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Une action en hommage à Zouhair Yahyaoui
18 juillet 2014, par jectk79

Mon amie ne sait pas rediger un com sur un article. Du coup il voulais souligner par ce commentaire qu’il est ravi du contenu de ce blog internet.


Pourquoi aller tracer partout pour faire établir des évaluations de d’assurances familiales alors qu’existent des portails tels que Sherpa-mutuelle.fr proposant de rapprocher les propositions avec un comparateur mutuelle sophistiqué en restant votre demeure ? site => mutuelle obligatoire


Abderrazek Bourguiba condamné à 25 mois de prison
15 novembre 2011, par Bourguiba

je vous remercie
bourguiba abderrazak



Quelques points marquant contre l’environnement en Tunisie
6 novembre 2011, par xZNRpEkXvbSPvAf

I like to party, not look articles up online. You made it hpaepn.



Et puis y a eu la Révolution :)
1er novembre 2011, par liliopatra

On est mardi 1er novembre 2011, déjà neuf mois que ben ali s’est enfui et il est caché, comme un rat, en Arabie Saudite. Son collègue Gaddafi a été tué.
Après la lecture de cette lettre, tout cela parait être comme un cauchemar pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu personnellement. Cependant, le mal a sévi longtemps, beaucoup trop longtemps en Tunisie. Il est temps que ça change.
Tout un système policier qui s’effondre, la justice vient de renaître, certes encore fragile mais sera équitable insh’Allah.



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

Oui il a un fils qui est mon meilleur ami et croyez moi, même si son père et loin de lui sa ne fait pas de lui un mauvais père il s’occupe très bien de lui et Selim va le voir de temps en temps. Je suis au cœur de cette affaire et je peux donc savoir les ressentis de chacun...



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

ةcoutez quand on ne connait pas la personne on ne juge pas ! Je connais personnellement Monsieur Tebourski et je sais que c’est un homme bon, et je pense que si il a demander a rester en France c’est surtout pour son Fils !
Ne le jugez pas car vous ne le connaissez pas comme je le connais ! Je suis la meilleure amie de son fils Selim. Je sais qu’Adel est un homme bon alors arrêtez tous vos blabla et essayer donc de comprendre le fond de la chose. Merci et bonne soirée



> Une pétition de 86 prisonniers tunisiens
30 octobre 2011, par Moussa

the death of an African giant

Par : Y. Mérabet
En outre, contrairement à ce que pensent aujourd’hui de nombreux libyens, la chute de Kadhafi profite à tout le monde sauf à eux. Car, dans une Afrique où les pays de la zone subsaharienne riche en ressources minérales tournaient complètement le dos à la France pour aller vers la Chine, il fallait bien que monsieur Sarkozy trouve un autre terrain fertile pour son pays. La France n’arrive plus à vendre ses produits manufacturés ou de décrocher un marché en Afrique, elle risque de devenir un PSD C’est pour cela que l’on a vu une France prête à tout pour renverser ou assassiner Kadhafi ; surtout quand l’on sait que la Libye est l’une des premières réserves en Hydrocarbures d’Afrique et de Sebha est la capitale mondiale du trafic Franco-libyen de concentré d’uranium Nigérien. Egalement, l’on sait que jusqu’ici, les populations libyennes n’avaient rien à envier aux Français, ils vivaient richement mieux sans se suer. Puisque Kadhafi faisait tout son possible pour les mettre à l’abri du besoin. Il est donc temps pour les libyens de choisir pleinement futur partenaire occidental. Car si en cinquante ans de coopération la France n’a pu rien apporter à l’Afrique subsaharienne. Vat-elle apporter maintenant aux libyens un bonheur supérieur à celui que leur donnait leur Guide. Rien à offrir à ces ignorants de libyens, sauf des repas communs dans les poubelles de la ville Paris, en France c’est déjà la famine ? Lui, qui durant plusieurs décennies était l’un des faiseurs d’hommes les plus efficaces sur le continent Africain. De son existence, Kadhafi était le leader le plus généreux d’Afrique. Pas un seul pays africain ne peut nier aujourd’hui n’avoir jamais gouté un seul pétro –Dinar du guide Libyen. Aveuglement, et motivé par son projet des Etats-Unis d’Afrique, Kadhafi de son existence a partagé l’argent du pétrole libyen avec de nombreux pays africains, qu’ils soient Francophones, Anglophones ou Lusophones. Au sein même de l’union Africaine, le roi des rois d’Afrique s’était presque érigé en un bailleur de fond très généreux. Jusqu’à l’heure actuelle, il existe sur le continent de nombreux présidents qui ont été portés au pouvoir par Kadhafi. Mais, curieusement, même pas un seul de ces élèves de Kadhafi n’a jusqu’ici eu le courage de lui rendre le moindre hommage.Au lendemain du vote de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, certains pays membres de l’union africaine sous l’impulsion de Jacob Zuma ont tenté d’apporter un léger soutien au guide libyen. Un soutien qui finalement s’est éteint totalement sans que l’on ne sache pourquoi. Même l’union africaine qui au départ conditionnait avec amertume la prise du pouvoir libyen par un groupe de terroristes et la reconnaissance du CNT libyen constitués de traitres, s’est finalement rétracté de façon inexplicable. Et curieusement, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement consensuel n’a été formé en Libye. Depuis l’annonce de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, cette union africaine dont Mouammar Kadhafi était pourtant l’un des principaux défenseurs et ayant assuré le dernier mandat, n’a encore délivré aucun message officiel de condoléance à ses proches ou de regret. Egalement, même ceux qui hier tentaient de le soutenir n’ont pas eu le moindre courage de lever leur petit doigt pour rendre hommage à leur mentor. Jusqu’à l’heure actuel, seul l’ancien archevêque sud-africain et prix Nobel de paix Desmond TUTU a regretté cet acte ignoble. Même le président Abdoulaye Wade que l’on sait pourtant proche des révoltés libyens n’a pas encore salué la mort de l’homme qu’il souhaitait tant. Le lendemain de sa mort, un vendredi pas un musulman n’a prié pour lui ?.. A ce jour, sur le continent Africain, seul l’homme de la rue et les medias ont le courage de parler de cette assassina crapuleux du guide libyen. Mais, cette attitude des dirigeants africains ne surprend personne, dans la mesure où l’on sait que chaque président a peur de se faire remarquer par un Nicolas Sarkozy qui est capable de tout si la tête d’un président africain ou d’un arabe l’énerve.
Conclusion La Libye et l’Afrique toute entière viennent de tourner une page d’or avec la perte de Mouammar .
Traitre et maudit que je sois, si j’étais un libyen ?

