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Derniers messages des forums


Une action en hommage à Zouhair Yahyaoui
18 juillet 2014, par jectk79

Mon amie ne sait pas rediger un com sur un article. Du coup il voulais souligner par ce commentaire qu’il est ravi du contenu de ce blog internet.


Pourquoi aller tracer partout pour faire établir des évaluations de d’assurances familiales alors qu’existent des portails tels que Sherpa-mutuelle.fr proposant de rapprocher les propositions avec un comparateur mutuelle sophistiqué en restant votre demeure ? site => mutuelle obligatoire


Abderrazek Bourguiba condamné à 25 mois de prison
15 novembre 2011, par Bourguiba

je vous remercie
bourguiba abderrazak



Quelques points marquant contre l’environnement en Tunisie
6 novembre 2011, par xZNRpEkXvbSPvAf

I like to party, not look articles up online. You made it hpaepn.



Et puis y a eu la Révolution :)
1er novembre 2011, par liliopatra

On est mardi 1er novembre 2011, déjà neuf mois que ben ali s’est enfui et il est caché, comme un rat, en Arabie Saudite. Son collègue Gaddafi a été tué.
Après la lecture de cette lettre, tout cela parait être comme un cauchemar pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu personnellement. Cependant, le mal a sévi longtemps, beaucoup trop longtemps en Tunisie. Il est temps que ça change.
Tout un système policier qui s’effondre, la justice vient de renaître, certes encore fragile mais sera équitable insh’Allah.



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

Oui il a un fils qui est mon meilleur ami et croyez moi, même si son père et loin de lui sa ne fait pas de lui un mauvais père il s’occupe très bien de lui et Selim va le voir de temps en temps. Je suis au cœur de cette affaire et je peux donc savoir les ressentis de chacun...



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

ةcoutez quand on ne connait pas la personne on ne juge pas ! Je connais personnellement Monsieur Tebourski et je sais que c’est un homme bon, et je pense que si il a demander a rester en France c’est surtout pour son Fils !
Ne le jugez pas car vous ne le connaissez pas comme je le connais ! Je suis la meilleure amie de son fils Selim. Je sais qu’Adel est un homme bon alors arrêtez tous vos blabla et essayer donc de comprendre le fond de la chose. Merci et bonne soirée



> Une pétition de 86 prisonniers tunisiens
30 octobre 2011, par Moussa

the death of an African giant

Par : Y. Mérabet
En outre, contrairement à ce que pensent aujourd’hui de nombreux libyens, la chute de Kadhafi profite à tout le monde sauf à eux. Car, dans une Afrique où les pays de la zone subsaharienne riche en ressources minérales tournaient complètement le dos à la France pour aller vers la Chine, il fallait bien que monsieur Sarkozy trouve un autre terrain fertile pour son pays. La France n’arrive plus à vendre ses produits manufacturés ou de décrocher un marché en Afrique, elle risque de devenir un PSD C’est pour cela que l’on a vu une France prête à tout pour renverser ou assassiner Kadhafi ; surtout quand l’on sait que la Libye est l’une des premières réserves en Hydrocarbures d’Afrique et de Sebha est la capitale mondiale du trafic Franco-libyen de concentré d’uranium Nigérien. Egalement, l’on sait que jusqu’ici, les populations libyennes n’avaient rien à envier aux Français, ils vivaient richement mieux sans se suer. Puisque Kadhafi faisait tout son possible pour les mettre à l’abri du besoin. Il est donc temps pour les libyens de choisir pleinement futur partenaire occidental. Car si en cinquante ans de coopération la France n’a pu rien apporter à l’Afrique subsaharienne. Vat-elle apporter maintenant aux libyens un bonheur supérieur à celui que leur donnait leur Guide. Rien à offrir à ces ignorants de libyens, sauf des repas communs dans les poubelles de la ville Paris, en France c’est déjà la famine ? Lui, qui durant plusieurs décennies était l’un des faiseurs d’hommes les plus efficaces sur le continent Africain. De son existence, Kadhafi était le leader le plus généreux d’Afrique. Pas un seul pays africain ne peut nier aujourd’hui n’avoir jamais gouté un seul pétro –Dinar du guide Libyen. Aveuglement, et motivé par son projet des Etats-Unis d’Afrique, Kadhafi de son existence a partagé l’argent du pétrole libyen avec de nombreux pays africains, qu’ils soient Francophones, Anglophones ou Lusophones. Au sein même de l’union Africaine, le roi des rois d’Afrique s’était presque érigé en un bailleur de fond très généreux. Jusqu’à l’heure actuelle, il existe sur le continent de nombreux présidents qui ont été portés au pouvoir par Kadhafi. Mais, curieusement, même pas un seul de ces élèves de Kadhafi n’a jusqu’ici eu le courage de lui rendre le moindre hommage.Au lendemain du vote de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, certains pays membres de l’union africaine sous l’impulsion de Jacob Zuma ont tenté d’apporter un léger soutien au guide libyen. Un soutien qui finalement s’est éteint totalement sans que l’on ne sache pourquoi. Même l’union africaine qui au départ conditionnait avec amertume la prise du pouvoir libyen par un groupe de terroristes et la reconnaissance du CNT libyen constitués de traitres, s’est finalement rétracté de façon inexplicable. Et curieusement, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement consensuel n’a été formé en Libye. Depuis l’annonce de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, cette union africaine dont Mouammar Kadhafi était pourtant l’un des principaux défenseurs et ayant assuré le dernier mandat, n’a encore délivré aucun message officiel de condoléance à ses proches ou de regret. Egalement, même ceux qui hier tentaient de le soutenir n’ont pas eu le moindre courage de lever leur petit doigt pour rendre hommage à leur mentor. Jusqu’à l’heure actuel, seul l’ancien archevêque sud-africain et prix Nobel de paix Desmond TUTU a regretté cet acte ignoble. Même le président Abdoulaye Wade que l’on sait pourtant proche des révoltés libyens n’a pas encore salué la mort de l’homme qu’il souhaitait tant. Le lendemain de sa mort, un vendredi pas un musulman n’a prié pour lui ?.. A ce jour, sur le continent Africain, seul l’homme de la rue et les medias ont le courage de parler de cette assassina crapuleux du guide libyen. Mais, cette attitude des dirigeants africains ne surprend personne, dans la mesure où l’on sait que chaque président a peur de se faire remarquer par un Nicolas Sarkozy qui est capable de tout si la tête d’un président africain ou d’un arabe l’énerve.
Conclusion La Libye et l’Afrique toute entière viennent de tourner une page d’or avec la perte de Mouammar .
Traitre et maudit que je sois, si j’étais un libyen ?

