscription

Information libre
Willis Fromtunis
Cliquez sur l'image pour accéder à l'article associé
Les images du Réveil
Cliquez sur l'image pour accéder à l'article associé

Derniers messages des forums


Une action en hommage à Zouhair Yahyaoui
18 juillet 2014, par jectk79

Mon amie ne sait pas rediger un com sur un article. Du coup il voulais souligner par ce commentaire qu’il est ravi du contenu de ce blog internet.


Pourquoi aller tracer partout pour faire établir des évaluations de d’assurances familiales alors qu’existent des portails tels que Sherpa-mutuelle.fr proposant de rapprocher les propositions avec un comparateur mutuelle sophistiqué en restant votre demeure ? site => mutuelle obligatoire


Abderrazek Bourguiba condamné à 25 mois de prison
15 novembre 2011, par Bourguiba

je vous remercie
bourguiba abderrazak



Quelques points marquant contre l’environnement en Tunisie
6 novembre 2011, par xZNRpEkXvbSPvAf

I like to party, not look articles up online. You made it hpaepn.



Et puis y a eu la Révolution :)
1er novembre 2011, par liliopatra

On est mardi 1er novembre 2011, déjà neuf mois que ben ali s’est enfui et il est caché, comme un rat, en Arabie Saudite. Son collègue Gaddafi a été tué.
Après la lecture de cette lettre, tout cela parait être comme un cauchemar pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu personnellement. Cependant, le mal a sévi longtemps, beaucoup trop longtemps en Tunisie. Il est temps que ça change.
Tout un système policier qui s’effondre, la justice vient de renaître, certes encore fragile mais sera équitable insh’Allah.



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

Oui il a un fils qui est mon meilleur ami et croyez moi, même si son père et loin de lui sa ne fait pas de lui un mauvais père il s’occupe très bien de lui et Selim va le voir de temps en temps. Je suis au cœur de cette affaire et je peux donc savoir les ressentis de chacun...



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

ةcoutez quand on ne connait pas la personne on ne juge pas ! Je connais personnellement Monsieur Tebourski et je sais que c’est un homme bon, et je pense que si il a demander a rester en France c’est surtout pour son Fils !
Ne le jugez pas car vous ne le connaissez pas comme je le connais ! Je suis la meilleure amie de son fils Selim. Je sais qu’Adel est un homme bon alors arrêtez tous vos blabla et essayer donc de comprendre le fond de la chose. Merci et bonne soirée



> Une pétition de 86 prisonniers tunisiens
30 octobre 2011, par Moussa

the death of an African giant

Par : Y. Mérabet
En outre, contrairement à ce que pensent aujourd’hui de nombreux libyens, la chute de Kadhafi profite à tout le monde sauf à eux. Car, dans une Afrique où les pays de la zone subsaharienne riche en ressources minérales tournaient complètement le dos à la France pour aller vers la Chine, il fallait bien que monsieur Sarkozy trouve un autre terrain fertile pour son pays. La France n’arrive plus à vendre ses produits manufacturés ou de décrocher un marché en Afrique, elle risque de devenir un PSD C’est pour cela que l’on a vu une France prête à tout pour renverser ou assassiner Kadhafi ; surtout quand l’on sait que la Libye est l’une des premières réserves en Hydrocarbures d’Afrique et de Sebha est la capitale mondiale du trafic Franco-libyen de concentré d’uranium Nigérien. Egalement, l’on sait que jusqu’ici, les populations libyennes n’avaient rien à envier aux Français, ils vivaient richement mieux sans se suer. Puisque Kadhafi faisait tout son possible pour les mettre à l’abri du besoin. Il est donc temps pour les libyens de choisir pleinement futur partenaire occidental. Car si en cinquante ans de coopération la France n’a pu rien apporter à l’Afrique subsaharienne. Vat-elle apporter maintenant aux libyens un bonheur supérieur à celui que leur donnait leur Guide. Rien à offrir à ces ignorants de libyens, sauf des repas communs dans les poubelles de la ville Paris, en France c’est déjà la famine ? Lui, qui durant plusieurs décennies était l’un des faiseurs d’hommes les plus efficaces sur le continent Africain. De son existence, Kadhafi était le leader le plus généreux d’Afrique. Pas un seul pays africain ne peut nier aujourd’hui n’avoir jamais gouté un seul pétro –Dinar du guide Libyen. Aveuglement, et motivé par son projet des Etats-Unis d’Afrique, Kadhafi de son existence a partagé l’argent du pétrole libyen avec de nombreux pays africains, qu’ils soient Francophones, Anglophones ou Lusophones. Au sein même de l’union Africaine, le roi des rois d’Afrique s’était presque érigé en un bailleur de fond très généreux. Jusqu’à l’heure actuelle, il existe sur le continent de nombreux présidents qui ont été portés au pouvoir par Kadhafi. Mais, curieusement, même pas un seul de ces élèves de Kadhafi n’a jusqu’ici eu le courage de lui rendre le moindre hommage.Au lendemain du vote de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, certains pays membres de l’union africaine sous l’impulsion de Jacob Zuma ont tenté d’apporter un léger soutien au guide libyen. Un soutien qui finalement s’est éteint totalement sans que l’on ne sache pourquoi. Même l’union africaine qui au départ conditionnait avec amertume la prise du pouvoir libyen par un groupe de terroristes et la reconnaissance du CNT libyen constitués de traitres, s’est finalement rétracté de façon inexplicable. Et curieusement, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement consensuel n’a été formé en Libye. Depuis l’annonce de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, cette union africaine dont Mouammar Kadhafi était pourtant l’un des principaux défenseurs et ayant assuré le dernier mandat, n’a encore délivré aucun message officiel de condoléance à ses proches ou de regret. Egalement, même ceux qui hier tentaient de le soutenir n’ont pas eu le moindre courage de lever leur petit doigt pour rendre hommage à leur mentor. Jusqu’à l’heure actuel, seul l’ancien archevêque sud-africain et prix Nobel de paix Desmond TUTU a regretté cet acte ignoble. Même le président Abdoulaye Wade que l’on sait pourtant proche des révoltés libyens n’a pas encore salué la mort de l’homme qu’il souhaitait tant. Le lendemain de sa mort, un vendredi pas un musulman n’a prié pour lui ?.. A ce jour, sur le continent Africain, seul l’homme de la rue et les medias ont le courage de parler de cette assassina crapuleux du guide libyen. Mais, cette attitude des dirigeants africains ne surprend personne, dans la mesure où l’on sait que chaque président a peur de se faire remarquer par un Nicolas Sarkozy qui est capable de tout si la tête d’un président africain ou d’un arabe l’énerve.
Conclusion La Libye et l’Afrique toute entière viennent de tourner une page d’or avec la perte de Mouammar .
Traitre et maudit que je sois, si j’étais un libyen ?

Journaliste indépendant (Algérian Society for International Relations)
119, Rue Didouche Mourad
Alger centre



Liberté pour le Docteur Sadok Chourou
29 octobre 2011, par Dr. Jamel Tazarki

J’ai écrit un livre qui mérite d’être lu :
TOUT EST POSSIBLE - L’AVENIR DE LA TUNISIE
Vous pouvez télécharger le livre sur mon site Internet :
http://www.go4tunisia.de
Dr. Jamel Tazarki
Allemagne



DECES D’OMAR CHLENDI
28 octobre 2011, par bourguiba

Ma mére Térésa oui notre mére je suis abderrazak bourguiba le frére de mon meilleur ami Farouk .
vous peut etre me connait mais je pense pas que nous avont eu l’occasion de vous voir .

je suis désolé pour ce qui a passé pour mon frére Farouk .
Omar etait un homme exeptionnel un vrai homme j’ai passé avec lui 6 mois dans le prison nous étions plus que deux fréres.

soyez fiére de Farouk
et que la paradi soit pour lui



Projet libéral pour une nouvelle monarchie démocratique et laïque en Tunisie
22 octobre 2011, par Victor Escroignard

La Monarchie Constitutionnelle est l’avenir est la garantie des droits et libertés pour la Tunisie, la Libye et toute l’Afrique du Nord. Le Roi est l’âme du peuple, Il est porteur du sentiment d’unité nationale et du patrimoine historique du peuple. LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE EST LE PLUS SUR MOYEN POUR EVITER QU’UN PRESIDENT FINISSE UN JOUR EN DICTATEUR (voyez le cas du roi d’Espagne, sauveur des libertés après le Franquisme).



