Tunisie Réveille Toi ! http://www.reveiltunisien.org/ Site d'information et d'opinion sur la Tunisie fr SPIP - www.spip.net Fatima Malki http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article2886 http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article2886 2009-03-05T17:59:21Z text/html fr Fouzia Maqsoud Source http://www.mediaterranee.com Portrait : Femmes en lutte au Maghreb ةcrit par Fouzia Maqsoud 04-03-2009 A quelques jours de la Journée de la femme, Médiaterranée publie des portraits de femmes en lutte au Maghreb. Fatima Malki, 68 ans, est la mère de Zakaria Rifi, prisonnier politique de Sidi Ifni, petite ville portuaire du sud Marocain. « Je ne suis qu'une vieille dame, analphabète de surcroît ! ». Le public, réagit par un tonnerre d'applaudissements. C'était à Paris, le 12 février 2009, (...) - <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?rubrique5" rel="directory">Les libertés au Maroc</a> <div class='rss_chapo'><p><a href="http://www.mediaterranee.com/Maroc/Societe/Portrait-Femmes-en-lutte-au-Maghreb.html" class='spip_out' rel='external'>Source http://www.mediaterranee.com</a></p></div> <div class='rss_texte'><p>Portrait : Femmes en lutte au Maghreb</p> <p>ةcrit par Fouzia Maqsoud</p> <p>04-03-2009</p> <p>A quelques jours de la Journée de la femme, Médiaterranée publie des portraits de femmes en lutte au Maghreb. Fatima Malki, 68 ans, est la mère de Zakaria Rifi, prisonnier politique de Sidi Ifni, petite ville portuaire du sud Marocain.</p> <p>« Je ne suis qu'une vieille dame, analphabète de surcroît ! ». Le public, réagit par un tonnerre d'applaudissements. C'était à Paris, le 12 février 2009, lors d'un meeting de solidarité avec les luttes sociales au Maghreb.</p> <p>Fatima était la star incontestable de la soirée...Non, qu'on ne s'y trompe pas Fatima n'est pas une artiste, c'est une magicienne. En quelques minutes, elle a fait pleurer, sourire et même rire. Elle a conjugué le verbe « résister » au féminin, au pluriel, dans tous les temps...</p> <p>Une femme comme les autres ?</p> <p>Fatima Malki est née il y a 68 ans à Sidi Ifni, petite ville portuaire du sud du Maroc, bordée par l'océan atlantique et les montagnes de l'Anti-Atlas. A l'époque, la ville et toute la région, étaient sous occupation espagnole.</p> <p>Comme toutes les filles de sa génération, Fatima a été mariée très jeune à un homme qu'elle ne connaissait pas, monsieur Rifi. Ensemble, ils ont eu dix enfants. Quand son mari décède en 1988, Fatima se retrouve avec huit jeunes enfants à charge et deux autres à peine majeurs.</p> <p>Elle a assuré seule leur éducation. Elle constate amère que les efforts fournis, les sacrifices demeurent inutiles. Le chômage frappe de plein fouet ses enfants, mais « ce ne sont pas les seuls » dit-elle. « Dans notre ville laissée à l'abandon, depuis l'indépendance il y a quarante ans... nos enfants sont contraints à l'immigration clandestine, ceux qui survivent aux barques de la mort prennent en charge leurs familles ».</p> <p>Aujourd'hui, l'un de ses enfants, Zakaria Rifi est en prison, il avait participé aux manifestations populaires de Sidi Ifni en juin dernier. « nos enfants sont en prison simplement parce qu'ils ont réclamé le droit à une vie digne, le droit au travail » martèle -t-elle.</p> <p>Le 7 août 2005, Fatima est agressée par la police</p> <p>Le chômage, la corruption dans leur ville enclavée, ont poussé les habitants à organiser de nombreuses manifestations, « pacifistes » précise t-elle.</p> <p>Le 7 août 2005, les habitants comptaient organiser une manifestation populaire, pour faire entendre leurs revendications aux responsables nationaux. La veille, les forces de l'ordre avaient sillonné la ville et ses cafés pour dissuader les jeunes de manifester. En vain, les jeunes leur donnaient rendez-vous pour le lendemain.</p> <p>Promesse tenue. Dés 09h30, toute la ville était rassemblée. Les manifestants, femmes, jeunes moins jeunes, étaient alignés du côté de la montagne, en face la police. Fatima était dans la rangée qui se trouvait en première ligne. Des mots d'ordre réclamant le droit au travail, aux soins et le désenclavement de leur ville retentissent.</p> <p>C'est alors qu'un membre des forces d'intervention se dirige vers elle. Fatima est rouée de coups, giflée, insultée, elle finit par tomber, à ses côtés deux jeunes s'écroulent, Brahim Boumrah et Khalid Bouchra, tous deux poursuivis dans le cadre des événements intervenus trois ans plus tard, en 2008.