Journaliste indépendant (Algérian Society for International Relations)
119, Rue Didouche Mourad
Alger centre



Liberté pour le Docteur Sadok Chourou
29 octobre 2011, par Dr. Jamel Tazarki

J’ai écrit un livre qui mérite d’être lu :
TOUT EST POSSIBLE - L’AVENIR DE LA TUNISIE
Vous pouvez télécharger le livre sur mon site Internet :
http://www.go4tunisia.de
Dr. Jamel Tazarki
Allemagne



DECES D’OMAR CHLENDI
28 octobre 2011, par bourguiba

Ma mére Térésa oui notre mére je suis abderrazak bourguiba le frére de mon meilleur ami Farouk .
vous peut etre me connait mais je pense pas que nous avont eu l’occasion de vous voir .

je suis désolé pour ce qui a passé pour mon frére Farouk .
Omar etait un homme exeptionnel un vrai homme j’ai passé avec lui 6 mois dans le prison nous étions plus que deux fréres.

soyez fiére de Farouk
et que la paradi soit pour lui



Projet libéral pour une nouvelle monarchie démocratique et laïque en Tunisie
22 octobre 2011, par Victor Escroignard

La Monarchie Constitutionnelle est l’avenir est la garantie des droits et libertés pour la Tunisie, la Libye et toute l’Afrique du Nord. Le Roi est l’âme du peuple, Il est porteur du sentiment d’unité nationale et du patrimoine historique du peuple. LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE EST LE PLUS SUR MOYEN POUR EVITER QU’UN PRESIDENT FINISSE UN JOUR EN DICTATEUR (voyez le cas du roi d’Espagne, sauveur des libertés après le Franquisme).



> Lotfi Hamdi, une Barbouze qui se voit ministrable
4 octobre 2011, par Anti Lotfi Hamdi

Bonjour Mesdames, Messieurs,

Je souhaite attirer votre attention sur le faite que ce Barbouze comme vous le dites, a retourné sa veste à l’instant où il s’est assuré du départ définitif du ZABA plus exactement le 18 Janvier 2011.

Mais encore ce dernier qui détient pas un seul titre comme auprès du RCD mais aussi faison parti de plusieurs association et surout la chambre Franco-Tunisienne de marseille ou il a volé récemment le portfolio pour se faire une nouvelle peau et une nouvelle virginité auprès de la Tunisie, avec un pseudo symposium tenue au pôle technologique sis à la Gazelle (Ariana).

Rappel du passé : Khaled Néji représentant de l’office de l’huile près du consulat générale de Tunisie à Marseille a été victime de sa (Stoufida).
Monsieur Kahled Néji a été limogé de son poste, radié de ses fonctions, décédés suite à une attaque cardiaque après avoir visité les prisons Tunisiennes

Je souhaite que cette personne n’intervienne plus sur le sol Tunisien afin de crée des réseaux encore pire qu’avant et revenir au pouvoir par la fenêtre.

Aidez moi à dire la vérité sur ce malheureux de la Sbikha (kairouan) qui fout la honte à son peuple.

Ce Virus, qui trompe sa femme sans scrupule ni honte. A trahit ce que nos ancêtres ont essayé de bâtir, bravour, fraternité dévouement, sincérité.

Il est et il sera toujours à l’antipode des Tunisiens , lèches botes et au plurielles

Vive la Tunisie sans hypocrites



Blog dédié à la défense du prisonnier politique Abderrahmane TLILI
4 octobre 2011, par bechim

bonjour je suis tres heureuse que mr tlili soit libere mais je n arrive pas avoir de nouvelles precises je tiens a dire que c est un MONSIEUR exceptionnel et qu il ne merite vraiment pas ce qu il a endure j aimerai pouvoir lui exprimer tte ma sympathie



> Tunisie, l’agression abjecte sur Samia Abbou par les voyous de Ben Ali
26 septembre 2011, par Liliopatra

Voilà quatre ans se sont écoulés et votre combat a porté ses fruits. J’aurais pas osé signer ces quelques mots par mon nom réel si vous n’avez pas milité pour ’ma’ liberté. Reconnaissante et le mot ne peut résumer ce que je ressens et tout le respect que je vous porte.

Merci...