Journaliste indépendant (Algérian Society for International Relations)
119, Rue Didouche Mourad
Alger centre



Liberté pour le Docteur Sadok Chourou
29 octobre 2011, par Dr. Jamel Tazarki

J’ai écrit un livre qui mérite d’être lu :
TOUT EST POSSIBLE - L’AVENIR DE LA TUNISIE
Vous pouvez télécharger le livre sur mon site Internet :
http://www.go4tunisia.de
Dr. Jamel Tazarki
Allemagne



DECES D’OMAR CHLENDI
28 octobre 2011, par bourguiba

Ma mére Térésa oui notre mére je suis abderrazak bourguiba le frére de mon meilleur ami Farouk .
vous peut etre me connait mais je pense pas que nous avont eu l’occasion de vous voir .

je suis désolé pour ce qui a passé pour mon frére Farouk .
Omar etait un homme exeptionnel un vrai homme j’ai passé avec lui 6 mois dans le prison nous étions plus que deux fréres.

soyez fiére de Farouk
et que la paradi soit pour lui



Projet libéral pour une nouvelle monarchie démocratique et laïque en Tunisie
22 octobre 2011, par Victor Escroignard

La Monarchie Constitutionnelle est l’avenir est la garantie des droits et libertés pour la Tunisie, la Libye et toute l’Afrique du Nord. Le Roi est l’âme du peuple, Il est porteur du sentiment d’unité nationale et du patrimoine historique du peuple. LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE EST LE PLUS SUR MOYEN POUR EVITER QU’UN PRESIDENT FINISSE UN JOUR EN DICTATEUR (voyez le cas du roi d’Espagne, sauveur des libertés après le Franquisme).



> Lotfi Hamdi, une Barbouze qui se voit ministrable
4 octobre 2011, par Anti Lotfi Hamdi

Bonjour Mesdames, Messieurs,

Je souhaite attirer votre attention sur le faite que ce Barbouze comme vous le dites, a retourné sa veste à l’instant où il s’est assuré du départ définitif du ZABA plus exactement le 18 Janvier 2011.

Mais encore ce dernier qui détient pas un seul titre comme auprès du RCD mais aussi faison parti de plusieurs association et surout la chambre Franco-Tunisienne de marseille ou il a volé récemment le portfolio pour se faire une nouvelle peau et une nouvelle virginité auprès de la Tunisie, avec un pseudo symposium tenue au pôle technologique sis à la Gazelle (Ariana).

Rappel du passé : Khaled Néji représentant de l’office de l’huile près du consulat générale de Tunisie à Marseille a été victime de sa (Stoufida).
Monsieur Kahled Néji a été limogé de son poste, radié de ses fonctions, décédés suite à une attaque cardiaque après avoir visité les prisons Tunisiennes

Je souhaite que cette personne n’intervienne plus sur le sol Tunisien afin de crée des réseaux encore pire qu’avant et revenir au pouvoir par la fenêtre.

Aidez moi à dire la vérité sur ce malheureux de la Sbikha (kairouan) qui fout la honte à son peuple.