</p> <p>Les manifestants protestent, l'indignation est à son paroxysme, Fatima, soixante cinq ans, est la première femme agressée par la police à Sidi Ifni.</p> <p>Un dignitaire intervient, pour rappeler aux forces de l'ordre qu'elles n'ont pas le droit de s'en prendre aux femmes. Il les somme de se battre avec les hommes. Les jeunes se dispersent alors dans la montagne, ils ripostent aux balles de caoutchouc et aux bombes lacrymogène, par des jets de pierres. Les femmes les y aident en remplissant les seaux de cailloux.</p> <p>Les autorités finissent par lâcher du leste, l'ordre est donné pour autoriser la population à manifester. A l'époque les revendications, étaient semblables à celles qui ont conduit le 7 juin 2008 au « samedi noir ».</p> <p>7 Juin 2008, le samedi noir</p> <p>Le port est bloqué depuis neuf jours. Las des promesses des élus et responsables locaux, les habitants veulent que leurs doléances parviennent aux responsables à Rabat, la capitale. Les jeunes assurent le blocage jour et nuit, ils sont organisés en trois équipes assurant chacune pendant huit heures.</p> <p>Fatima met l'accent sur le soutien de toute la ville qui leur fournissait la nourriture et tout ce dont ils avaient besoin pour le campement.</p> <p>Le 6 juin au soir, un élu chargé de négocier avec les habitants les informe qu'il se retirait des négociations. Les jeunes soupçonnent une intervention imminente de la part des autorités. Ils se dirigent vers la montagne et laissent les bougies et les lampes allumées dans les tentes qu'ils occupaient, pour donner l'illusion qu'ils s'y trouvent encore.</p> <p>Aux aurores, les forces de l'ordre entrent dans la ville par voies terrestre et maritime. La suite c'est Fatima qui la raconte « C'était une punition collective, comme chaque fois que nous protestons à Sidi Ifni,. Nous avons été réprimés. Cette fois- ci nous avons subi un traitement jamais vu, même du temps de l'occupant espagnol... Ils se sont introduits dans les maisons, ils ont détruit le mobilier, ils ont passé la population à tabac, sans distinction, entre jeunes, vieux, femmes, jeunes filles... Ils ont procédé à plusieurs arrestations. Mon fils Khalil a été Tabassé, il avait de la fièvre et des hématomes sur tout le corps. Pendant plusieurs jours nous avons essayé d'atténuer ses douleurs par des glaçons et quelques médicaments..... »</p> <p>Fatima ne comprend toujours pas la réaction disproportionnée des autorités marocaines. « nous réclamons jute nos droits. Du travail pour nos enfants, des projets de développement pour notre ville, des routes praticables. Nous voulons, un hôpital digne de ce nom pour ne plus avoir à faire cinquante kilomètres pour aller à Tiznit, ou cent cinquante pour se rendre à Agadir. Deux jeunes femmes sur le point d'accoucher sont mortes sur la route de l'hôpital. Deux sœurs, décédées dans les mêmes circonstances à deux ans d'intervalle, ce n'est pas normal ! »</p> <p>« Nous résistons pour nos enfants »</p> <p>Les cent cinquante kilomètres qui la séparent de la ville d'Agadir, elle les parcourt une fois par semaine. Un aller retour, pour la prison d'Inzegane à Agadir, pour voir et apporter le couffin à son fils Zakaria, emprisonné, depuis le 29 août 2008, sans jugement.</p> <p>« Quand ils ont frappé à ma porte, et m'ont annoncé qu'ils sont venus chercher Zakaria, je me suis sentie vidée. Je suis allée le voir, je lui ai dit, mon fils met un survêtement en dessous de tes vêtements, ils sont venus t'arrêter. En suivant mon fils, j'ai découvert les dizaines de policiers en uniforme et en civil autour de mon domicile. J'ai crié de toutes mes forces, prenez-le, comme vous avez pris le meilleur de la jeunesse de cette ville, prenez-le ! Et je l'ai accompagné de mes youyous jusqu'à la disparition de la voiture qui le transportait... je me consumais, je sentais comme des flammes brûler dans ma poitrine ».</p> <p>Fatima Malki, soupire, les larmes qui viennent de remplir ses yeux n'ont pas estompé son regard vif. Elle poursuit avec un ton déterminé : « Aujourd'hui, nous résistons, nous résistons pour nos enfants. D'ailleurs ils vous transmettent des salutations de résistance depuis leurs prisons de Tiznit et d'Agadir ! »</p> <p>Le procès de Zakaria Rifi et des détenus politiques de Sidi Ifni est prévu pour le 5 mars 2009 ; il a été reporté une première fois, le 12 février dernier.