Lilia Weslaty



> Les procès de l’ignorance et les progrés de l’Homme
24 septembre 2011, par a posteriori, l’auteur Nino Mucci

Les petits cons s’amusent à faire leurs graffitis imbéciles même sur les statues couvertes de prestige et d’histoire de Carthage ; on en a maintenant fini avec Ben Ali, avec la censure et l’étouffement des idées et de coeur opéré par son régime. Mais on en finira jamais avec l’idiotie des fondamentalistes islamiques qui promenent leurs femmes en burka, parce que c’est la seule façon par laquelle savent voir une femme : comme une bête dangeureuse. On en finira pas facilement, terrible dictature, avec ceux qui demandent maintenant de couper les mains, les jambes et les bras, suivant l’obsolète loi coranique, sans se faire aucun souci de l’Homme. Jésus, le Christ en est le plus grand champion, le Rédempteur de l’humanité, Lui qui a porté la Croix pour nous TOUS ; quant à la mafia et à al-Capone, nous les plaçerons comme un héritage historique de cet islam que tant s’acharnent à défendre par l’ignorance (mafia vient de l’arabe dialectal anciene "mafiah", c’est-à-dire "protection", la mafia est nait et c’est culturellement radiquée dans une ancienne terre d’islam, la Sicile)



que dieu te glorifie.
23 août 2011, par adyl

j’ai aimé ce que vous pensé . suis de ton coté. tu me trouvera a l’appui



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Bibliothèque > Revue de presse > RdP d’Ahmed Fouednejm
Revue de presse n°250
par Ahmed Fouednejm
10 octobre 2002
La Revue de Presse (RDP) est publiée quotidiennement sur le site www.reveiltunisien.org
Vous êtes désormais 141 personnes à recevoir quotidiennement la RDP.
N’hésitez pas à la transférer à vos amis.

fouednejm@hotmail.com


La revue de presse, ce sont les meilleurs articles des principaux quotidiens européens (Libération, Le Monde et Le Soir belge...) ainsi que les infos de dernière minute des agences de presse choisis pour vous en toute subjectivité par Ahmed fouednejm. Les URL de quelques articles du site de la télévision qatarie El Jazira (en arabe) et d’Al Quds Al Arabi (journal panarabe édité à Londres) seront également donnés.


Sommaire :

Partie arabe : (Al Quds Al Arabi) :

  1. Un adolescent palestinien (de Gaza) de 15 ans figure à la tête des personnes recherchées par Israël http://www.alquds.co.uk/alquds/articles/data/2002/10/10-10/s28.htm
  2. Le député arabe au Knesset israélien, Ahmed Tibi, révèle que Sharon compte exiler Arafat au Soudan http://www.alquds.co.uk/display.asp?fname=/alquds/articles/data/2002/10/10-10/g28.htm
  3. Déception de la classe plitique marocaine suite à la désignation de Driss Jettou comme premier ministre http://www.alquds.co.uk/display.asp?fname=/alquds/articles/data/2002/10/10-10/g25.htm

Partie Française : (Le Monde, Réalités, reveiltunisien.org) :

Au sommaire aujourd’hui 6 articles du Monde (édition du 11 octobre), de Réalités (10 octobre) et de réveil tunisien.

  1. Polémique autour du dernier livre de Mezri Haddad (Réalités + reveiltunisien.org) : Lettre ouverte d’une universitaire canadienne
  2. France : le vote des immigrés (Le Monde) 
  3. USA : Le combat de Byrd (Le Monde)
  4. Brésil : le PT ((Le Monde)
  5. Procès contre Fallaci (Le Monde)
Achevée aujourd’hui à 17 H 20 GMT.

 Bonne lecture !


 
I "Carthage ne sera pas détruite" :
 
 

"Non delenda Carthago"* de Mezri Haddad

Un outil de combat

ça y est, le livre tant attendu de Mezri Haddad "Non delenda Carthago" est enfin paru. L’auteur et l’éditeur l’ont présenté au public tunisien samedi 5 octobre à l’hôtel Abou-Nawas. Nous vous présentons ici une note de lecture qui, on l’espère, vous mettra l’eau à la bouche.

En 146 avant Jésus-Christ, Carthage, la riche et puissante métropole de la pointe Nord de l’Afrique, était détruite et rasée par Scipion l’Africain, envoyé par Rome qu’elle avait osé défier et combattre. Cette défaite était l’aboutissement des trois Guerres puniques et de la campagne haineuse d’un sénateur romain, Caton l’Ancien, qui s’était répandu pendant des années en proclamant "Delenda est Carthago" (Carthage doit être détruite). On pourra d’ailleurs se faire une idée de cette campagne en se reportant à celle à laquelle se livre actuellement Bush pour la destruction de l’Irak !
Deux millénaires plus tard, Carthage brille à nouveau par sa modernité, en tant que siège du pouvoir de la Tunisie, et est à nouveau victime d’une campagne haineuse, depuis peu après son indépendance en 1956, de la part d’abord des obscurantistes islamistes et, depuis quelques années, de la part d’une certaine presse (et édition) française. C’est pour lutter contre ce dénigrement que vient de sortir "Non delenda Carthago") (Carthage ne sera pas détruite), de notre confrère Mezri Haddad qui, pour que nul n’en doute, ajoute en sous-titre "Autopsie de la campagne anti-tunisienne".

C’est bien à une véritable autopsie que se livre l’auteur, que nous n’avons pas besoin de présenter à nos lecteurs. En effet, ce docteur en philosophie morale et politique, exilé volontaire en France pendant onze années, est suffisamment connu des démocrates tunisiens par ses articles dans Le Maghreb et Réalités (dont il démissionna en 1992 pour y revenir depuis peu comme conseiller), sans parler de ses nombreuses contributions dans la presse française.