Ce Virus, qui trompe sa femme sans scrupule ni honte. A trahit ce que nos ancêtres ont essayé de bâtir, bravour, fraternité dévouement, sincérité.

Il est et il sera toujours à l’antipode des Tunisiens , lèches botes et au plurielles

Vive la Tunisie sans hypocrites



Blog dédié à la défense du prisonnier politique Abderrahmane TLILI
4 octobre 2011, par bechim

bonjour je suis tres heureuse que mr tlili soit libere mais je n arrive pas avoir de nouvelles precises je tiens a dire que c est un MONSIEUR exceptionnel et qu il ne merite vraiment pas ce qu il a endure j aimerai pouvoir lui exprimer tte ma sympathie



> Tunisie, l’agression abjecte sur Samia Abbou par les voyous de Ben Ali
26 septembre 2011, par Liliopatra

Voilà quatre ans se sont écoulés et votre combat a porté ses fruits. J’aurais pas osé signer ces quelques mots par mon nom réel si vous n’avez pas milité pour ’ma’ liberté. Reconnaissante et le mot ne peut résumer ce que je ressens et tout le respect que je vous porte.

Merci...

Lilia Weslaty



> Les procès de l’ignorance et les progrés de l’Homme
24 septembre 2011, par a posteriori, l’auteur Nino Mucci

Les petits cons s’amusent à faire leurs graffitis imbéciles même sur les statues couvertes de prestige et d’histoire de Carthage ; on en a maintenant fini avec Ben Ali, avec la censure et l’étouffement des idées et de coeur opéré par son régime. Mais on en finira jamais avec l’idiotie des fondamentalistes islamiques qui promenent leurs femmes en burka, parce que c’est la seule façon par laquelle savent voir une femme : comme une bête dangeureuse. On en finira pas facilement, terrible dictature, avec ceux qui demandent maintenant de couper les mains, les jambes et les bras, suivant l’obsolète loi coranique, sans se faire aucun souci de l’Homme. Jésus, le Christ en est le plus grand champion, le Rédempteur de l’humanité, Lui qui a porté la Croix pour nous TOUS ; quant à la mafia et à al-Capone, nous les plaçerons comme un héritage historique de cet islam que tant s’acharnent à défendre par l’ignorance (mafia vient de l’arabe dialectal anciene "mafiah", c’est-à-dire "protection", la mafia est nait et c’est culturellement radiquée dans une ancienne terre d’islam, la Sicile)



que dieu te glorifie.
23 août 2011, par adyl

j’ai aimé ce que vous pensé . suis de ton coté. tu me trouvera a l’appui



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J’ai été contacté par des familles il y a (...)

14 janvier 2011

Des milliers de Tunisiens exigent le départ de Ben Ali
par Rédaction de reveiltunisien.org
Source Le Monde LEMONDE.FR avec AFP et (...)

14 janvier 2011

Génération Ben Ali
par Rédaction de reveiltunisien.org
Liberté et Equité : Tunis, le 13 janvier 29 (...)

14 janvier 2011

Tunisie, Hamma Hammami enlevé par les flics de Ben Ali
par Rédaction de reveiltunisien.org
Révolte / mercredi 12 janvier par Nicolas Beau (...)

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Vivre sous la dictature
LES MARGES DةSOBةISSANTES
Vraies accoucheuses du changement !
par Rédaction de reveiltunisien.org
24 décembre 2008

Source Tunisnews (21/12/2008)

« Tous les hommes admettent le droit à la révolution ; c’est-à-dire le droit de refuser l’allégeance au gouvernement, et celui de lui résister, quand sa tyrannie où son inefficacité sont grandes et insupportables. Mais, presque tous, disent que tel n’est pas le cas, à présent. »

H. D. THOREAU, La désobéissance civile, Mille et Une Nuits, p. 23

Tout, ou presque, a été dit sur le mouvement social du bassin minier de Gafsa... Tout, sauf l’essentiel. Cette assertion peut paraître, pour certains, provocatrice, voire même arrogante. Mais il n’en est rien. Elle est le résultat d’un constat objectif aussi douloureux que navrant ! Expliquons-nous :

Les « réflexions » qui ont été proposées jusqu’à présent, pour tenter de comprendre le phénomène de « rébellion » de Gafsa, se sont contentées de décrire la lutte menée par la population de Gafsa, leur détresse, la disproportion des moyens de répression utilisés par le pouvoir central et son cortège de victimes, et enfin l’utilisation de la justice, dépendante et partiale, pour les contraindre au silence...

Or, ce que l’on a appelé essentiel se situe, désormais, ailleurs. Il niche dans les marges. Celles-ci étant définies par référence, tantôt à la centralité (politique, administrative, économique, etc.) de la capitale, voire même les grandes villes tunisiennes (toutes littorales…), tantôt par référence aux centres « institutionnels » de prise de décision et de « représentativité » officielle ou officieuse de « la société civile ». Le premier critère est géo-économico-politique, le second appelons-le institutionnel.