> Lotfi Hamdi, une Barbouze qui se voit ministrable
4 octobre 2011, par Anti Lotfi Hamdi

Bonjour Mesdames, Messieurs,

Je souhaite attirer votre attention sur le faite que ce Barbouze comme vous le dites, a retourné sa veste à l’instant où il s’est assuré du départ définitif du ZABA plus exactement le 18 Janvier 2011.

Mais encore ce dernier qui détient pas un seul titre comme auprès du RCD mais aussi faison parti de plusieurs association et surout la chambre Franco-Tunisienne de marseille ou il a volé récemment le portfolio pour se faire une nouvelle peau et une nouvelle virginité auprès de la Tunisie, avec un pseudo symposium tenue au pôle technologique sis à la Gazelle (Ariana).

Rappel du passé : Khaled Néji représentant de l’office de l’huile près du consulat générale de Tunisie à Marseille a été victime de sa (Stoufida).
Monsieur Kahled Néji a été limogé de son poste, radié de ses fonctions, décédés suite à une attaque cardiaque après avoir visité les prisons Tunisiennes

Je souhaite que cette personne n’intervienne plus sur le sol Tunisien afin de crée des réseaux encore pire qu’avant et revenir au pouvoir par la fenêtre.

Aidez moi à dire la vérité sur ce malheureux de la Sbikha (kairouan) qui fout la honte à son peuple.

Ce Virus, qui trompe sa femme sans scrupule ni honte. A trahit ce que nos ancêtres ont essayé de bâtir, bravour, fraternité dévouement, sincérité.

Il est et il sera toujours à l’antipode des Tunisiens , lèches botes et au plurielles

Vive la Tunisie sans hypocrites



Blog dédié à la défense du prisonnier politique Abderrahmane TLILI
4 octobre 2011, par bechim

bonjour je suis tres heureuse que mr tlili soit libere mais je n arrive pas avoir de nouvelles precises je tiens a dire que c est un MONSIEUR exceptionnel et qu il ne merite vraiment pas ce qu il a endure j aimerai pouvoir lui exprimer tte ma sympathie



> Tunisie, l’agression abjecte sur Samia Abbou par les voyous de Ben Ali
26 septembre 2011, par Liliopatra

Voilà quatre ans se sont écoulés et votre combat a porté ses fruits. J’aurais pas osé signer ces quelques mots par mon nom réel si vous n’avez pas milité pour ’ma’ liberté. Reconnaissante et le mot ne peut résumer ce que je ressens et tout le respect que je vous porte.

Merci...

Lilia Weslaty



> Les procès de l’ignorance et les progrés de l’Homme
24 septembre 2011, par a posteriori, l’auteur Nino Mucci

Les petits cons s’amusent à faire leurs graffitis imbéciles même sur les statues couvertes de prestige et d’histoire de Carthage ; on en a maintenant fini avec Ben Ali, avec la censure et l’étouffement des idées et de coeur opéré par son régime. Mais on en finira jamais avec l’idiotie des fondamentalistes islamiques qui promenent leurs femmes en burka, parce que c’est la seule façon par laquelle savent voir une femme : comme une bête dangeureuse. On en finira pas facilement, terrible dictature, avec ceux qui demandent maintenant de couper les mains, les jambes et les bras, suivant l’obsolète loi coranique, sans se faire aucun souci de l’Homme. Jésus, le Christ en est le plus grand champion, le Rédempteur de l’humanité, Lui qui a porté la Croix pour nous TOUS ; quant à la mafia et à al-Capone, nous les plaçerons comme un héritage historique de cet islam que tant s’acharnent à défendre par l’ignorance (mafia vient de l’arabe dialectal anciene "mafiah", c’est-à-dire "protection", la mafia est nait et c’est culturellement radiquée dans une ancienne terre d’islam, la Sicile)



que dieu te glorifie.
23 août 2011, par adyl

j’ai aimé ce que vous pensé . suis de ton coté. tu me trouvera a l’appui



Les derniers articles de la rubrique RdP d’Ahmed Fouednejm

3 juin 2004

Revue de presse n°444 du jeudi 3 juin 2004
par Ahmed Fouednejm
N ° 444 La Revue de Presse (RDP) est publiée (...)

2 juin 2004

Revue de presse n°443 du lundi 31 mai 2004
par Ahmed Fouednejm
N ° 443 La Revue de Presse (RDP) est publiée (...)

12 novembre 2003

Radia Nasraoui hospitalisée suite à la dégradation de son état de santé
par Ahmed Fouednejm
Remarque personnelle : Vous noterez que la (...)

8 novembre 2003

L’arbitraire règne toujours à Tunis (Le Soir)
par Ahmed Fouednejm
Le Soir (belge), 8 novembre 2003 http://www.lesoir

19 octobre 2003

RDP spéciale : Palestine + Tunisie
par Ahmed Fouednejm
Cette RDP spéciale contient un communiqué de (...)

1er octobre 2003

Revue de presse spéciale : Comment réussit-on à transformer deux ordures en deux héros ?
par Ahmed Fouednejm
http://www.kalimatunisie.com/num17/... (...)

30 septembre 2003

RDP spéciale : Deux infos tunisiennes
par Ahmed Fouednejm
Quand j’écrivais, hier, "A très bientôt", je ne (...)

29 septembre 2003

Revue de presse n°442
par Ahmed Fouednejm
N ° 442 La Revue de Presse (RDP) est publiée (...)

22 septembre 2003

RDP spéciale "politique-fiction
par Ahmed Fouednejm
Quinze mois après l’arrestation de son (...)

21 juillet 2003

Revue de Presse : Décès du père de Zouhair Yahyaoui
par Ahmed Fouednejm
Décès du père de Zouhair Yahyaoui 21 juillet (...)

partager:
Bibliothèque > Revue de presse > RdP d’Ahmed Fouednejm
Revue de presse n°349
par Ahmed Fouednejm
25 février 2003

La Revue de Presse (RDP) est publiée quotidiennement sur le site www.reveiltunisien.org. La RDP prend un petit congé demain mercredi. Elle sera de retour jeudi

Vous êtes désormais 150 personnes à recevoir quotidiennement la RDP.
N’hésitez pas à la transférer à vos amis.

fouednejm@hotmail.com


La revue de presse, ce sont les meilleurs articles des principaux quotidiens européens ainsi que les infos de dernière minute des agences de presse choisis pour vous en toute subjectivité par Ahmed fouednejm. Les URL de quelques articles du site de la télévision qatarie Al Jazeera (en arabe) et d’Al Quds Al Arabi (journal panarabe édité à Londres) seront également donnés.


Sommaire :

Partie arabe : (Al Jazeera) :

  1. Date du sommet de la Ligue Arabe : Les modérés préférent le 1er mars. Ceux qui cherchent à éviter la guerre planchent pour le 14 mars http://www.aljazeera.net/news/arabic/2003/2/2-25-7.htm
Partie Française : (Le Monde, AFP, La Presse, TUNeZINE)
 
Au sommaire aujourd’hui 8 articles et dépèches du Monde (édition du 26 février), de La Presse, de TUNeZINE et de l’AFP.
  1. Guerre contre l’Irak : 2ème résolution cntre mémorandum, une dernier chance à l’Irak selon Fleischer, manifestations "officielles" en Tunisie, (Le Monde, AFP)
  2. Palestine : Gaza, ville meurtrie, Un maire PCF devant la justice pour son appel au boycott (Le Monde)
  3. Lettre ouverte au PDP (TUNeZINE)
  4. Le Monde répond au livre "La face cachée du Monde (3 articles du Monde). Principale information : il va y avoir des poursuites judiciares.
Achevée aujourd’hui à 16 H 38 GMT.
 