Tout au long des sept chapitres de ce gros ouvrage de 430 pages, truffé de notes bibliographiques et explicatives, les Tunisiens qui ont traversé les années de plomb puis les années d’espoir retrouveront des noms connus, à travers les citations dont il est émaillé et qui prouvent que Mezri Haddad, à côté d’archives personnelles certainement très richement documentées, a eu accès à des ouvrages et des articles de presse que malheureusement le citoyen tunisien lambda n’a pas à sa disposition -pour des raisons diverses souvent indépendantes de sa volonté - et dont il n’a connaissance que par ricochet (par ouï-dire), manquant ainsi d’une information fiable à même de lui permettre de distinguer le vrai du faux et de séparer le bon grain de l’ivraie…

C’est ainsi que le troisième chapitre -après deux chapitres de présentation dans lesquels l’auteur expose surtout sa conception du rôle du journaliste et de l’éthique qu’il doit respecter -commence par décortiquer le livre de Nicolas Beau et Jean-Pierre Turquoi pour en démontrer la mauvaise foi et le soutien que ses auteurs apportent en premier lieu au MTI et à Ennahda et à leurs leaders intégristes, auxquels ils délivrent des brevets de démocrates brimés par les régimes successifs de Bourguiba et de Ben Ali et n’hésitent pas à prétendre que "l’édification d’un Etat fort et moderne peut s’accommoder d’un courant islamiste important". Fort peut-être, mais moderne ? On en a eu l’exemple en Algérie, pour ne parler que de nos voisins proches, avec les exactions du FIS dès qu’il a eu quelques parcelles de pouvoir, heureusement stoppé par l’intervention des militaires algériens ! Et ce en même temps qu’ils dénigrent les vrais amis de la Tunisie, comme Philippe Séguin, Mme Mendès France, Bernard Delanoë ou Gisèle Halimi, pourtant personnalités hors de tout soupçon -et dont la dernière vient d’être choisie pour défenseur par le héros palestinien Marouane Barghouthi.

L’auteur traite ensuite de "l’affaire Ben Brik", qu’il présente comme exemple de "dévoiement du journalisme", et qui a été largement médiatisée grâce à l’appui du président de l’ONG "Reporters sans Frontières" (RSF), Robert Ménard, qui s’est permis de venir en Tunisie distribuer dans la rue des tracts contre le régime, de mettre à sac le siège parisien de l’ONTT avec un quarteron de complices et de tenter -en vain- un sabotage du Tourisme tunisien et des Jeux Méditerranéens de Tunis. Les chaînes françaises de télévision ont couvert en long et en large la "grève de la faim" de Ben Brik et son incursion en France, qui s’est finalement achevée en pantalonnade.

Le chapitre IV traite de "la lente déliquescence de l’Etat bourguibien" qui, après les succès que l’on sait -Code du Statut Personnel, enseignement généralisé et plus "séculier"- mais aussi la lutte fratricide contre Ben Youssef- dans laquelle Mezri Haddad renvoie dos à dos les deux protagonistes -va aller de déboire en déboire avec "les affaires Ben Salah, Mohamed Masmoudi et Mohamed Mzali" jusqu’à la déposition d’un Bourguiba devenu sénile et inapte à diriger le pays, heureusement sauvé par la prise de pouvoir de Ben Ali.
Le chapitre suivant fait la genèse de la renaissance de la Tunisie après le Changement du 7 Novembre, la signature du Pacte National, venant après l’amendement du Code de la presse et de la loi sur les associations. Seuls ne signent pas ce pacte les islamistes qui, malgré leur libération par le nouveau régime, reprendront bientôt leurs activités antinationales, montrant par là que ce n’était pas la personne de Bourguiba qui était en cause, mais bien le régime tunisien, considéré par eux comme trop moderniste et athée. L’auteur analyse les approches politiques des deux Présidents pour en relever les convergences et les divergences, dues à leur formation personnelle, aux conditions dans lesquelles ils ont exercé le pouvoir etc.
Dans le chapitre VI, Mezri Haddad traite de ce qu’il appelle "les grandes métamorphoses", c’est-à-dire la subversion qui a transformé l’Islam en islamisme et les Droits de l’Homme en ce qu’il appelle le "droit-de-l’hommisme". On lira avec beaucoup d’intérêt toute la partie consacrée à la dérive de la mouvance islamiste tunisienne, la lutte contre Bourguiba, le vitriolage de l’imam du Kram, les tentatives d’assassinat de Ben Ali, l’incendie du local du RCD de Bab Souika et d’autres activités anti-nationales, qui devaient connaître leur summum avec l’assassinat en Afghanistan du commandant Massoud (voir Réalités n°871) et l’attentat meurtrier contre la synagogue de Djerba.

Il faut, pour comprendre la philosophie de Mezri Haddad sur les Droits de l’Homme, porter toute son attention à cette notion de "droit-de-l’hommisme", une "religion", dit-il, à laquelle il consacre presque cinquante pages, tant il tient à préciser les nations de "libertés réelles" et "libertés formelles", à distinguer les "droits formels" et les "droits réels", à démontrer que les "prétendues atteintes aux Droits de l’Homme" reprochées au régime tunisien ne sont en réalité que des accidents de parcours montés en épingle par des individus qui, s’ils étaient au pouvoir, accorderaient encore bien moins de droits -les exemples abondent- à leurs opposants. Les premiers droits -qui passent bien avant celui de circuler ou d’avoir un passeport, bien qu’intrinsèquement incontestables- sont le droit à la sécurité et à la paix civile, au travail, à la santé et à l’instruction. Quant à la liberté d’expression, cheval de bataille s’il en fût, Mezri Haddad la définit ainsi : "La liberté d’expression doit être astreinte à la seule liberté de méditer sans médire, de critiquer sans calomnier, d’informer sans intoxiquer, de disputer sans vulgarité, de construire sans détruire.

