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Une action en hommage à Zouhair Yahyaoui
18 juillet 2014, par jectk79

Mon amie ne sait pas rediger un com sur un article. Du coup il voulais souligner par ce commentaire qu’il est ravi du contenu de ce blog internet.


Pourquoi aller tracer partout pour faire établir des évaluations de d’assurances familiales alors qu’existent des portails tels que Sherpa-mutuelle.fr proposant de rapprocher les propositions avec un comparateur mutuelle sophistiqué en restant votre demeure ? site => mutuelle obligatoire


Abderrazek Bourguiba condamné à 25 mois de prison
15 novembre 2011, par Bourguiba

je vous remercie
bourguiba abderrazak



Quelques points marquant contre l’environnement en Tunisie
6 novembre 2011, par xZNRpEkXvbSPvAf

I like to party, not look articles up online. You made it hpaepn.



Et puis y a eu la Révolution :)
1er novembre 2011, par liliopatra

On est mardi 1er novembre 2011, déjà neuf mois que ben ali s’est enfui et il est caché, comme un rat, en Arabie Saudite. Son collègue Gaddafi a été tué.
Après la lecture de cette lettre, tout cela parait être comme un cauchemar pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu personnellement. Cependant, le mal a sévi longtemps, beaucoup trop longtemps en Tunisie. Il est temps que ça change.
Tout un système policier qui s’effondre, la justice vient de renaître, certes encore fragile mais sera équitable insh’Allah.



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

Oui il a un fils qui est mon meilleur ami et croyez moi, même si son père et loin de lui sa ne fait pas de lui un mauvais père il s’occupe très bien de lui et Selim va le voir de temps en temps. Je suis au cœur de cette affaire et je peux donc savoir les ressentis de chacun...



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

ةcoutez quand on ne connait pas la personne on ne juge pas ! Je connais personnellement Monsieur Tebourski et je sais que c’est un homme bon, et je pense que si il a demander a rester en France c’est surtout pour son Fils !
Ne le jugez pas car vous ne le connaissez pas comme je le connais ! Je suis la meilleure amie de son fils Selim. Je sais qu’Adel est un homme bon alors arrêtez tous vos blabla et essayer donc de comprendre le fond de la chose. Merci et bonne soirée