Bonne lecture !
 

 
 
I Guerre contre l’Irak :
 
 
Irak : résolution pour la guerre, "mémorandum" pour la paix
Une nouvelle résolution sur l’Irak, parrainée par le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l’Espagne, a été déposée, lundi 24 février, au Conseil de sécurité. Relevant la "violation patente" de ses obligations par l’Irak, elle affirme que Bagdad "n’a pas saisi la dernière possibilité qui lui était offerte" pour se soustraire à de "graves conséquences", c’est-à-dire à une guerre. De leur côté, la France, l’Allemagne et la Russie, avec le soutien de la Chine, ont mis en circulation un "mémorandum", qui propose un échéancier précis pour des inspections renforcées comme alternative au recours aux armes. Dans une interview à la chaîne américaine CBS, qui n’a pas encore été diffusée, saddam hussein (Note de la RDP : il manque les majuscules) refuserait de se conformer à la demande des inspecteurs de détruire ses missiles d’une portée prohibée.

New York (Nations unies) de notre correspondante

Signe de l’attachement que portent les Etats-Unis, et surtout le Royaume-Uni, à une sanction de leurs projets par l’ONU, malgré les réticences de la majorité des membres du Conseil de sécurité, Londres et Washington ont introduit lundi 24 février, en compagnie de Madrid, un projet de résolution se bornant à affirmer que l’Irak a manqué l’occasion qui lui avait été offerte à l’automne de se défaire de ses armes de destruction massive.

Le texte est volontairement anodin. On chercherait en vain la menace d’une guerre, d’une intervention militaire contre Saddam Hussein, ou même de "graves conséquences", traduction de bombardements imminents en langage onusien. Là où la résolution 678 du 29 novembre 1990 fixait à l’Irak l’ultimatum du 15 janvier suivant pour retirer ses troupes du Koweït sous peine de recours à " tous les moyens nécessaires", le texte anglo-hispano-américain de lundi tient en un paragraphe opérationnel long d’une seule phrase : le Conseil y est appelé à dire que "l’Irak n’a pas saisi la dernière possibilité qui lui était offerte par la résolution 1441".

Mais les diplomates n’ont pas manqué de faire remarquer que l’essentiel réside dans les préambules. Les menaces de conséquences et la fameuse référence au "material breach", la "violation patente", qui, dans le jargon diplomatique, autorise le recours à la force, figurent dans ces 10 considérations préliminaires. S’il ne demande pas au Conseil de reconnaître l’Irak en violation de ses obligations de désarmement, le projet annule la dernière chance qui avait été octroyée à Bagdad par la résolution du 8 novembre. L’Irak se retrouve donc accusé de la même "violation patente" des résolutions des Nations unies que celle qui lui est reprochée depuis août 1991 (1990 au lieu de 1991 ?) et qui est susceptible de justifier un recours à la force.

Cette approche toute en finesse a suscité quelque ironie dans les couloirs du Conseil. "On voit apparaître un nouveau concept : la guerre préambulaire", a remarqué un ambassadeur européen. "C’est manifestement le fruit d’un compromis entre les auteurs anglais et américains, analysait un autre diplomate, mais on attendait plutôt l’autre version, la version dure." Jusqu’à ce week-end, la presse américaine avait fait état de la version "musclée", sur la foi de sources de l’administration Bush. Selon certains experts, les Britanniques auraient pesé en faveur d’un texte moins explicite afin de ne pas donner aux membres non permanents du Conseil "l’impression de voter la guerre". Mais, demandait un spécialiste du dossier, si on estime que la guerre est justifiée, "pourquoi ne pas appeler un chat un chat ?" C’est l’ambassadeur anglais Sir Jeremy Greenstock qui a introduit le projet.

Les Américains avaient pris soin de faire savoir que, s’ils soutenaient entièrement le texte, ils n’en étaient que les coparrains, et l’ambassadeur Negroponte, habituellement l’un des premiers, dans l’ordre de préséance, à commenter les événements pour les caméras, n’a fait cette fois qu’une apparition modeste. Le projet a été aussitôt "passé au bleu", c’est-à-dire introduit officiellement. Il peut être amendé, mais ses auteurs ne comptent accepter que des modifications mineures, a prévenu M. Greenstock. Le Conseil ne sera pas appelé à voter avant qu’un "vrai débat" n’ait eu lieu, a-t-il dit, laissant "encore du temps" à l’Irak pour "faire le bon choix".

Alors que les quinze ambassadeurs du Conseil étudiaient le texte à huis clos, et se voyaient remettre en parallèle le mémorandum franco-russo-allemand d’inspections renforcées, l’ensemble des diplomates prenaient connaissance du projet. "C’est vague", disait un conseiller africain, perplexe. "Vague ? C’est une déclaration de guerre !, contredisait l’un de ses collègues arabes. C’est un texte qui autorise la guerre. Un constat d’échec des inspections."

Dans la salle des consultations, les ambassadeurs ont fait un tour de table. "Au moins les cartes sont sur la table", a estimé l’ambassadeur angolais. Son homologue russe s’est livré à une critique du texte point par point, demandant des précisions sur les "fausses informations" délivrées par l’Irak, à en croire le sixième paragraphe.

Il a aussi souligné que, même si l’on pouvait reprocher des omissions à Bagdad, le gouvernement avait aussi fourni récemment une trentaine de documents supplémentaires aux inspecteurs. L’ambassadeur français a estimé que le texte, implicitement ou pas, mettait le Conseil en demeure de choisir entre la poursuite des inspections et l’intervention militaire.

Le représentant mexicain, coutumier du fait, a posé des questions en apparence banales. "L’Irak n’a pas saisi sa dernière possibilité. Juridiquement, cela veut dire quoi ?", a-t-il demandé, selon le résumé d’un participant aux consultations. "Les auteurs du texte souhaitent-ils l’arrêt des inspections ?, a-t-il demandé. Les sérieuses conséquences sont-elles déjà prévues ou faudra-t-il adopter une autre résolution ultérieurement ?"

Le Pakistan a insisté sur l’unité du Conseil, manière de supplier les grandes puissances de se mettre d’accord avant d’infliger des choix cornéliens aux non-permanents. La Guinée et le Cameroun ont indiqué qu’ils soumettraient à leurs capitales le projet anglo-américain et l’alternative française. Les membres du Conseil sont au moins tombés d’accord sur un projet : celui de se revoir jeudi 27 février.

Corine Lesnes

Les Américains pour un consensus à l’ONU

Selon un sondage publié, lundi 24 février, par la chaîne ABC et le Washington Post, 56 % des personnes interrogées jugent que le plus important pour les Etats-Unis est de continuer à essayer d’amener le Conseil de sécurité à rejoindre leur position, même si cela les oblige à différer encore la guerre. 63 % des Américains sont également favorables à une invasion pour renverser Saddam Hussein et 40 % approuvent "fortement" ce projet. Moins de 20 % sont "fortement" opposés à une action militaire.

Si les Nations unies rejettent une guerre, les Américains n’y sont plus favorables qu’à 50 %, mais ce soutien remonte à 57 % si les principaux alliés des Etats-Unis y participent, même sans mandat de l’ONU. Une majorité de 55 % approuve l’attitude du président Bush sur le dossier irakien, soit une baisse de six points par rapport à il y a deux semaines. - (AFP.)

 
 
25 février, 15h58
Toujours une petite chance de désarmer l’Irak pacifiquement (Maison Blanche)
 
Le président américain George W. Bush estime qu’il y a toujours une petite chance de désarmer l’Irak pacifiquement, a déclaré mardi le porte-parole de la Maison Blanche Ari Fleischer.
"Le président n’a pas perdu espoir que cela puisse être fait pacifiquement", a souligné M. Fleischer lors d’un point de presse.
Il a toutefois répété que si les Nations Unies ne parvenaient pas à s’entendre pour obliger le dirigeant irakien Saddam Hussein à désarmer, "une coalition de pays volontaires le fera".
 