Enfin, dans un dernier chapitre où il revendique un "Droit d’inventaire", Mezri Haddad se demande pourquoi les socialistes français "ont un problème avec la Tunisie", comme l’a écrit Philippe Séguin. Il trace un panorama de la presse indépendante en Tunisie, où il recense de nombreuses plumes "qui font honneur à la profession", et dont bon nombre -toute modestie mise à part- participent à Réalités. Il souhaite un plus grand désengagement de l’Etat du secteur médiatique, afin que la société tunisienne ait à sa disposition une information plurielle, des débats entièrement libres. Faisant l’inventaire des partis politiques tunisiens, il souhaite que d’autres formations soient autorisées dans la mesure où seront respectées les lois car "le respect des lois, le culte de la Loi, doit être la règle de conduite pour tous, à commencer par les gouvernants".
Le livre s’achève sur une perspective d’avenir, après les dernières modifications de la Constitution tunisienne, et évoque franchement le problème d’une éventuelle candidature du Président Ben Ali pour un nouveau mandat en 2004. Mezri Haddad ne prend pas parti et se contente d’écrire : " C’est le Calife Ali Ibn Ali-Talib qui enseignait "Soyez toujours le protecteur des opprimés et l’ennemi des oppresseurs". Voilà une recommandation qui ne peut laisser indifférent un Président issu du peuple : Zine El Abidine Ben Ali".

Raouf Bahri

* Edité par "les Editions du Rocher".
Distribué en Tunisie par "L’Univers du Livre".

 
Pourquoi je ne vous introduirai pas à l’Université Laval

(Lettre ouverte à Mezri Haddad)

Cher Monsieur,

Dans votre lettre du 5 septembre, qui accompagnait l’envoi de deux exemplaires de votre livre, Carthage ne sera pas détruite, vous me demandiez de vous fournir l’occasion de vous "exprimer devant des étudiants et des chercheurs sur des thèmes qui les intéressent autant qu’ils les interpellent, à savoir l’évolution des libertés publiques et plus particulièrement en Tunisie ".

Vous souhaitez, écrivez-vous, "confronter des opinions divergentes" à l’Université Laval ? اa n’est pas réaliste, malheureusement. ہ Laval, en effet, les universitaires tunisiens qui auraient une position critique envers le régime tunisien actuel ne pourraient l’exprimer sans craindre de graves représailles sur eux-mêmes ou leur famille. En effet, ils sont épiés autant à l’Université Laval que s’ils se trouvaient à Tunis. Seuls les supporteurs du régime s’expriment librement.

Vous voulez, m’écrivez-vous encore, "apprendre à dialoguer sans s’invectiver ? " Mais c’est mal parti, Monsieur Haddad, puisque dans votre livre, l’insulte ( " chiens ", " hyènes "S), la dérision ( "gardiens du temple démocratique ", " tsar rouge "S), les procès d’intention ( " conjuration ", " mensonge ", " désinformation ") sont abondamment utilisés pour miner la crédibilité des personnes et des groupes qui, en Tunisie et à l’étranger, contournent la censure à leurs risques et périls pour parler et informer. Même élégamment paré de références philosophiques, votre livre me paraît davantage un pamphlet politique qu’une création intellectuelle.

Cela est peut-être de bonne guerre en politique, sauf que ceux que vous attaquez sont interdits de parole en Tunisie par ce régime que vous défendez. Nous ne pouvons unir nos deux combats.

Vous trouverez sûrement plus de collaboration auprès des autorités consulaires tunisiennes au Canada pour la promotion de votre livre.

Permettez-moi, en terminant, de rectifier un passage de votre ouvrage (p. 111, note 3), où vous affirmez que " des années plus tard, à deux reprises, Garon m’a honnêtement avoué s’être trompée en désignant Ghannouchi comme ’prophète désarmé’ ".

Vous faites sans doute allusion à notre brève rencontre privée à Paris, au printemps 2000. Toutefois, c’est vous qui affirmiez que je m’étais trompée au sujet du dirigeant de la Nahdha, pas moi. Je ne me suis pas donné la peine de commenter cette opinion, ce que vous avez peut-être interprété comme une admission.

Or, je le répète, et je le répéterai encore, le terme de prophète désarmé n’est pas un titre méritoire, mais une catégorie de la science politique qui illustre très bien le rôle joué par Rached Ghannouchi sur la scène tunisienne.

Par conséquent, je continue d’ignorer les accusations de conspiration et de terrorisme portées par un système judiciaire non crédible à l’encontre de personnes incapables de se défendre. Bien plus, je continue de m’étonner que dans ce pays qui compte un ratio de policiers par mille habitants plus élevé que la France, aucun indicateur vraisemblable de l’accusation de terrorisme portée contre Ghannouchi n’ait pu être fournie au tribunal.

J’espère que les autres témoignages et faits rapportés dans votre livre sont plus rigoureux !

Je vous remercie de m’avoir transmis votre livre, qui figurera bientôt sur les rayons de la Bibliothèque de l’Université Laval.

Lise Garon, professeure
Université Laval
Québec, Canada
lise.garon@com.ulaval.ca
 
II France :
Le vote des immigrés

UN GOUVERNEMENT de droite va-t-il accorder enfin aux immigrés ce que les gouvernements de gauche, en dépit de leurs belles paroles, n’ont jamais voulu leur donner : le droit de vote aux élections locales ? Ce serait un bien surprenant paradoxe, tant on a entendu les élus de droite protester pendant des années contre une telle hypothèse lorsqu’elle était avancée, avec mille précautions, par des porte-parole du PS, des Verts ou du PC.

