Tunisie Réveille Toi ! http://www.reveiltunisien.org/ Site d'information et d'opinion sur la Tunisie fr SPIP - www.spip.net A la croisée des chemins http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article1143 http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article1143 2004-04-14T20:43:55Z text/html fr deadman Culture politique arabe Liberté d'expression Dictature Sommet Arabe Il y a de ces moments dans l'histoire où l'on sent inconsciemment qu'on est aux abords d'un grand changement. Je pense que la Tunisie est à ce stade la. Le régime, qui tient de main de fer le peuple et musèle toute velléite de liberté de parole ou d'expression, se retrouve sous les feux des projecteurs internationalement. Le fiasco du sommet arabe a mis ZABA dans une position délicate envers ses voisins arabes mais aussi envers ses soutiens d'hier (plus pour longtemps ?). Le projet americain de (...) - <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?rubrique2" rel="directory">Agora</a> / <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?mot36" rel="tag">Culture politique arabe</a>, <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?mot53" rel="tag">Liberté d'expression</a>, <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?mot79" rel="tag">Dictature</a>, <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?mot116" rel="tag">Sommet Arabe</a> <div class='rss_texte'><p>Il y a de ces moments dans l'histoire où l'on sent inconsciemment qu'on est aux abords d'un grand changement. Je pense que la Tunisie est à ce stade la. Le régime, qui tient de main de fer le peuple et musèle toute velléite de liberté de parole ou d'expression, se retrouve sous les feux des projecteurs internationalement. Le fiasco du sommet arabe a mis ZABA dans une position délicate envers ses voisins arabes mais aussi envers ses soutiens d'hier (plus pour longtemps ?). Le projet americain de réforme au Moyen Orient préconise l'élaboration d'institutions démocratiques et la promotion des droits de l'homme. Des valeurs qu'a toujours défendu ZABA dans ses discours mais bafoué sur le terrain. Le but ultime des dirigeants arabes étant de se maintenir au pouvoir, comme si l'alternance representait une défaite. En effet, il est clair qu'on est encore dans un référentiel tribal où le chef ne passe la main qu'à sa mort. Du coup, pour rester "el m3allem"(le chef en arabe) comme l'appelle les Tunisiens, ZABA a été contraint de faire plus qu'un geste symbolique envers les Americains. Il a essaye de se montrer ferme sur l'insription de ces sujets à l'ordre du jour du sommet.</p> <p><i>Les travers du double discours</i></p> <p>Toutes ces manoeuvres visaient à prouver aux americains que ZABA mériterait d'être un pion sur l'échiquier qu'ils sont en train d'élaborer. Mais en même temps, elles ont aliénées une partie du peuple qui ne comprend pas comment des jeunes se voient condamner à 26 ans de prison pour avoir consulter des sites internet considérés comme interdits. Le peuple ne comprend pas l'interdiction de manifester sa solidarité avec les peuples irakien et palestinien, sous le pretexte que ça pourrait heurter le grand frère americain. Pourtant traditionnellement, ZABA a utilisé la carte du populisme et du nationalisme arabe pour canaliser l'animosité et la frustration ambiante des gens. Le revirement est clair et ne fait que boucher la dernière soupape de sécurite de la machine a vapeur qu'est le peuple tunisien. L'explosion est probablement plus proche qu'on ne le pense.</p> <p>Un pouvoir qui vend son âme et qui fait tout pour se maintenir. Un despote qui auréolé d'un succés économique relatif se rend compte que la propagande officielle ne peut pas tout couvrir. La radicalisation du pays est en marche. Les chaînes arabes qui incendient l'Occident tous les jours dans la grande majorité des foyers tunisiens, ont plus d'influence, et de loin, que la chaine d'état TV7. Le pouvoir est en train de perdre sa main mise doucement mais sûrement.</p> <p><i>L'heure de l'action</i></p> <p>Le bilan est alarmant et personne ne veut que la Tunisie tombe dans l'anarchie qui est souvent de mise après la fin des règnes des despotes les plus illustres. La seule issue honorable reste que ZABA soit plus à l'écoute de son pays, qu'il oeuvre a contrôler la corruption qui sévit à tous les niveaux, qu'il amène le pays à une transition douce mais réelle. On vit depuis 17 ans dans une éspèce de "No Man's Land" où on a l'impression qu'on fait du sur-place encore et toujours. Un changement abrupte serait fatal ...