 
 

Dans plusieurs villes de l’intérieur

Marches de solidarité avec le peuple irakien

Des marches de solidarité avec le peuple irakien frère ont eu lieu dans plusieurs villes de l’intérieur du pays.

• A Sousse, une grande marche est partie de la place Farhat-Hached pour parcourir les principales artères de la ville. Y ont pris part des représentants du Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD), du Parti de l’unité populaire (PUP), de l’Union démocratique unioniste (UDU) et des organisations nationales, à savoir l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt), l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap) et l’Union nationale de la femme tunisienne (Unft). Des représentants de la section de Sousse du Conseil de l’Ordre des avocats, des différentes composantes de la société civile, des étudiants et des jeunes y étaient également présents.

Les participants à cette marche ont scandé des slogans de solidarité avec le peuple irakien, appelant à un règlement pacifique de la question irakienne. Des banderoles exprimaient le refus de la logique de guerre, de même que le soutien au peuple palestinien dans son combat héroïque pour le recouvrement de ses droits légitimes.

• Une procession similaire de solidarité s’est déroulée à Bizerte, avec la participation de représentants du Rassemblement Constitutionnel Démocratique, du Parti de l’unité populaire et des organisations nationales, ainsi que des représentants des différentes composantes de la société civile, des jeunes et des étudiants. Au cours de cette marche, partie de la place 7-Novembre et qui a parcouru plusieurs artères de la capitale de l’Evacuation, divers slogans ont été scandés, en particulier en faveur de la paix, de la solidarité avec le peuple irakien et du soutien au peuple palestinien.

La ville de Gafsa a été, elle aussi, le théâtre d’une marche de solidarité avec le peuple irakien frère, avec la participation d’un grand nombre de citoyens et citoyennes, de militants du RCD et du Parti social libéral (PSL), d’anciens résistants, ainsi que de membres des organisations nationales, des associations et des différentes composantes de la société civile. De nombreux étudiants et jeunes y ont pris part.

Divers slogans ont été scandés au cours de cette marche, notamment en faveur d’un règlement pacifique de la crise irakienne, de l’attachement à la légalité internationale et du soutien au peuple palestinien dans son combat pour le recouvrement de ses droits légitimes.

• Une autre marche de solidarité avec le peuple irakien frère a eu lieu à Gabès, avec la participation des partis du Rassemblement Constitutionnel Démocratique, du Mouvement des démocrates socialistes, de l’Union démocratique unioniste et du Parti de l’unité populaire, ainsi que des représentants des organisations nationales et des associations.

Au cours de la procession qui a parcouru les principales artères de la vile, les participants, hommes, femmes, jeunes et moins jeunes, ont scandé des slogans hostiles à la logique de guerre et favorables à un règlement pacifique du problème irakien.

• A Zaghouan, des centaines de personnes ont parcouru les artères de la ville dans une marche de solidarité avec le peuple irakien frère, notamment des représentants du Rassemblement Constitutionnel Démocratique et des sections régionales des organisations nationales et associations. Les manifestants ont appelé au respect de la souveraineté des peuples, brandissant des banderoles comportant des inscriptions en faveur de la paix et du recours à la légalité internationale pour le règlement de la crise irakienne.

 
 
II Palestine :
 
 
 
A Gaza : "J’ai tout perdu, mon travail, ma maison et mes biens"
Le propriétaire d’un atelier détruit par Israël plaide sa bonne foi
 reportage Mohammed al-Katta était soupçonné par Tsahal de fabriquer des armes

Gaza de notre envoyé spécial

De l’atelier, il ne reste plus rien. Les deux étages du bâtiment, soufflés par les charges explosives déposées par les militaires israéliens, se sont abattus sur les machines installées au rez-de-chaussée. Provisoirement relogé à quelques centaines de mètres de là, leur propriétaire, Mohammed al-Katta, ne sait pas ce qu’il va devenir. "Il y avait au moins pour 250 000 dollars en matériel. J’ai tout perdu : mon travail, ma maison et mes biens. Les vêtements que je porte, c’est tout ce que j’ai pu emporter", assure-t-il. "Si seulement, ils s’étaient contentés de détruire les machines", gronde son voisin, Mahmoud al-Katta. Le bâtiment a en effet explosé après le départ des soldats, tuant trois jeunes Palestiniens qui habitaient les lieux, Alaa al-Helou, son frère Saïd et leur cousin Tamir al-Katta, venus mesurer l’étendue des dégâts.

L’armée israélienne avait effectué ce raid meurtrier dans la nuit du 18 au 19 février dans le quartier de Toufah, à Gaza. Il s’agissait de représailles après l’explosion d’un blindé, le 15 février, près de la colonie de Dugit. Officiellement, l’incursion avait permis la destruction de "quatre ateliers de fabrication d’armes", et plus précisément "de 32 tours utilisés pour produire des mortiers et des missiles Kassam", selon les termes du communiqué publié par l’armée israélienne après l’opération. "Je défie Israël d’apporter la moindre preuve de cela", proteste Mohammed al-Katta. "Tout est resté sur place, sous les gravats. Si on creuse, on trouvera des machines, du matériel prêt à être installé, mais rien de plus", ajoute-t-il. Spécialisé dans le matériel d’irrigation, ce robuste quinquagénaire préparait des pompes et des tuyaux de distribution métalliques pour les paysans de Gaza. "Depuis le début de l’Intifada, mon activité avait baissé d’environ 50 %. Heureusement, j’avais encore un gros client qui me permettait de tenir le coup", raconte-t-il. Les huit machines de son atelier lui permettaient notamment de couper et de souder les tuyaux.

"UN BASTION DU HAMAS"

De quoi faire des mortiers ou des roquettes artisanales ? L’artisan secoue la tête. "Je ne sais pas précisément comment ils sont faits. Mon atelier donnait sur la rue. Tout le monde pouvait voir ce que je faisais. Croyez-vous que j’aurais pris ce risque avec tous les collaborateurs palestiniens qui travaillent pour les Israéliens ? D’autant que je savais bien que les Israéliens s’en prennent maintenant aux ateliers de métallurgie", assure-t-il.

Un voisin avance une explication : "Les collaborateurs doivent donner des informations pour avoir la paix. Ils ont pu dire n’importe quoi à propos de la maison. Lorsqu’ils sont venus, les Israéliens n’ont pas pris le temps de vérifier." A côté de l’atelier, une teinturerie spécialisée dans le lavage des jeans neufs a été elle aussi détruite et une école du Mouvement de la résistance islamique (Hamas) sérieusement endommagée. Un porte-parole de l’armée israélienne avait décrit ce quartier après l’opération comme un bastion du Hamas. Sur les murs des ruelles, les graffiti en l’honneur du Fatah tiennent la dragée haute aux slogans en faveur des mouvements armés islamistes et les frais pour les funérailles des trois jeunes Palestiniens victimes de l’explosion de la maison ont été payés par le Fatah. L’un d’entre eux, Saïd, "était employé dans la zone industrielle de Erez, en bordure de la bande de Gaza, précise Mahmoud al-Katta. Ce qui veut dire qu’il avait obtenu un permis de travail. Si les services de sécurité israéliens avaient donné leur feu vert, c’est qu’il était "clair" à leurs yeux."

Juste après l’opération, des roquettes artisanales ont à nouveau été tirées sur Israël, sans provoquer de dégâts. L’armée israélienne a répliqué le 23 février en occupant pendant quarante-huit heures la localité de Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza, d’où partent généralement les tirs de ces mortiers artisanaux. Au cours de cette réoccupation, sept Palestiniens ont trouvé la mort dans des accrochages.

L’incursion n’a pourtant guère produit d’effets malgré les moyens déployés - plusieurs dizaines de blindés et un soutien d’hélicoptères de combat. De nouvelles roquettes ont en effet été tirées alors que l’armée campait toujours dans Beit Hanoun. Tombées sur la ville de Sdérot et ses environs, elles n’ont fait ni victimes ni dégâts. La première n’a pas explosé et les quatre autres sont arrivées dans les champs. De fabrication artisanale et d’une portée maximale de 12 km, les roquettes Qassam transportent une charge de 5 kg et sont souvent imprécises.