</p></div> le procès de Zahra Boudkour et de ses camarades reporté au 19 mars 2009 http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article2884 http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article2884 2009-02-27T20:05:46Z text/html fr Fouzia Maqsoud Source mediaterranee.com 27-02-2009 L'ambiance est électrique aux abords de la cour d'appel de Marrakech, ce jeudi 26 février. Un dispositif policier tente d'interdire l'accès de la salle d'audience aux familles des étudiants qui seront présentés devant le juge. Les familles sont réunies dans le cadre du collectif des détenus politiques de Marrakech, depuis l'arrestation de leurs enfants. Aujourd'hui, elles observent une grève de la faim de vingt quatre heures, pour exiger la libération des leurs. Une (...) - <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?rubrique5" rel="directory">Les libertés au Maroc</a> <div class='rss_chapo'><p><a href="http://www.mediaterranee.com/Maroc/Politique/Maroc-le-proces-de-Zahra-Boudkour-et-de-ses-camarades-reporte-au-19-mars-2009.html" class='spip_out' rel='external'>Source mediaterranee.com</a></p></div> <div class='rss_texte'><p>27-02-2009 L'ambiance est électrique aux abords de la cour d'appel de Marrakech, ce jeudi 26 février. Un dispositif policier tente d'interdire l'accès de la salle d'audience aux familles des étudiants qui seront présentés devant le juge.</p> <p>Les familles sont réunies dans le cadre du collectif des détenus politiques de Marrakech, depuis l'arrestation de leurs enfants. Aujourd'hui, elles observent une grève de la faim de vingt quatre heures, pour exiger la libération des leurs. Une action qui s'ajoute à la longue liste de leurs mobilisations.</p> <p>De nombreux étudiants sont rassemblés, ils scandent des slogans en soutien à leurs camarades arrêtés en marge d'une manifestation étudiante, détenus depuis mai 2008, sans jugement.</p> <p>Les familles tentent toujours d'accéder au tribunal, l'atmosphère est de plus en plus tendue, des journalistes espagnols filment la scène. Gênée, la police laisse enfin les familles accéder à la salle d'audience. Dans la salle, il y a les nombreux avocats qui composent le comité de défense des étudiants, des observateurs étrangers, des journalistes marocains et étrangers.</p> <p>Les étudiants font leur entrée dans la salle d'audience, escortés par une quarantaine de policiers, en scandant des slogans. Les familles se lèvent à la vue de leurs enfants, les accueillent avec les youyous. Les prisonniers chantent « oh ! martyr repose en paix, nous continuerons la lutte », les familles répondent « oh ! mon fils repose en paix, nous continuerons la lutte ».</p> <p>Un hommage à Abderrazak Elgadiri, cet étudiant mort après avoir été tabassé par la police, le 29 décembre dernier. Il participait à une manifestation étudiante, contre l'agression israélienne à Gaza.</p> <p>Dans le public, les proches des prévenus du droit commun, sont aussi debout et accompagnent les chants des familles. La police est en nombre, un cordon est déployé entre les étudiants et leurs familles. Zahra est là, seule étudiante du groupe qui porte désormais son nom « le groupe de Zahra Boudkour ». Ses sœurs Lbchara, Ghalia et les autres membres de sa famille sont aussi présents.</p> <p>Il est un peu plus de 09h30, le procès s'ouvre. D'emblée tout le monde est prévenu, les dossiers des prisonniers sont incomplets.</p> <p>Les avocats demandent la liberté provisoire de leurs clients. Le procureur général contre attaque, « ce sont des criminels, et ce n'est pas un procès politique comme vous voulez le laisser croire », l'un des avocats riposte « veuillez retirer votre propos, ils sont présumés innocents tant qu'ils n'ont pas été jugés coupables ».</p> <p>Les avocats insistent, les étudiants présentent toutes les garanties pour bénéficier de la liberté provisoire. Leur demande est rejetée, le procès est reporté au 19 mars prochain. L'audience aurait duré moins d'une heure.</p> <p>Les familles quittent la salle d'audience, elles rejoignent les étudiants réunis devant le tribunal, pour un rassemblement de plus d'une heure et demi. Ce dernier se termine par une prise de parole du collectif des familles et de l'union nationale des étudiants marocains.