> Une pétition de 86 prisonniers tunisiens
30 octobre 2011, par Moussa

the death of an African giant

Par : Y. Mérabet
En outre, contrairement à ce que pensent aujourd’hui de nombreux libyens, la chute de Kadhafi profite à tout le monde sauf à eux. Car, dans une Afrique où les pays de la zone subsaharienne riche en ressources minérales tournaient complètement le dos à la France pour aller vers la Chine, il fallait bien que monsieur Sarkozy trouve un autre terrain fertile pour son pays. La France n’arrive plus à vendre ses produits manufacturés ou de décrocher un marché en Afrique, elle risque de devenir un PSD C’est pour cela que l’on a vu une France prête à tout pour renverser ou assassiner Kadhafi ; surtout quand l’on sait que la Libye est l’une des premières réserves en Hydrocarbures d’Afrique et de Sebha est la capitale mondiale du trafic Franco-libyen de concentré d’uranium Nigérien. Egalement, l’on sait que jusqu’ici, les populations libyennes n’avaient rien à envier aux Français, ils vivaient richement mieux sans se suer. Puisque Kadhafi faisait tout son possible pour les mettre à l’abri du besoin. Il est donc temps pour les libyens de choisir pleinement futur partenaire occidental. Car si en cinquante ans de coopération la France n’a pu rien apporter à l’Afrique subsaharienne. Vat-elle apporter maintenant aux libyens un bonheur supérieur à celui que leur donnait leur Guide. Rien à offrir à ces ignorants de libyens, sauf des repas communs dans les poubelles de la ville Paris, en France c’est déjà la famine ? Lui, qui durant plusieurs décennies était l’un des faiseurs d’hommes les plus efficaces sur le continent Africain. De son existence, Kadhafi était le leader le plus généreux d’Afrique. Pas un seul pays africain ne peut nier aujourd’hui n’avoir jamais gouté un seul pétro –Dinar du guide Libyen. Aveuglement, et motivé par son projet des Etats-Unis d’Afrique, Kadhafi de son existence a partagé l’argent du pétrole libyen avec de nombreux pays africains, qu’ils soient Francophones, Anglophones ou Lusophones. Au sein même de l’union Africaine, le roi des rois d’Afrique s’était presque érigé en un bailleur de fond très généreux. Jusqu’à l’heure actuelle, il existe sur le continent de nombreux présidents qui ont été portés au pouvoir par Kadhafi. Mais, curieusement, même pas un seul de ces élèves de Kadhafi n’a jusqu’ici eu le courage de lui rendre le moindre hommage.Au lendemain du vote de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, certains pays membres de l’union africaine sous l’impulsion de Jacob Zuma ont tenté d’apporter un léger soutien au guide libyen. Un soutien qui finalement s’est éteint totalement sans que l’on ne sache pourquoi. Même l’union africaine qui au départ conditionnait avec amertume la prise du pouvoir libyen par un groupe de terroristes et la reconnaissance du CNT libyen constitués de traitres, s’est finalement rétracté de façon inexplicable. Et curieusement, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement consensuel n’a été formé en Libye. Depuis l’annonce de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, cette union africaine dont Mouammar Kadhafi était pourtant l’un des principaux défenseurs et ayant assuré le dernier mandat, n’a encore délivré aucun message officiel de condoléance à ses proches ou de regret. Egalement, même ceux qui hier tentaient de le soutenir n’ont pas eu le moindre courage de lever leur petit doigt pour rendre hommage à leur mentor. Jusqu’à l’heure actuel, seul l’ancien archevêque sud-africain et prix Nobel de paix Desmond TUTU a regretté cet acte ignoble. Même le président Abdoulaye Wade que l’on sait pourtant proche des révoltés libyens n’a pas encore salué la mort de l’homme qu’il souhaitait tant. Le lendemain de sa mort, un vendredi pas un musulman n’a prié pour lui ?.. A ce jour, sur le continent Africain, seul l’homme de la rue et les medias ont le courage de parler de cette assassina crapuleux du guide libyen. Mais, cette attitude des dirigeants africains ne surprend personne, dans la mesure où l’on sait que chaque président a peur de se faire remarquer par un Nicolas Sarkozy qui est capable de tout si la tête d’un président africain ou d’un arabe l’énerve.
Conclusion La Libye et l’Afrique toute entière viennent de tourner une page d’or avec la perte de Mouammar .
Traitre et maudit que je sois, si j’étais un libyen ?

Journaliste indépendant (Algérian Society for International Relations)
119, Rue Didouche Mourad
Alger centre



Liberté pour le Docteur Sadok Chourou
29 octobre 2011, par Dr. Jamel Tazarki

J’ai écrit un livre qui mérite d’être lu :
TOUT EST POSSIBLE - L’AVENIR DE LA TUNISIE
Vous pouvez télécharger le livre sur mon site Internet :
http://www.go4tunisia.de
Dr. Jamel Tazarki
Allemagne



DECES D’OMAR CHLENDI
28 octobre 2011, par bourguiba

Ma mére Térésa oui notre mére je suis abderrazak bourguiba le frére de mon meilleur ami Farouk .
vous peut etre me connait mais je pense pas que nous avont eu l’occasion de vous voir .

je suis désolé pour ce qui a passé pour mon frére Farouk .
Omar etait un homme exeptionnel un vrai homme j’ai passé avec lui 6 mois dans le prison nous étions plus que deux fréres.

soyez fiére de Farouk
et que la paradi soit pour lui



Projet libéral pour une nouvelle monarchie démocratique et laïque en Tunisie
22 octobre 2011, par Victor Escroignard

La Monarchie Constitutionnelle est l’avenir est la garantie des droits et libertés pour la Tunisie, la Libye et toute l’Afrique du Nord. Le Roi est l’âme du peuple, Il est porteur du sentiment d’unité nationale et du patrimoine historique du peuple. LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE EST LE PLUS SUR MOYEN POUR EVITER QU’UN PRESIDENT FINISSE UN JOUR EN DICTATEUR (voyez le cas du roi d’Espagne, sauveur des libertés après le Franquisme).



> Lotfi Hamdi, une Barbouze qui se voit ministrable
4 octobre 2011, par Anti Lotfi Hamdi

Bonjour Mesdames, Messieurs,

Je souhaite attirer votre attention sur le faite que ce Barbouze comme vous le dites, a retourné sa veste à l’instant où il s’est assuré du départ définitif du ZABA plus exactement le 18 Janvier 2011.

Mais encore ce dernier qui détient pas un seul titre comme auprès du RCD mais aussi faison parti de plusieurs association et surout la chambre Franco-Tunisienne de marseille ou il a volé récemment le portfolio pour se faire une nouvelle peau et une nouvelle virginité auprès de la Tunisie, avec un pseudo symposium tenue au pôle technologique sis à la Gazelle (Ariana).