Gilles Paris

 

http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3224—310578-,00.html

Un maire (PCF) du Nord poursuivi en justice pour le boycott de produits israéliens
Selon l’avocat de l’élu, les parties civiles seraient irrecevables dans la mesure où elles n’émanent pas de représentants du pays concerné.

Lille de notre correspondant régional

Le boycott des produits d’un pays tombe-t-il sous le coup de la loi réprimant la discrimination raciale ? Le sujet sera soumis à la réflexion des magistrats du tribunal de grande instance de Lille le 12 mars, sur fond d’accusations d’antisémitisme lancées par les représentants de la communauté juive du Nord contre Jean-Claude Willem, maire (PCF) de Seclin, une commune de la banlieue lilloise.

L’affaire a commencé le 3 octobre 2002, quand M. Willem a annoncé à son conseil municipal qu’il avait demandé au service de restauration des cantines scolaires de boycotter les produits en provenance d’Israël, "à commencer par les jus de fruits". Le maire venait de visiter une exposition photographique consacrée aux territoires occupés et assurait vouloir marquer ainsi son opposition "aux crimes du gouvernement d’Israël et de son armée", notamment à Djénine. "Des Israéliens m’ont assuré de leur soutien", ajoutait-il alors, précisant avoir "réagi avec [ses] tripes".

Le maire de Seclin semble avoir eu une réaction du même ordre lorsque Jean-Claude Komar, président de l’association cultuelle israélite du Nord, lui a adressé une lettre afin, explique ce dernier, de "lui expliquer que son geste ne favorise pas la paix et risque de pénaliser tout autant les Palestiniens" qui cultivent les oranges pour les Israéliens. M. Komar affirme avoir reçu en réponse "une lettre d’insultes où il [le] traite d’extrémiste, [l’] accuse de falsifier la vérité et écrit que les images des ruines du siège de l’Autorité palestinienne à Djénine lui rappellent Oradour". "Je suis contre tous les terrorismes, mais je ne supporte pas qu’on puisse utiliser six millions de morts pour justifier les politiques les plus horribles", explique le maire.

Estimant que l’initiative de M. Willem est susceptible de favoriser la montée de l’antisémitisme dans la région, M. Komar ainsi qu’un particulier, Guy Bensoussan, ont alors décidé de porter plainte contre lui. Le maire de Seclin a ainsi reçu, le 7 janvier, une citation à comparaître qui mentionne l’accusation d’"avoir provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes, en raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, en l’espèce en demandant aux services de restauration de boycotter les produits israéliens".

L’avocat de l’élu, Me Daniel Joseph, s’est étonné de cette accusation : "Il s’agit, à mon sens, de la première poursuite lancée à l’initiative du parquet dans ce domaine, a-t-il déclaré. Je ne vois pas en quoi un boycott peut constituer une incitation à la haine raciale. C’est ubuesque." Selon lui, les parties civiles seraient irrecevables dans la mesure où elles n’émanent pas de représentants du pays concerné.

"Les victimes ont insisté pour que le parquet soutienne leur plainte, a indiqué au Monde le procureur adjoint chargé de l’affaire, Gérald Vinsonneau. En pareil cas, je renvoie [le dossier] devant le tribunal. Je fais de même pour les plaintes pour discrimination à l’entrée des discothèques. C’est aux magistrats du siège de décider. Même s’ils se prononcent souvent pour la relaxe."

Le maire de Seclin, lui, s’estime insulté. A l’audience du 12 mars, où il dit vouloir se rendre "non pas en défense, mais en accusation", il compte produire des témoignages de personnalités "sur la réalité de ce qui se passe sur place".

Jean-Paul Dufour

 
III PDP :
 
 
Lettre ouverte au Parti Démocrate Progressiste : Participer aux élections, dans les conditions actuelles, serait une erreur stratégique !

Bonjour au Parti Démocrate Progressiste,

Vous désignez aujourd’hui votre candidat à la présidentielle de 2004.

Loin de moi l’idée de donner des leçons à des personnes que je respecte, qui ont le double de mon âge et beaucoup plus d’expérience politique que moi. Il s’agit simplement d’une opinion personnelle que je crois utile de vous faire partager.

Je pense que l’idée de se présenter aux présidentielles (et aux législatives) de 2004 est une mauvaise idée.

ةlectoralement, vous savez très bien que le Parti Démocrate Progressiste n’a aucune chance pour les présidentielles et pourrait difficilement gagner des sièges de députés.

Politiquement, le fait de participer à ces élections permettrait une légitimation au pouvoir. Il pourra se targuer qu’un parti aussi "radical" que le Parti Démocrate Progressiste (qui demande l’amnistie générale, qui critique "vertement" les choix gouvernementaux et qui a accueilli la plupart des réunions de l’opposition ces cinq dernières années) ait la possiblité de présenter son candidat. D’ailleurs, si j’avais été à la place du pouvoir, je n’hésiterai pas une seconde à "donner" quelques sièges au Parti Démocrate Progressiste et à gratifier son candidat aux présidentielles (Me Chebbi vraisemblablement), d’un 15 % très flatteur . Ce serait la preuve "éclatante" que la Tunisie est une Démocratie !

Or, le problème est bien plus fondamental que ces élections. Le problème est que nous sommes, et vous le savez très bien, dans une configuration où il n’y a aucune possiblité de "jouer le jeu" tellement tout est biaisé et tellement les règles du jeu sont, à la base, faussées.

J’entends déjà votre réponse : Les tunisiens sont concernés par les élections de 2004 et les partis d’opposition doivent leur donner des réponses et leur offrir des choix "sérieux". C’est tout à fait défendable. Mais, sachant que l’accès aux médias vous est refusé, que vos réunions sont perturbées, que la loi de financement des partis vous exclut en ne vous donnant que des miettes, que tout un appareil étatique est face à vous, y-t-il vraiment un autre choix à l’opposition que de boycotter ?

Lecteur Assidu
www.tunezine.com

23-02-03
 
 
IV Le Monde :
 
 
 
"Le Monde" est-il un danger pour la démocratie ?
Dans "La Face cachée du "Monde"", Pierre Péan et Philippe Cohen entendent "dénoncer les méthodes" d’un journal tenté par "l’abus de pouvoir permanent". Ils s’en prennent surtout à son équipe dirigeante qui, selon eux, serait animée par "le dénigrement et la détestation de la France".

Il y a deux ans, deux journalistes, Pierre Péan et Philippe Cohen, ont séparément décidé d’écrire sur Le Monde. En septembre 2002, un éditeur, Claude Durand, les a convaincus de fusionner leurs manuscrits. Le résultat est un livre-réquisitoire, en librairie mercredi 26 février, une semaine après avoir été lancé par L’Express qui, jugeant le sujet de haute importance et d’extrême urgence, a avancé d’un jour sa date de parution, en a fait sa "une", a publié douze pages de bonnes feuilles et les a fait précéder d’un éditorial de son directeur, Denis Jeambar.

Ces extraits n’ont donné qu’un aperçu partiel d’un ouvrage de 634 pages dont la quatrième de couverture donne le ton : "Usant de son pouvoir d’intimidation, Le Monde a insidieusement glissé de son rôle de contre-pouvoir vers l’abus de pouvoir permanent... Le danger est devenu d’autant plus grand pour la démocratie que Le Monde bénéficie encore de l’aura de son passé et qu’il demeure un média influent, voire dominant..."

La Face cachée du "Monde" s’attache à mettre en évidence ce danger qui menace la démocratie française, un journal donc : Le Monde. MM. Péan et Cohen le confient dès l’introduction : là où d’autres, trop modérés ou circonspects, s’en tiennent, dans leurs critiques du Monde et de ses dirigeants, "au domaine des goûts et des idées", ils vont, eux, s’efforcer d’en "dénoncer les méthodes". Ils ne s’en tiendront pas à l’apparente réalité, ils dévoileront l’imposture cachée.