</p> <p>Dans la foulée, une manifestation part en direction de la prison, puis la cité universitaire et enfin l'université. Zahra et ses camarades sont quant à eux, déjà dans leurs cellules de la prison de Boulemharez, ils attendront le 19 mars 2009.</p> <p>Leur procès vient d'être reporté pour la deuxième fois.</p></div> Zahra Boudkour, 23 ans, étudiante, en prison pour engagement étudiant ? http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article2881 http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article2881 2009-02-25T20:00:11Z text/html fr Fouzia Maqsoud Source Zahra, fleur en arabe, a passé neuf mois en prison sans jugement, dans un pays qui tente de tourner la page des années de plomb. L'ouverture en matière de libertés y est certes indéniable, mais des violations graves des droits humains persistent. Le procès de Zahra et de ses camarades a lieu le 26 février. Zahra Boudkour est née le 28 novembre 1987 à Zagora au sud du Maroc. Elle est la dernière d'une fratrie de six garçons et de six filles. Zahra a été élevée par sa soeur aînée, après le décès (...) - <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?rubrique5" rel="directory">Les libertés au Maroc</a> <div class='rss_chapo'><p><a href="http://www.mediaterranee.com/Maroc/Politique/Maroc-Zahra-Boudkour-23-ans-etudiante-en-prison-pour-engagement-etudiant.html" class='spip_out' rel='external'>Source</a></p></div> <div class='rss_texte'><dl class='spip_document_1272 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://www.reveiltunisien.org/local/cache-vignettes/L218xH324/zara-671ed.jpg' width='218' height='324' alt='JPEG - 8.3 ko' style='height:324px;width:218px;' /></dt> </dl> <p>Zahra, fleur en arabe, a passé neuf mois en prison sans jugement, dans un pays qui tente de tourner la page des années de plomb. L'ouverture en matière de libertés y est certes indéniable, mais des violations graves des droits humains persistent. Le procès de Zahra et de ses camarades a lieu le 26 février.</p> <p>Zahra Boudkour est née le 28 novembre 1987 à Zagora au sud du Maroc. Elle est la dernière d'une fratrie de six garçons et de six filles. Zahra a été élevée par sa soeur aînée, après le décès de sa mère le jour de son deuxième anniversaire. Zahra a grandi dans un milieu modeste, où l'engagement militant était familier. Sa sœur Ghalia et trois de ses frères sont des militants engagés. A l'université, elle poursuivait ses études avec succès, jusqu'à son arrestation le 15 mai 2008.</p> <p>L'arrestation en guise de négociation :</p> <p>Zahra préparait sa licence de droit, à l'université de « Cadi Ayyad » à Marrakech. Parallèlement, elle militait avec d'autres étudiants, pour l'amélioration des conditions de l'enseignement dans l'université marocaine. le 14 mai 2008, les étudiants ont organisé une marche en direction de la présidence de l'université, la police a intervenu avec violence pour les disperser.</p> <p>Le lendemain à 8h30, Zahra et ses camarades se sont rendus à l'université pour engager des discussions avec la présidence. A 9h05, sa sœur, Ghalia Boudkour a essayé de la joindre sur son téléphone. Zahra n'a pas pu répondre, elle s'est contentée d'appuyer sur les touches de son portable, au moment où elle a entendu un bip. Ghalia Boudkour a entendu le bruit des coups qui s'abattait sur sa petite sœur, les cris... Zahra était dans le fourgon qui l'emmenait au commissariat de Jamaâ Lefna</p> <p>Torture au commissariat de Jamaâ Lefna</p> <p>Le commissariat de Jamaâ Lefna, se situe à la place de Jamaâ Lefna, haut lieu du tourisme marocain à Marrakech. Aux sous-sols de ce commissariat, Zahra et ses camarades ont été torturés pendant cinq jours et cinq nuits, privés d'eau et de nourriture, les yeux le plus souvent bandés. Ils ne distinguaient le jour et la nuit que par les bruits provenant de la place. Ceux-ci ont tendance à diminuer la nuit.</p> <p>Zahra a été menacée de viol, elle a reçu des coups de matraque sur la tête, des coups de pieds, des gifles... Ses tortionnaires n'épargnaient aucune partie de son corps, mais se plaisaient à viser particulièrement la tête, le visage, la poitrine et les genoux. Zahra raconte avoir perdu la vue à de nombreuses reprises à cause des coups reçus sur sa tête.