Les marges désobéissantes dont il est question peuvent ainsi être déclinées :

1) Sur le plan géographique, déjà, la ville de Gafsa se situe presque au fin fond du Sud-ouest tunisien, c’est-à-dire en marge des « grandes » villes tunisiennes et, a fortiori, loin, très loin de la capitale.

2) Les principaux acteurs de ce mouvement sont eux aussi des « marginaux » : qu’il s’agisse des leaders syndicaux locaux, qui ont pris le parti de la population déshéritée, se positionnant ainsi de facto contre la "petite bureaucratie" (locale) tout autant que sa "mère grande", s’attirant ainsi les représailles « disciplinaires » de la part de la bien-pensance bureaucratique (le cas de Adnane HAJI résume à lui seul cette situation ubuesque... sa réintégration à la veille du procès du 11/12, n’est que trop tardive !) ; il en est de même des chômeurs, deux fois plus nombreux que la moyenne nationale ; parmi eux, les chômeurs diplômés (qui représentent plus de 40 % des sans-emploi en Tunisie) constituent la force motrice du mouvement... Démographiquement, sociologiquement, et économiquement, toutes ces catégories constituent des minorités (plus ou moins marginalisées) dans les groupes et corporations considérés…

3) Les mouvements et partis politiques ne sont pas en reste. Ce ne sont pas les partis d’opposition classique qui ont le plus soutenu le mouvement du bassin minier. Nous avons, en effet, remarqué un engagement incomparablement plus impliqué de la part de groupuscules habituellement en retrait par rapport à ce qui fait la pluie et le beau temps des partis classiques…

4) Sur la scène « officielle » de la défense des droits de l’homme, on a pu également relever l’apparition de leaders n’occupant pas « les hauts rangs » traditionnels au sein de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme... Ce sont donc des acteurs « provinciaux », en prise directe et réelle avec le vécu quotidien (fait de misère, d’exclusion et de répression) qui ont éclipsé (sur le terrain) la direction nationale, laquelle a cependant continué, paradoxalement, à capitaliser la sympathie à l’échelle internationale... Une sorte de « divorce » a été pratiquement « consommé » entre ceux qui tiennent habituellement le haut du pavé (« droits-de-l’hommiste ») et ceux qui le battent concrètement et sans relâche, en assurant la fluidité des informations et l’instantanéité du soutien… au prix d’incessants harcèlements, d’assignation à résidence de fait, et d’interdictions arbitraires de circuler…

5) L’implication des avocats dans le soutien de ce mouvement a été on ne peut plus évidente. Et là aussi, il nous a été donné de remarquer, le détachement très net de certaines figures se situant en marge de l’institution officielle représentative des porteurs de robes noires… et des « ténors » habituels du Barreau. En dehors du cas de M. le Bâtonnier Abdessattar Ben MOUSSA, ce sont surtout de jeunes avocats (le fait qu’ils ne puissent pas plaider devant la cour de cassation, en est un indice...) qui se sont mobilisés —et nettement distingués— dans la défense des déshérités de Gafsa et des victimes de la répression...

6) De même, on a pu constater la présence massive des femmes de la région (en particulier celles de Redeyef) et leur rôle prépondérant tout le long du Mouvement. Il est vrai que la femme, en Tunisie, occupe une place moins marginale que celle qui est la sienne dans les autres pays arabes, mais elle demeure néanmoins en deçà de l’égalité d’avec l’homme. Cette inégalité est très voyante en particulier dans le champ politique… Notre société conserve toujours ses traits patriarcaux... L’emprisonnement de Mme Zakia DHIFAOUI, tout en étant la preuve de l’implication des femmes dans le Mouvement, consacre la révélation d’un « nom » jusqu’ici peu connu des médias et du public… habitués à entendre presque toujours les mêmes noms de femmes résistantes à l’oppression… Il convient également de signaler que l’une des rares avocates à s’être fortement impliquée dans la défense des populations réprimées a été évincée de la direction de l’ATFD lors du récent congrès de cette association… Encore une fois on enregistre donc le dilemme de l’individu aux prises avec l’institution à laquelle il appartient…

7) En ce qui concerne les médias il est très significatif de constater que ce sont surtout des amateurs (blogueurs, internautes, facebookeurs, etc.) qui ont couvert les événements avec des moyens de fortune, tels les téléphones portables qui ont permis de filmer et de photographier les manifestations, les sit-in, les accrochages avec les forces de l’ordre... De même il est significatif de souligner le rôle singulier joué par un journaliste de la chaîne "AL HIWAR ATTOUNSI" (parias des télévisions tunisiennes !) qui a écopé de six ans d’emprisonnement par contumace, pour avoir persisté à accomplir son devoir de journaliste indépendant, au mépris des interdits illégaux imposés par les autorités...