Et c’est peu dire que leur tableau est sombre. Là où les salariés et les lecteurs du Monde pensent être les acteurs ou les témoins d’une aventure collective, menée au nom du professionnalisme et de l’indépendance, ils n’ont trouvé que l’équipée d’un "redoutable trio", une "équipe dirigeante" qui n’est pas ce qu’elle prétend ou paraît être, qui n’est en rien ce qu’elle écrit, dit ou fait publiquement.

Ces trois hommes - Jean-Marie Colombani, directeur, président du directoire, Alain Minc, président du conseil de surveillance et de la Société des lecteurs, et le signataire de ces lignes, directeur de la rédaction - sont doubles, ils avancent masqués, ils cachent des secrets inavouables, ils servent des intérêts douteux, pis, "ils ne croient guère aux valeurs défendues dans les colonnes" du Monde. Ce sont des "pirates du journalisme", des voleurs d’héritage que Péan et Cohen accusent de leur avoir "subtilisé Le Monde", journal qui a "accompagné leur éducation civique et politique" et dans lequel ils confient tous deux "avoir rêvé de travailler".

Malgré des itinéraires différents, "le trio Colombani-Minc-Plenel" partagerait un goût du pouvoir pour le pouvoir au point de mettre Le Monde au service de ses intérêts plutôt que de la vérité. "L’imposture du "nouveau Monde", écrivent Péan et Cohen, n’est-elle pas justement d’abriter, derrière sa distance affichée à l’égard du pouvoir politique, un nihilisme d’époque, un cynisme refondateur dont le seul moteur serait l’accroissement de l’influence de ses dirigeants ?"

Irresponsable, en ce sens qu’il échapperait à tout contrôle - des divers actionnaires tout comme des salariés d’une entreprise dont ceux-ci sont pourtant l’actionnaire principal -, le "trio" aurait surtout fait du Monde le cheval de Troie d’une obsession que les deux auteurs ont tôt fait de démasquer : "le dénigrement et la détestation de la France".

Adhérant au "sansfrontiérisme du temps", il serait animé d’"une phobie foncière : celle de la France et de son Etat", "xénophilie" qu’illustrerait une politique éditoriale axée sur l’investigation et la révélation, caractérisée par l’obsession de "la malédiction nationale", notamment dans l’instruction des périodes qui "ont pour dénominateur commun de présenter l’Etat français sous son jour le plus défavorable", c’est-à-dire Vichy et la guerre d’Algérie. Bref, "ils n’aiment pas la France", comme l’indique le titre d’un chapitre qui ajoute : "... ni le monde, d’ailleurs", nos deux auteurs ne craignant pas l’incohérence en soupçonnant le même "trio" de "provincialisme" et d’"internationalisme factice", comme en témoignerait la place réduite faite dans nos colonnes à l’actualité mondiale - constat dont tout lecteur sensé aura mesuré la pertinence.

Le mot "trahison", asséné dès l’introduction pour résumer le propos du livre, n’est donc pas employé à la légère : en enquêtant sur ces trois hommes, il s’agit bien de démasquer une nouvelle figure de cette anti-France dont, pour ceux qui la fantasment, l’arme secrète a toujours été la duplicité. Celle d’Alain Minc est, dans leurs préjugés, tellement évidente que les auteurs ne s’y attardent guère : symbole du capital et de la finance mondialisés, le président de la Société des lecteurs du Monde ne serait pas pour rien dans le fait que "Le Monde adopte le point de vue des élites internationales". Aussi MM. Péan et Cohen vont-ils plutôt s’attacher à dévoiler chez les deux journalistes du "trio" les ressorts cachés de "leur francophobie latente ou explicite".

Portraituré en "Chirac du journalisme", homme de manœuvres et d’opportunités grâce auxquelles il serait passé "de l’état de "plumitif" à celui de manager", Jean-Marie Colombani est corse, et ne s’en cache pas. Pire qu’un crime, une faute : cette "dévorante passion corse", accusent les deux auteurs, a amené le directeur du Monde à "sacrifier" rien moins que "la déontologie professionnelle et le goût de la vérité". Sous sa direction, Le Monde aurait joué contre l’Etat français, légitimé des pratiques criminelles et, par des révélations inopportunes, permis à des assassins de se soustraire à la traque policière.

Il manquait cependant à ce verdict sans appel une circonstance aggravante, illustrant la fourberie foncière, voire héréditaire, du "trio". MM. Péan et Cohen l’ont dénichée dans des rapports de gendarmerie, transmis à la Sûreté au milieu des années 1930, sur le père de Jean-Marie Colombani, Jules Antoine. Sollicitant au-delà du raisonnable ces documents de vague et basse police, qui rapportent les convictions "irrédentistes" d’un jeune Corse très pauvre de 19 ans, parti poursuivre ses études dans un séminaire italien sur les conseils du curé de son village, ils en déduisent que Jules Colombani "a milité pour le rapprochement de la France avec l’Italie mussolinienne, manifestant même une coupable inclination pour le Duce au point de devenir un agent appointé de la Rome fasciste".

Le procès idéologique tourne au procès d’espionnage, et ce n’est qu’un début. Dirigé par le fils d’un "agent fasciste" d’hier, Le Mondeaurait aussi pour directeur de la rédaction un agent d’aujourd’hui, "pigiste pour la CIA". Recopiant sans précaution aucune la ligne de défense de certains des responsables de la "cellule de l’Elysée" sous François Mitterrand, poursuivis dans l’affaire des écoutes, dont l’auteur de cet article fut, parmi d’autres, la victime en 1985-1986, MM. Péan et Cohen s’appuient sur des confidences posthumes mises dans la bouche du président disparu.

Cette invention donne des phrases imagées : ""Tout cela, c’est Plenel !, s’écrie François Mitterrand depuis sa tombe. Il faudra tout de même un jour qu’on sache qui est vraiment ce M. Plenel... Il parlera moins haut quand on saura qu’il travaille pour une puissance étrangère."" Témoins tardifs de ces propos, cités par les auteurs : Gérard Colé, l’un des communicants de l’ancien président, ses deux fils, Jean-Christophe et Gilbert, et, surtout, Roland Dumas, qui affirme avoir entendu François Mitterrand lui dire : "J’ai la preuve qu’il s’agit d’un agent et que Le Monde est devenu un organisme de déstabilisation de notre République et de notre société". L’ancien ministre des affaires étrangères ajoute : "Je me demande si George Bush ne le lui avait pas dit en confidence."

Au Corse francophobe, fils d’un agent fasciste, on ajoutera donc un agent américano-trotskiste, les deux auteurs ne se privant pas d’invoquer à charge la jeunesse trotskiste trop connue du directeur de la rédaction du Monde. En cette matière, leur logique du soupçon les amène à ne pas changer de registre, celui de l’espionnage, de l’infiltration et du double jeu : avec l’embauche au Monde de l’intéressé, en 1980, "commence sans doute la plus importante opération d’"entrisme" de l’histoire du trotskisme français, conduite au sein de l’une des institutions françaises les plus influentes".

Pour terminer le tableau, ce procès policier ad hominem associe les deux généalogies familiales, celle de Jean-Marie Colombani et celle de son directeur de la rédaction, en croisant l’irrédentisme corse du père du premier et l’engagement anticolonialiste du père du second. Résultat, selon Pierre Péan et Philippe Cohen : "Si la France sait parfois unir ceux qui l’aiment ou simplement l’adoptent, elle sait aussi rassembler ceux qui la méprisent ou la combattent. Plenel comme Colombani, le guévariste et le démocrate-chrétien, paraissent unis par un même ressentiment à l’endroit d’un pays avec lequel leurs pères sont entrés en conflit. (...) Que leur francophobie soit aujourd’hui en phase avec la détestation d’une grande partie des élites françaises pour leur pays n’ôte rien à la responsabilité des deux hommes. Qu’il s’agisse de la guerre d’Algérie, de la mémoire de la seconde guerre mondiale, du racisme et de l’antisémitisme aujourd’hui, de la prégnance des idées d’extrême droite, ou encore de l’Europe, Le Monde, depuis une dizaine d’années, opte toujours pour l’interprétation la moins généreuse à l’égard de ce pays et de ses habitants."