</p> <p>Le commissariat de Jamaâ Lefna en rappelle un autre de sinistre histoire, celui de Derb Moulay Chrif à Casablanca. Zahra et ses camarades ont subi humiliations, tortures, mauvais traitements... tout comme les opposants passés par Derb Moulay Chrif. Zahra raconte avoir vécu des sévisses semblables à ceux décrits lors des témoignages des victimes des années de plomb au Maroc.</p> <p>A la prison de Boulemharez l'étudiante présentée comme étant terroriste</p> <p>A son arrivée à la prison de Boulamharez à Marrakech, Zahra a été déshabillée et abandonnée nue de 5h à 7h30. En prison, la rumeur laissait croire que Zahra était terroriste. Une manœuvre tentant de lui rendre la vie dure. Peine perdue, Zahra a rapidement gagné la confiance des prisonnières, elle leur a expliqué les raisons de son arrestation, elle a notamment raconté son combat pour que l'université demeure gratuite, accessible aux jeunes issus des familles modestes.</p> <p>Le 10 juin, Zahra et ses camarades ont entamé une grève de la faim qui a duré quarante six jours, pour dénoncer leurs conditions de détention. Affaiblie, Zahra a perdu connaissance plusieurs fois. Sa sœur Ghalia a précisé qu'elle n'est pas tombée dans le coma comme cela a pu être reporté. Pendant cette grève, Zahra a pu bénéficier de la solidarité des prisonnières de droit commun qui la soutenaient et lui donnaient de l'eau sucrée.</p> <p>Zahra a aussi bénéficié du réconfort permanent de sa famille. Quand ils lui rendaient visite, la peur au ventre pour sa vie, les membres de sa famille l'encourageaient, et l'assuraient qu'ils comprenaient son combat et le soutenaient.</p> <p>Dans sa cellule humide et surpeuplée, Zahra jouit du respect et de la confiance de ses co-détenues, elle tente tant bien que mal de préparer ses examens. Récemment, les notes de Zahra et de ses Camarades auraient été falsifiées, probablement pour contrecarrer leur volonté de poursuivre leurs études. Après avoir appris qu'elle a réussi ses modules, Zahra a été informée qu'elle les auraient finalement ratés ! En signe de protestation, Zahra et ses camarades ont observé une grève de la faim le 5 et 6 février 2009.</p> <p>Privée de liberté mais pas de sa voix :</p> <p>Depuis leur prison, Zahra et ses camarades suivent de près les luttes sociales au Maroc. Le 17 et 18 février dernier, ils ont observé une grève de la faim en solidarité avec les prisonniers politiques de Sidi Ifni. Deux d'entre eux venaient d'être transférés à la prison de Marrakech, pour recevoir des soins dans l'un des hôpitaux de la ville.</p> <p>C'est également depuis sa prison que Zahra a écrit son allocution à l'occasion de la journée de commémoration du décès de la militante Saïda Mnebhi .</p> <p>Elle a également fait parvenir un message emprunt de courage et de détermination, au meeting de solidarité avec les luttes sociales au Maghreb organisé à Paris, le 12 février 2009.</p> <p>Le procès de Zahra et de ses camarades le 26 février : Procès des luttes estudiantines ?</p> <p>En attendant son procès, la santé de Zahra se dégrade, elle souffre de migraines permanentes et de douleurs articulaires sévères, sa vision baisse jour après jour, sans doute à cause des coups reçus sur sa tête, dit sa sœur Ghalia.</p> <p>Pourtant, Zahra garde un moral d'acier, elle revendique et assume ses engagements et dénonce courageusement ce qu'elle a enduré.</p> <p>Zahra, fleur en arabe, a passé neuf mois en prison sans jugement, dans un pays qui tente de tourner la page des années de plomb. L'ouverture en matière de libertés y est certes indéniable, mais des violations graves des droits humains persistent. Le procès des détenus politiques de Sidi Ifni prévu le 5 mars, l'intrusion de la police dans l'enceinte de l'université de Fez le 23 février dernier, et les 75 étudiants arrêtés ...</p> <p>Les autorités marocaines laisseront-elles faner Zahra à son vingt troisième printemps ? Le bon sens voudrait que le Maroc soit en cohérence avec ses discours sur l'ouverture démocratique et la fin de l'ère des atteintes aux droits et aux libertés, verdict le 26 février !