Rappel du passé : Khaled Néji représentant de l’office de l’huile près du consulat générale de Tunisie à Marseille a été victime de sa (Stoufida).
Monsieur Kahled Néji a été limogé de son poste, radié de ses fonctions, décédés suite à une attaque cardiaque après avoir visité les prisons Tunisiennes

Je souhaite que cette personne n’intervienne plus sur le sol Tunisien afin de crée des réseaux encore pire qu’avant et revenir au pouvoir par la fenêtre.

Aidez moi à dire la vérité sur ce malheureux de la Sbikha (kairouan) qui fout la honte à son peuple.

Ce Virus, qui trompe sa femme sans scrupule ni honte. A trahit ce que nos ancêtres ont essayé de bâtir, bravour, fraternité dévouement, sincérité.

Il est et il sera toujours à l’antipode des Tunisiens , lèches botes et au plurielles

Vive la Tunisie sans hypocrites



Blog dédié à la défense du prisonnier politique Abderrahmane TLILI
4 octobre 2011, par bechim

bonjour je suis tres heureuse que mr tlili soit libere mais je n arrive pas avoir de nouvelles precises je tiens a dire que c est un MONSIEUR exceptionnel et qu il ne merite vraiment pas ce qu il a endure j aimerai pouvoir lui exprimer tte ma sympathie



> Tunisie, l’agression abjecte sur Samia Abbou par les voyous de Ben Ali
26 septembre 2011, par Liliopatra

Voilà quatre ans se sont écoulés et votre combat a porté ses fruits. J’aurais pas osé signer ces quelques mots par mon nom réel si vous n’avez pas milité pour ’ma’ liberté. Reconnaissante et le mot ne peut résumer ce que je ressens et tout le respect que je vous porte.

Merci...

Lilia Weslaty



> Les procès de l’ignorance et les progrés de l’Homme
24 septembre 2011, par a posteriori, l’auteur Nino Mucci

Les petits cons s’amusent à faire leurs graffitis imbéciles même sur les statues couvertes de prestige et d’histoire de Carthage ; on en a maintenant fini avec Ben Ali, avec la censure et l’étouffement des idées et de coeur opéré par son régime. Mais on en finira jamais avec l’idiotie des fondamentalistes islamiques qui promenent leurs femmes en burka, parce que c’est la seule façon par laquelle savent voir une femme : comme une bête dangeureuse. On en finira pas facilement, terrible dictature, avec ceux qui demandent maintenant de couper les mains, les jambes et les bras, suivant l’obsolète loi coranique, sans se faire aucun souci de l’Homme. Jésus, le Christ en est le plus grand champion, le Rédempteur de l’humanité, Lui qui a porté la Croix pour nous TOUS ; quant à la mafia et à al-Capone, nous les plaçerons comme un héritage historique de cet islam que tant s’acharnent à défendre par l’ignorance (mafia vient de l’arabe dialectal anciene "mafiah", c’est-à-dire "protection", la mafia est nait et c’est culturellement radiquée dans une ancienne terre d’islam, la Sicile)



que dieu te glorifie.
23 août 2011, par adyl

j’ai aimé ce que vous pensé . suis de ton coté. tu me trouvera a l’appui



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par Rédaction de reveiltunisien.org
LE MONDE | 14.05.05 | 12h31 • Mis à jour le (...)

28 décembre 2005

Vaga de fam tunisiana a favor de la llibertad
par Rédaction de reveiltunisien.org
pour télécharger l’article en version .pdf (...)

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Bibliothèque > Revue de presse > La Tunisie dans la presse étrangère
L’Express du 18/05/2000
La Tunisie sous la répression / par Dominique Lagarde
par Omar Khayyâm
7 mai 2003


L’Express du 18/05/2000
Reportage
La fronde des jeunes

par Dominique Lagarde



 
Si les lycéens manifestent un ras-le-bol quasi général du flicage et de la corruption, leurs bouffées de colère n’ont pas de relais politique. En occultant les obsèques de Bourguiba, Ben Ali a peut-être bien commis la bourde de trop

 
 
 © A.Buu/Gamma
 A Monastir, le 8 avril, l’ultime hommage au président Habib Bourguiba.