</p></div> Le sommet Arabe a Tunis : Un fiasco révélateur http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article1120 http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article1120 2004-04-07T21:17:14Z text/html fr deadman relations extérieures ligue arabe En lieu et place de confirmer l'arrivée des différents chefs d'états et de gouvernements arabes à Tunis, notre ministre des affaires étrangères a annoncé l'annulation sine die du sommet. Pourtant, tout était prêt pour la grande fête : le cadre sublime d'un grand Tunis qui a revêtu ses plus beaux ornements, le temps printanier et le retour sur la scène internationale des derniers irréductibles. En effet, la décision de la Libye de renoncer à ses prétentions nucléaires et chimiques ainsi que l'éviction de (...) - <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?rubrique44" rel="directory">Opinions</a> / <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?mot84" rel="tag">relations extérieures</a>, <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?mot103" rel="tag">ligue arabe</a> <div class='rss_texte'><p>En lieu et place de confirmer l'arrivée des différents chefs d'états et de gouvernements arabes à Tunis, notre ministre des affaires étrangères a annoncé l'annulation <i>sine die</i> du sommet. Pourtant, tout était prêt pour la grande fête : le cadre sublime d'un grand Tunis qui a revêtu ses plus beaux ornements, le temps printanier et le retour sur la scène internationale des derniers irréductibles. En effet, la décision de la Libye de renoncer à ses prétentions nucléaires et chimiques ainsi que l'éviction de Saddam Hussein devaient d'un côté incarner un monde arabe qui sort de l'isolement et de l'autre une solidarité retrouvée derrière l'opposition aux méthodes américaines en Iraq et au Moyen-Orient en général.</p> <p>Un évènement a bouleversé les préparatifs de ce sommet : l'assassinat du Cheikh Yassine , <i>leader</i> historique du <i>Hamas</i>, un des mouvements opposés de façon la plus véhémente à l'existence d'Israël et a toute négociation avec l'état hébreu. La fronde soulevée par cet assassinat a été entendue dans toutes les capitales sauf Washington et Canberra.</p> <p>Les Tunisiens auréolés du soutien des Etats-Unis après la visite de Collin Powell à Tunis et celle dernièrement de Ben Ali à Washington, tentent de se montrer en bons élèves de la région et inscrivent les questions de lutte contre le terrorisme et la régularisation du conflit Israélo-palestinien comme des thèmes majeurs du sommet. Blocage de la part de plusieurs pays arabes qui hésitent à traiter de ces questions sensibles surtout après l'émotion des derniers évènements. Comment condamner le Hamas et le qualifier de groupe terroriste alors que son chef est considéré comme un martyr tombe pour défendre la cause palestinienne ? Comment proposer de traiter avec une nation qui assassine sans vergogne utilisant une force démesurée ?</p> <p>Tout cela nous montre, encore une fois, que le monde arabe a encore beaucoup de comptes à régler avant de pouvoir trouver une place d'interlocuteur privilégié sur la scène internationale : entre le Maroc qui cherche à limiter les dégâts après la découverte que la cellule qui a perpétué l'attentat de Madrid était composée principalement de ses ressortissants, l'Arabie Saoudite qui se rend compte enfin du danger du terrorisme sur son sol et qui agit en conséquence et l'Egypte qui n'arrive pas à faire évoluer ses institutions après près de 25 ans de pouvoir de Moubarak ; entre des populations qui pointent du doigt vers les Etats-Unis et qui voient dans leur escapade hasardeuse iraqienne, une croisade menée contre l'islam pour contrôler le pétrole du Moyen-Orient, et des gouvernements populistes à souhait qui laissent la rue s'engouffrer dans cette brèche, du moment qu'elle ne se soucie pas trop de ce qui se passe localement.</p> <p>Quand est-ce que les Arabes comprendront que la paix équitable tellement réclamée en tant que base préalable à un effort de reforme et de modernisation du Moyen-Orient, passera forcément par des compromis douloureux ? Ou que le terrorisme est le fruit de l'impérialisme de l'occident mais aussi du manque de liberté et de respect des droits de l'homme dans tout le monde Arabo-musulman ? Ne nous voilons pas la face en trouvant des bouc-émissaires. Le <i>Hamas</i> est une organisation terroriste. On ne peut pas faire exploser des bus pleins de civils innocents et demander le respect des droits de l'homme en retour. La violence n'engendre que la violence. La paix et la prospérité passent par avoir des approches nouvelles de développement équitable et durable.</p></div> La Tunisie est-elle prête pour la démocratie ? http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article1057 http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article1057 2004-03-10T22:00:08Z text/html fr deadman Education Révolution Démocratie Civisme Dans le contexte global actuel, la tendance des pays soi-disant développés, est d'exporter leur vision du monde et cela sans se soucier des spécificités de chaque pays, peuple ou civilisation. Admettons que cette démarche, a priori humaniste et progressiste, soit désintéressée, la question suivante a le mérite d'être posée : Le peuple tunisien est-il prêt pour la démocratie ? La récente visite de notre président, élu démocratiquement sur le papier, à Washington rentre dans le cadre d'un effort de marketing (...) - <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?rubrique44" rel="directory">Opinions</a> / <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?mot54" rel="tag">Education</a>, <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?mot58" rel="tag">Révolution</a>, <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?mot66" rel="tag">Démocratie</a>, <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?mot82" rel="tag">Civisme</a> <div class='rss_texte'><dl class='spip_document_238 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://www.reveiltunisien.org/local/cache-vignettes/L404xH628/doc-238-a23cf.gif' width='404' height='628' alt='GIF - 168.1 ko' style='height:628px;width:404px;' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:350px;'><strong>La statue du commandeur, par Sina</strong></dt> </dl> <p>Dans le contexte global actuel, la tendance des pays soi-disant développés, est d'exporter leur vision du monde et cela sans se soucier des spécificités de chaque pays, peuple ou civilisation. Admettons que cette démarche, <i>a priori</i> humaniste et progressiste, soit désintéressée, la question suivante a le mérite d'être posée : Le peuple tunisien est-il prêt pour la démocratie ?