</p></div> Répression et interpellation à l'université de Fez http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article2879 http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article2879 2009-02-24T21:18:32Z text/html fr Fouzia Maqsoud Les étudiants de l'université de Fez sont mobilisés contre le Pacte national de l'éducation et de la formation1 qui vise à terme la privatisation de l'université marocaine. Les mobilisations ont lieu depuis le début de l'année, avec notamment le boycott des examens du premier trimestre par les étudiants de la faculté de Droits. Ceux-ci ont été surpris par la décision de l'université d'organiser les examens le 23 février au mépris de leurs différentes revendications. Ils ont donc décidé de boycotter cette (...) - <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?rubrique5" rel="directory">Les libertés au Maroc</a> <div class='rss_texte'><p>Les étudiants de l'université de Fez sont mobilisés contre le Pacte national de l'éducation et de la formation1 qui vise à terme la privatisation de l'université marocaine. Les mobilisations ont lieu depuis le début de l'année, avec notamment le boycott des examens du premier trimestre par les étudiants de la faculté de Droits.</p> <p>Ceux-ci ont été surpris par la décision de l'université d'organiser les examens le 23 février au mépris de leurs différentes revendications. Ils ont donc décidé de boycotter cette nouvelle session d'examens.</p> <p>Cette opération se déroulait dans le calme jusqu'à l'encerclement puis l'irruption des forces de l'ordre dans l'enceinte de l'université. 10 étudiants ont été arrêtés.</p> <p>En solidarité avec leurs camarades les étudiants de la faculté des sciences et celle des lettres ont organisé une manifestation au départ de la fac des sciences.</p> <p>Manifestation réprimée par la police qui n'a pas hésité à intervenir à l'intérieur de la faculté.</p> <p>Les étudiants ont été brutalement agressés, humiliés...</p> <p>Un peu plus tard, c'est au tour de la faculté des lettres d'être envahie par les forces de polices, procédant encore une fois aux agressions, les étudiants ont été pourchassés à l'intérieur et à l'extérieur de la faculté.</p> <p>Le résultat de la tournée répressive de la police dans les facultés de droits, lettres et sciences à Fez : 100 étudiants arrêtes transférés à la préfecture de police où ils ont continué à subir brutalités et humiliations.</p> <p>En fin de compte, 25 étudiants ont été relâchés, 75 passeront devant le procureur.</p> <p>1Tout comme les étudiants de Marrakech en prison depuis mai dernier, et dont le procès est prévu le 26 février.</p></div> Malika Barra https://www.reveiltunisien.org/spip.php?article2847 https://www.reveiltunisien.org/spip.php?article2847 2009-01-21T16:22:55Z text/html fr Fouzia Maqsoud ةpouse de Brahim Barra prisonnier politique de Sidi Ifni Il est 9h, ce mardi 13 janvier. Malika Barra est déjà au local d'Attac de Sidi Ifni au sud du Maroc. Elle observe, avec d'autres familles, un sit-in permanent en soutien aux prisonniers politiques en grève de la faim, dont son mari Brahim Barra fait partie. Malika a 33 ans, elle est la maman d'un petit Rafik Barra qui va bientôt souffler sa quatrième Bougie. Elle fait partie de ces femmes qui se sont retrouvées au cœur des évènements sociaux (...) - <a href="https://www.reveiltunisien.org/spip.php?rubrique5" rel="directory">Les libertés au Maroc</a> <div class='rss_texte'><dl class='spip_document_1261 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='https://www.reveiltunisien.org/local/cache-vignettes/L190xH238/malikabarra-b0785.jpg' width='190' height='238' alt='JPEG - 4.7 ko' style='height:238px;width:190px;' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:190px;'><strong>Malika Barra</strong></dt> </dl> <p>ةpouse de Brahim Barra prisonnier politique de Sidi Ifni</p> <p>Il est 9h, ce mardi 13 janvier. Malika Barra est déjà au local d'Attac de Sidi Ifni au sud du Maroc. Elle observe, avec d'autres familles, un sit-in permanent en soutien aux prisonniers politiques en grève de la faim, dont son mari Brahim Barra fait partie.</p> <p>Malika a 33 ans, elle est la maman d'un petit Rafik Barra qui va bientôt souffler sa quatrième Bougie. Elle fait partie de ces femmes qui se sont retrouvées au cœur des évènements sociaux de Sidi Ifni, en juin denier.</p> <p>Malika n'est pas que l'épouse d'un militant, elle même est militante d'Attac, elle est également membre de l'association marocaine des diplômés chômeurs, alors qu'elle est diplômée depuis 1999.</p> <p>Depuis, elle n'est pas restée les bras croisés, elle a travaillé comme ouvrière jusqu'à la naissance de son fils. Dans son usine, elle était déléguée du personnel, rattachée à un syndicat dont elle s'est faite exclure. La direction syndicale n'appréciait pas son refus du traitement bureaucratique réservé aux doléances des ouvriers qu'elle représentait. Elle a fini, avec ses camarades, par faire le choix d'être indépendants de toute appartenance syndicale.