8) Enfin, l’immigration (à travers certaines associations, et des militants toutes tendances, contestataires, confondues) a joué un rôle considérable dans le soutien des populations du Bassin minier, et le desserrement de l’étau médiatique/officiel imposé par la dictature en vue d’étouffer —dans le silence et l’isolement— le Mouvement. La condamnation du Président de la FTCR à deux ans d’emprisonnement, dans le procès du 11/12, constitue à cet égard une exaction à peine revêtue des oripeaux de la justice tunisienne plus que jamais serve de l’autoritarisme… L’immigration étant ici rattachée, par le jeu de la souveraineté, au pouvoir politique du pays d’origine. Les tunisiens établis en France métropolitaine occupent une place marginale parmi le peuple tunisien… et les acteurs associatifs et politiques qui ont fondé « Le comité de soutien (parisien) à la population du Bassin minier » ne représentent qu’une infime minorité de la « diaspora » tunisienne…

Outre ces traits caractéristiques du déplacement de la « contestation » réelle en dehors des cadres institutionnels classiques (UGTT, partis politiques à l’exception du POCT, LTDH, ATFD, SNJ, AJV), deux remarques d’ordre général méritent, de notre part, la plus grande attention :

1. Il s’agit en premier lieu de l’utilisation quasi-systématique de la « torture sexuelle », avec, malheureusement, une redoutable efficacité quant à l’extorsion des « aveux ». Ce qui trahit (et ce n’est nullement un reproche que l’ont fait aux victimes) un manque de professionnalisme chez les personnes qui en ont été victimes, soit directement, soit à travers l’exposition des membres de leurs familles. Ce qui ne va pas sans nous renvoyer à un attachement typiquement oriental à la tradition, la morale et la culture religieuses, otages, s’il en était, de la « pudeur orientale », qui se transforme en une arme terrible entre les mains des oppresseurs…

2. Il s’agit en second lieu de l’abus manifeste dans le recours, fait par l’Etat, au « monopole de la violence légitime ». C’est un sujet quasiment tabou, que celui de remettre en cause « la légitimité » de l’utilisation de la force publique contre les populations civiles qui protestent de manière pacifique, désarmée et inoffensive…

Cette violence policière est la sanction ultime du refus de soumission à la violence économique, politique, écologique, et symbolique, de l’Etat... d’où l’importance d’une réflexion profonde sur les notions de « droit de résistance à l’oppression » et de son corollaire « le devoir d’insurrection », on y reviendra. Le Pouvoir ne considère pas les contestataires de l’ordre (injuste) établit, en tant qu’« adversaires politiques », mais en tant qu’ennemis, dont il importe d’annihiler l’existence physique, au moyens de la destruction (la répression a fait trois victimes…) ou par le biais de la privation de liberté via l’emprisonnement, ou l’assignation à résidence de fait… C’est le « biopouvoir » Foucaldien au sens brut !

Chacune des « observations » mentionnées ci-dessus, mérite sans doute une étude à part et une analyse spécifique approfondie. Si on a choisi seulement de les parcourir, c’est pour en faire ressortir, de la manière la plus évidente, le point commun, à savoir « la posture marginale ». En ce sens où ce n’est guère, par exemple, l’UGTT qui a défendu les ouvriers (ou les chômeurs) des mines, mais des syndicalistes locaux (non connus jusqu’à présent) ; ce n’est pas la LTDH qui a été aux avant-postes de la défense des droits et libertés bafoués dans la région, mais des « ligueurs » « provinciaux » qui ont pris l’initiative de créer « Le Comité National de Soutien aux Habitants du Bassin minier » ; ce n’est pas l’Ordre National des avocats (encore moins l’Association des Jeunes Avocats, accaparées par les RCDistes) qui a assuré directement la défense des victimes « judiciaires » de la répression, mais un groupe d’avocats non représentés au sein dudit Ordre ; ce n’est pas l’ATFD qui a pris à bras-le-corps la cause des déshérités (en particulier, les femmes puisqu’il semblerait que cette association s’obstine à vouloir cantonner son « action » dans les strictes limites du sexe féminin…soi-disant en conformité avec son « objet » associatif…), mais de rares femmes dont la cheffe de file a été évincée de la direction, lors du dernier Congrès de ladite association ; ce n’est pas le Syndicat des Journalistes Tunisiens qui a défendu concrètement le droit des tunisiens à l’information, mais une télévision marginale, et surtout un de ses journalistes qui a bravé « les tabous informationnels » au prix d’une condamnation par contumace à 6 ans d’emprisonnement, etc.

