Tunisie Réveille Toi ! http://www.reveiltunisien.org/ Site d'information et d'opinion sur la Tunisie fr SPIP - www.spip.net Chirac l'ami des tyrannies molles http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article865 http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article865 2003-12-03T20:22:12Z text/html fr Taoufik Ben Brik Qui est M. Chirac qui nous revient de très loin ? Pour le Tunisien, c'est "le mec" qui a fait clouer le bec aux yankees, ennemis jurés des Arabes. Mais aussi ? Il est populaire, parce qu'il ressemble aux tunisiens. C'est l'oncle de fin de banquet. Il pince les miches de la cousine, il raconte une histoire de cul à la fête de circoncision du petit, il pique un peu dans la caisse, il triche à la belote, et quand on lui propose de boire un deuxième, il repend par une blague :"D'accord, mais alors pas (...) - <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?rubrique44" rel="directory">Opinions</a> <div class='rss_texte'><p>Qui est M. Chirac qui nous revient de très loin ? Pour le Tunisien, c'est "le mec" qui a fait clouer le bec aux yankees, ennemis jurés des Arabes. Mais aussi ? Il est populaire, parce qu'il ressemble aux tunisiens. C'est l'oncle de fin de banquet. Il pince les miches de la cousine, il raconte une histoire de cul à la fête de circoncision du petit, il pique un peu dans la caisse, il triche à la belote, et quand on lui propose de boire un deuxième, il repend par une blague :"D'accord, mais alors pas plus haut que le bord."</p> <p>Et si l'on peignait les choses en noir, histoire d'effaroucher un peu les exaltés ? Supposant que M.Chirac qui a 71 ans est loin d'être toujours "cool" , ait du mal à contenir sa colère à la vue de Zine el Abidine Ben Ali, le Caligula maghrébin, et que l'arrogance souveraine du maître de l'Elysée indispose tellement le Général- président que le plus cristallin sourire de Leila (épouse de Ben Ali) et les rappels maternels de Bérnadette ne puissent les réconcilier. Qu'est ce qui se passerait ? La chute de la maison Ben Ali ? Pas si vite.</p> <p>Il y a une expression qui devait être familière a Chirac, car elle s'applique à merveille à sa politique envers la Tunisie : "Même sous la trique il arrive aux puissants de ne pas comprendre." Comment expliquer son soutien, jamais démenti, à Ben Ali ? "Faites attention !", telle fut la mise en garde catégorique qu'adressait le président français à tous les fouteurs de troubles de Tunisie. Ce conseil n'était pas un coup de dernière minute, mais l'aboutissement d'un raisonnement mettant en évidence les périls d'un changement à la tête de la Tunisie.</p> <p>Disons-le tout net puisque, loin d'être clos, le débat sur la façon d'aborder le monde d'après 11 septembre 2001 ne fait que commencer. Pour consolider son rang, la France brasse large. Surtout du coté des tyrannies molles.</p> <p>L'après 11 septembre 2001 si l'on écoute ce qu'en dit M. Chirac, s'annonce comme une tyrannie molle, un modèle humiliant pour ceux qui doivent le supporter.</p> <p>Les Tunisiens, ne savent pas si la situation va s'améliorer ou se détériorer, si la justice sera moins partiale, ou si au contraire, elle sera toujours soumise au bon vouloir des clans, si les prisons seront moins bondées…</p> <p>La Tyrannie molle, chère à M. Chirac, marque la fin du politique. A quoi rime le débat si, lorsqu'on dit que la popularité du despote s'est effritée, Ben Ali, lui peut répondre qu'au contraire elle ne cesse de croître - comme l'affirme ses "souteneurs" de l'hexagone. On fini par se taire et accepter un jeu ridicule et sans intérêt.</p> <p>Dans la tyrannie molle à la Tunisienne toute discussion politique se résume à un défi ou celui qui crie le plus fort et utilise les plus grosses ficelles l'emporte. " 99% du peuple me soutient" dit Ben Ali. Que pet-on rétorquer à quelqu'un qui déforme la réalité avec une telle désinvolture ? A ce jour, on ne peut que perdre : montrer du doigt les tares de la tyrannie molle sans avoir la force de les éradiquer, c'est être dans une situation qui finit par servir ceux qui l'impose.</p> <p>Une tyrannie molle, dira Chirac, vaut mieux que les dictatures sanguinaires : Quand Saddam convoquait la direction du Baas, aucun des invités n'été sur de ressortir libre et vivant, tandis que les responsables conviés à rencontrer Ben Ali doivent seulement s'adapter à la médiocrité. Ils doivent juste écouter en souriant servilement. Et pour que tout le monde se tienne sagement dans son coin, Ben Ali doit bien confesser que le bien passe toujours après la conservation de son pouvoir.</p> <p>Comme les saints, Ben Ali ne se trompe jamais, mais supporte les erreurs des autres : Toi le peuple, tu ne sait pas à quel point j'en bave pour faire tourner la boutique, je paie toujours pour les autres, car il n'est pas un seul problème - économique, familial ou douanier- qui ne vienne de la bureaucratie.