En mai 2000, une proposition de loi présentée par les Verts était même adoptée par l’Assemblée nationale contre l’avis quasi unanime des députés de droite, à l’exception notable de Gilles de Robien et de Jean-Louis Borloo, aujourd’hui membres du gouvernement Raffarin. Une proposition que le gouvernement Jospin s’était empressé d’enterrer en s’abstenant de la transmettre au Sénat, où elle aurait été, il est vrai, vouée à l’échec.

A l’époque, Alain Juppé dénonçait dans l’initiative des Verts " une agitation démagogique " visant à " détourner l’attention des vrais problèmes qui sont l’intégration, notamment au travail, des jeunes issus de l’immigration ". Et il n’était pas le seul : malgré l’ouverture des scrutins locaux aux ressortissants de l’Union européenne par le traité de Maastricht, rares étaient ceux, à droite, qui envisageaient d’étendre cette disposition à tous les étrangers. En dépit de déclarations ambiguës en 1979, Jacques Chirac confirmait son hostilité à une telle mesure, accusant ceux qui, comme François Mitterrand, la mettaient en avant d’" agiter le chiffon rouge " pour diviser la droite en favorisant le Front national. Au cours de sa campagne présidentielle, le chef de l’Etat, logique avec lui-même, a réaffirmé son opposition au droit de vote des étrangers, alors que Lionel Jospin, longtemps réticent, s’y est dit favorable.

Or ce sujet, apparemment, a cessé d’être tabou à droite. Jean-Pierre Raffarin l’évoque sans hostilité dans son livre Pour une nouvelle gouvernance, et Nicolas Sarkozy indique dans le sien, Libre, qu’une telle perspective ne le choque pas. C’est le moment que choisit un des proches du ministre de l’intérieur, Yves Jégo, député UMP du Val-de-Marne, pour relancer l’idée. Rien ne dit que le gouvernement se montrera prêt à le suivre, mais il semble bien que le climat ait changé et que ce qui apparaissait naguère comme un casus belli puisse faire aujourd’hui l’objet d’un relatif consensus.

Cette évolution des esprits est heureuse. L’extension du droit de vote local à tous les étrangers est d’abord une mesure de justice. N’oublions pas que les droits sociaux qui ont construit l’Etat-providence étaient d’abord réservés aux nationaux, que jusqu’en 1968 la fonction de délégué syndical était fermée aux étrangers, que jusqu’en 1982 ils ne pouvaient pas participer aux élections prud’homales. Mais une telle mesure serait également utile à la cohésion nationale : quelle meilleure façon de lutter contre la fracture sociale et de favoriser l’intégration des immigrés que de les associer aux décisions qui les concernent ?

III USA : 

 
Le ventre de « une »
Le combat du sénateur Byrd, 85 ans, contre la guerre de Bush

Washington de notre correspondant

Robert Byrd n’empêchera pas le Sénat d’adopter la résolution autorisant George W. Bush à employer les forces armées, s’il le juge nécessaire, contre l’Irak. Les sénateurs finiront par voter la résolution, comme les députés devaient le faire, jeudi 10 octobre. Le vénérable élu de Virginie-Occidentale n’en aura pas moins éprouvé les nerfs du président, des républicains et d’une bonne partie de ses amis démocrates, pressés d’aller faire campagne pour les élections du 5 novembre.

Robert Byrd n’en démord pas. La menace irakienne, estime-t-il, n’est pas démontrée. Il s’insurge contre la pression de l’exécutif, visant à faire voter le Congrès "dans une atmosphère surchargée de politique partisane". Il a tout fait pour que le Sénat ne puisse pas se prononcer avant les élections. Cette bataille-là est perdue. Les résistances qui s’étaient manifestées au Congrès sont quasiment effacées. Reste Robert Byrd. Il aura 85 ans dans un mois, et sa main tremble, parfois, quand il prend la parole, mais le propos est ferme. Brandissant la Constitution, dont il a toujours sur lui un exemplaire, il martelait, le 3 octobre, que "nulle part il n’y est écrit que le président a autorité pour convoquer la milice afin d’agir par avance contre ce qu’il perçoit comme une menace". Ce jour-là, il citait Tite-Live : "La hâte est aveugle et imprévoyante."

Fils d’un mineur, né dans la misère, Robert Byrd a travaillé dans les chantiers navals avant d’être élu pour la première fois,à29 ans, à la Chambre des députés de Virginie-Occidentale. Il était allé, pour cela, jusqu’à se faire admettre au Ku Klux Klan, ce que, par la suite, il a toujours affirmé regretter. C’était un de ces démocrates du Sud hostiles aux droits civils des Noirs avant que Lyndon Johnson le fasse changer d’avis. Il est entré au Sénat en 1958 et siégeait déjà au Capitole quand il a passé ses diplômes de droit et de science politique en suivant les cours du soir. Il défend jusqu’à l’entêtement la démocratie parlementaire et les droits des Etats contre les abus du pouvoir exécutif. "Cédant à M. Bush, a-t-il déclaré mercredi, le Congrès ferait aussi bien de s’en aller, fermer les portes et accrocher un écriteau : "On est à la pêche" !"

Patrick Jarreau

 
IV Brésil :
 
 
Le Parti des travailleurs est la première formation politique au Brésil
Le mouvement de Lula a su fédérer des courants allant de l’extrême gauche à la social-démocratie.

