Mon point de vue sur l'après Aix

Guenaoui AMARI — 2003-07-09T13:56:49Z

Y aura t'il un après Aix ? Aurons nous le courage de se relever de nouveau face au défi ? Les articles qui sont apparus sur le net suite à cette rencontre ont démontré à quel point l'opposition tunisienne est encore loin d'être unie face à ses oppresseurs. Les séquelles du passé font toujours ravage entre nos rangs et nous empêchent de construire ensemble notre avenir. Récemment c'était le tour d'Om Ziad dans un article publié en arabe intitulé « ENNAHDA et le bac démocratie ». Je salue la sincérité et l'audace de cette grande dame. Néanmoins, les idées exposées dans ledit article méritent quelques réflexions.

Nous sommes décidés, à ma connaissance, de participer à cette rencontre, mais en aucun cas avec l'intention de passer une preuve, encore moins de rencontrer des professeurs en matière des droits humain et de la démocratie. Notre seul souci était (et il l'est encore) d'échanger avec nos partenaires politiques dans l'opposition des idées concernant l'avenir politique de la Tunisie. Ils se trompent, encore une fois, ceux qui veulent croire que les islamistes sont venus à Aix pour solliciter un « laisser passer » à quiconque. Nous sommes des tunisiens à part entière.

Naguère on avait pensé que ce discours de supériorité et d'exclusion est disparu de la scène politique tunisienne, vu la grande tribu qu'on avait payé tous durant la dernière décennie. Qui peut prétendre le droit d'accepter ou exclure X ou Y ? Qui peut usurper à son concitoyen son droit d'exister en tant qu'être humain et politique ?

La mention très bien d'Om Ziad n'a pas reçu à mettre fin aux aspirations de la bande de « Tajfif El Yanabii » qui guète tout instant pour ridiculiser l'ennemi historique ENNAHDA . Elle n'a pas dispensé les islamistes de se soumettre à un autre interrogatoire, bizarrement toujours pour les mêmes thèmes, Comme la Tunisie actuelle n'a d'autres préoccupations que de savoir le point de vue du tel ou tel sur l'application de la Chariaa. Hélas, on se trompe d'ennemi comme toujours. Désolés Mr BENHASINE, j'aurais aimé, personnellement, que vous posiez d'autres questions plus intéressantes à nos citoyens en Tunisie lors de votre entretien avec Cheik Rached GHANNOUCHI. Pourquoi voulons nous toujours fouir notre responsabilité devant notre peuple et masquer notre faillite idéologique et politique ?

Pourquoi efforçons nous à empêcher les tunisiens de s'interroger sur la maigre recette des années 90 ? Il y a très peu du temps on parlait en Tunisie de miracle économique, que c'est il passé pour arriver aux bords de la faillite ?

Quand je me suis assis devant mon petit écran pour voir votre mission Mr BENHASINE, dieu sait qu'elle sera la première et la dernière, je m'attendais de vous l'homme « progressiste » que vous allez aborder avec Le Cheik son point de vue sur le chômage qui n'a cessé de grimpé en Tunisie, le phénomène de célibat, comment peut on sauver notre pays d'une banqueroute si proche et notre jeunesse de continuer de se suicider sur les cotes italiennes…etc.

Pourquoi voulons nous, encore une fois de plus, trahir notre pays et empêcher son émancipation vers plus de développement et de démocratie ? A qui profite le crime ?

Il a raison le brillant opposant Mr MISTIRI dans son récent article « Champ politique tunisien : vacance de direction » de parler de la nécessité d'une rupture éthique qui met fin aux querelles du passé. « Construire et non pas détruire, sauver ce qui peut l'être pour la dynamique ».

Nous devons avouer, que l'après Aix ne pourra pas avoir lieu, comme nous souhaitons, tant que parmi nos rangs des gens aspirent la reproduction de la dictature. Nous sommes tous conscient, comme disait Mr MISTIRI, que le projet d'Aix est engagé délibérément dans une voie sans issue par ses promoteurs. Toutefois, nous devons garder la confiance dans le futur et la possibilité de le relancer. A défaut nous risquons de perdre tous les acquis de cette rencontre.

Tunisie Réveille Toi !

Mon point de vue sur l'après Aix