</p> <p>La récente visite de notre président, élu démocratiquement sur le papier, à Washington rentre dans le cadre d'un effort de marketing du projet global des américains. Celui-ci consiste à pousser le monde arabo-musulman à une « mise à niveau » pour éradiquer les racines du terrorisme que sont la misère, le despotisme et le manque de libertés fondamentales.</p> <p>Le Tunisien moyen reste englué dans un rapport au gouvernant qui est en décalage avec la réalité du présent. On a l'impression que le citoyen (qualification qu'il faut mériter) a encore une relation de dépendance envers l'Etat, pourvoyeur de richesse, comme du temps du Bey. Il faut dire que depuis l'abolition de la monarchie le 25 Juillet 1957, on n'a eu que des chefs d'Etat qui se voyaient dans la peau d'un monarque. Le fait que Bourguiba ait décidé de garder le pouvoir « à vie », n'a sûrement pas aidé le peuple tunisien à voir le chef de l'Etat comme un serviteur de la nation. L'espoir créé par le changement du 7 Novembre et la mise en place de certaines structures « démocratiques », n'a pas duré longtemps. En effet, on s'est rapidement rendu compte que les promesses faites seraient non tenues et que toutes les manipulations sont bonnes pour prolonger le bail de ZABA a la tête de l'Etat. Par conséquent, on voit que les pratiques du pouvoir pour le moment n'aident pas le peuple à se débarrasser de ses vieux réflexes. Cependant, mettre la faute sur le dos du pouvoir uniquement est une erreur.</p> <p>Le peuple en lui-même est dans une léthargie néfaste pour l'avenir de la nation. Les tendances globales telles que la désaffection des jeunes envers la politique sont encore plus marquées en Tunisie. Les jeunes ne réfléchissent pas à leur avenir. Ca constitue un crime de lèse majesté. Remettre en cause les choix faits par le gouvernement, ça relève de l'atteinte à l'ordre public et ceci même si on n'arrive pas a nourrir ses enfants. Quand on en arrive a ce point là, qu'est-ce qui vous empêche de vous rebeller et de demander que les choses changent ? Après tout vous êtes déjà mort quelque part... Cela reste un mystère. Le Tunisien n'a jamais été avide de révolutions ou autres conflits sanguinaires, mais où est l'héritage des « Th3albi »s et autres « Farhat Hached » qui ont donné de leur sang pour donner a la Tunisie son indépendance ?</p> <p>Un autre paramètre à prendre en compte est le système éducatif. On nous apprend clairement les fondements de l'Etat de droit et l'importance des droits de l'Homme mais tout débat est proscrit dans la salle de classe. Le professeur évite agilement de s'engager dans le terrain miné des questions polémiques qui secouent la société : La place de la femme, le rapport à la religion (l'interdiction du port du voile dans les lieux communs publics dans un Etat qui se proclame musulman), la place des confessions religieuses autre que l'islam dans un pays qui proclame dans le premier article de sa Constitution que l'islam est sa religion, les choix économiques, etc. Ces lacunes se retrouvent sur la scène politique actuelle puisque le débat est rarement constructif. Rien d'étonnant, les acteurs ne sont pas habitués à ce genre d'exercice.</p> <p>Pour continuer dans les constatations, le sens civique des Tunisiens reste à désirer. Y a qu'à voir le comportement des automobilistes sur nos routes, de nos fonctionnaires dans les administrations publiques, de nos supporters dans les tribunes et j'en passe. La violence qu'elle soit verbale ou pire physique est omniprésente. Le manque de respect de l'autre est une marque de fabrique. Nos enfants grandissent souvent dans un environnement marqué par les abus de toute sorte. Le fait de respecter les règles est vu comme une faiblesse et un manque d'audace. La discipline est imposée aux enfants en utilisant le châtiment physique, d'où l'association que fait l'enfant que s'il n'y a pas de réprimande violente, c'est qu'il n'y pas eu d'infraction. Cela le poursuit jusqu'à l'âge adulte...</p> <p>La démocratie, i.e « le pouvoir au peuple » se retrouve confronté à des obstacles structurels en Tunisie. Comment peut-on donner le pouvoir à un peuple qui ne sait pas débattre, poser les questions qui le concernent ou proposer des solutions concrètes ? Comment casser le cycle de dépendance du peuple envers son gouvernement ? Comment montrer aux gens que voter, ça peut changer les choses ?</p> <p>Certains disent que les peuples n'ont que les gouvernements qu'ils méritent. La situation en Tunisie serait-elle uniquement une confirmation de cet adage ?</p></div>