"Notre grève, nous en sommes fiers. Les adultes n’ont pas eu ce courage. Nous avons osé et Ben Ali a eu peur." Samira [1] est en classe de première dans un lycée d’El Menzah, un quartier huppé à la périphérie de Tunis. Le 19 avril dernier, pour la première fois, elle est descendue dans la rue. Comme des milliers de collégiens et de lycéens du « grand Tunis ». C’est une circulaire du ministre de l’Education sur l’organisation des examens partiels de fin de trimestre qui a mis le feu aux poudres. Mais il n’en sera pratiquement jamais question dans les slogans... D’autant qu’il aura suffi que quelques établissements se mettent en grève, le 17 avril, pour que le texte soit retiré dès le lendemain. Ce qui n’empêche pas le mouvement de se pours uivre, et de s’étendre, les jours suivants. « Au début, raconte Samira, nous n’étions qu’un petit groupe à manifester devant le lycée. Nous avons décidé de rejoindre un autre lycée, pas très loin. Il y avait aussi des manifestants devant la porte. Tous ensemble, nous sommes entrés dans la cour et nous avons crié aux élèves qui étaient en classe de descendre. On s’est retrouvé un bon millier. Nous sommes sortis dans la rue. Les passants nous applaudissaient, des automobilistes levaient le pouce en signe d’encouragement. Les flics ont essayé de nous barrer la route. Mais ici, dans les beaux quartiers, ils ont évité la bagarre. » Cela n’a pas été le cas partout. Tarek, lui, n’a pas eu le temps de descendre dans la rue. Dans son collège du centre de Tunis, c’est à la récréation de 10 heures que tout s’est décidé. Mais la police est intervenue immédiatement. « Les flics sont entrés dans la cour. Ils ont commencé à disperser les élèves. J’ai essayé d’ouvrir la porte pour qu’on puisse aller dans la rue. C’est à ce moment-là que j’ai été pris. » D’abord enfermé dans le collège, il est conduit au poste, pour un passage à tabac en règle. Ses camarades, eux, refusent de retourner en classe. D’autres policiers pénètrent dans la cour, en refermant la porte derrière eux. « Ce qui s’est passé est scandaleux, s’insurge un professeur. Des gosses de 13 ou 14 ans ont été livrés aux matraques des flics sans que l’encadrement bouge. » Le directeur refuse d’ouvrir la porte de l’établissement. « Bouchoucha » - le nom d’une prison de Tunis - scandent les collégiens. Puis un groupe de filles lance en rigolant un slogan un peu cru, aussitôt repris par tous : « Ni Slim [Chiboub, le gendre du président], ni Zine [prénom de Ben Ali], ni bite (sic), nous n’avons peur que de Dieu ! » Les garçons enchaînent : « Leila la coiffeuse [l’épouse de Ben Ali, ancienne coiffeuse] rends-nous l’argent des orphelins ! », « Pauvre Bourguiba, qui est mort sans palais en Argentine ! ».Les allusions à la cupid ité et à la corruption de la famille du président ont rarement été aussi directes. « Je croyais mes élèves apathiques, dit un prof... Les langues se sont déliées tout d’un coup. »

A l’affût de toutes les étincelles
C’est que le ras-le-bol est profond. En février déjà, des manifestations de lycéens et de jeunes chômeurs avaient éclaté dans plusieurs villes du Sud, à la suite d’une rumeur - non fondée - concernant l’augmentation du prix du pain. Puis à Monastir, lors des obsèques de Bourguiba. Comme si les jeunes étaient à l’affût de tous les prétextes, ou de toutes les étincelles. Leur mal-être est multiforme : rejet du carcan policier qui les étouffe, sentiment d’être grugés par une caste de corrompus, frustration par rapport à un modèle de consommation largement inaccessible, peur du chômage. « Tout est pourri, Ben Ali est un voleur, il ne nous a rien donné, il n’a tenu aucune de ses promesses », affirme Ahmed, un collégien de 15 ans. « Nous ne pouvons parler de rien, sauf de foot, et encore. Dès qu’on ouvre la bouche, les profs ont peur, parce qu’ils savent qu’il y a des mouchards. Dans la rue, dès que les flics voient une bande de jeunes un peu bruyants, ils leur demandent leurs papiers. Nous sommes asphyxiés », renchérit Samira, la lycéenne d’El Menzah.

 © Le Segretain/Sygma
Le président Ben Ali et son épouse, lors d’une réception à l’Elysée, en 1997.

