Tunisie Réveille Toi ! http://www.reveiltunisien.org/ Site d'information et d'opinion sur la Tunisie fr SPIP - www.spip.net La Tunisie est inexorablement engloutie dans la merde http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article938 http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article938 2004-01-28T22:03:05Z text/html fr Hadès Crise Elections 2004 Voyez, et sentez le Changement ! La Tunisie dans la merdeuuuuhhh !!! Et vous trouvez ça drôle ! La monstrueuse réalité à travers quelques clics incisifs... - <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?rubrique45" rel="directory">Le blanc des mots</a> / <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?mot25" rel="tag">Crise</a>, <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?mot56" rel="tag">Elections 2004</a> <img class='spip_logos' alt="" align="right" src="http://www.reveiltunisien.org/local/cache-vignettes/L123xH100/arton938-0298e.jpg" width='123' height='100' style='height:100px;width:123px;' /> <div class='rss_texte'><p>Voyez, et sentez le Changement !</p> <dl class='spip_document_195 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://www.reveiltunisien.org/local/cache-vignettes/L500xH406/doc-195-aaee2.jpg' width='500' height='406' alt='JPEG - 190.4 ko' style='height:406px;width:500px;' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:350px;'><strong>La Tunisie dans la merdeuuuuhhh !!!</strong></dt> <dd class='spip_doc_descriptif' style='width:350px;'>Et vous trouvez ça drôle ! </dd> </dl> <p>La monstrueuse réalité à travers quelques clics incisifs...</p></div> Publicité, Tunisie Télécom http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article924 http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article924 2004-01-21T22:26:10Z text/html fr Hadès Internet <p>Repris de SuXydelik.com par l'auteur en personne pour partage avec Réveil Tunisien.</p> - <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?rubrique44" rel="directory">Opinions</a> / <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?mot48" rel="tag">Internet</a> <div class='rss_texte'><p><span class='spip_document_191 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:259px;'> <img src='http://www.reveiltunisien.org/local/cache-vignettes/L259xH90/doc-191-5dd62.gif' width='259' height='90' alt="" style='height:90px;width:259px;' /></span><br> <br> <strong>Avis aux suxydelikiens : <a href="http://www.suxydelik.com/" class='spip_out' rel='external'>Suxydelik</a> est de retour après 3 semaines d'absence</strong><br> <br> Et voici le dernier né de l'esprit trash tunisien : <span class='spip_document_192 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:500px;'> <img src='http://www.reveiltunisien.org/local/cache-vignettes/L500xH409/doc-192-44231.png' width='500' height='409' alt="" style='height:409px;width:500px;' /></span></p></div> Sur la voie de l'esclavage... http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article798 http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article798 2003-10-29T21:52:08Z text/html fr Hadès Conditions sociales Ces derniers temps, entendez depuis toujours, les hommes pensent encore très souvent que plus le monde change moins il est bien. Qu'entendons-nous par cela ? Sans doute est-ce généralement qu'un simple vague à l'âme qui nous fait regretter l'agencement des choses et des êtres telles que nous les avions connues et capturées dans notre mémoire d'enfants heureux et innocents. Si nous sommes parfois durs d'oreilles, c'est d'esprit que nous faisons la plupart du temps preuve d'opacité. J'étais de ces (...) - <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?rubrique7" rel="directory">Mots dits</a> / <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?mot32" rel="tag">Conditions sociales</a> <div class='rss_texte'><p>Ces derniers temps, entendez depuis toujours, les hommes pensent encore très souvent que plus le monde change moins il est bien. Qu'entendons-nous par cela ? Sans doute est-ce généralement qu'un simple vague à l'âme qui nous fait regretter l'agencement des choses et des êtres telles que nous les avions connues et capturées dans notre mémoire d'enfants heureux et innocents.