Je sais pertinemment que ces vérités, pas bonnes à dire, (mais tout de même dites), ne manqueraient pas de déranger, au plus haut point, « l’establishment oppositionnel et démocratique ». Je n’en fais (et ne ferai), en aucun cas, mes adversaires, encore moins mes ennemis, même s’ils (elles) tenteraient immanquablement de m’y acculer (ce sera peine perdue) ! Ces vérités devaient être dites en toute sérénité, si tant est qu’on souhaite réellement construire une opposition démocratique performante. Elles doivent urgemment faire l’objet d’un débat public, contradictoire, argumentatif et constructif, sans concessions ni fausses compromissions !

Ce qui s’est passé, durant presque huit mois, dans le bassin minier de Gafsa, dans le Sud-ouest tunisien, a ramené —avec un heureux fracas— au devant de la scène politique du pays cette question cruciale négligée par la plupart des acteurs politiques et associatifs d’opposition. Voici, en effet, toute une région miséreuse qui se révolte contre le pouvoir central et ses représentants locaux (bureaucratie syndicale comprise) pour avoir été totalement « oubliée », méprisée, et livrée à la désertification sociale, économique et culturelle.

Ces « gueux », ces « va-nu-pieds » qui refusent « indécemment » de souffrir en silence et qui « osent » déchirer la fibre des habitants du palais par leurs saumâtres complaintes, n’ont eu droit qu’à la seule réponse pouvant venir d’une dictature sourde et impitoyable, celle de la répression sauvage qui a déjà emporté trois vies humaines, blessé des centaines, torturé autant et emprisonné des dizaines...

L’intransigeance du pouvoir assassin et son recours systématique à la répression sauvage et généralisée trahit le mépris sans limite qu’éprouvent les gouvernements à l’endroit de cette population appauvrie et totalement abandonnée, situé dans l’arrière-pays insignifiant et inutile... Sauf à procurer — moyennant, au meilleur des cas, des salaires de misère— du phosphate à « l’économie nationale ». La réification massive n’est certes pas une spécificité gafsienne, mais elle est ici incomparablement plus criante que partout ailleurs en Tunisie…

Le recours à cette folle répression pour contraindre — dans le sang— au silence des centaines de milliers de tunisiens, dont le seul tort fut de réclamer du travail et une relative amélioration de leurs conditions de vie misérable, trahit également l’essence dictatoriale du pouvoir issu du coup d’état du 7 novembre 1987, qui ne connaît qu’une seule méthode de résolution des conflits sociaux ; un seul moyen de « régulation » sociétale, à savoir la répression et toujours davantage de répression, oubliant dans la foulée de cet engrenage fascisant que l’« on peut tout faire avec des baïonnettes, sauf s’asseoir dessus » (Talleyrand). Vérité absolue que le régime despotique régnant présentement en Tunisie continue obstinément à ignorer, et dont on entrevoit —à travers Gafsa la re-belle— l’imminente tombée de la sentence qu’il mérite. On ne peut, en effet, asseoir ad vitam aeternam le pouvoir (n’importe quel pouvoir) sur la répression, et tôt ou tard « la servitude volontaire » se mue en désobéissance, laquelle débouche presqu’inévitablement sur l’insurrection et le régicide !

D’après des témoignages qui nous sont parvenus de Gafsa, les forces de l’ordre se sont conduits en parfaits envahisseurs ; Gafsa (et sa population) s’étaient transformés en « terrain conquis » ; certains, non sans raison, sont allés jusqu’à même établir des rapprochements avec Gaza, tant la désolation du spectacle guerrier qui s’offrait à leurs yeux rappelait les tristes forfaits de l’armée d’occupation sioniste : on tire sur les manifestants avec des balles réelles, on saccage les maisons, en arrose les manifestants de bombes lacrymogènes... comme des pires insultes ordurières ; la fumée des pneus enflammés assombrissant le ciel, déjà peu clément, et le jet de pierre sur les « assaillants », « armée de toutes pièces et de pied en cap » (Hamlet), n’étaient pas sans rappeler la glorieuse intifada !

Comment, dès lors, ne pas songer au droit imprescriptible de résistance à l’oppression, telle que développé par les révolutionnaires Anglais, Américains et surtout Français qui l’ont immortalisé dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, dont l’article 2 dispose on ne peut plus solennellement : « Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression. » ; ou encore l’article 35 de la Constitution montagnarde du 24 juin 1793, qui dispose : « quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection et, pour tout le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs » (Voir : Dominique GROS, Qu’est-ce que le droit de résistance à l’oppression ? in : Le droit de résistance à l’oppression, Le genre humain, n° 44, seuil de 2005)

Il s’agit donc d’un droit naturel et imprescriptible qui n’a nullement besoin d’autorisation pour être mis en œuvre. L’ordre juridique illégitime que les oppresseurs se donnent à eux-mêmes (rappelant l’actualité poignante de l’assertion marxienne « votre droit n’est que la volonté de votre classe érigé en lois », Le Manifeste) est impuissant à proscrire le droit de résistance à l’oppression et son corollaire, l’insurrection. C’est un acte fondateur, ou plutôt re-fondateur, auto-référant, qui puise sa légitimité au-dedans de lui-même et qui s’affirme, se donne naissance (une sorte de parthénogénèse) en détruisant l’ordre injuste établit au détriment des droits du peuple ! C’est l’éternelle lutte entre le nouveau et l’ancien, le présent et le futur, le conservatisme et le progrès...