L’enseignement est à l’image du pays. « Seul le proviseur décide, seul le prof a la parole dans la classe. Les élèves ne sont jamais consultés. C’est ce caporalisme qu’ils ne supportent plus, dit Hichem, père de plusieurs adolescents. Ils n’ont qu’une seule liberté : zapper. » Et ils ne s’en privent pas : 400 000 foyers sont équipés d’une parabole, soit plus de 2 millions de Tunisiens, 1 habitant sur 5. Tout naturellement, ils rêvent d’un monde qui ressemble aux pubs de la télé. « La télévision, dit encore Hichem, leur donne le sentiment qu’ils sont dans la dèche. » « L’argent est devenu le souci dominant, constate une lycéenne. Tout le monde cherche à frimer, à avoir des vêtements de marque. » Mais, quand il faut débourser l’équivalent du Smic pour s’offrir un Levi’s ou une paire de Nike - « Et encore, pas les plus branchées », précise un collégien - c’est évidemment la frustration qui domine.

© M.Hami/STR/Reuters pour L’Express
Un centre d’information pour les jeunes à Tunis.

Le samedi soir, la pizzeria Fontana, dans le quartier chic d’Al Manar, ne désemplit pas. C’est, avec les nouveaux cafés des Berges du lac, l’un des lieux de rendez-vous favoris de la jeunesse dorée. Mais, de plus en plus souvent, des bandes d’adolescents venues des banlieues populaires investissent également le quartier. Sans argent, ils se contentent de regarder. Et passent parfois à l’attaque... pour un blouson Lacoste. Consomme et tais-toi : les autorités ont fait du crédit à la consommation l’un des outils de la paix sociale. Appartements, voitures, mais aussi électroménager, hi-fi, tout s’achète à tempérament en Tunisie. Des magasins Batam, spécialisés dans la vente à crédit, fleurissent partout, y compris dans les quartiers les plus pauvres. « Les jeunes, déplore un chef d’entreprise, ont des rêves de vieux. Ils veulent un boulot dans l’administration, un appartement, une voiture et un crédit Batam pour tout le reste. »

Universités quadrillées par la police
Un rêve souvent inaccessible. En 1992, le taux de chômage en Tunisie était officiellement de 15%. Depuis, aucun chiffre n’a été publié, mais les experts les plus optimistes estiment qu’il est légèrement supérieur à 20%. Les plus touchés sont les jeunes. Y compris, depuis quelques années, les diplômés de l’enseignement supérieur. La plupart des indicateurs économiques sont pourtant au vert, le taux de croissance dépasse 5% par an depuis dix ans et la démographie est sensiblement mieux maîtrisée qu’ailleurs. Mais l’économie tunisienne ne crée chaque année que 50 000 postes, alors qu’il lui faudrait absorber 65 000 nouveaux demandeurs d’emploi. Résultat : le nombre de chômeurs ne cesse de grossir. Les autorités sont conscientes du problème, et il existe tout un dispositif d’aides, dont, depuis peu, un fonds spécial de solidarité pour l’emploi d es jeunes, le « 21-21 ». Malgré ces efforts, les créations d’emploi dues aux aides publiques ne dépasseraient pas le millier par an, selon un économiste.

© M.Hami/STR/Reuters pour L’Express
A l’entrée d’une faculté de Tunis.

Une situation que les jeunes et leurs parents vivent avec angoisse. Toutes les familles qui le peuvent offrent désormais à leurs enfants des cours particuliers pendant le week-end. Quant aux étudiants, ils ont, dit Hamid, qui enseigne l’économie à la fac, une seule idée en tête : « Arracher leur diplôme et faire ensuite jouer le piston, dans l’espoir d’obtenir un boulot. Ils n’ont aucune curiosité intellectuelle, aucun goût pour le débat d’idées. » Le jeune professeur reconnaît aussi qu’il évite lui-même, dans ses cours, de « confronter la théorie à la réalité tunisienne ». Pour ne pas avoir d’ennuis... Jamila, enseignante également, fait la même analyse : « La fac, c’est la déprime. Les étudiants sont dépolitisés, indifférents à la chose publique. La démission est totale. » Quadrillées par la police, truffées d’indics, les universités sont encadrées par des associati ons proches du parti au pouvoir, qui offrent principalement aux étudiants des activités sportives ou culturelles et des excursions touristiques. L’Union générale des étudiants tunisiens (Uget), qui fut longtemps le principal syndicat étudiant, est devenue un groupuscule d’extrême gauche, ultra-minoritaire. « Les étudiants ont le sentiment d’être coincés entre la langue de bois du pouvoir et celle de l’extrême gauche », dit un cadre de banque, père d’une fille de 19 ans.