</p> <p>Si nous sommes parfois durs d'oreilles, c'est d'esprit que nous faisons la plupart du temps preuve d'opacité.</p> <p>J'étais de ces enfants et adolescents qui pensaient que le monde allait aller mieux avec la montée de ceux de mon âge, leur entrée dans l'âge adulte et leur prise de fonctions dans les postes à responsabilité encore aujourd'hui dévolus à nos parents.</p> <p>Non pas que pour moi nos parents soient des incapables, non, simplement que nous avions encore en nous la foi en ce meilleur des mondes qu'eux avaient perdu après leurs révolutions ratées des années 1960.</p> <p>Or, il faut bien se rendre à l'évidence que aujourd'hui nous sommes tellement abasourdis et traumatisés (inconsciemment) par ce qui se déroule sous nos yeux que nous ne sommes plus capables d'identifier un point par lequel commencer à appliquer nos idéaux. Et quels idéaux ? C'est plutôt face à l'atomisation de l'idéal humain, sa mise derrière les barreaux de la fragmentation sociale, cette contradiction sans cesse apparente entre le bien vu par le moi et celui vu par l'autre, que nous renonçons de plus en plus tôt à dédier nos vies à cette ultime fin qui justifiera tous les moyens employés sans avoir à rougir d'un quelconque procès de l'histoire.</p> <p>Ce de quoi je voudrais vous entretenir, beaucoup parmi vous l'auront sans doute remarqué, si ce n'est dans son intégralité (ce que je ne prétend pas pour moi même non plus), du moins dans certaines de ses manifestations. Je voudrais parler de ce qui nous préoccupe ou du moins le devrait (à mon humble sens). Pour certains le voilà le mal, incarné dans les ة-U. L'antiaméricanisme, en voilà un mouvement mondial qui touche le français comme l'indien du Pundjab. Pour autant, rien ne rapproche l'un de l'autre et même ce rejet commun ne les empêchera pas de continuer à s'ignorer vertement. L'autre faciès de notre mondialisation de "l'écart humain" tient également à la fragmentation sociale que j'ai évoqué un peu plus haut. Certains se rappelleront sans doute de la perspective communautarienne des relations internationales, enseignée dans tout bon manuel de relations internationales. Elle nous enseigne que le monde est fractionné entre grandes religions/cultures et que ce sont là les véritables déterminants des déchirures qui seront, dans un avenir prévisible, appelées à saigner. Huntington en personne en a fait un essai ou il vantait, même à mots couverts, la supériorité d'une culture et hiérarchisait les autres ensuite. Tout le monde est en mesure de voir que comme les couleurs de l'arc-en-ciel, les êtres humains ont cessé de se mêler les uns aux autres, que l'on voie la montée des revendications communautaires, la chute vertigineuse de la conscience humaine, de l'amitié vraie aux relations familiales et de bon voisinage. ہ tous les niveaux, ce que nos ancêtres de l'âge des lumières ont édifié est démantelé sur l'autel du multiculturalisme, de la tolérance envers les intolérants, de la liberté même pour les ennemis de la liberté, du droit de représentation aux ennemis de la démocratie. C'est effectivement par ce moyen, le plus pacifique du monde au départ, que Hitler s'est fait élire chancelier en Allemagne.</p> <p>J'ai souvent été choqué en allant dans certains quartiers « difficiles » de voir comment les êtres pouvaient être craintifs, envers et contre tous, ces personnes devaient affirmer en l'espace d'un geste, d'un regard qu'ils n'attendaient rien d'une main tendue même s'il avaient trébuché sur un trottoir, une main tendue, inoffensive d'une manière tout à fait claire, rien que cela faisait peur. Leur grande détresse qui était bien plus qu'économique et sociale, résidait dans la « bestialisation » des relations humaines ou, tantôt une gazelle tantôt un lion l'on adoptait le comportement d'un prédateur ou d'une proie, mais rien, semble-t-il ne pourrait faire germer dans ces yeux cette petite lumière d'humanité, de compréhension face à un geste simplement gratuit. C'est comme-ci Hobbes* s'était finalement imposé entre les individus tandis qu'il recule entre les ةtats !