J'essaye d'être indépendant

Mitghareb — 2004-03-20T19:07:34Z

Je viens de dire stop à la violence physique et surtout morale que j'ai accepté de subir durant 17 ans depuis un certain 7/11. J'ai été trompé, frappé, insulté par une machine répressive qui se manifeste par le régime dictatorial, par ses flics et ses barbouzes du RCD. Durant des années, j'ai refusé de voir réellement ce qu'était cette machine. Ce refus s'explique par une certaine dépendance affective envers mon pays et ma famille dont je souffrais et qui venait de mon éloignement de mon pays et de ma famille ; à travers cette souffrance qui était la seule façon peut être d'aimer mon pays et d'être aimer aussi, je revivais le combat impuissant mené pendant des années contre cette machine.

Je souffre de cette rupture avec le pays et cette réalité car je suis confronté à ma honte d'être resté si longtemps enfermé dans ma souffrance et d'avoir accepté cette situation. J'ai souhaité croire que cette machine cesserait de détruire, de voler, de s'acharner sur ma patrie... et que je méritais le bonheur dans mon pays. Maintes fois j'ai cru que cette machine est arrivée à sa fin, qu'elle va s'autodétruire mais je m'aperçois que ce n'est qu'une illusion. Maintes fois j'ai repoussé ma honte et mon dégoût de ne rien faire pour mon pays en disant que ça va finir un jour. Mes amis ont essayé de m'ouvrir les yeux sur la situation de mon pays et m'ont demandé d'agir comme je savais le faire avant mais... ! Rien n'y faisait ! Enfin, un jour, je me suis réveillé de ce cauchemar et j'ai décidé de me respecter d'aimer mon pays sans être en dépendance affective envers lui et d'agir pour ce beau pays.

A présent, je souffre du vide, de l'absence de la souffrance au quotidien mais je me sens libéré du poids de l'inaction. La liberté de vivre et d'agir est merveilleuse ! Aujourd'hui je prends à bras le corps cette dépendance affective destructrice et me tourne vers le futur afin de prendre mon indépendance, de m'aimer, de me respecter, de m'affirmer et de contribuer à la liberté de mon pays. Quand je regarde cette histoire passée, je n'ai pas l'impression que c'est moi qui ai vécu ce calvaire et j'ai envie d'hurler à ce jeune homme : « Agis bouge, fais quelques chose pour ton pays ! ». Je suis résolu à prendre part dans la lutte pour la liberté de ma patrie avant qu'il ne soit trop tard... Enfin, je revis !

Je sais qu'aucun mot, qu'aucune personne seule ne peut agir individuellement mais peut être quelqu'un lira ce témoignage et se dira : « mais, c'est mon histoire ça ! » et peut être que cela l'aidera à dire : STOP A LA DICTATURE !

Tunisie Réveille Toi !

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