</p> <p>Aujourd'hui, Malika poursuit son engagement, pour la libération de tous les détenus politiques. D'ailleurs, elle commence toujours par évoquer les autres détenus avant de parler de son mari. Quand elle se rappelle un détail concernant un prisonnier, elle se reprend aussitôt, « avant que j'oublie un tel est malade, l'autre a besoin d'un régime.. »</p> <p>« C'est une cause commune », dit-elle, « mon mari et les autres sont en prison pour les mêmes raisons, le refus de la corruption et l'exigence du droit au travail ».</p> <p>Malika évoque son mari, son arrestation, le ton serein confiant, même quand elle parle des moments graves. Les provocations de la police, qui a investi son domicile de nombreuses fois, le jour où des policiers en civil l'ont menacé avec leurs pistolets devant son petit Rafik.</p> <p>Malika Barra raconte, la voix douce, paisible. Un calme qui contraste presque avec la détermination de l'épouse et de la militante.</p> <p>Fouzia Maqsoud</p></div> Les prisonniers politiques de Sidi Ifni Aït Baâmrane suspendent leur grève de la faim https://www.reveiltunisien.org/spip.php?article2846 https://www.reveiltunisien.org/spip.php?article2846 2009-01-21T16:19:39Z text/html fr Fouzia Maqsoud Ils sont seize prisonniers parmi les détenus politiques de Sidi Ifni à avoir entrepris une grève de la faim à partir du 7 janvier dernier. Le 16 janvier, ils ont décidé sa suspension, tout en affirmant leur intention de la reprendre au moment opportun. Dans un communiqué daté du 15 janvier1, ils précisent qu'ils ont pris cette décision, compte tenu de l'ampleur de l'agression israélienne à Gaza et la vague de soutien populaire qu'elle suscite au sein de la population marocaine. Ils ont également cédé (...) - <a href="https://www.reveiltunisien.org/spip.php?rubrique5" rel="directory">Les libertés au Maroc</a> <div class='rss_texte'><p>Ils sont seize prisonniers parmi les détenus politiques de Sidi Ifni à avoir entrepris une grève de la faim à partir du 7 janvier dernier.</p> <p>Le 16 janvier, ils ont décidé sa suspension, tout en affirmant leur intention de la reprendre au moment opportun.</p> <p>Dans un communiqué daté du 15 janvier1, ils précisent qu'ils ont pris cette décision, compte tenu de l'ampleur de l'agression israélienne à Gaza et la vague de soutien populaire qu'elle suscite au sein de la population marocaine. Ils ont également cédé face aux appels insistants de leurs familles, amis et soutiens, préoccupés par les risques sur leur santé.</p> <p>En effet, plusieurs d'entre eux souffrent de pathologies graves, la grève de la faim pouvait ostensiblement mettre leurs vies en péril.</p> <p> Brahim Barra souffre de graves problèmes rénaux, son cas nécessite une intervention chirurgicale urgente <br> Hassan Agharbi a des problèmes de prostate<br></p> <p> Al Houari Assawlajane a un intestin artificiel et souffre d'asthme aigu<br> Karim Chara souffre d'un kyste au foie<br> Ahgoun Ahmed souffre de graves problèmes au niveau de la colonne vertébrale<br></p> <p>Les prisonniers politiques de Sidi Ifni Aït Baâmrane ont été arrêtés à l'occasion des manifestations de juin dernier. Ils exigeaient le droit au travail et dénonçaient la corruption.<br></p> <p>Fouzia Maqsoud<br></p> <p>Liste des grévistes de la faim :<br></p> <p>Groupe de la prison d'Inzegane<br></p> <p> Karim Chara<br></p> <p> Atbib Abdelkader<br></p> <p> Brahim Barra<br></p> <p> Zakaria Rifi<br></p> <p> Hassan Agharbi<br></p> <p> Zine el Abidine Erradi<br></p> <p>Groupe de Tiznit<br></p> <p> El Amrani Mohamed<br></p> <p> Alkasbi Mustapha<br></p> <p> Aarab Omar<br></p> <p> Azzedine Amhil <br></p> <p> Brahim Harbili<br></p> <p> Al Houari Assawlajane<br></p> <p> Miloud Boutkat<br></p> <p> Abderahmane Dahbi<br></p> <p> Boumzough El Houseine<br></p> <p> Ahgoun Ahmed <br></p> <p>Communiqué N°3 des prisonniers politiques de Sidi Ifni /Aït Baâmrane. Prisons de Tiznit et d'Inzegane. 15 janvier 2009.