</p> <p>Parlons donc d'obscurantisme, puisque l'obscurantisme c'est ce qui nie la raison et lui substitue la superstition. D'une manière générale, il s'immisce par le recours de plus en plus courant par les hommes aux sciences occultes ou même de la bonne vieille religion, mais réaménagée pour l'occasion en un fatras destiné à la rendre compatible avec la revendication identitaire pour les intellectuels qui pilotent les brebis ou simplement pour un "retour aux sources" pour ceux dont l'intellect a été détourné par leurs maîtres.</p> <p>Bref, la quête de vérité tend à se mélanger avec le confort avec soi-même, s'accepter, s'assumer, se responsabiliser envers soi-même sont autant de belles expressions destinées à justifier l'injustifiable. Sous ces prétextes fallacieux, il devient de bon ton de verser dans la morale à géométrie variable, celle qui voudrait que ce qui s'applique à soi ne puisse pas forcément s'appliquer à autrui et vice versa. Si cela est vrai dans un certain nombre de domaines, comment pouvons nous imaginer une humanité vivant à des niveaux de valeurs totalement désynchronisés ? Ce serait confirmer les pires cauchemars de Huntington !</p> <p>Voici donc comment j'explique que de cette division intercommunautaire des êtres, c'est le servage qui nous pend au nez.</p> <p>Sachant que dans des pays comme la France ou l'Allemagne, ou la tradition républicaine y est inspirée plus fortement que nulle part ailleurs des valeurs des lumières, lesquelles placent la raison au zénith, nous observons un phénomène de repli général face au refus d'assumer "son héritage intellectuel", si aux ة-U l'on élit un président issu d'une église évangélique particulière et qui prétend justement lutter au nom de Dieu, comprenons ce qu'il croît qu'est Dieu, si au Royaume-Uni jamais la démocratie n'a été autant insultée que par Tony Blair et ses Séides, si en Italie c'est Berlusconi, premier maffieux du pays, qui modifie les lois à sa guise, si en Espagne, Aznar préfère plaire à Bush plutôt qu'à son peuple, si partout dans le monde arabe le voile et la barbe engagent l'opération Barbarossa, si en Chine, pays totalitaire, la corruption parvient à se faire une place de roi entre deux agents de la police politique, si même dans notre littérature, écrite ou audio-visuelle, de moins en moins de choses ne cherchent a émousser nos neurones et nos sentiments mais plutôt nos émotions et nos instincts, alors si tout cela se passe, c'est bien que l'humanité est sur le chemin de la « bestialisation ».</p> <p>Pire encore, pour ceux qui suivent l'actualité en France. Juifs et musulmans avaient trouvé le moyen de se battre dans l'arène publique. Aujourd'hui être un laïque revient à être celui que l'on traite d'ayatollah, d'intégriste ! Que face à ceux qui veulent séparer les sexes, interdire Darwin, écrire à leur guise les parties de manuels qui parlent de leur religion, réclamer des plats différenciés pour leur « communauté » à la cantine, réclamer au nom d'un militantisme « droit de l'hommiste » la liberté de porter des insignes religieux à l'école alors même que l'on en force l'adoption au sein des ghettos par le biais d'une pression sociale qui laisse craindre le pire pour les réfractaires, eh bien, si face à ceux là ce sont les laïques les ayatollahs, que devons nous craindre pour notre avenir ?</p> <p>Que pouvons nous répondre à ceux qui ne veulent plus étudier ni Voltaire ni Hugo ni Rousseau à l'école sous prétexte que cela choque leurs convictions, à ceux qui crachent sur les femmes trop peu habillées, ceux qui sortent de cours lorsque l'on évoque nos ancêtres les singes, à ceux qui prétendent apporter à l'humanité la réponse à ses maux : croyez en ce que nous croyons, de Raël à Allah en passant par Jéhovah ou simplement Dieu.</p> <p>Outre le fait de devenir pieux, vous aurez la paix et la certitude des certitudes. Le confort intellectuel clé en main, bien endolories vos neurones cesseront de fonctionner et ce au profit du meilleur des meilleur, <nom du Dieu en question>. Nous maquillerons nos revendications avec le marbre et le jade des philosophes des lumières, nous dissimulerons nos véritables intentions et séduiront leur ascendance intellectuelle. Nous les désarmerons avec leurs propres armes, nous leur ferons ressentir la culpabilité de leur supériorité intellectuelle, par une faiblesse de la compassion nous les amènerons à nos épousailles, et c'est eux que nous déflorerons, suprême récompense pour notre effort dans la voie de <nom du Dieu en question>.