Rio de Janeiro de notre correspondant

En portant le nombre de ses députés de 58 à 91 à l’issue des élections législatives organisées, dimanche 6 octobre, simultanément avec l’élection présidentielle, le Parti des travailleurs (PT) est devenu le premier groupe parlementaire à la Chambre fédérale des députés de Brasilia, qui compte 513 sièges. Du même coup, il prend une sérieuse option sur la présidence de la Chambre, poste clé du pouvoir brésilien.

Vingt-deux ans après sa fondation en 1980, la formation phare de la gauche brésilienne domine ainsi la vie politique. Elle a cette fois profité à plein de la popularité de Luis Inacio Lula da Silva, arrivé largement en tête au premier tour de l’élection présidentielle avec 46,44 % des suffrages exprimés.

Formation pluraliste et démocratique, le PT a appris à maîtriser ses tensions centrifuges à l’heure d’affronter les grandes échéances électorales. Il doit cette cohésion avant tout à Lula, son chef historique et président d’honneur, infatigable et habile fédérateur d’une nébuleuse en forte expansion et en voie de recentrage radical, allant de la "gauche rouge" au "PT light" très proche de la social-démocratie.

Créé à l’initiative des syndicats de l’industrie automobile de la banlieue de Sao Paulo, dans la foulée des premières grèves lancées à la fin des années 1970 contre la dictature militaire (1964-1985), le PT se caractérise à sa naissance par sa relation "génétique" avec le mouvement ouvrier. Cependant, note l’Américaine Margaret E. Keck, dans son livre La Logique de la différence : le Parti des travailleurs dans la construction de la démocratie brésilienne, "les travailleurs n’ont pas été l’unique élément constitutif de la base initiale du parti. La gauche organisée, les activistes catholiques, les politiciens progressistes, des intellectuels et d’autres représentants de mouvements sociaux ont eu et continuent d’avoir un rôle crucial dans l’organisation du parti".

"Il ne sera jamais exagéré de souligner,indique-t-elle par ailleurs, l’importance de l’Eglise catholique, qui a garanti, dans les années les plus difficiles du régime autoritaire, un espace d’interaction et d’organisation, un réseau de communication et la défense des droits de l’homme."

DةVOTION POUR FIDEL CASTRO

La Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB), toujours dominée par les "progressistes", favorables à un engagement sur le terrain social, a certes pris ses distances avec Lula. Elle critique, entre autres, l’alliance électorale inédite scellée entre le PT et le Parti libéral, une formation de droite largement contrôlée par la secte évangélique de l’Eglise universelle du royaume de Dieu. Mais divers organismes dépendant de la Conférence nationale, notamment les communautés ecclésiales de base, viviers de la théologie de la libération, fournissent encore au PT une bonne partie de ses troupes.

A travers sa pastorale du travail, l’Eglise a également conservé une influence, bien que déclinante, dans les syndicats de Sao Paulo. Dans les campagnes, c’est la pastorale de la terre qui a impulsé l’émergence d’un satellite indocile du PT : le Mouvement des sans-terre (MST) pour la réforme agraire.

Depuis huit ans, ce mouvement n’a cessé, par des marches organisées avec l’appui logistique de l’épiscopat, et par des occupations de bâtiments administratifs ou de propriétés foncières jugées improductives, de faire pression sur le gouvernement du président sortant Fernando Henrique Cardoso.

Jusqu’à la chute du mur de Berlin, l’utopie socialiste a servi de ciment doctrinaire à cette nébuleuse du PT, englobant syndicalistes ouvriers et paysans, chrétiens de gauche et étudiants tentés par la voie révolutionnaire. "Dès la fin des années 1980, une forte tendance s’est dégagée au sein du parti en faveur du "socialisme démocratique". La démocratie n’était plus un moyen d’arriver au pouvoir mais une fin en soi, qui supposait l’alternance du pouvoir. C’était l’époque où le PT montrait beaucoup de sympathie pour le syndicat polonais Solidarnosc", témoigne Artur Obino, informaticien et membre fondateur du PT à Rio.

Seul parti brésilien digne de ce nom, tant par son organisation que par son assise populaire (300 000 adhérents), le PT a pris acte des bouleversements qui ont suivi l’effondrement de l’URSS, puis de la mondialisation accélérée de l’économie sous les préceptes néolibéraux. Au fil des trois échecs successifs de Lula à l’élection présidentielle depuis 1989, les références au socialisme sont devenues de plus en plus rares, au point de disparaître totalement dans le dernier programme de gouvernement du candidat du PT.

Seule la dévotion envers Fidel Castro, objet d’une quasi-unanimité au sein du PT, qui organise des visites régulières de militants à Cuba, a résisté à l’écroulement du bloc soviétique. Lors de la dernière convention nationale du parti, en décembre 2001 à Recife, le courant centriste - désormais dominant - dénommé "Articulation", dont le chef de file est justement Lula, a recueilli plus de 80 % des suffrages.

La gauche du parti en est ressortie complètement marginalisée. Et ce, malgré les succès du PT dans l’Etat du Rio Grande do Sul, où les trotskistes de Démocratie socialiste tiennent, depuis treize ans, le haut du pavé et administrent la capitale, Porto Alegre, siège du Forum social mondial et berceau du "budget participatif" (sollicitant l’avis des représentants de la société civile). Le Parti des travailleurs est-il aujourd’hui menacé de risques de scission ? "Ceux qui devaient quitter le parti l’ont déjà fait", estime Artur Obino.