</p> <p>Dans la tyrannie molle tunisienne, si des erreurs sont commises, c'est la faute des ministres (qui ne sont pas limogés, parce que Ben Ali est paternel). Mais il exige de tous des omissions et des complicités toujours plus fortes. Des censures et des supercheries de plus en plus fréquentes. Chirac reste son plus grand blanchisseur.</p> <p>Taoufik Ben Brik</p></div> Chirac le tunisien http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article850 http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article850 2003-11-26T20:29:41Z text/html fr Taoufik Ben Brik Il faut lancer un SOS. Chirac est parmi nous. Il préside de près notre destinée. Revendiquons le droit de l'élire le président français. Comme ça, il sera comptable de ses décisions devant nous, les tunisiens. C'est la traduction de SOS. La tension monte. Chirac lâchera-t-il Ben Ali ? Pètera, pètera pas ? Aura-t-il le dos tourné ? Fermera-t-il les yeux ? Pourquoi ? Parce que 5% de croissance, pace que miracle, parce que pays stable, parce que marché des manuels scolaires français Mais la démocratie ? (...) - <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?rubrique44" rel="directory">Opinions</a> <div class='rss_texte'><p>Il faut lancer un SOS. Chirac est parmi nous. Il préside de près notre destinée. Revendiquons le droit de l'élire le président français. Comme ça, il sera comptable de ses décisions devant nous, les tunisiens. C'est la traduction de SOS.</p> <p>La tension monte. Chirac lâchera-t-il Ben Ali ? Pètera, pètera pas ? Aura-t-il le dos tourné ? Fermera-t-il les yeux ? Pourquoi ? Parce que 5% de croissance, pace que miracle, parce que pays stable, parce que marché des manuels scolaires français</p> <p>Mais la démocratie ? Mais les droits fondamentaux ? Mais la liberté d'expression ? Mais l'indépendance de la justice ? Mais l'alternance ? Vos gueules les curetons, vos gueules les gauchistes avec vos utopies arriérées ! Faites la grève de la faim !</p> <p>Ben Ali Machin, Ben Ali Truc, Ben Ali Tarzan, ben avi, Ben nausée...</p> <p>Sur le chemin de l'aéroport qui mène Chirac au palais de Carthage, des méga posters de Ben Avi se succèdent.</p> <p>Il va le dire Chirac, il va le dire sans détour, il va se prononcer contre le maintien de Ben Ali au pouvoir. Il va faire écho à l'aspiration des Tunisiens.</p> <p>Non, Chirac n'est pas le faux monnayeur qui fait l'éloge des tyranneaux de sous préfecture. Non, il ne vient pas couvrir d'éloges son hôte de Carthage, "l'homme d'état qui incarne la Tunisie nouvelle", qui a engagé son pays sur la "voie de la modernisation, de la démocratie et de la paix sociale". Non il ne vient pas changer les capotes en calottes. Il vient en ami au chevet de sa Tunisie encagée.</p> <p>Il va chercher son double décimètre pour mesurer le peu d'espace de liberté qui nous reste. Et le multiplier pour obtenir une surface à la mesure de l'homme. Mais il pourrait le mesurer autrement : avec des carottes, avec des matraques. Il pourrait le mesurer avec un barreau de prison.</p> <p>Il pourrait le mesurer avec un bâillon.</p> <p>Chirac gueule. Ce n'est pas sous le manteau, dans les coulisses, dans les marges, c'est dans la rue en plein meeting populaire, au cœur même du pays qui est le sien.</p> <p>Chirac a ouvert les yeux sur l'envers du "miracle tunisien". Il n'est plus dupe. Il a découvert que les opposants tel l'avocate Radhia Nasraoui, sont sans cesse victimes du harcèlement policier et de l'arbitraire du pouvoir de Carthage, que les journalistes font l'objet de tentatives de meurtres tel Riadh Ben Fadhel, blessé par balles à la suite d'un article dans lequel il exhortait Ben Ali à préparer l'alternance.</p> <p>Chirac regarde désormais d'un autre œil la beauté touristique quadrillé de sombres uniformes (la Tunisie compte 1 policier pour 100 habitants soit 6 fois plus qu'en France), un peuple placé sous surveillance constante, un pays gouverné par la terreur et l'intimidation, par un régime qui se maintient par la peur que font régner ses " visiteurs de la nuit", par un chef d'état "élu" à 99% des voix et qui n'a pas hésiter à reformer la constitution pour garantir sa "réélection" en 2004.</p> <p>Une fois dans ma vie, au moins une fois avant de mourir, j'aimerai … vous aimerez ? Quelque chose qui fait qu'après vous puissiez dire :"maintenant je peux mourir sur mes deux oreilles" comme :" bienvenue, entrez. Voici l'endroit où vous allez passez le reste de votre vie. اa s'appelle le futur sans Ben Ali. Votre futur." Chirac va nous l'offrir le FUTUR. Ce qui sera un mensonge, mais l'homme s'arrange souvent pour croire à ses propres mensonges.</p> <p>Quand on dit que "seul les imbéciles ne changent pas d'avis" on se rassure. La plus part du temps, les imbéciles changent.</p> <p>Taoufik Ben Brik</p></div>