</p> <p>Mais cela n'explique pas encore totalement comment, si nous continuons, nous retournerons à l'esclavage encore plus sûrement que nous retournerons à la poussière</p> <p>Du simple fait que des êtres humains abandonnent la raison pour se laisser séduire par les sciences occultes, il deviendra dès lors simplissime pour leurs chefs charismatiques de les emmener à l'abattoir en leur faisant croire que la lame libère des énergies insoupçonnées qui les propulseront en Eden. Oui, grâce à la superstition l'Homme à fait croire à l'homme que les sorcières existaient, qu'il était de bon ton de donner leurs congénères en sacrifice ou encore qu'ils pouvaient racheter leurs péchés en leur payant la dîme ou même que la terre devait devenir entièrement de leur religion, insulte suprême à l'esprit de paix prôné par leurs agents marketing.</p> <p>Parce que l'homme devient incapable de choisir ce qui est bon pour lui, parce que mal outillé, mal appris, ayant perdu tous les rudiments de la réflexion critique, d'autres choisiront alors pour nous ce qui est sensé nous convenir et pour nous en convaincre ils nous feront chanter en choeur leurs louanges et celle de leur <nom du Dieu en question>.</p> <p>En bref chers êtres humains, très peu liront ce texte, mais plus que jamais, l'heure n'est pas aux charades et devinettes. L'heure est à l'éveil, il est temps de chercher à savoir vers quoi le monde tend et de ne plus être, dans cette barque, des spectateurs passifs.</p> <p>*Hobbes était un philosophe anglais, père aux côtés de Machiavel de la théorie « réaliste » en relations internationales qui se base sur le postulat que « l'homme est un loup pour l'homme ». Ainsi, nous vivrions dans un monde ou l'insécurité est maximale impliquant des comportements paranoïaques pour les ةtats et les êtres humains : méfiance extrême, quête assoiffée de sécurité, propriété, etc.</p></div> Après l'Empire : Essai sur la décomposition du système américain http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article686 http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article686 2003-06-25T14:47:10Z text/html fr Hadès Emmanuel Todd : Après l'Empire : Essai sur la décomposition du système américain Publié aux éditions Gallimard, 2003, 200+ pages Emmanuel Todd est anthropologue, spécialiste selon toute évidence des questions démographiques. C'est d'ailleurs, et de manière assez frappante, ce qui structure, avec l'étude des taux d'alphabétisation notamment, sa pensée géopolitique. Les connaisseurs connaissent le parti pris supposé de Todd contre la politique étrangère américaine. Ce dernier, élabore une « prophétie » à (...) - <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?rubrique3" rel="directory">DéLivres</a> <div class='rss_texte'><p>Emmanuel Todd : Après l'Empire : Essai sur la décomposition du système américain</p> <p>Publié aux éditions Gallimard, 2003, 200+ pages</p> <p>Emmanuel Todd est anthropologue, spécialiste selon toute évidence des questions démographiques. C'est d'ailleurs, et de manière assez frappante, ce qui structure, avec l'étude des taux d'alphabétisation notamment, sa pensée géopolitique.</p> <p>Les connaisseurs connaissent le parti pris supposé de Todd contre la politique étrangère américaine. Ce dernier, élabore une « prophétie » à partir de l'analyse des indices de fécondité et des taux d'alphabétisation sur le déclin déjà enclenché de l'hégémonie américaine (il avait fait la même chose avec la défunte URSS et ce dès 1977). D'après Todd, selon toute vraisemblance, la fin de la transition démographique dans le « Tiers Monde » et la montée générale de la scolarisation sonne le glas d'une politique quasi impériale américaine, condamnée à voir désormais se précipiter son déclin relatif de puissance vis à vis du reste du monde. En clair, si les américains veulent imposer la démocratie, cela ne peut avoir que des répercussions négatives car les sociétés des PVD (Pays en Voie de Développement) sont déjà en marche vers elle, par leurs propres moyens.