Le droit/devoir de résistance à l’oppression s’origine dans la rupture du contrat (social) « synallagmatique » (la fameuse association politique de l’article 2 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen) par les gouvernants qui renient leurs obligations à l’égard du peuple, bafouent ses droits fondamentaux et le réduisent à l’état de servitude.

D’où la référence au caractère naturel et imprescriptible de la résistance à l’oppression. La résistance indistinctement à l’occupant étranger, comme au tyran local... Lequel droit naturel n’a pas forcément besoin d’être consigné dans la constitution pour pouvoir être exercé. Il est imprescriptible, en ce sens où l’illégitimité (voir même l’illégalité : songez à la « réforme » constitutionnelle de 2002…) installé dans la durée, ne saurait en venir à bout.

Plus de deux décennies de dictature « novembriste », telle qu’issue du coup d’Etat de Plais de 1987, ayant confisqué aux tunisiens la chance et l’occasion de s’affranchir d’un joug trentenaire, ne sauraient couvrir de légitimité factice la réelle usurpation de la souveraine et de libre volonté politique de tout un peuple, dont on s’est employé, cinquante ans durant, à lui faire oublier jusque même ce qui fait d’un homme un homme : la liberté : « On ne regrette jamais ce qu’on n’a jamais connu (...) Ils disent qu’ils ont toujours été sujets, que leurs pères ont vécu ainsi. Ils pensent qu’ils sont tenus d’endurer le mal, s’en persuadent par des exemples et consolident eux-mêmes, par la durée, la possession de ceux qui les tyrannisent. » (ةtienne de La Boétie : discours de la servitude volontaire, p. 24)

Il faut être un Foucauld pour « répondre » à La Boétie , et transmuter le pessimisme de la raison en optimisme de la volonté : « Les soulèvements appartiennent à l’histoire. Mais, d’une certaine façon, ils lui échappent. Le mouvement par lequel un homme seul, un groupe, une minorité ou un peuple tout entier dit : « je n’obéis plus », et jette à la face du pouvoir qu’il estime injuste le risque de sa vie — ce mouvement me paraît irréductible. Parce qu’aucun pouvoir n’est capable de le rendre absolument impossible : Varsovie aura toujours son ghetto révolté et ses égouts peuplés d’insurgés. Et parce que l’homme qui se lève est finalement sans explication ; il faut un arrachement qui interrompt le fil de l’histoire, et ces longues chaînes de raisons, pour qu’un homme puisse, « réellement », préférer le risque de la mort à la certitude d’avoir à obéir.

« Toutes les formes de liberté acquises ou réclamées, tous les droits qu’ont fait valoir, même à propos des choses apparemment les moins importantes, ont sans doute là un point dernier d’ancrage, plus solide et plus proche que les « droits naturels ». Si les sociétés tiennent et vivent, c’est-à-dire si les pouvoirs n’y sont pas « absolument absolus », c’est que, derrière toutes les acceptations et les coercitions, au-delà des menaces, des violences et des persuasions, il y a la possibilité de ce moment où la vie ne s’échange plus, où les pouvoirs ne peuvent plus rien et où, devant les gibets et les mitrailleuses, les hommes se soulèvent. » (Foucauld, Inutile de se révolter ?, Dits et Ecrits II, n° 269)

Et c’est justement cette « volonté de libération » (irréductible, nous dit à très fort juste titre Foucauld) qui s’est déployée dans toute sa splendeur, durant presque huit mois, dans le Bassin minier. Exactement dans les termes (profonds) employés par l’auteur de « Surveiller et punir ».

Sans doute est-ce la première fois depuis plus de 20 ans qu’une région entière (située dans l’arrière pays, ou plus exactement comme l’a relevé ironiquement un auteur tunisien avertis « dans le derrière de la Tunisie », allusion faite à la carte géographique de la Tunisie qui emprunte la forme d’une femme...) se rebiffe dans la durée face au régime despotique, crie sa détresse et se mobilise pour exiger du travail et des conditions de vie digne.

Le démenti cinglant qu’a apporté ce mouvement à la propagande officielle du régime qui se targue, auprès de qui veut l’entendre (toujours aussi nombreux…), de l’« exemplarité » des prouesses économiques du Parti-Etat-RCD, est éminemment significatif. Pouvoir et opposition ont été en effet sur-pris et par l’extrême misère de la population révoltée, et par le caractère durable, imaginatif et hautement solidaire de la mobilisation.