Jean-Jacques Sévilla

Une progression dans toutes les régions

Les élections législatives du dimanche 6 octobre ont été marquées par un recul des quatre formations de droite et du centre qui composaient la majorité présidentielle sortante, au profit de la gauche en général, et du Parti des travailleurs (PT) en particulier. Porté par une "vague rouge" d’une ampleur inespérée, le PT devient le premier parti brésilien à la Chambre des députés (91 sièges sur 513), et la troisième force au Sénat (14 sièges sur 81). Le PT progresse également dans toutes les régions du pays, notamment dans le Nordeste, la plus pauvre, dont est originaire Luis Inacio "Lula" da Silva, son candidat au deuxième tour de l’élection présidentielle qui se tiendra le 27 octobre.

Le Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB) de José Serra, ancien ministre de la santé, dauphin du président sortant Fernando Henrique Cardoso et adversaire de Lula, est de son côté le principal perdant des élections du 6 octobre. Il passe de 94 à 72 députés. - (Corresp.)

Hugo Chavez salue le succès de Lula

Le président vénézuélien, Hugo Chavez, a envoyé, dimanche 6 octobre, un cadeau d’anniversaire, une réplique de l’épée de Simon Bolivar (le héros de l’indépendance du Venezuela), à Luis Inacio "Lula" da Silva. Le présent était accompagné d’un message dans lequel Hugo Chavez assure que "au Brésil, la révolution commencera avec l’élection de Lula", a indiqué mercredi un responsable du Parti des travailleurs (PT).

Lula a dit récemment que s’il était élu, son gouvernement entretiendrait de bonnes relations aussi bien avec Cuba et le Venezuela, qu’avec le reste du monde. "Les personnes qui ont certains préjugés n’hésitent pas à dire que j’ai des relations politiques avec le président cubain, Fidel Castro, et le président vénézuélien, Hugo Chavez, mais ils pourraient dire que j’ai aussi des relations politiques avec le président mexicain, Vicente Fox, avec tous les pays d’Europe, avec l’Afrique, avec la Chine", a déclaré Lula la semaine dernière. - (AFP.) 

 

V Fallaci :

http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3226—293714-,00.html

Oriana Fallaci voue "une haine bestiale" aux islamistes, selon son avocat

Le livre de la journaliste italienne Oriana Fallaci, La Rage et l’Orgueil, constitue-t-il un brûlot anti-musulman à connotation raciste ou bien n’est-il qu’un pamphlet destiné à mettre en garde l’Occident contre les menaces islamistes ? La chambre civile de la presse du tribunal de grande instance de Paris, qui examinait l’affaire, mercredi 9 octobre, devra choisir entre ces deux propositions et dire si l’ouvrage publié chez Plon et poursuivi par trois associations antiracistes incite à la haine raciale.

Au mois de juin déjà, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), initiateur de la plainte, la Ligue des droits de l’homme (LDH) et la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) avaient saisi le juge des référés, le premier pour obtenir une mesure d’interdiction provisoire du livre incriminé, les deux autres préconisant l’insertion d’un avertissement (Le Mondedu 20 juin). A l’époque, le magistrat avait choisi de ne pas choisir, préférant renvoyer les protagonistes devant les juges du fond.

Devant la chambre de la presse, les avocats des trois associations, citant de nombreux passages du livre, ont repris pour l’essentiel l’argumentation développée devant le juge des référés. "Oriana Fallaci emprunte au style de la littérature antisémite des années noires avec le résultat que l’on sait, a assuré Me Ahcène Taleb pour le MRAP. Pour elle, il faut anéantir, éliminer physiquement les musulmans."

"BEN LADEN DE L’ةCRITURE"

Avocat de la LDH, Me Patrick Baudoin a, pour sa part, insisté sur "les amalgames" dont se serait rendue coupable la journaliste italienne, qualifiée de "Ben Laden de l’écriture". "C’est son droit d’écrire un pamphlet, un ouvrage de révolte et nous pouvons partager sa dénonciation du fanatisme et les actes terroristes, a-t-il concédé. Mais, dès le départ, elle tient un discours de violence et de manichéisme primaire qui essaye de nous faire croire qu’il n’existerait qu’une seule bonne civilisation, l’occidentale, et les autres ne seraient que des sous-civilisations." Inquiet des effets négatifs qu’il pourrait produire, Me Charles Korman, conseil de la Licra, a estimé que le livre incriminé permettait "de passer de la pensée à l’acte et de la détestation à la tuerie" et a dénoncé l’éditeur, Plon, "qui a fait du fric sur le dos d’une population".

Avocat de la journaliste, qui n’a pas fait le déplacement de New York où elle réside, Me Gilles-William Goldnadel a réclamé pour sa cliente le droit de "faire de l’anti-islamisme primaire, car elle considère que le vert est la couleur primaire du totalitarisme". A l’en croire, Oriana Fallaci ne s’en prend pas aux musulmans dans leur ensemble, mais à une frange d’islamistes auxquels elle a décidé de "vouer une haine bestiale". "Pour elle, la montée de l’intolérance est une donnée de nature à mettre en danger la civilisation occidentale, a enchéri Me Christophe Bigot, autre avocat d’Oriana Fallaci. C’est ça l’enjeu fondamental de ce livre et ça, c’est un débat d’opinions qui ne doit pas être mené devant un tribunal."

Par leur décision, les magistrats diront, le 20 novembre, s’ils s’estiment fondés à intervenir dans ce débat. A moins que les nombreux incidents de procédure soulevés par les avocats de la défense, et qui ont occupé un tiers de l’audience, ne les conduisent à débouter les trois associations sans que le fond soit finalement tranché.

Acacio Pereira

A demain



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