</p> <p>D'ailleurs, avance Todd, l'alphabétisation représente, autant que la réduction générale du nombre des naissances, un bouleversement majeur dans l'histoire entière de l'humanité. Désormais, tout être humain ou presque, est capable de lire, d'écrire, de comprendre par lui même ce qui avant se tenait d'inaccessible.</p> <p>On ne doutera pas, en effet, que pour être à même de réclamer ses droits, dans un pays qui nous les garantis dans sa constitution, il vaudrait mieux savoir lire. De même, il vaut mieux savoir lire et comprendre pour réfléchir par soi même sur les principes qui gouvernent nos vies de citoyens. Si pour nous, cela semble acquis, il en est en réalité tout autrement dans la plupart des pays du monde, y compris bon nombre de nos voisins directs au Maghreb.</p> <p>La baisse du taux de fécondité amène une révolution dans la structure familiale de nos contrées et de celles des autres, plus en retard que nous. Moins nombreux, nous devenons plus individualistes, moins fragiles à l'égard des caprices de « mère nature », le combat pour la survie physique cèderait la place à un combat moins matériel, plus idéaliste donc devant à terme amener à un rééquilibrage du rapport de force entre ةtat et société civile. Les concepts moyenâgeux, encore en vogue dans nombre de pays arabes, asiatiques ou africains, dont le principe est un reliquat de la féodalité, impliquent que l'ةtat s'arrogeant tout le pouvoir à son profit (autoritarisme monarchique, ou républicain), il doit en conséquence protéger ses citoyens sujets afin de fonder une concorde civile conférant stabilité et prospérité au pays (qui n'est pas encore tout à fait une nation).</p> <p>La réflexion « toddienne » se fonde sur le principe que la puissance américaine, représentant près de 50% de celle du monde en 1945 en termes militaires et économiques, ne représente plus que, respectivement, 30 à 20% aujourd'hui et la décrue continue. Ainsi que, et c'est d'autant plus important, la part américaine dans les échanges internationaux est loin d'être celle d'un producteur hégémonique mais plutôt d'un consommateur boulimique, - mais sans être universel (ce qui lui confèrerait une position de monopsone = client universel => dépendance des producteurs donc renforcement des ة-U) - comme en atteste le déficit commercial des ة-U (qui a quadruplé au cours de la décennie 1990-2000). Cela explique, selon Todd, que la posture américaine dans les relations internationales, est celle d'un pays conjoncturellement surpuissant devenu structurellement prédateur. Il faut aux ة-U prouver au monde qu'il a besoin d'eux afin de conserver politiquement la prédominance qui dans les autres domaines leur échappe.</p> <p>Pour ce faire, la puissance américaine, désormais assez stérile au regard objectif du monde, sur consommatrice et sous productrice, ayant perdu la bataille économique face à l'Asie et l'Europe (i.e. obligés de jouer avec les même règles que les autres), tout comme celle de l'innovation, se doit de jouer de son dernier atout maître sur l'échiquier mondial : sa puissance militaire héritée de l'ancien affrontement Est-Ouest.</p> <p>En ordre d'être réclamée, celle-ci nécessite un minimum de tensions à travers le monde afin de prouver son efficacité (à l'encontre de « micro puissances » : Irak, Iran, Serbie, Afghanistan, etc.) ce qui fait prédire par E. Todd que les américains sont intéressés à, d'une part entretenir un niveau de tension persistant au Moyen-Orient comme le conflit israélo-palestinien, le précédent Saddam ou la vacation anarchique du pouvoir à Bagdad, depuis (le pétrole y est aussi pour quelque chose) comme ailleurs dans le monde afin de se rendre nécessaires (ça marche très bien avec les émirs du golfe, les puissances de dernier rang d'Europe de l'Est craignant encore la Russie, de Taiwan, qui craint la Chine, aux Philippines, aux prises avec le terrorisme islamiste, dans l'Afrique des Grands Lacs, qui se trouve dans un désordre post-colonial, etc.).