© M.Hami/STR/Reuters
Violences lors d’un match au stade de Béja, en juin 1999.


« La plupart des étudiants ne veulent pas s’impliquer. Ils ne veulent pas avoir de problèmes et risquer d’hypothéquer leur avenir », affirme Ferid, étudiant en droit. « On s’impliquera peut-être plus tard, mais il y a un temps pour tout. L’important pour moi, c’est mon diplôme », ajoute Sami, étudiant en droit lui aussi.
Nous sommes dans la cafétéria du campus de l’université de Tunis. Au mur, une seule affiche : le « club marketing » de l’université organise, cet été, un voyage aux Etats-Unis. La peur affleure dans presque toutes les conversations. Un étudiant affirme qu’il est là « pour étudier, pas pour penser à l’avenir du pays ». « Non, reprend l’un de ses camarades, on pense aussi, mais on ne parle pas. » Plus que les lycéens, ils se sentent ligotés : quand les emplois sont rares et que l’allégeance au pouvoir est un préalable pour obtenir un travail, on se tait... L’un d’entre eux ne peut cependant s’empêcher de glisser que, « même si Dieu revenait sur terre, il n’obtiendrait pas 99,44% des suffrages », le score officiel de Ben Ali à l’élection présidentielle d’octobre 1999.
Qu’ils aient 15 ans, 20 ans ou plus, les Tunisiens supportent de moins en moins le décalage entre ce qu’ils vivent et le discours officiel. « On en a marre, dit un jeune avocat, des phrases toutes faites de la télé et des journaux officiels, des manchettes triomphalistes, toujours les mêmes. On se sent infantilisés et humiliés. » A en croire les journaux, tous étroitement contrôlés par le palais présidentiel, la « Tunisie de l’ère nouvelle » est un pays aux « acquis glorieux et éblouissants ». Grâce à la « direction éclairée » et à la « vision prospective » de « l’Artisan du changement »... Et si certains parfois la critiquent, c’est qu’ils jalousent sa réussite ! Les journalistes sont priés de ne jamais parler de ce qui fâche. Pas question, par exemple, d’ évoquer la sécheresse, ou même simplement la pluie qui se fait attendre. C’est d’ailleurs pour une histoire de sangliers qui s’approchaient des zones habitées à la recherche d’un point d’eau, une année de sécheresse, que Taoufik Ben Brik a été censuré pour la première fois, alors qu’il faisait ses débuts au quotidien La Presse. Il n’y est pas resté longtemps... Pour la même raison, les imams n’ont pas le droit de dire la prière de la pluie (Salat al-istika) sans une autorisation expresse du ministère des Affaires religieuses. Lequel n’a pas donné une seule fois son feu vert au cours des dix dernières années ! « Du point de vue technique, assure un cadre, le pays n’est pas mal géré. Le chômage des jeunes est inévitable et un autre gouvernement ne ferait sans doute pas mieux. Mais sur le plan politique et psychologique, c’est un désastre. En niant les problèmes, on les aggrave. »