Telle est, répétée à satiété, la thèse centrale de La Face cachée du "Monde", servie par un ton vindicatif. Sous la plume des auteurs, Le Monde n’est plus un journal - une collectivité humaine avec sa diversité et ses débats, ses forces et ses faiblesses -, mais un Etat dans l’Etat, qui plus est, un Etat "totalitaire", où la rédaction ne compte pas, mise au pas et réduite au silence, sans indépendance intellectuelle ni autonomie professionnelle.

Comparé à une "république mafieuse", Le Monde serait surtout "un mauvais rêve orwellien" ; il régnerait, "au sein de la rédaction, un climat de peur", sous la férule d’un "chef d’une police de la pensée"qui y sèmerait "l’inquiétude et la peur" ; et il leur faut confesser un "dissident" anonyme pour que la réalité soit enfin dévoilée : "Il y a au Monde toutes les caractéristiques de fonctionnement d’une institution totalitaire."

L’enquête, cette longue "investigation sur l’investigateur" dont se prévalent MM. Péan et Cohen et que cautionnent leurs promoteurs, Claude Durand et Denis Jeambar, est à la mesure de cet usage inconsidéré des mots et des concepts, à tel point qu’on en vient à douter de la réputation acquise en ce domaine par l’un des deux auteurs.

Qu’il s’agisse de la vie interne du Monde, de sa diffusion, de ses comptes, de ses relations avec ses partenaires économiques ou sociaux, des fréquentations ou du train de vie de ses dirigeants, leur livre accumule erreurs, mensonges, diffamations et calomnies - dont, évidemment, la justice sera saisie. Conversations "reconstituées" sur la foi d’un unique témoignage, sources, citations, voire entretiens entiers totalement anonymes, inexactitudes factuelles innombrables, compilation des mille bruits de couloirs qui accompagnent la vie d’une rédaction, interprétation systématiquement malveillante des actes les plus ordinaires de la vie d’une entreprise : on est loin des règles élémentaires de la "bonne foi" en matière d’enquête, fût-elle lourdement à charge.

Ce roman d’espionnage est une machine à discréditer, où l’animosité fait litière du sérieux. Son objectif est explicite : provoquer une crise interne au Monde (le livre s’ouvre par un rappel des crises des années 1970 et 1980, au cours desquelles Le Monde a failli sombrer) et empêcher qu’il ne réussisse à fédérer autour de lui un groupe de presse indépendant (l’ouvrage se termine par un appel aux rédactions des publications partenaires du Monde à résister à ce "dangereux prédateur").

Car, pour les auteurs, il ne fait pas de doute que ce journal est une "pieuvre" d’un nouveau genre, un "hypermédia" qui incarnerait "un tiers-état médiatique se substituant de plus en plus au suffrage populaire". La plus dangereuse des "pieuvres", insistent-ils : "Colombani, Plenel et Minc disposeront sous peu de l’armada médiatique sinon la plus puissante, du moins la plus influente, susceptible de renforcer l’impunité dont ils jouissent déjà."

On aura compris que le paradoxe de ce réquisitoire est qu’il est aussi un hommage à l’indépendance reconquise du Monde dont Pierre Péan et Philippe Cohen soulignent qu’il "n’a plus vraiment d’identité politique" et qu’il a "réussi à s’extraire du système". Mais, chargés de sonner l’alarme, ils ne sont pas à une contradiction près : cette réussite cacherait "un Enron à la française", et la stratégie de groupe serait une fuite en avant, permettant au Monde de "piller les autres journaux regroupés sous sa bannière" tout comme "la Rome antique vivait sur le dos des provinces conquises".

Et les auteurs de proposer une autre stratégie économique où, loin de se développer, l’entreprise Le Monde se concentrerait sur l’activité du seul quotidien qui aurait le grand tort de "vivre au-dessus de ses moyens". Aussi suggèrent-ils aux personnels du Monde, qui en sont actionnaires, "de réaliser au bas mot 15 % à 20 % d’économies sur nombre de dépenses, en sorte de remettre le quotidien sur de bons rails". En somme, une gestion que ne dédaignerait pas le libéralisme économique le plus sauvage et qui n’a pas grand rapport avec les valeurs sociales qui soudent cette entreprise.

"Le Monde hait beaucoup", affirment MM. Péan et Cohen. Pourquoi tant de haine ?, est-on tenté de leur retourner. Les contentieux personnels de chacun des trois auteurs - le troisième étant Claude Durand, éditeur-marieur des deux autres - avec Le Monde y ont sans doute leur part, tout comme l’animosité de certains cercles mitterrandistes ou la vindicte de milieux ultrasouverainistes. Mais ces explications, liées à d’authentiques différends ou divergences, ne sauraient justifier la violence de la charge où une large collectivité humaine est réduite au rang de marionnette de trois hommes - un Corse francophobe, un financier international, un trotskiste cosmopolite -, décrits comme des génies du mal, incarnations vivantes de la duplicité.

Dans l’histoire du Monde et des campagnes lancées contre lui, on ne trouve qu’un précédent similaire : les attaques contre le déjà "nouveau Monde" - c’est ainsi que ses ennemis l’appelaient - incarné par le désormais seul Hubert Beuve-Méry au début des années 1950, dont l’indépendance farouche dérangeait tous ceux qui avaient cru, un instant, avoir prise sur ce journal né en décembre 1944. On se rassurera donc en supposant que MM. Péan et Cohen se sont trompés d’époque. A moins que, emportés par leur passion, ils ne témoignent des dérives et des confusions de notre temps.

Edwy Plenel

La Face cachée du "Monde", Pierre Péan et Philippe Cohen, Mille et une nuits, 634 p., 24 euros.

Des actions judiciaires sont en préparation

Attaché à une large liberté d’expression, Le Monde s’est refusé à engager contre l’ouvrage de Pierre Péan et Philippe Cohen une procédure en référé d’heure en heure qu’aurait pu justifier la gravité des atteintes à l’honneur et à la probité du journal et de ses dirigeants que contient leur livre.

Il a cependant demandé à ses avocats d’engager des poursuites sur les diffamations les plus flagrantes, au nom du Monde, de Jean-Marie Colombani, d’Alain Minc et d’Edwy Plenel. Elles devraient viser les deux auteurs, les éditions Mille et une nuits, l’éditeur Claude Durand, L’Express et son directeur, Denis Jeambar.

 

http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3236—310605-,00.html

Le journal est la cible d’attaques croisées des extrêmes dans des livres pamphlétaires et des libelles depuis les années 1950

"Sous couvert d’information impartiale, Le Monde se permet une déformation, une désinformation, une mésinformation systématiques pour induire en erreur ses lecteurs et ceux des journaux suiveurs. Toute une technique de falsification, dans chaque rubrique, est mise au service d’une cause inavouable." Cette citation ne date pas d’hier : elle a été publiée, en 1952, dans une brochure intitulée Le Monde auxiliaire du communisme. Rédigé pour l’essentiel par Boris Souvarine, cet opuscule est financé par Georges Albertini, ancien collaborateur notoire.

Ce pamphlet donne la trame argumentaire d’une longue lignée de libelles dirigés contre Le Monde. Il mêle les affirmations sur la vénalité du directeur et les accusations sur ses liens avec les puissances étrangères : Hubert Beuve-Méry est tour à tour stipendié du gouvernement tchécoslovaque ("l’homme aux 6 000 couronnes"), soupçonné pour un "voyage mystérieux en Russie soviétique avant la guerre" et convaincu d’une "mission discrète au Portugal pour le compte du gouvernement du maréchal Pétain". Despote, le directeur du Monde manipule ses journalistes : "Tous les rédacteurs du journal attestent que M. Beuve-Méry lui-même révise la prose de ses collaborateurs. C’est M. Beuve-Méry qui "arrange" les textes, autrement dit qui les déforme, les altère, les tripatouille pour les mettre au service d’une information dirigée dans le sens qui convient au parti pris adopté par lui dans la guerre froide."