</p> <p>S'ensuit également une analyse assez intéressante de la structure familiale par régions, notamment l'égalitarisme familial en Europe continentale et dans le monde Arabe mis en opposition avec l'in égalitarisme Anglo-Saxon. L'un des exemples fournis par l'auteur est le suivant : dans la famille Européenne d'antan (et de toujours), française par exemple, la tradition veut que la vertu cardinale entre frères est d'être traités par les parents à égalité : l'héritage se partage en parts similaires. Dans les sociétés anglo-saxonnes, ce fût bien souvent à l'aîné qu'échoyait l'héritage entier ou du moins la part du lion. L'auteur présuppose que l'Islam aussi est une religion aux valeurs profondément égalitaires, ce qui, bien entendu est vrai mais prête à polémique : la société arabe, bien que passionnée d'égalité et d'équité ne la partage jamais aussi bien qu'entre membres mâles et musulmans au « détriment » des autres composantes de la société : femmes, non musulmans et minorités.</p> <p>Todd fait le rapprochement : c'est pourquoi la politique étrangère américaine se soucie si peu d'être juste à l'égard du reste du monde et notamment, exemple sanglant autant que saillant, la parti pris pour Israël.</p> <p>Ceci expliquant cela, chacun sera juge de trouver pertinente (et à quel degré) l'analyse de Todd ou de la rejeter. Il y a toutefois un certain nombre de choses qui dans son livre ne relèvent pas de l'analyse géopolitique objective. Todd à tendance à trop minimiser les atouts des ة-U et en clair, il se livre à une analyse imparfaite autant qu'erronée de leur puissance économique (qu'il juge quasi fantomatique), le lien entre natalité et alphabétisation avec la démocratisation et le rattrapage du Tiers Monde n'est pas suffisamment étayé, argumenté, bref, il n'est pas prouvé de manière satisfaisante et en tous cas, s'il a du sens, il ne peut pas sembler au lecteur être un facteur d'explication suffisante au développement. Pour charge de preuve : les irakiens furent incapables de réclamer la démocratie voire de l'obtenir par la force alors qu'ils sont tout de même parmi les plus cultivés et brillants arabes (idem en Tunisie) ! Le sort fait au communisme en Europe, par contre, vérifie la théorie de Todd, mais il s'agît d'un autre monde !). L'identification des traditions familiales anglo-saxonnes avec la politique étrangère inégalitaire des puissances concernées ne peut pas être complète : ces pays ont adopté tour à tour système métrique français (pour le Royaume-Uni) et égalitarisme d'Europe continentale. Ailleurs Todd sombre parfois dans le discours de salon grandiloquent (et guignolesque à tout le moins) lorsqu'il prétend que la Japon pourrait rattraper l'avance technologique militaire américaine en 15 ans ou que la Russie est une super puissance en (re)devenir. Il se trompe certainement lorsqu'il estime que l'Amérique n'est plus à la fine pointe de la technologie ou du moins ne le sera plus dans peu de temps, et il est difficile de croire que la productivité américaine est plus faible que celle de ses principaux concurrents (UE, Japon) et/ou futurs outsiders (« Tigres et dragons asiatiques »). Il estime en outre que les statistiques économiques américaines sont aussi peu fiables que celles de la Chine ou de l'URSS suite aux affaires Enron et Andersen... ce qui est une exagération impardonnable.</p> <p>Toutefois, son ouvrage est tout à fait recommandable mais, garder à l'esprit, il vaut mieux, que Todd n'est ni géopoliticien ni un bon économiste mais à l'origine un anthropologue, homme au passé assez de gauche de surcroît.</p> <p>Ceci expliquant cela, la lecture de ce livre, rien que pour se familiariser avec l'approche anthropologique et son analyse des systèmes d'empire (à travers l'étude des impondérables des exemples romains et grecs) … Ainsi avant d'entendre tel démagogue qualifier telle politique d'impérialiste… le lecteur saura de quoi il en retourne et disposera aussi de suffisamment de connaissances pour avoir un point de vue à long terme sur l'état du monde. En revanche, cet ouvrage risque de nourrir à tort un antiaméricanisme latent et superficiel, ne favorisant pas en cela la réflexion personnelle du lecteur.</p></div>