De nombreux jeunes rêvent du grand départ
Résulta t : un rejet à peu près total, chez les plus jeunes, de tout ce qui est officiel. « Les gamins ne veulent rien avoir à faire avec l’administration, dit un éducateur d’une cité populaire. Même les maisons de la culture, où des équipements ont été prévus pour eux, sont vides. » Les seuls lieux où les adolescents peuvent être ensemble et se défouler sont les stades, pourtant placés sous étroite surveillance policière. Chaque fois que les joueurs de l’Espérance de Tunis, le club de Slim Chiboub, gendre du président, sont sur le terrain, dans le public les slogans fusent. Contre Chiboub, mais aussi contre Ben Ali et son épouse, Leila. Au moment des obsèques de Bourguiba, un seul match a été annulé. Il devait opposer l’Espérance au club de Monastir. Chiboub contre Bourguiba : personne n’a voulu prendre le risque... D’autant qu’en juin 1999, dans le stade de Béja, les choses avaient mal tourné. Furieux de voir que la plupart des places avaient été réservées pour les supporters de l’Esp érance, les spectateurs s’étaient déchaînés, provoquant l’intervention musclée de la police. Bilan officiel : trois morts. Une quarantaine, selon la rumeur publique.
Les jeunes sont très nombreux aussi à rêver du grand départ pour l’Europe ou l’Amérique. Parfois, le rêve devient réalité : des familles de la cité Ettadhdamen, à la périphérie de Tunis, se sont ainsi cotisées pour permettre à 49 jeunes de « brûler les frontières » - partir clandestinement - pour tenter leur chance en Italie. Les lycéens et les étudiants des beaux quartiers rêvent, eux, des Etats-Unis ou du Canada. D’autres fuient... différemment. L’usage de la drogue, à en croire des collégiens de Tunis, tend à se répandre dans les établissements de la capitale. De même que l’absorption d’alcool. « Le whisky, précise l’un d’eux, est plus branché que la bière. » Encore faut-il en avoir les moyens... Une barrette de kif, qui permet de faire deux joints « bien tassés », coûte 5 dinars (26,50 francs). Pour beaucoup, c’est trop cher. Ils se rabattent alors sur des produits à inhaler : colle, acétone ou cirage. Le sujet, comme bien d’autres, est évidemment tabou. « Les jeunes sont malheureux, résume un chef d’entreprise. Ils s’ennuient. Et ils espèrent que ça va péter. »
Jusqu’ici, les explosions ont été vite circonscrites. Ces bouffées de colère ne traduisent rien qui ressemble à une opposition organisée. Mais l’exaspération est générale. « L’attitude des enfants reflète le mécontentement de leurs parents, même si ceux-ci sont pétrifiés par la peur et ligotés par leur endettement. Tout le monde en a ras le bol et les jeunes sont les porte-parole de ce ras-le-bol », analyse une mère de famille. Outre le flicage de la société, c’est la cupidité des proches du président qui suscite les plus vives critiques. « Il y a deux ou trois ans, on y faisait allusion avec des blagues, dit une enseignante. Maintenant, il y a de moins en moins de blagues, parce qu’on en parle de plus en plus ouverteme nt. » Chez soi, entre amis ou devant le couscous familial, mais aussi parfois dans les taxis ou au marché. Les personnages cibles de toutes les critiques appartiennent à différents clans, tous proches du chef de l’Etat. Il y a d’abord ses trois gendres, dont le plus connu est Slim Chiboub, le mari de sa fille aînée. Puis le « clan des Trabelsi », c’est à dire les 11 frères et sœurs de son épouse, Leila. « Ils ont mis le grappin sur la Tunisie », accuse une lycéenne. « Dès qu’une entreprise marche, explique un homme d’affaires, ils exigent une participation de 20% ou 30%. » Les moyens de pression ne manquent pas. Il suffit d’un redressement fiscal, d’un découvert à la banque. Parfois - rarement - cela ne marche pas. S’il n’y a pas de McDo à Tunis, c’est que l’homme d’affaires qui avait obtenu le contrat a refusé de partager avec Slim Chiboub. Ce dernier a pourtant la réputation d’être un peu moins boulimique que les frères de Leila. « En fait, les gendres ont été pris de vitesse par les Trabelsi, ironise un chef d’entreprise. Chiboub a déjà les poches pleines ; il ne lui reste plus, comme on dit chez nous, qu’à rajouter la chéchia. Alors que les Trabelsi en sont encore à se remplir les poches. » Depuis trois ans, un document anonyme sur « les familles qui pillent la Tunisie » circule sous le manteau. D’abord rédigé en français et diffusé surtout dans les milieux d’affaires, il a été ensuite traduit en arabe par des étudiants d’extrême gauche, qui l’ont généreusement distribué... « Aujourd’hui, dit un professeur, il suffit qu’un immeuble sorte de terre, même dans la banlieue la plus paumée, pour que les habitants affirment, les uns, que c’est Chiboub, les autres que ce sont les Trabelsi. Même quand c’est hautement improbable. » « Non seulement Ben Ali s’est aliéné toute la classe politique, qu’il s’agisse des islamistes, de la gauche, des démocrates ou des vieux bourguibiens, mais, avec la corruption, il s’est aliéné la société tout entière, de la grande bourge oisie au petit peuple », affirme Moncef Marzouki, porte-parole du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT), une organisation non reconnue par le pouvoir (voir L’Express du 11 mai).
« Longtemps, les gens se sont tus. Mais, depuis un an, le malaise est perceptible partout », affirme une enseignante. A deux reprises ces derniers mois, les Tunisiens se sont sentis bafoués, et ils ne sont pas près de s’en remettre. En octobre 1999, Ben Ali, candidat à sa propre succession, s’est adjugé 99,44% des suffrages. Un score « soviétique ». « Nous nous sommes tous sentis profondément humiliés. C’est un peu comme si une digue avait été rompue », analyse Omar Mestiri, secrétaire général du CNLT. Puis il y a eu les obsèques escamotées de Bourguiba. « Cela a été un catalyseur, dit une universitaire. On s’est tous sentis mal. »
Craignant des déborde ments, les autorités ont décidé, à la dernière minute, de ne pas retransmettre la cérémonie en direct à la télévision. Alors que des centaines de milliers de Tunisiens attendaient, devant leur petit écran. Cette blessure-là, à n’en pas douter, est profonde. « On a vraiment eu honte, confie une mère de famille. Nos enfants ont pu suivre en direct les obsèques de la princesse Diana et du roi Hassan II, mais pas celles de Bourguiba. Quand Michael Jackson est venu donner un concert, ils ont eu un jour de congé, mais pas même une heure pour la mort de Bourguiba. C’est une insulte à notre mémoire collective. » Mythifié par une partie de la jeunesse, Bourguiba demeure, pour l’immense majorité des Tunisiens, le « Père de la nation ». En l’oubliant, Ben Ali a incontestablement commis une énorme bourde...