Dès cette époque, des opinions divergentes, quoique semblables sur le fond, se coalisent contre Le Monde. Les gaullistes affirment "qu’il est toujours du côté de la majorité au pouvoir, dont il propage les vues et excuse les erreurs". Pire, selon les gaullistes, la direction du Monde "est entièrement entre les mains d’hommes appartenant à un parti de la troisième force et à un seul : le MRP." Les communistes, par la voix de Roger Garaudy, dans L’Humanité du 16 mai 1951, déclarent : "Le Monde n’est pas le journal d’un parti, c’est le journal d’une classe, le journal de la classe de la grande bourgeoisie capitaliste."

Au travers d’une douzaine de livres, Le Monde et ses directeurs successifs sont depuis un demi-siècle les cibles d’attaques croisées des extrêmes. Le quotidien subit des charges au canon lorsqu’il se porte bien et que son indépendance rédactionnelle et financière est assurée : de 1951 à 1956, après la crise qui a permis la création de la Société des rédacteurs et la consolidation du pouvoir d’Hubert Beuve-Méry ; entre 1970 et 1977, lorsque Le Monde, alors dirigé par Jacques Fauvet, atteint un sommet d’audience en incarnant le désir de réforme de la société française ; sous la direction d’André Fontaine, lorsque Le Monderéaffirme son indépendance, enfin depuis quelques années, à la suite du redressement opéré à partir de 1994. En revanche, lorsque Le Monde va mal, les attaques faiblissent...

FORCةMENT COUPABLE

La première vague d’attaques est prolongée en 1955 par un polémiste de la mouvance catholique intégriste, Jean Madiran, au travers de deux livres, Ils ne savent pas ce qu’ils font et Ils ne savent pas ce qu’ils disent. Centrés sur l’amitié forcément coupable entre les dirigeants de La Vie catholique et le directeur du Monde, ces livres cherchent à alerter l’épiscopat et le Vatican : "Le déjeuner hebdomadaire de M. Beuve-Méry avec Mme Sauvageot et ses collaborateurs atteste que le directeur prosoviétique du Monde est aussi le directeur de conscience politique de la presse catholique de grand tirage. Il s’agit d’une mainmise organisée sur l’opinion catholique." Ce cycle se termine en 1956 avec le fiasco du lancement du quotidien Le Temps de Paris, financé par des industriels afin d’asphyxier Le Monde.

La deuxième vague est plus fournie. Elle débute en 1970 par un livre rédigé par deux communistes, Aimé Guedj et Jacques Girault, et atteint un pic en 1976 avec le livre de Michel Legris, "Le Monde" tel qu’il est, envoyé gracieusement à plusieurs dizaines de milliers d’anciens élèves des grandes écoles françaises. Cette phase est close par l’échec de J’informe, quotidien du soir éphémère concurrent du Monde, lancé par une coalition de financiers pompidoliens.

Une dernière vague se dessine à partir du milieu des années 1990, lorsque le redressement financier de l’entreprise et la restauration de l’indépendance du quotidien sont accomplis. Elle s’inscrit dans la longue durée des attaques qui ont scandé la vie du Monde, singularité bien hexagonale vue de l’étranger.

Le précédent "Pour Lire Pas Lu"

Le Monde réduit à l’aventure d’un dangereux "trio" : le livre de Pierre Péan et Philippe Cohen reprend une thèse popularisée depuis septembre 2000 par Pour Lire Pas Lu, plus couramment appelé PLPL, "bimestriel sardonique contre les organes du spectacle de l’ordre mondial capitaliste", animé notamment par le journaliste Serge Halimi. Dès son premier numéro, entièrement consacré au Monde, Jean-Marie Colombani était devenu "Raminagrobis", Edwy Plenel "Le roi du téléachat" et Alain Minc "Le nabot malfaisant", puis "Le plagiaire servile". La "laisse d’or" du numéro 10 de PLPL (juin-août 2002) fut attribuée à notre collaborateur Nicolas Weill pour son "sionisme militant", dans un article commençant ainsi : "Weill est vil, Weill est veule, Weill est vilain".

 

http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3236—310606-,00.html

"Le Monde" informe tous les ans ses lecteurs sur ses comptes
Un développement financé par les actionnaires partenaires.

En matière de transparence, Le Monde figure parmi les rares publications qui informent fidèlement et tous les ans leurs lec- teurs de leur situation économique. Après l’avoir communiqué à ses actionnaires, Le Monde daté 26-27 mai 2002 a présenté le bilan, le compte de résultat et le tableau de flux de trésorerie consolidés du groupe, accompagnés d’un commentaire explicatif.

Le Monde va ainsi au-delà de ses obligations légales d’informations financières. Les comptes présentés sont établis selon les normes financières officielles : Le Monde élabore ses comptes sociaux et consolidés, en application des normes comptables exigées en France, ceux-ci étant certifiés par ses commissaires aux comptes, cabinets français et internationaux.

La direction du Monde poursuit une stratégie de financement claire et a concentré ses efforts depuis deux ans sur le principe suivant : le financement du développement doit provenir principalement des actionnaires, selon les règles habituelles de prudence, le mécanisme retenu étant une introduction en Bourse, seule garante de l’indépendance du journal.

La Commission des opérations de Bourse (COB) a été consultée en 2001 sur la réorganisation juridique du groupe, préalable à son accès au marché financier. Sur la base de cette consultation, la COB a donné son accord de principe à une introduction en Bourse du Monde dès que le marché le permettra.

Dans l’attente de cet accès au marché, le groupe a procédé en 2002 à deux émissions d’obligations remboursables en actions (ORA) le jour de l’introduction en Bourse, auprès de ses actionnaires partenaires pour 57 millions d’euros. Ainsi, le groupe n’engage pas de dettes bancaires à long terme supplémentaires, car celles-ci dégraderaient sa structure financière.

Au 31 décembre 2001, l’endettement net du groupe, dans les comptes consolidés de la société faîtière Monde & Partenaires Associés, s’élève à 47 millions d’euros. Ce chiffre correspond à l’endettement à long et à court terme de 80 millions d’euros, minoré des 33 millions d’euros de trésorerie inscrits à l’actif du bilan.

Cet endettement net de 47 millions d’euros est à comparer à des fonds propres de 90 millions d’euros, incluant les intérêts minoritaires. Ces fonds propres ont été portés en 2002 à près de 140 millions d’euros par l’apport des 57 millions d’euros d’ORA.

Sur ces bases financières, les relations bancaires sont, depuis 1994, normales et régulières avec l’ensemble des banquiers partenaires et n’ont, depuis cette date, connu aucun incident ni rupture.

En 2001, pour un chiffre d’affaires consolidé de 403,8 millions d’euros, le résultat d’exploitation du groupe s’est élevé à 0,8 million d’euros, et ne devrait pas être très éloigné de l’équilibre en 2002. Le résultat net consolidé du groupe a été négatif de 13 millions d’euros en 2001.

Progression de la diffusion : 18,8 % en sept ans

De 1994 à 2001, Le Monde a enregistré une progression de 18,8 % de sa diffusion France payée. En sept ans, celle-ci est passée de 302 203 à 358 978 exemplaires (ventes au numéro et abonnements). L’attachement des lecteurs au Monde s’est traduit par un renforcement des abonnements. La diffusion totale payée, qui intègre la diffusion internationale, a suivi la même évolution : de 343 913 exemplaires en 1994, elle s’est élevée à 405 983 exemplaires en 2001. Ces chiffres sont validés par un organisme indépendant, Diffusion Contrôle OJD, selon des règles appliquées par l’ensemble des titres de presse en France. Chaque année, les experts-comptables de l’OJD contrôlent les différents postes de vente (ventes au numéro, abonnements, entreprises...). Ces contrôles donnent lieu à un procès-verbal consultable sur le site internet de Diffusion Contrôle(www.diffusion-controle.com).

En 2002, la diffusion a continué à enregistrer une progression - qui devrait s’établir à + 0,50 %. Les chiffres de 2002 sont en cours de validation par l’organisme de contrôle.

 

A jeudi



Répondre à cet article