</p></div> Le Maroc a faim de libertés ! http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article2838 http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article2838 2009-01-09T20:53:24Z text/html fr Fouzia Maqsoud édito photo des familles des détenus d'Ifni, rassemblées jour et nuit au local d'Attac lire - <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?rubrique106" rel="directory">Débats</a> / <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?mot221" rel="tag">édito</a> <div class='rss_texte'><dl class='spip_document_1260 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://www.reveiltunisien.org/local/cache-vignettes/L500xH375/Photo_013-cbe29.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 287.6 ko' style='height:375px;width:500px;' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:350px;'><strong>photo des familles des détenus d'Ifni, rassemblées jour et nuit au local d'Attac</strong></dt> </dl> <p><a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article2837" class='spip_out'>lire</a></p></div> Les prisonniers politiques de Sidi Ifni/ Aït Baâmranne en grève de la faim illimitée depuis le 7 janvier 2009 https://www.reveiltunisien.org/spip.php?article2837 https://www.reveiltunisien.org/spip.php?article2837 2009-01-09T18:36:03Z text/html fr Fouzia Maqsoud Ils sont seize à avoir fait le choix extrême d'entreprendre une grève de la faim à partir du 7 janvier. Une action périlleuse qui met sérieusement en danger la vie de plusieurs d'entre eux. Dans un communiqué daté du 8 janvier, ils affirment leur détermination à mener leur combat jusqu'au bout, y compris jusqu'à la mort. Les seize grévistes font partie des prisonniers politiques arrêtés à Sidi Ifni au sud du Maroc, pendant ou en marge des manifestations populaires de juin dernier, contre le chômage et la (...) - <a href="https://www.reveiltunisien.org/spip.php?rubrique5" rel="directory">Les libertés au Maroc</a> <div class='rss_texte'><p>Ils sont seize à avoir fait le choix extrême d'entreprendre une grève de la faim à partir du 7 janvier. Une action périlleuse qui met sérieusement en danger la vie de plusieurs d'entre eux. Dans un communiqué daté du 8 janvier, ils affirment leur détermination à mener leur combat jusqu'au bout, y compris jusqu'à la mort. Les seize grévistes font partie des prisonniers politiques arrêtés à Sidi Ifni au sud du Maroc, pendant ou en marge des manifestations populaires de juin dernier, contre le chômage et la corruption.</p> <p>Les familles des grévistes en compagnie d'autres familles de prisonniers politiques, sont rassemblées au siège d'ATTAC à sidi Ifni en solidarité avec leurs proches. Elles affirment leur soutien aux prisonniers dans leur lutte, même si elles se disent toutes très inquiètes de l'état de santé déplorable de plusieurs d'entre eux.</p> <p> * Brahim Barra souffre de graves problèmes rénaux, son cas nécessite une intervention chirurgicale urgente</p> <p> * Hassan Agharbi a des problèmes de prostate</p> <p> * Al Houari Assawlajane a un intestin artificiel et souffre d'asthme aigu</p> <p> * Karim Chara souffre d'un kyste au foie</p> <p> * Ahgoun Ahmed souffre de graves problèmes au niveau de la colonne vertébrale</p> <p>Tous ont besoin d'interventions médicales urgentes, de soins et de régime alimentaire adapté.</p> <p>Les familles ont également révélé que trois prisonniers ont fait l'objet d'intoxications alimentaires la veille de la grève, alors qu'ils ne partagent pas la même cellule et ne se trouvent pas tous dans la même prison. Les familles craignent un acte délibéré. Elles ont aussi indiqué que l'administration pénitentiaire a refusé de recevoir la déclaration commune de la grève de la faim, exigeant des déclarations individuelles, chose que les détenus ont refusé.</p> <p>Par ailleurs, Attac Sidi Ifni a affirmé qu'elle déplore que les prisonniers soient obligés de mener cette grève de la faim, et rappelle que leurs revendications n'ont trouvé que portes closes, y compris celle élémentaire de se soigner. Attac dit respecter le choix des grévistes et leur apporte son soutien inconditionnelle malgré ses craintes pour leur santé.</p> <p>Liste des grévistes de la faim :</p> <p>Groupe de la prison d'Inzegane <br></p> <p> * Karim Chara<br> * Atbib Abdelkader<br> * Brahim Barra<br></p> <p> * Zakaria Rifi<br> * Hassan Agharbi<br> * Zine el Abidine Erradi<br></p> <p>Groupe de Tiznit</p> <p> * El Amrani Mohamed<br> * Alkasbi Mustapha<br> * Aarab Omar<br> * Azzedine Amhil<br> * Brahim Harbili<br> * Al Houari Assawlajane<br> * Miloud Boutkat<br> * Abderahmane Dahbi<br> * Boumzough El Houseine<br> * Ahgoun Ahmed<br></p></div>