Les manuels d’histoire s’arrêtent à l’indépendance
Même si les rues n’ont pas été débaptisées ni les statues déboulonnées, tout est fait pour imposer da ns l’opinion l’idée que le 7 novembre 1987 - date de l’accession au pouvoir de Ben Ali - marque le début d’une « ère nouvelle ». Chaque année, dans les collèges et les lycées, les profs sont tenus de consacrer une heure à la « déclaration du 7 novembre ». « Je m’arrête au mot ``démocratie’’, et je leur raconte l’histoire de la démocratie, de la cité athénienne à la Révolution française. De sorte qu’il ne me reste plus de temps pour parler de Ben Ali », ironise un prof d’histoire-géo. En revanche, les manuels d’histoire s’arrêtent à l’indépendance, ignorant totalement les années Bourguiba. « On gomme l’histoire contemporaine parce qu’on a peur d’affronter les questions des élèves, explique un professeur. Si on pouvait leur parler davantage de Bourguiba, il serait sans doute moins populaire ».
Beaucoup de Tunisiens se sont aussi sentis humiliés par les élections... au Sénégal. Alors qu’à longueur de colonnes la presse officielle leur explique que la Tunisie ne peut pas se perme ttre de brûler les étapes de la démocratie, un pays d’Afrique noire, donc, à leurs yeux, moins « civilisé », s’offrait le luxe de l’alternance. Car la Tunisie n’en est pas là. Si la grogne est générale, la société ne dispose pratiquement d’aucun relais. Les partis d’opposition se sont décrédibilisés en flirtant avec le pouvoir au temps où il fallait « faire front » contre la menace islamiste ; l’UGTT (Union générale des travailleurs tunisiens), qui fut autrefois une puissante centrale syndicale, est devenue une annexe du ministère du Travail ; la quasi-totalité des associations ont été noyautées par le parti au pouvoir et celles qui ont conservé leur indépendance ne regroupent que quelques dizaines d’intellectuels courageux. « Notre société, dit un publicitaire, est une société émasculée. » « On en est au stade où il y a des mouvements de colère, mais plus de mouvements de résistance », constatait Sadri Khiari en présentant au mois de mars, à Paris, le premier rapport du CNLT, dont il est l’un des dirigeants.
L’aggravation prévisible du problème de l’emploi risque d’accentuer cette rancœur. La Tunisie doit en principe achever la « mise à niveau » de son économie avant 2008, date de l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange avec l’Europe. Pour compenser les inévitables dégraissages liés à la modernisation de son appareil productif, elle a impérativement besoin d’investissements. Or, depuis deux ans, les investisseurs étrangers se font plus hésitants. Quant aux entrepreneurs nationaux, ils en ont assez d’être rackettés par la « famille » et commencent à traîner les pieds. Ce tassement intervient en outre alors que le Sud, qui vivait ces dernières années du commerce avec la Libye, subit de plein fouet les conséquences de la levée de l’embargo international contre ce pays.
« Ben Ali a fait le vide politique et, s’il y a une explosion, j’ai très peur que ce soient les islamistes qui récupèrent la mise. Parfois, cela m’empêche de dormir », avoue une étudiante. Mezza voce, on commence en effet à s’inquiéter, dans les milieux modernistes, du risque que représente ce ras-le-bol que personne n’est en mesure de canaliser, face à un pouvoir qui gère le pays comme un commissariat de police.



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