Les partis de l’opposition (structurellement faibles et dépourvus de bases sociales notamment populaires) ont « accompagné » le mouvement à travers des reportages et des articles de journaux en lignes ou en papiers (Al Mawqif, Mouatinoun, Attariq Al Jadid) ne disposant que d’une faible audience auprès des lecteurs. Or cette « solidarité » smicarde n’a jamais fournie un quelconque soutien concret aux révoltés, quels qu’ils soient, ni gêné le moins du monde leurs oppresseurs. Le mouvement formidable de « désobéissance civile » mené par les habitants de Gafsa a donc une fois de plus confirmé l’incapacité viscérale des partis d’opposition (reconnus et interdits, tous logés à la même enseigne) à se hisser au niveau de combativité relativement élevé des mouvements sociaux. Ces partis sont presque totalement isolés des masses. Ils ne tiennent pas (ou du moins pas suffisamment) compte des aspirations réelles des « laissés-pour-compte » notamment dans toute la moitié Ouest de la Tunisie. Ils se désintéressent de la classe moyenne épuisée par le surendettement dans lequel elle se trouve piégée (Béatrice Hibou : La force de l’obéissance, Economie politique de la répression en Tunisie, La Découverte , 2007). Ils ne proposent quasiment rien « d’alléchant » à la jeunesse en dérive qui, de Blogs en Chat en réseaux sociaux virtuels, manifeste pourtant une soif de liberté que le pouvoir ne cesse de réprimer (voyez les ravages de la censure exercée par l’ATI…). Bref, nos partis politiques sont des partis purement élitistes, boudés par les mécontents de la politique ultralibérale (inféodée au FMI, BM et OMC) du régime en place, parce qu’ils ne s’y reconnaissent pas, et que rien ou presque n’est fait pour les intéresser. Partant, ce n’est guère en prônant une politique économique libérale pour les déshérités, les chômeurs, et les travailleurs surexploités pour un salaire de misère, que lesdits partis vont émerger !

Le pouvoir dictatorial en place a, quant à lui, réagi de manière pavlovienne face à la montée de la « désobéissance » dans la région de Gafsa. Son seul et unique souci (comment pourrait-il en être autrement !) était de soumettre le bassin minier à une sorte de « quarantaine » pour éviter qu’il ne fasse tâche d’huile. Après les promesses creuses qui n’ont guère convaincu leurs destinataires désabusés, il est passé (comme prévu) à la répression sauvage, suivie de l’arrestation brutale et dans des conditions humiliantes « des meneurs » qui ont dû subir la torture et « l’exaction judiciaire » (les peines ont atteint les 10 ans fermes !). C’est la politique de la baïonnette inhérente à tout régime policier, qui commence par rejeter en bloc les revendications populaires légitimes (y faire droit serait, à ses yeux, synonyme de faiblesse pouvant se transformer en « jurisprudence » contestataire...), jusqu’à ce qu’il s’essouffle (sous l’effet de la multiplication des révoltes, suscitées généralement par un appauvrissement au-delà du « supportables » des couches les plus défavorisées de la population...), fléchisse et enfin disparaisse, ou plus exactement laisse place aux nouveaux exploitants !

S’agissant de la centrale syndicale (UGTT), gangrené depuis belles lurettes de bureaucratisme (pour ne citer que cela...), elle a pratiqué la politique de l’autruche (selon certains —dont Al Badil, PCOT— la délégation soi-disant dépêchée sur place par le déliquescent Bureau Exécutif a « coordonné » son action avec les autorités dans le but d’étouffer l’insurrection...) tout en continuant à soutenir les membres de la bureaucratie locale contre la population et les syndicalistes qui les ont dénoncés !

Ainsi va la Tunisie. Un régime despotique au pouvoir policier tentaculaire et omniprésent (on en dénombre 163 000 agents) qui rappelle aux tunisiens le devoir permanent d’obéissance ; une population composée en majorité d’une classe moyenne consumériste qui s’est laissée prendre dans le piège du surendettement facile, des déshérités de plus en plus nombreux en particulier dans la moitié Ouest du pays, une jeunesse en perdition qui ne se fait guère d’illusions sur son avenir sans emploi, une opposition extrêmement faible, isolée, divisée et dont les aspirations et méthodes d’actions se confondent quasiment avec celles des associations (ce qu’on a qualifié ailleurs de phénomène d’associativation des partis politiques tunisiens...), une centrale syndicale en pleine dégénérescence bureaucratique et qui s’est érigée en gardien subalterne d’une « paix sociale » dont les travailleurs ne cessent d’en payer le prix en termes de précarité, de chômage déguisé, de licenciements collectifs et de baisse constante du pouvoir d’achat...

HB27/12/08

Houcine Bardi

Docteur en Droit

Avocat au Barreau de Paris



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